dimanche 29 décembre 2013

Albator et les contes de fées

J'ai un peu délaissé le blog ces derniers temps...
Bref, réflexion du soir, Albator et les contes de fées :)

Simple réflexion sur l'influence qu'ont les contes (et les dessins animés) sur notre personnalité. Ces éléments font partie intégrante de notre éducation : nous grandissons avec, notre inconscient se forme réellement, il est encore vierge et malléable à cet âge là.
C'est sans doute pour ça que toutes les histoires pour enfant ont une morale, ou au moins un message : pour pénétrer l'inconscient, pour former les valeurs du futur adulte.

Tout ceci est évident, mais on ne se rend peut être pas bien compte de l'importance de ces histoires. Je pense que nos valeurs nous sont davantage transmises par ces histoires que par l'éducation directe de nos parents. Les illustrations sont plus nombreuses et plus parlantes dans la fiction. La réalité reste assez pauvre, que ce soit en exemple ou dans la clarté de ses démonstrations, la réalité est toujours complexe, ambiguë... Seules les punitions doivent nous marquer davantage, mais heureusement, on ne se fait pas punir à tout bout de champs, en tout cas pas moi :)
Bref, il me restait les histoires...

Ces contes pour enfant étaient (et sont?) parfaits, idylliques. Ils présentent souvent une vision simple, voire simpliste et manichéenne du monde : idéale pour se forger des repères, mais pas forcément commode pour affronter la vie. Qui n'a pas été déçu de ne pas rencontrer une belle princesse (tous les hommes ont une vision idéalisée de la femme...même si elle peut aussi être la sorcière : celle-ci se repère à des kilomètres et à son pustule sur son nez crochu) ou son prince charmant (les filles ont peut être une vision moins idéalisée des hommes -le choc de la réalité est peut être plus précoce- mais restent plus romantiques globalement).

Et c'est là qu'intervient Albator :) Mon premier modèle sans doute. Et je viens de me rendre compte que j'ai sans doute hérité de certains de ses traits de caractère (on aurait pu plus mal tomber...).
Petit extrait de wikipedia :
Il est déterminé, implacable et semble sans pitié mais sa vie est dictée par un code d'honneur, ce qui fait qu'il fait souvent preuve de compassion. C'est un être intelligent, idéaliste, cultivé et courageux. Son sens logique, sa bravoure et son esprit pratique font de lui un capitaine respecté par ses hommes d'équipage et craint par ses ennemis. Il apparaît nettement comme l'archétype du héros romantique, un chevalier se battant pour faire respecter ses convictions et sauver des causes perdues.
Homme de principe, capable d'affronter une armée juste parce qu'il pense avoir raison, être du "bon côté", capable de sacrifier sa vie pour ses convictions, ou en tout cas incapable de renier ses convictions. Homme peu bavard, pas franchement doué pour les relations sociales, même s'il peut servir d'exemple. Bref, rigolo de m'apercevoir tant d'années après que le modèle a sans doute eu une forte emprise sur moi (ou simple coïncidence? mauvais jugement de ma part?) Bon, c'est un peu triste au final de se dire que le meilleur ami d'Albator c'est son ordinateur de bord :)

Bref : est-ce une bonne idée d'abreuver nos têtes blondes avec des histoires idéalisées? D'un côté ça créera nécessairement de la frustration lors de la découverte de la vraie vie, mais au moins ça permet de transmettre des valeurs positives aux enfants (générosité, entraide et solidarité, conviction, courage, vérité...). N'est ce pas le meilleur moyen d'essayer de construire un monde meilleur?
Oui, il s'agit peut-être un peu de demander à nos enfants de réussir là où nous avons échoué, mais ça reste le principe du progrès. Seul risque de l'approche : la frustration adulte peut conduire au rejet brutal de toutes les valeurs de l'enfance, ça serait dommage, on obtiendrait l'effet inverse à celui désiré.

Et maintenant? Que se passe t'il?
Les jeunes adultes ont ils moins de valeurs? J'en ai bien peur... Mais ceci n'est peut être que la pensée d'un jeune vieux réactionnaire.
Les enfants ont ils moins d'histoires? Peut être bien... les contes pour enfant sont toujours là, mais je pense que l'éveil au monde réel se fait de plus en plus tôt, que les histoires disparaissent de plus en plus tôt (faudrait que je regarde les dessins animés d'aujourd'hui...), que les histoires refusent de plus en plus d'être moralisatrices et manichéennes (comme ça elles peuvent cibler un public un peu plus adulte, style Harry Potter...même si ça reste relativement manichéen, en tout cas Harry n'est pas l'archétype du héros).
Les modèles actuels sont sans doute plus ancrés dans la réalité, et proposent comme valeur la renommée, la richesse (facile tant qu'à faire), voire la duperie : seul le résultat compte. "Dommage", je n'ai pas d'adolescents autour de moi pour voir quels sont leurs modèles, quand à leur âge j'étais sans doute encore dans mes dessins animés...



mardi 17 décembre 2013

Maslow et Pascal

Petite réflexion récente sur les motivations humaines. Tout le monde connaît maintenant Maslow et sa pyramide des motivations, essentiellement appliquée au travail : besoins physiologiques, de sécurité, d'appartenance, d'estime de soi puis d'auto-accomplissement.
J'ai subitement eu l'impression qu'il manquait un niveau à sa pyramide, celui du divertissement.
Les hommes se motivent généralement pour survivre et vivre en sécurité, mais une fois ceci atteint, le besoin de se divertir n'est il pas généralement plus fort que les autres, même en ces temps de réseaux sociaux?
L'homme éprouve un besoin quasi vital de se divertir, ne serait ce que pour oublier ses problèmes.

Après, la figure de la pyramide est je pense à revoir. Autant la base me semble logique et solide, autant les étages supérieurs doivent pouvoir être pris dans le désordre. Un des étages supérieurs pourra facilement éclipser tous les autres : le besoin d'appartenance pourra être exacerbé et faire oublier l'estime de soi et l'épanouissement personnel, et inversement, y compris avec le divertissement.

Les concepts sont là, les motivations primaires sont là (pas toutes) mais l'image de la pyramide est fallacieuse.

Petite question théorique : à quoi ressemblerait un monde où les contingences matérielles auraient disparues (réglées par les robots, le progrès, la richesse...) ? Vers quelles motivations se tourneraient les hommes?
Cette hypothèse fait simplement disparaître les deux premiers niveaux de la pyramide.
Certains se tourneraient sans doute vers le plaisir immédiat, le divertissement instantané: le plus grand nombre?
D'autres se tourneraient vers des associations (ou plus bêtement vers les réseaux sociaux), pour le sentiment d'appartenance, sans aucun doute. Si en plus l'association revêt un caractère spirituel, religieux, ça nous donne un semblant d'un autre étage de la pyramide.
L'estime et la reconnaissance disparaîtraient en partie dans un monde sans travail : mais on pourrait trouver d'autres critères, basés sur les connaissances, les valeurs morales, les relations humaines (quoique là, on retombe dans le besoin d'appartenance...)...
Et les derniers (les moins nombreux?) se tourneront vers la création, la réalisation personnelle, l'auto-accomplissement : je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que ces gens là sont assez peu nombreux dans notre société. C'était sans doute l'idéal des anciens philosophes, qui voulaient abolir le travail (par l'esclavage... pas terrible comme moyen :p ) : bien lointain maintenant.

samedi 14 décembre 2013

Petit rêve morbide...

Un de plus :)
Je croise une amie qui me dit qu'elle va dans une étrange boutique : le service proposé consiste à sculpter le visage du modèle de manière à pouvoir présenter un cadavre présentable en cas de mort brutale...
Drôle de service, je suis curieux, je demande à voir le résultat, on me le déconseille, me disant que ça ferait un choc de voir un cadavre, même faux. Ma curiosité me pousse à m'imaginer, dans mon rêve, à quoi ressemble ce corps sculpté... Je m'imagine une simple tête, les yeux fermés, puis un corps complet.

Drôle de rêve
Y'a peut être une bonne idée de business derrière ça :)

dimanche 1 décembre 2013

Ce qui définit les humains, ce sont leurs relations

Paroles sorties de la bouche d'un sociopathe dans Mr Monster de Dan Wells.

Les humains ne sont donc pas définis par ce qu'ils pensent, souhaitent, désirent, cherchent, font... mais par leurs relations. Ma foi, pourquoi pas, il ne s'agit que de rappeler que l'homme est un animal social, que nous ne nous définissons quasiment que au travers du regard des autres.
Nous cherchons à la fois leur attention, leur amitié, leur approbation, leur consentement, voire à l'inverse nous cherchons à leur nuire, à les faire souffrir. Bref, c'est un véritable moteur pour la vie.
L'homme se sent naturellement seul (il l'est), il est très difficile pour lui de se définir intérieurement, de se chercher intérieurement. L'introspection et la recherche d'un sens personnel et intime à sa vie ne fait que nous isoler, au moins en apparence. Nous cherchons donc tous à être moins seul, à créer des relations, en quantité et en qualité. Tissu qui nous permet de nous sentir soutenus, encouragés, aidés.

Notre capacité à créer des relations est elle ce qui mesure nos qualités humaines? Étranges paroles venant d'un sociopathe. Quoique, il est justement le mieux placé pour le dire, d'une certaine manière, étant donné que c'est ce qu'il a le plus de mal à faire... d'un autre coté, cela peut juste être l'expression de sa propre frustration : on idéalise souvent ce qui nous manque, ce qui nous frustre.

En même temps, je ne peux que constater ce paradoxe : certitude que la stabilité, le sens, les valeurs ne peuvent venir que de nous mêmes. Le bonheur est en chacun de nous : à nous de le définir, de le voir, de le saisir au fil des jours. Et certitude que le bonheur, la vie ne valent que si c'est partagé. La solitude n'est pas la solution.
Le résultat de ce paradoxe est de trouver le bonheur au fond de soi, de l'appliquer, le connaître et en faire profiter les autres, le partager chaque jour avec son entourage, pour le décupler. La recette est simple, il me manque simplement quelques ingrédients. Un peu trop sociopathe à mon goût... Je le retrouve dans ma plus grande crainte : la solitude, la peur de l'isolement total et subi. J'espère ne pas en faire une prophétie auto-réalisatrice... J'espère qu'il ne s'agit pas non plus d'un éclair de lucidité, mais juste d'une erreur d'appréciation. Mais quand j'énumère mes relations...

Dans le même bouquin, une autre réflexion me fait sourire, concernant les sociopathe et serial killers : leur principal motivation serait généralement le contrôle, qui s'exprimerait de manière primaire par le contrôle total de leurs victimes. La soif de comprendre, dans l'optique du contrôle serait-elle donc un signe avant-coureur? :)

Bon Anniversaire !!!

1 an après, le blog vie toujours...
152 articles plus tard, je suis toujours là...
Je tiens plutôt une bonne moyenne, ça rentre dans mes habitudes, parfois comme un pur plaisir, parfois comme un devoir, pour conserver mon hygiène mental.
Le moral a commencé dans les chaussettes, il a nettement progressé depuis, même s'il retombe en ce moment.
Ça fait globalement du bien de se prendre du temps pour se parler à soi-même ou pour juste prendre le temps d'être avec soi-même et de converser, ça comble certainement un vide et me permet de garder un certain équilibre. Je ne sais pas où j'en serais sans ce blog d'ailleurs...

samedi 30 novembre 2013

Personne n'est plus redoutable que celui qui n'a jamais de doutes

Citation de Jacques Stenberg, pour remplir ma petite pause : pas envie de me lancer dans un trop grand sujet, une petite citation fera l'affaire :)

Étrange, j'avais fait attention à la racine commune (ou simple coïncidence) entre douter et redouter.

Bref, celui qui ne doute jamais est il redoutable dans le sens où son bras ne tremblera pas, où il n'aura aucune hésitation dans l'action? Ceci confère sans aucun doute un avantage... Première lecture de cette citation, très terre à terre.
Mais il y a plus redoutable encore : celui qui ne doute jamais est aveuglé par ses certitudes. Ceci lui donne une force et un courage irraisonné et irraisonnable. Tout dialogue est impossible avec une telle personne. On rejoint le camp des fanatiques, des extrémistes. Ces gens là sont vraiment à craindre.

Une très grande volonté peut être à craindre. Mais elle peut être ouverte au dialogue, à l'écoute, au changement.
Associée à une certitude et à une rigidité de l'esprit, elle devient implacable.

Il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé. L'absence totale de doute et le préjugé se rejoignent à mon sens. Le préjugé ne se base sur rien, alors qu'une simple absence de doute peut se baser sur un raisonnement, des preuves, des expériences... mais l'absence totale de doute signifie que l'on croit différents préjugés, sans même s'en rendre compte : celui d'être infaillible dans son raisonnement, celui d'avoir tous les éléments en main, d'avoir tout perçu, celui d'être en capacité de comprendre entièrement la situation...

Doutons mes amis, doutons...
Même si tout ce que je cherche ce sont quelques certitudes...

vendredi 29 novembre 2013

Petit rêve "sympa"...

Une fois n'est pas coutume, j'ai fait un rêve presque "sympa" et classique... même si du coup il y a presque rien à en dire ou à en tirer...

Bref, ça commence par un match de foot avec des amis (je crois).
On commence à jouer, je crois que je marque, en out cas mon équipe marque, ce qui doit mettre un peu sous tension l'équipe adverse.
Puis le décor se transforme (ou alors je l'avais pas remarqué avant), mais voilà qu'on évolue dans un grand magasin de jouet, avec suffisamment de place pour jouer, mais quelques obstacles avec les présentoirs à jouet. Tout semble rose autour de nous.
Un joueur adverse change subitement les règles : on ne joue plus avec un ballon, mais avec un tableau (?). On porte un tableau, qui est en fait un grand dessin d'un enfant (grande page blanche, avec quelques traits de couleurs, qui représentent un bateau très coloré me semble t'il), le but restant de se faire des passes avec le tableau pour marquer un but (ce qui ressemble un peu plus au rugby.. mais bon, dans mon rêve c'était du foot!).
Bon, pourquoi pas, je pars donc à l'assaut du porteur de balle/tableau. Je l'attrape et commence à tirer dessus. Le joueur adverse me dit que je devrais pas, que je vais le casser : il désire juste avancer en portant son ballon jusqu'aux cages, bénéficiant d'une sorte d'immunité ! Je me laisse pas faire, je suis pas dupe, je tire donc sur le tableau, et finit par le récupérer, en le cassant un peu.
On m'envoie donc vers la caissière, me sommant de voir avec elle pour régler les dégâts. J'assume et j'y vais, même si j ne me sens pas totalement coupable ni même responsable. J'en veux juste à l'autre petit con d'avoir essayé de manigancer de la sorte pour gagner (tout en me voyant un peu con de rentrer dans son jeu en résistant et en ne laissant pas glisser...)
Bref, je fais la queue devant la caissière, préparant mes arguments, me préparant à lui demander pourquoi elle a prêté ce tableau à l'autre con pour jouer au foot avec : ne se doutait elle pas qu'on allait casser quelque chose? Et dans la queue, derrière moi, j vois un un copain de mon équipe arriver avec un autre tableau cassé !!! Ils ont donc recommencé à jouer sans moi, et un de mes coéquipiers s'est fait avoir de la même manière que moi / a tenu tête à l'autre. Mais bon, au final, celui qui tient tête, qui essaye d'être fidèle à certains principe se retrouve mal barré, devant s'expliquer et porter la responsabilité des autres... en quelques sortes.

Voilà ce qu'il y a bien en écrivant : on crée un monde, on fait apparaître des choses et du sens... est ce que c'était présent dans mon rêve à la base? Je n'en sais rien, mais là, ça l'est !
Bref, je me suis au foot récemment, et je suis en plein dans la recherche de cadeaux de noël pour enfants : le cadre est posé. Mon rêve est donc un mélange de situations vécues, réelles. Et je suis rentré en conflit avec mon chef (et quelques collègues) sur une position de principe, ne voulant pas me laisser faire sans réagir face à quelque chose que je juge absurde : transposition fidèle, non?

Bon au final, ce petit rêve baignant dans le rose aura quand même généré une petite dose d'angoisse :)

jeudi 28 novembre 2013

La loyauté est une chose que l'on apprécie seulement avec l'âge

Petite citation tirée du dernier bouquin lu (Étrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage).

Il est des valeurs nobles comme celle-ci qu'on ne savoure qu'avec l'âge, l'expérience.
La jeunesse est attirée par la fougue, l'énergie, ce qui brille... on fonce, puis on se prend quelques déceptions en pleine figure, et on se rend compte que c'est parce qu'il manque quelque chose. Si on n'arrive pas à mettre le doigt dessus, on reproduit les mêmes erreurs, toujours à 100 à l'heure.
Et si on met le doigt dessus, alors on grandit, et on savoure d'autres valeurs : loyauté, sagesse, fidélité, intégrité... Nos erreurs nous ouvrent les yeux, nous permettent de découvrir de nouvelles choses, pour peu que nous sachions en tirer les leçons.

C'est bien ça l'expérience après tout : une accumulation d'erreurs.
L'accumulation de succès constituant la confiance en soi.
Difficile d'avoir les deux avec ces définitions :)

Ce développement se retrouve dans la caricature de la femme je trouve : jeune, elle sera attirée par le rebelle, l'aventurier, le rêve, le romantisme, plus âgée elle sera attirée par la sécurité, la stabilité. Je tiens enfin mon explication de pourquoi les rebelles plaisent tant :)

Je me demande si je ne fais pas le chemin inverse : paraissant vieux au milieu des jeunes et jeune au milieu des vieux. Trop sage parmi les enfants, trop immature et frivole parmi les adultes. A croire que je cherche encore ma place, ou que j'ai franchi mon point d'équilibre, qui n'a pas du durer bien longtemps...

mardi 26 novembre 2013

Je rêvais de fuir et de devenir quelqu'un d'autre, mais la personne que j'étais m'en empêchait.

Petite perle perdue au milieu d'un policier de L.C. Tyler (Étrange suicide dans une fiat rouge à faible kilométrage). Ceci aura au moins le mérite de prouver que je ne suis pas le seul à penser de cette manière :) On doit être nombreux, les insatisfaits.
A vouloir un jour tout plaquer, vivre un rêve, un fantasme, l'aventure, partir à la découverte de l'Alaska (into the wild) ou d'ailleurs.
Mais voilà, nous sommes piégés par nous-mêmes, par nos habitudes, mais plus que ça, par ce que nous sommes.
Notre présent, notre personnalité est le fruit d'un passé chargé : difficile de créer une rupture. Notre besoin de stabilité, pour garder la raison, pour assurer une continuité à notre personnalité, pour ne pas qu'elle vole en éclat mais qu'elle reste stable, ce besoin là est très fort, trop fort. Le changement de cap ne peut pas être radical. Si les rêves sont trop grands, ils ne pourront être entrepris. Ils seront tués dans l’œuf : mieux vaut avoir des rêves à sa portée, ou juste au-delà.

L'homme est empli de contradictions et d'exceptions. Et pourtant, son esprit le force à lutter contre ça pour conserver une unité. De là résulte une auto-censure énorme, des inhibitions et frustrations à la pelle. Comment ne pas être insatisfait dans ces conditions? Il faudrait n'être qu'un, être intègre et ne posséder aucune contradictions, aucun désirs contradictoires.
C'est peut être là mon problème. Trop de contradictions, pas de direction ferme. Avoir des certitudes et savoir où l'on va permet sans doute de moins s'égarer et de moins être insatisfait. Il est plus facile d'avoir la sensation d'avancer lorsque l'on sait où on va (tiens je pourrais en faire une citation de celle-là).
En attendant, reste l'insatisfaction et la sensation de faire du sur-place, même si le mouvement se situe ailleurs, dans la découverte, la recherche, la connaissance, l'ouverture... Mais je ne suis pas sûr de réussir à m'en convaincre.

Que se passerait t'il sans ce désir, cette force, de continuité? Si chaque matin, on pouvait, on faisait table rase du passé et redémarrait une page vierge? L'aventure chaque matin, chaque jour serait le début d'une nouvelle vie... éphémère, ne durant qu'un jour, ou en tout cas avec cette instabilité.
Plus de CDI, ni au travail, ni en amour. Plus aucune situation stable : tout pourrait être remis en question, sans préavis. Plus aucune certitude, plus même sûr de pouvoir manger à sa faim. Bref, ce monde serait totalement instable, bercé par l'insécurité.. Enfin, ceci n'est qu'un raisonnement par l'extrême, mais ça reste une bonne indication pour dicter son propre comportement, pur éviter les extrêmes dans son propre comportement. L'autre extrême, un monde figé, étant tout aussi détestable, et tout aussi irréaliste. La vie est contraire à l'immobilisme. Reste l'éternelle question de dosage, pour être capable de remettre en cause chaque jour ce qui peut l'être, ce qui doit l'être, pour se donner suffisamment de liberté pour rêver sa vie, sans pour autant en faire un chaos incontrôlable. Ne pas se laisser enfermer.
Ce dosage me semble utopique ce soir, inatteignable... même s'il peut toujours être amélioré, l'erreur n'est pas fatale.
Il ne reste plus qu'à se rassurer que c'est ça la vie : avancer en faisant des erreurs, en rectifiant petit à petit ses positions, ses erreurs. La tâche me semble délicate... ce soir...

lundi 25 novembre 2013

Petite série de rêves...

Comme régulièrement j'ai envie de dire, le premier fait un peu peur...
J'espère m'en souvenir assez.

Je me retrouve à la nuit tombée, face à une indienne (d'Inde), en train d'essayer de cacher quelque chose sous les fondations de sa maison. Maison de bois blanc, sur pilotis, comme on voit dans les films. L'indienne a un turban blanc sur la tête, elle me dit de la rejoindre à l'intérieur pour commencer.
Je crois que le "commencer" signifie pratiquer une séance de spiritisme ou quelque chose comme ça.
Je me retrouve à l'intérieur, la pièce est sombre, mal éclairée. L'indienne a la tête nue, dessine un point rouge sur le mur, à hauteur de tête, dessine (peut être) aussi un point rouge sur son front. Puis elle commence à cogner sa tête contre le mur, point rouge au milieu du front. Des petits coups d'abord, puis gagnant en vitesse et en puissance. Elle semble totalement absente pendant qu'elle fait ça, insensible et absente. Je suis désemparé, je tourne en rond, sur moi même, cherchant quoi faire.
Puis elle s'arrête, et viens vers moi en tendant ses bras. Son visage n'est plus le même : il a changé de couleur, passant du brun au jaunâtre, les yeux sont blancs, la structure du visage a été modifié, il est gonflé, bouffi, mais pas comme s'il était malade ou contusionné. Plutôt comme si ses os s'était déplacés, avaient grossi. Elle essaye de me parler, j'ai peur... je ne comprends pas ce qu'elle me dit, elle n'a pas l'air méchante, malgré son air zombiesque, je la sens bienveillante -mais je reste terrorisé- peut être veut elle me prévenir de quelque chose, ou me faire passer un message.

Second rêve : je traîne au restaurant ou au bar, je ne sais plus. J'ai surtout laissé traîner mon portable sur une table. Puis je me rends compte qu'il n'y est plus, et me mets à enquêter sur sa disparition, en interrogeant les potentiels témoins, dont des témoins qui n'ont pas pu ne rien voir. Mais au final, personne ne me renseigne...

Dernier rêve, au ski. On prend une espèce de train, ou plutôt de montagne russe pour passer d'une vallée à une autre, ça fonce, ça fuse entre les sapins et à flanc de montagne, dans des vallées encaissées, limite des couloirs. Puis on se retrouve à une sorte d'auberge, à essayer de chausser nos skis. Je n'y arrive pas. A force d'efforts, j'arrive a enfiler un pied, la fixation ressemble plus à celle d'un ski nautique, et encore. J'enfile le chausson qui se colle au ski, avec un effet de ventouse. Puis j'essaye de faire la même chose avec le second, mais c'est limite si le ski ne tombe pas en miettes ! Je m'aperçois que la fixation et faite de scotch et de ficelle, que des plaques de fixation se disloquent. Le matériel tombe en ruine entre mes mains, je m'énerve doucement mais jusqu'à ce que ça tombe vraiment en miettes, on (un ami? et l'aubergiste?) me faisait comprendre que j'étais pas doué... Je le pensais moi-même, et m'énervais contre moi-même jusqu'à obtenir cette preuve du matériel défectueux...

Il faudra que je me jette plus tôt sur mon clavier la prochaine fois, je pensais mieux m'en souvenir en me les étant répétés ce matin au levé... Le premier rêve me trouble un peu, et me redonne quelques frissons en y pensant. On verra s'il se poursuit cette nuit :) et si j'arrive à comprendre le message.

vendredi 22 novembre 2013

On mesure l'intelligence d'un individu à la quantité d'incertitudes qu'il est capable de supporter

Petite citation de Emmanuel Kant ce soir, je ne sais pas où il est allé chercher ça, ni même quelle raisonnement se cache derrière ça (peut être vais je le découvrir en écrivant ce soir !).
En tout cas elle me fait bien rire, car elle me flatte au-delà  du raisonnable, étant donné que je suis le doute fait homme :)

Comment peut on être sûr de la moindre chose dans ce monde où tout est fait pour nous tromper, jusqu'à nos sens, notre perception, voire même notre esprit, notre inconscient, nos désirs, nos pulsions. J'ai de plus en plus l'impression de ne pouvoir posséder aucune certitude, par contre, je peux choisir celles que je veux. Une croyance n'est qu'une certitude que l'on a choisie non? Incapable de la démontrer, et pourtant on la tient pour vraie, indestructible (jusqu'à un certain point). Bon, sauf que ces croyances choisies ne revêtent pas la force des croyances mystiques, et n'apportent pas les mêmes certitudes et les mêmes réconforts. Ces certitudes, je sais qu'elles sont issues de moi, et de rien d'autres, qu'elles n'ont aucun caractère universel. Elles sont donc à la fois fragiles et indestructibles, car elles me sont liées, à moi et à moi seul.

Bref, pourquoi lier incertitude et intelligence?
Y'a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis après tout :)
La certitude est réconfortante : on peut s'appuyer dessus. Par contre elle est figée, statique, fermée, définitive. Posséder une certitude, c'est s'arc-bouter sur soi même, c'est abandonner la curiosité, voire son esprit critique. C'est s'aveugler et ne plus être capable de voir que ça : tout ce qui n'est pas en phase avec la certitude est rejeté, dénigré, vu comme faux. Prétendre posséder une certitude c'est se prétendre Dieu : si c'est son propre Dieu, on rejoint la croyance personnelle, si c'est une certitude universelle, alors on se prend pour Dieu dans tous les sens du terme.
Alors que le doute, l'incertitude, c'est l'aveu de la non-connaissance : on se retrouve tel Socrate, ouvert à l'inconnu, à l'apprentissage, à la découverte. L'intelligence vu comme capacité à apprendre, comme une ouverture sur le réel, pourquoi pas...

La tendance naturelle de l'homme est court-termiste : il recherche la sécurité, quitte à se vautrer dans l'immobilisme et la sécurité, ce qui conduit, à mon sens, à sa perte sur le long terme (peut être notre côté animal). Et ma foi, je suis le premier à chercher une forme de sécurité matérielle, relativement facile à acquérir quand on arrive à bien partir dans la vie.
Par contre, la sécurité intérieure (intellectuelle, mentale, psychique, sentimentale...) : je la cherche encore. Je ne sais pas si je suis capable de la supporter ou si simplement elle s'impose à moi, et je ne peux faire autrement que la supporter, quel que soit le poids du fardeau.

Que se passe t'il lorsqu'on n'est plus capable de supporter l'incertitude?
On adopte des certitudes en se voilant la face, sans même s'en rendre compte, ou on devient fou, inadapté à la vie en société? J'aurais bien aimé connaître la réponse de Kant...

Petite digression sur le sujet : qu'est ce qui paralyse le plus, un doute ou une certitude?
Au final, la certitude permet plus facilement l'action. La certitude est confiance en soi, et permet donc de relever des défis, d'aller de l'avant, sans trop se poser de questions.
A l'opposé le doute est hésitation et renforce un manque de confiance en soi.
Par contre, dans le monde des idées, c'est l'inverse : la certitude conduit à l'immobilisme, on reste campé sur ses certitudes, alors que le doute entraîne le mouvement, la remise en cause permanente, l'expansion de son univers intérieur. Sans doute que je suis devenu une machine à idées, avec trop peu de certitudes et donc trop peu de confiance en soi. Quelques certitudes bien choisies (à défaut d'en voir s'imposer à moi, de manière transcendante j'ai envie de dire) pourraient peut être m'aider... C'est sans doute ce que m'apporte mes quelques certitudes matérielles et confortables, mais leur portée est limitée, trop limitée...

A voir donc... même si je doute que cette pensée reste très longtemps dans mon esprit... besoin de plus de répétitions pour bien la faire mienne.

mercredi 13 novembre 2013

Ça ne sera jamais plus comme avant... ça sera mieux !!

Petite citation tirée de je ne sais où (décidément), rigolote par le contre pied qu'elle propose, l'humour et l'espoir qui s'en dégagent. Mantra à se répéter pour lutter contre une nostalgie trop envahissante, contre le mur des lamentations, contre un immobilisme dépressif ou tout autre affection du genre.

Tout est question de perception, et de sens donné :)
La perte du passé est la même pour tous, certains voient la détérioration irrémédiable des choses, d'autres y voient une amélioration continue. La vie sera peut être la même, les malheurs et bonheurs à venir  ne dépendent sans doute pas de l'état d'esprit, qui ne change peut être pas le futur, mais il modifie sans aucun doute notre humeur, notre faculté au bonheur.
Au lieu de travailler sur des choses qui ne dépendent pas de nous, peut être ferions nous mieux de travailler sur ceci, qui a l'air d'être davantage à notre main.

Au final, simple redite du meilleur qui reste à venir...
Les bonnes idées doivent être répétées pour se fixer et devenir une habitude inconsciente :)

mardi 12 novembre 2013

Donner du sens... pour vivre mieux

Je reviens sur cette idée, qui mérite d'être développée, avec un petit exemple et un article.

Le petit exemple d'abord (en espérant ne pas avoir déjà écrit dessus..gloups... le blog a pas tout a fait 1 an, et je ne sais déjà plus ce que j'ai écrit), tiré d'un livre (Comment être un névrosé heureux de Robin Skinner & John Cleese je crois, ça date un peu).
C'est l'histoire de 3 travailleurs, qui effectuent la même tâche : ils transportent des briques dans une brouette.
Le premier transporte les briques, et ne se pose pas de question, son travail est limite avilissant.
Le second, transporte les mêmes briques, dans les mêmes conditions, mais il se dit que c'est pour aider les maçons à fabriquer un mur. Il se sent utile en un sens, il donne du sens à son acte plutôt que d'en chercher dans la vie, dans ce qui ne dépend pas de lui. Même s'il trouve le sens en dehors de lui quelque part : le mur, ce n'est pas lui qui le construira.
Le troisième effectue exactement la même tâche. Mais lui il se dit qu'il participe à l'édification d'une cathédrale (bon tant qu'à faire je vais pas les faire travailler sur le mur de Berlin mes ouvriers...). Lui aussi a donné du sens à ses actes, plus lointain, et impliquant plus de monde. Il participe à la réalisation d'une plus grande oeuvre qu'un simple mur. Ce qui augmente sa motivation et son sentiment de réalisation personnelle, son sentiment d'appartenance à quelque chose de grand, qui le dépasse.
Voilà, les actes sont les mêmes, les vies sont les mêmes, mais le sens donné, le recul pris, la projection faite modifie le ressenti et modifie la vie elle même.
Plus on s'écartera des réalités primaires, plus on s'inscrira dans quelque chose de grand, faisant intervenir plus de monde, plus de force, plus d'énergie. Donner du sens est un peu le b.a.ba du management, c'est aussi à appliquer pour gérer nos vies.

L'article maintenant, tiré de Nexus (toujours les mêmes lectures :p), qui m'a fait apprendre un mot, en opposant l'hédonisme (recherche de plaisir sensible et immédiat) et l'eudémonisme (recherche d'un bonheur plus profond, issu de la connaissance de soi, du monde, de la cohérence du tout...). Bon OK, plus les définitions sont abstraites, plus on risque de rentrer dans du fumeux, mais quand même, on peut percevoir la différence assez facilement, même si les variantes de définitions sont nombreuses.
Les deux apporteraient un sentiment de bien être comparable (même si je pense que le premier est plus intense, mais plus éphémère... il faut donc l'accumuler pour le faire durer, le faire se répéter. alors que le second est, je pense, plus pérenne, mais plus fragile (perte de confiance, démotivation..) et moins intense... il faut donc aussi l'accumuler pour avoir différentes sources et une intensité relative). Bref, disons que les deux sont comparables, la conclusion de l'article n'est pas là. Mais dans l'analyse physique des conséquences de ces bonheurs dans l'expression génique des cellules immunitaires (me demander pas d'expliquer ce jargon incompréhensible, qu'on pourrait interpréter comme manipulatoire, je vais être naïf ce soir :p ). Bref, l'analyse révèle une présence de stress accrue dans le premier cas. L'hédonisme nous serait donc moins bénéfique que l'eudémonisme, ce qui milite en faveur de l'élargissement de sa conscience, de la connaissance... ce qui m'arrange bien :)

Même si le stress n'est peut être lié qu'au coté éphémère des plaisirs, et donc à la tension issue de la recherche perpétuelle du renouvellement, et même si ce stress est peut être bénéfique pour l'esprit, mais usant physiquement (usure acceptable?). Comme toujours, mon cœur et ma raison balancent... sans s'arrêter, sans se poser jamais.

lundi 11 novembre 2013

Rêve de mobylette

Ça faisait longtemps ! Un réveil avec le souvenir d'un rêve !

Bref, je me suis enfin décidé à acheter un véhicule à moteur ! C'est une mobylette! Utile pour me déplacer dans et hors de Paris ! Je crois que je lui offre son baptême pour rentrer du nord de Paris. J'ignore ce que je suis allé y faire, et j'ignore aussi comment je m'y suis rendu (en métro?).
Par contre, je suis persuadé de connaître le chemin par la route, ayant fait le trajet plusieurs fois à vélo... sauf que ça, c'est dans d'autres rêves, pas dans la réalité. Étrange comme les rêves peuvent faire référence l'un à l'autre !
J'enfourche donc ma mobylette, enfin je dis ça, mais ce passage n'est pas dans mon rêve, le premier souvenir de mon rêve me trouve déjà sur ma mobylette. J'invente l'achat pour donner un semblant de sens à l'histoire :)
Je suis donc sur ma mobylette, aux abords du périphérique, en train de suivre un chemin que je connais. Chose étrange, je me vois à la troisième personne, et pas en vue subjective. Ça me fait piloter la moto comme dans un jeu vidéo, vu de loin, par derrière. Vu de loin d'ailleurs, ça ressemble plus à une moto qu'à une mobylette. Je me faufile donc à travers la circulation, évite quelques camions, passe sous des ponts : la route faisant un creux pour passer sous la route plus exactement (j'ai déjà vu ça en rêve, j'en suis persuadé...), dont un se terminant par un second creux plus abrupte : impossible à passer à plus de 20km/h sans sauter, impossible à prendre pour un camion je me dis (mesure pour les empêcher de passer?)
Et lors d'une montée d'un de ces creux, c'est la panne ! Ma mobylette n'avance plus ! J'essaye de la faire avancer, mais elle ne démarre plus. Chose étrange, mon moyen de locomotion s'est transformé en une espèce de grenade allemande de la seconde guerre (genre marteau) tenue au bout d'une laisse !! Dans mon rêve, sa rotation sur elle même permet de me tracter, mais elle ne tourne plus !!!
Je me retrouve avec un petit réservoir à la main, et je sens qu'il y a un peu de liquide au fond, mais pas beaucoup : je me demande si je suis en panne d'essence ou pas (me demandez pas le lien entre le réservoir portable et la mobylette, j'en vois pas :p).
Je poursuis donc à pied, dépasse une station service sans m'arrêter (je ne sais pas pourquoi. peur?) croise une station de métro (je sais plus laquelle) et préfère poursuivre à pied en me disant que je vais croiser une station service. J'avance, je vois une flèche dessiné sur le sol indiquant Beauvais sur la droite (j'en viens ce WE, dans la réalité :p) et je me dis donc que je vais dans le bon sens. Arrive tout de suite une autre station service, je m'y arrête, craignant le ridicule :) Je trouve un pompiste occupé qui veut bien me renseigner, lui explique ma situation et son ridicule... et il confirme que je suis ridicule, il prend mon réservoir, le secoue, le débouche, en retire quelques pièces de monnaie et un billet (le réservoir a des allures de porte-monnaie maintenant) et me dit que c'est pas avec ça que je peux faire avancer quoi que ce soit, en me prenant un peu de haut, surtout en se moquant légèrement de moi, mais je ne me démonte pas :) Je fais donc le plein, et vois le pompiste coller un autocollant réfléchissant à l'arrière d'un vélo, à coté d'un feu arrière, je crois que c'est le mien, vais pour l'enlever, puis me rend compte que ce n'est pas mon vélo, mais que le pompiste bricole les vélos de 2 jeunes qui passaient par là...
Fin du rêve.

Il était long celui-là !
Ce qui m'interpelle le plus, c'est cette certitude d'avoir déjà fait le trajet plusieurs fois à vélo. Certitude que j'avais dans mon rêve, et aussi au réveil pendant un long moment. Ce n'est pas la première fois que je prends une habitude rêvée pour la réalité, ça laisse un sentiment étrange...

dimanche 10 novembre 2013

Publicité

Petit coup de gueule ce soir, faut que ça sorte de temps en temps, même si mon énervement est tout aussi vain et futile que mon sujet :)
J'en reviens juste pas (trop pas même) de l'évolution des pubs ces dernières années !
On ne nous vend plus des produits, ni même des façons d'utiliser un produit, on nous vend des "way of life", des concepts, des idées. Qu'un parfum nous vende du rêve, je comprends bien : rien de palpable, de mesurable, et c'est assumé : ça nous vend du rêve : irréaliste, fantasmé...
Mais maintenant, de plus en plus s'y mettent : téléphonie -constructeurs et opérateurs-, voitures, appareil photos, vêtements... Je me demande si ce n'est pas Apple qui a déclenché tout ceci -mais ça serait lui rendre trop d'honneur, surtout que d'autres marques ont comencé avant-, à rendre le produit non pas populaire pour ce qu'il est, mais pour ce qu'il représente, et pour le signe de reconnaissance qu'il devient. Les gens s'identifient à l'objet, aux valeurs de l'objet, aux valeurs des autres personnes qui possèdent l'objet, aux valeurs que la publicité leur montre. Croyant acquérir ces valeurs en achetant l'objet, comme si ça pouvait être aussi simple. Les objets nous changent, oui, mais pas si rapidement, si radicalement, pas dans ce sens. La publicité a sans doute franchi un pas dans la manipulation, ça fait bien longtemps qu'elle a cessé d'être réclame, mais là, l'objet même est en train de disparaître pour ne laisser plus qu'un message... Le grand jeu devient maintenant de trouver ce qu'essaye de vendre la pub, avant la révélation finale.
Ce jeu d'illusion m'énerve, mais je crois que ce qui m'énerve le plus c'est de voir comment ceci fonctionne. Peut être suis je trop cynique à croire que cela fonctionne bien, mais si les pubs continuent dans ce sens, il doit y avoir une raison. Les gens ne cherchent plus à acquérir un objet, mais un style de vie : à la fois on leur mâche le boulot en leur montrant des voies à suivre, mais en même temps on détruit l'initiative et l'imagination. On crée encore plus de clones. L'objet était un signe de reconnaissance, maintenant le comportement en devient un. L'emprise est plus forte. Disposer de tous les biens matériels imaginables et inventer la vie qui va avec, sa vie était sans doute trop difficile... Oui, c'est difficile (pour moi en tout cas), mais c'est aussi là l'intérêt.

Le XXIème siècle devait être spirituel sinon rien, je crois qu'il sera rien. On s'est certes détaché des réalités bassement matériels. Mais pas pour se rapprocher d'un peu de spiritualité, de questionnement, simplement pour abaisser les comportements, la spiritualité au rang des objets. On brasse tout ça comme du vent, comme un produit.

jeudi 7 novembre 2013

La médiocrité est la moisissure de l'esprit

Petite citation, de tête, de l'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet.
M'a juste fait penser à moi, à ce que je ne voudrais pas devenir, aux autres... A la moisissure qui s'insinue dans l'esprit, faute d'attention, faute de ne pas avoir relevé de défi, de ne pas avoir voulu chercher plus loin, de s'être assoupi, de s'être contenté de ce qu'on a, de sa zone de confort.
Les choses, à l'état naturel, se détériorent. Il ne faut pas laisser agir le temps, il faut agir. Le temps n'arrange pas les choses, une pause à la limite, mesurée.
La moisissure, on ne la voit pas vraiment venir, puis on découvre une petite tâche, on peut soit lutter -il n'est jamais trop tard- ou la laisser, car elle ne nous gêne pas trop... mais c'est lui laisser l'espace pour sa conquête : la moisissure ne fait pas du surplace, l'équilibre n'est pas permis. La lutte doit être constante, permanente. Baissez la garde un instant, sur un domaine, et vous lui ouvrez les portes de votre esprit...et vous vous transformerez petit à petit en un animal médiocre, plus capable de rien d'autre que d'être dans la moyenne, transparent et médiocre.

Totalement contraire au lâcher prise, que je voudrais pourtant apprendre...et pratiquer. Le lâcher prise est il une forme d'abandon, de résignation? Quelque chose doit encore m'échapper derrière ces termes.

mardi 5 novembre 2013

Quête de sens

Désir profondément humain, ancré au fond de nous, nous cherchons un sens à tout.

Plusieurs raisons à cela sans doute :
- le monde n'est globalement pas aléatoire : les notions de causes et conséquences existent et nous les percevons tous les jours. Au moins en ce qui concerne les objets, à notre échelle. Nous cherchons donc à appliquer ce schéma à tout ce qui nous entoure : relations humaines et métaphysique comprises.
- nous sommes des êtres pensant... et angoissés. Nous avons besoin de stabilité pour vivre, pour que notre esprit vive. cette stabilité concerne le monde qui nous entoure, matériel ou humain (dirigez un homme de manière totalement arbitraire, vous le rendrez fou !) et aussi notre propre psyché.

Mais la recherche de sens dans le monde, dans la vie n'apporte rien de bon. A chercher un sens à la vie ou au monde, on en trouvera un, et derrière ce sens, se dessinera nécessairement une volonté. La recherche de sens ne laisse pas de place au chaos, et encore moins à un sens transcendant, qui est perçu à notre échelle comme une absence de sens. Et derrière cette volonté apparaîtra immédiatement une notion de justice : certaines actions auront des conséquences positives : ce seront des récompenses, d'autres auront des conséquences négatives, ce seront des punitions, ou des châtiments. Bref, cette démarche conduit inexorablement vers un Dieu tout puissant anthropomorphique, vers la superstition.

De la même manière, la recherche de sens dans nos actions, ou dans celles de nos semblables est vouée à l'échec. Certes nous sommes raisonnables... la plupart du temps. Mais nous échappons à cette règle parfois. Et chercher un sens dans ces cas là nous conduit vers un cul de sac, que nous refusons de voir : nous décrétons alors un sens, quitte à être de mauvaise foi (sans forcément s'en rendre compte.. ce qui revient à être aveuglé). L'exemple le plus frappant de ce comportement est lié à l'hypnose : mettez dans la tête d'un individu une loufoquerie, sans explication. "Réveillez" le puis interrogez le sur la loufoquerie : il développera instantanément un système plus ou moins alambiqué pour se justifier, pour raisonner sa loufoquerie. L'esprit humain ne supporte que très mal l'inexpliqué, peut être encore plus lorsque ça le concerne : sorte de reflex de survie pour éviter de sombrer dans la folie?

Bref, la quête acharnée de sens n'a pas de sens dans cette vie. Il ne faut pas pour autant s'arrêter de chercher (qui sait peut être qu'un jour quelqu'un trouvera :p), mais pas de manière acharnée, au risque de s'aveugler.

Par contre, autant chercher un sens à tout ce qui nous entoure peut être malsain, autant donner du sens à nos actes est une démarche saine et constructive. Encore une fois, il ne faut pas mélanger causes et conséquences, hypothèses et conclusions : chercher un sens n'est pertinent que si quelqu'un a auparavant donner un sens.

mercredi 30 octobre 2013

Je crois aussi qu'il vaut mieux être hardi que prudent, car la fortune est femme, et il est nécessaire pour la tenir soumise, de la battre et de la maltraiter.

Et l'on voit communément qu'elle se laisse plutôt convaincre de ceux-là, que des autres qui procèdent froidement. Ce pourquoi elle est toujours amie des jeunes gens comme une femme qu'elle est, parce qu'ils sont moins respectueux, plus violents et plus audacieux à la commander.
Nicolas Machiavel "Le Prince"

Une citation comme ça ne peut que faire réagir, au delà du sourire qu'elle provoque :) Bon essayons de passer sur le coté misogyne, lié à l'époque certainement et de voir au delà de ce premier choc :)
Déjà, je fais partie de ceux qui pensent que les femmes, généralement, sont davantage attirés par les rebelles, les aventuriers, les "machos" qui en effet prennent les choses en main et les séduisent, les conquièrent. Après tout, je les comprend bien : pourquoi désirer la routine lorsqu'on peut avoir l'aventure et la surprise, pourquoi chercher à prendre le contrôle lorsqu'on peut se contenter de suivre ? Bon, heureusement pour moi, toutes ne pensent pas comme ça, et il y a d'autres traits recherchés, plus ou moins incompatibles avec ceux-ci (sécurité, fiabilité...etc...)
Mais bon, l'analogie n'est peut être là que pour faire réagir (quoique, j'en doute pour l'avoir lu), et la deuxième partie de la citation parle de la fortune, et non pas des femmes !
Et la fortune sourit aux audacieux, n'est il pas? C'est bien tout ce qui est dit là, en traduisant l'audace par une certaine hardiesse, un certain culot et un peu de violence : il faut prendre ce qu'on souhaite, ça reste le meilleur moyen de provoquer la chance :) Il faut commander et ne pas rester simple spectateur prudent.

Et tu verras toujours que celui qui n'est pas ton ami te priera de demeurer neutre, et celui qui t'est ami te demandera de te découvrir par les armes.

Autre citation de Machiavel, dans la même veine je trouve. Il s'agit d'agir, à découvert d'ailleurs, à se demander d'où vient le terme machiavélique. La neutralité, d'après lui n'amène rien de bon sur le long terme (bon, la Suisse aurait tendance à prouver le contraire de nos jours) : elle ne crée pas d'amitiés ou de rapport d'obligation, elle ne crée que suspicion et doute. On se méfie des gens neutres, eux sont potentiellement machiavéliques et peuvent rompre cette neutralité à tout moment.
Alors que la franchise a le mérite de souder des amitiés et des traités. Certes on peut y perdre quelques plumes,e t se faire entraîner dans la défaite de notre allié, mais au moins on gagne une amitié, un compagnon d'(in)fortune, qui pourra se relever...
Celui qui reste neutre sera, sans dignité la récompense du vainqueur (Tite-Live, approximativement).
Je pense que ce conseil s'applique à toute chose, et pas seulement aux affaires d'état et à la guerre.
Il vaut mieux prendre parti, user de sa responsabilité et de sa conscience, après tout c'est le jeu de la vie, et faire preuve de dignité donc :)

mardi 29 octobre 2013

On voyage à la vitesse de la lumière...

Petite réflexion qu'on m'a faite récemment (et parce que j'ai pas le temps de me lancer dans un grand sujet).

Bon je crois qu'il n'y a rien de scientifiquement prouvé, il faut plus le voir comme une interprétation possible ou plausible...

En fait nous voyageons dans notre univers à vitesse constante.
Ça serait même peut être un invariant dans notre univers : tout se déplace à vitesse constante, à la vitesse de la lumière. Nous nous déplaçons généralement dans la dimension temps (c'est ça l'espace temps), à une vitesse nulle dans l'espace.
Et c'est pour ça que lorsque nous nous déplaçons à des vitesse très élevées le temps ralentit pour nous, nous vieillissons moins vite : la vitesse est constante sur l'espace temps, à nous de choisir si on se déplace sur l'espace ou dans le temps.

J'aime bien cette approche de l'espace temps, qui nous fait voyager à la vitesse de la lumière sans rien faire :)

Sauf que voilà, nous ne savons que nous déplacer en avant dans le temps, nous ne savons pas faire demi-tour comme dans une autre dimension : nous sommes condamner à la fuite en avant (et quelle fuite !).

Mieux encore, placer le temps comme une dimension nous ramène vers certaines philosophies englobantes je trouve. Je suis capable de me dire que tout se passe en même temps sur la terre, que les choses soient liées ou pas, je définis un instantané et suis capable de l'appréhender, même si je ne peux être partout à la fois. Il est plus dur d'appréhender la totalité de ce qu'il se passe sur l'échelle du temps : puis je avoir une vision temporelle englobante? En fait on l'a déjà : ça s'appelle la mémoire, malheureusement elle ne fonctionne elle aussi que dans un sens : on ne se souvient pas du futur, il faudrait nous déplacer dans l'autre sens pour ça.

Dans mon instantané spatial, les causes, conséquences et influences sont nulles : je peux avoir une influence sur un autre espace, mais pas de manière instantanée, il faut le temps que la cause se propage dans l'espace. La cause étant avant tout un phénomène temporelle. Par contre, si je prends un instantané temporel, mon influence est instantanée sur mon futur (à défaut de l'être sur mon passé... puisque tout ne se déplace que dans un sens). Voilà où peut encore se cacher la notion de libre arbitre. L'instantané spatial rassemble des choses sans lien entre elles, sans causes et conséquences, le temps rajoute les notions de causes, conséquences et de libre arbitre (ou du moins sa possibilité) : la possibilité d'être la cause d'un futur.

Si j'ai ma vision englobante de l'espace, c'est parce que je m'imagine me déplacer à la vitesse de la lumière (voire plus?) dans l'espace et être capable de tout voir simultanément. L'équivalent est il de voyager à la vitesse de la lumière (voire plus?) dans le temps, ce que je suis déjà en train de faire ! Sauf qu'il est difficile de s'imaginer bouger dans le temps, même si nous le faisons déjà...

Et de la même manière que je ne peux savoir ce qu'il se passe à l'autre bout du monde qu'en y allant, je ne peux savoir ce qu'il se passe dans un autre temps qu'en y allant. La théorie ne me dit que ce qu'il pourrait se passer si j'avais la possibilité d'y être avant d'y aller :) ou sans y aller...

Bon je vais m'arrêter là avant de buter définitivement sur un nœud dans mon esprit...


vendredi 25 octobre 2013

On peut douter d'y parvenir, le principal est d'essayer. Et si, au pire, il faut échouer, il y a les berges ensoleillées.

Petit extrait d'une chanson de Elista. J'adore cette figure de style, et même jusqu'à son nom, le zeugma :)

Ode à l'énergie, au mouvement, à l'action, à l'audace ! en faisant fi des difficultés. La tentative vaut toujours mieux que le renoncement, la vie est là.
Et même derrière l'échec nous attend une récompense : le plaisir d'avoir essayé, le plaisir du courageux, l'expérience acquise, la certitude du choix porté jusqu'au bout, le doute disparaît et cesse de nous torturer...

mercredi 23 octobre 2013

Le bon sens doit toujours prévaloir sur la règle

"Citation" qu'on m'a rapportée d'un guide de l'AFNOR (Agence Française de NORmalisation)
Comme quoi l'AFNOR garde un peu les pieds sur terre d'une certaine manière, et admet (ou avoue?) ses limites et faiblesses.

La règle est toujours là pour le cas général : mais ce cas là n'existe pas, et n'est pas forcément le cas particulier que nous avons devant nous. Les règles ne servent qu'à éviter de réfléchir, à agir de manière prédéterminer, à éviter de prendre la moindre responsabilité. Une fois que la règle est là, on peut se contenter de la suivre aveuglément. Et c'est bien là le défaut de toutes les normes et de la Qualité en général. Ça fait perdre le bon sens à tous ceux qui les pratiquent un peu trop.

Dommage que les entreprises (et les hommes en général) n'aient pas souvent ce bon sens d'appliquer ce précepte de l'AFNOR. Mais user de bon sens est fatigant et risqué car responsabilisant.

Reste à définir le bon sens (pas sûr que l'AFNOR le fasse). Est-ce juste avoir conscience de la situation et anticiper quelques conséquences en se basant sur notre connaissance et notre intelligence, en étant critique, en faisant table rase du cadre, des habitudes et des pré conditionnements?
Ma foi, cette définition m'arrange bien :)

mardi 22 octobre 2013

Argumentaire et débat : confrontation et affrontement

Le sujet me trotte dans la tête depuis un petit moment, ça promet d'être brouillon (enfin vu que quand je veux faire court ça part dans tous les sens, si ça se trouve, là ça va être clair et synthétique) -j'en viens même à me demander si je n'ai pas déjà écrit un article de ce genre...-

Bref, petites réflexions sur les débats, discussions, argumentations qu'on peut tous avoir (surtout moi :))

A quoi doit servir une discussion? Il peut y avoir plusieurs objectifs : découvrir l'autre, découvrir de nouvelles choses, se découvrir... ça, ce sont pour les objectifs "nobles", mais le gros problème est que souvent on se laisse emporter dans la rhétorique.

Le principal écueil est bien celui-ci : virer à l'affrontement, ou au ping-pong ou chacun son tour on essaye d’asseoir une position dominante sur l'autre, de détruire ses arguments, ou de montrer la force des siens. Ce mouvement est naturel dans la mesure où le jeu est très stimulant et très jouissif. Il fait appel à nos instincts primaires et les récompenses sont tout aussi primaires mais n'en sont pas moins extrêmement plaisantes, au plus niveau de notre être, dans nos plus profonds instincts. C'est stimulant d'essayer de maintenir sa position et de faire vaciller l'autre, tout à tour, argument après argument. Et c'est jouissif de finir en position de force, avec le dernier mot. On en vient à chercher la victoire par KO, à tuer l'autre. On est emporté dans notre élan, on ne se rend plus compte de rien, on ne maîtrise plus rien, ce sont les meilleurs conditions pour faire apparaître un peu de mauvaise foi, pour ne plus reconnaître ses torts... C'est d'autant plus facile de  se laisser emporter dans cet élan que l'autre nous y invite aussi : soit il éprouve le même plaisir vers la victoire par KO, soit il se sent menacé. Mais dans cette position un autre instinct le fera réagir tout aussi sauvagement : l'instinct de survie. Bref, nous pouvons nous retrouver avec 2 dominants face à face, prenant plaisir dans la lutte, ou alors un dominant face à un opprimé, qui luttera pour sa survie, pour exister. La lutte sera féroce dans les 2 cas. Dans tous les rapports humains, il y a une pat de soi en jeu, et c'est bien cette part qui active nos bas instincts, qu'ils soient de survie ou de domination.

Malheureusement ce type de victoire ne sert pas à grand chose : l'autre sera juste KO, abasourdi, ne sera pas réellement convaincu pour autant. Ce n'est pas parce qu'il n'aura plus d'arguments qu'il estimera avoir tort, on ne convainc jamais réellement l'autre avec des arguments : changer d'opinion est un processus personnel, qui prend généralement du temps, le temps d'assimiler les différents éléments... Ceci se fait rarement en direct lors d'une conversation. Ça sera même contre-productif dans la mesure où l'autre gardera une certaine rancœur de cet affrontement, de cette défaite. La victoire ne sera que de courte durée, la rancœur et la vengeance viendront ensuite... Et ces sentiments occulteront toute réflexion postérieure sur le sujet : l'opposant ne sera sans doute même plus capable de reconnaître qu'il avait tort (pour peu que ce soit le cas). La réflexion est impossible lorsque les sentiments (et les ressentiments) sont présents.

L'objectif commun, qui a fait naître la discussion doit rester la préoccupation principale, et ne doit pas être remplacé par les instincts primaire de victoire, de domination, voire de destruction...

Reste à savoir quels sont ces objectifs communs. Et malheureusement, je pense que dans bien des cas, ils ne sont pas réellement communs, mais personne ne s'en rend compte.. jusqu'au clash. Les objectifs communs nobles, j'ai commencé à les citer :
- découvrir l'autre : en ce cas on est à l'écoute... mais pas seulement, on peut bien gratter pour mieux le découvrir. Mais pourquoi gratter là où ça fait mal? Certes, c'est une partie à découvrir, mais l'objectif commun était t'il la découverte de l'autre à tout prix? L'autre ne partage sans doute pas cet avis...
- progresser / affiner sa vision de la réalité : l'échange de points de vue permet d'agrandir son propre champ de vision, permet de s'approprier des réflexions, des observations rapidement, sans avoir à en faire une expérience personnelle. La confrontation permet de valider les observations et les réflexions, mais il faut rester humble et partir du principe que notre point de vue est aussi défendable / valable / vrai que celui de l'autre. Cette disposition d'esprit est un pré-requis pas si simple que ça à adopter. Et quand bien même on l'adopte, si un seul des 2 est dans cette position, la guerre apparaîtra tout de même, mais ne sera jugée féroce et violente que par un seul des 2 protagonistes.
Les autres objectifs, à mon sens, sont rarement nobles, mais partent dès le début dans une mauvaise direction : s'imposer, convaincre... que ce soit pour flatter son ego ou rabaisser l'autre (ce qui revient au même) : de tes objectifs ne peuvent être partagés. Il y a donc un peu de mauvaise foi (ou de manipulation malsaine) dès le début, les bases sont biaisées (sans qu'on l'admette forcément).

Mais bon, tout ça c'est la théorie : comment savoir en pratique lorsqu'on arrive à l'état de guerre, lorsque la confrontation se transforme en affrontement? Cet état pouvant même être atteint par l'une des 2 personnes sans que l'autre ne s'en aperçoive : la déclaration de guerre n'est pas forcément simultanée :)
On peut s'arrêter dès les premiers échanges d'arguments en mode ping-pong. C'est certes un mauvais signe dans la conversation. Mais je crains que ceci soit un peu prématuré. Cet échange est normal lorsqu'il est encore maîtrisé. Il permet la confrontation d'idées, il faut bien descendre un peu plus profondément dans les réflexions et les exemples pour comprendre...
Le mieux, qui me vient à l'esprit ce soir, est de s'arrêter lorsqu'on considère que l'autre s'est décrédibilisé par ses arguments ou sa réflexion, lorsque nous estimons qu'il est dans une position de faiblesse. Ce jugement n'est que personnel bien entendu, et peut refléter au contraire notre manque d'objectivité et notre manque de clairvoyance et de réflexion. Il y a même fort à parier que ce jugement est partagé : à ce stade là, l'autre doit certainement nous voir aussi en position de faiblesse.
Et c'est à ce moment de crise bien particulier que tout doit basculer : devant une cible jugée affaiblie, nos instincts se réveillent sûrement : nous pouvons la pousser davantage dans ses retranchements avant de lui porter le coup de grâce. Et c'est bien à ce moment là qu'il faut se contrôler et s'arrêter... net.
Mais ceci ne suffit pas forcément : dans le cas hypothétique du sage discutant avec une personne se sentant attaquée, agressée, que se passe t'il? Le sage peut ne se rendre compte de rien et peu estimer la position de l'autre tout autant que la sienne, mais ses interrogations, ses doutes seront perçues par l'autre comme autant d'agressions. Ce cas est sans doute plus dur à déceler. Le sage est il condamnable dans ce cas là? Ma foi, la question de la culpabilité ou de la responsabilité ne se pose pas en ces termes : il faut être 2 pour la discussion, les 2 sont tout autant responsables.

Bref, j'en reviens toujours au même point : le tout est de développer sa conscience (et de s'entourer de personnes tout aussi conscientes... sinon il faut être conscient pour deux...). Sa conscience des choses, de l'autre, de sa perception, de soi-même. Ça reste le meilleur moyen de ne pas se mettre dans de telles situations. Même si on peut toujours se poser la question de savoir si cette conscience ne pousse pas vers l'immobilisme et l'inaction. Autre débat :)

samedi 19 octobre 2013

La vallée des larmes

Drôle de concept sur lequel je suis tombé, enfin c'est surtout le nom qui m'a attiré :)

Après recherche, cette vallée serait présente dans deux phénomènes : l'apprentissage et la réaction face à un changement.

En phase d'apprentissage, il s'agit du moment où on a l'impression de ne plus progresser, de ne plus apprendre, de stagner : on a atteint une sorte de palier. On va même jusqu'à avoir l'impression de reculer, de perdre quelques récents acquis. La confiance en soi s'effrite.
Il s'agirait en fait (ça m'arrange de le croire sur parole) d'une phase de repos du cerveau, de notre intellect : toute ceci se remodèle, afin d'intégrer l'important volume appris, durablement. Bref, ce sont enfin les effets à long terme de l'apprentissage qui se mettent en place, mais cette mise en place s'accompagne d'une impression de recul. C'est reculer pour mieux sauter.
Sauf que si on laisse cette impression de recul nous hanter, et bien nous nous arrêtons là et l'apprentissage n'aura servi à rien, nous le perdrons et retournerons à notre point de départ, voire plus bas. Et si nous persistons, alors nous repartons de plus belle.
D'où cette appellation de vallée sur une courbe d'apprentissage. D'où l'intérêt d'être soutenu et encouragé pendant cette période où nous aurons tendance à voir les choses en noires.

L'autre domaine d'apparition de ce terme, plus classiquement, est face à un changement, face à un choc, un traumatisme. Nous passons pas le déni, la colère, la peur, puis la tristesse avant de repartir dans un mouvement positif : acceptation, pardon et renouveau.
Le bas de la courbe, la vallée, apparaît pour faire la transition entre deux mouvements : l'un descendant, l'autre remontant. C'est le moment du déclic, où on fait véritablement notre deuil, où on se rend compte que le passé ne reviendra plus : le retour est impossible. On n'accepte pas encore tout, on ne va pas encore de l'avant, mais on réalise que le retour arrière est impossible, et on va se remettre en marche de manière hésitante pour commencer. Bref, c'est le moment de la tristesse, des larmes qui sortent toutes seules, le déclic s'opère souvent là.

L'explication donnée, il s'agit maintenant de voir dans quelle mesure ce phénomène se répète (ou non) constamment dans notre vie. Ne sommes nous pas sans arrêt en train de traverser ce genre de vallée (plus ou moins profondes), ne sommes nous pas sans arrêt en train d'apprendre?
Le plus notable pour moi dans cette histoire est cette explication (que je n'ai pas pu vérifier) : il s'agit du fonctionnement normal du cerveau, qui doit se reconfigurer en quelque sorte pour s'adapter à la nouvelle situation, que cette situation soit un choc ou le fruit d'un apprentissage. Cette reconfiguration va nous faire douter, va nous faire perdre davantage nos repères, va replacer au centre nos émotions. Sorte de lâcher prise dictée par la nature, la volonté est réduite, les émotions -et les larmes, le découragement ou l'absence de courage- l'emportent. La volonté s'est usée dans les phases précédentes, soit pour forcer l'apprentissage, soit pour opposer toute sorte d'obstacles au changement.
L'important est de réaliser qu'il ne s'agit que d'un cap mécanique à passer... et de le réaliser pour les autres aussi, pour mieux les aider mon enfant...

mardi 15 octobre 2013

La vie est un jeu

Trop commun pour être une citation, c'est juste la une d'un magazine :) (ça pourrait être bien que je lise l'article d'ailleurs :p)

Oui, la vie est un jeu (autant y aller franco), depuis qu'elle a perdu son caractère sacré, elle a perdu de sa superbe et de son sérieux. Tant mieux en un sens, ça la rend moins rigide, plus plaisante, plus libre. Trop la sacraliser la tuait, l'enfermait et ne créait plus que frustrations.
Bon par contre, comme souvent, on passe d'un extrême à l'autre (enfin, je suis persuadé qu'on va aller encore plus dans le côté extrême prochainement.. avec la multiplication des yolo / on ne vit qu'une fois), la vie a tellement perdu de son sacré que ce sont toutes les valeurs qui se sont écroulées avec : après tout, la valeur de la vie est une sorte d'étalon dans l'échelle de valeur non, et lorsque l'étalon ne vaut plus grand chose... Bref, pas là pour parler de ça ce soir, pas tout de suite en tout cas :)

Si la vie est un jeu, reste à déterminer si on est le jouet ou le joueur :) -pas pu m'empêcher de la replacer celle-là...
L'idée du jouet est un peu simpliste et ne mène pas à grand chose (même si elle est vraie) : jouet de Dieu(x), du destin... peu importe. Mais dans ce cas, ça ne changerait pas forcément grand chose, puisqu'en tant que jouet on ignore ce qui nous attend : un rôle nous est imposé, autant le jouer le plus intensément possible ! Faisons honneur au metteur en scène et à l'auteur, et en plus ça ne pourra que rendre la vie plus intéressante, plus intense. Autant voir sa vie comme une pièce de théâtre, et ne pas hésiter à surjouer. Ça fera réagir soit le metteur en scène (faut pas rêver...mais on sait jamais) soit le public / les autres acteurs, mais ça sera toujours plus sympa que de faire tapisserie.
Au final, on adopte tous différents rôles selon la situation : le rôle de l'employé modèle, du petit ami, du bon pote, du rebelle, de la brute, du comique... Sans aller jusqu'à dire que ce sont des masques, ce sont au moins des facettes de notre personnalités, qui révèlent notre personnalité profonde, par un de ses aspects du moins. Ce rôle, imposé par Dieu, le destin, notre éducation, la pression sociale.. peu importe : nous pouvons toujours le choisir, l'envoyer balader (même si c'est notre destin :) ). A nous de choisir ce que nous voulons jouer, comment nous voulons le jouer... et d'assumer les conséquences qui vont avec :)
En fait, le truc est là : la vie est un jeu, mais c'est nous qui en fixons les règles. Par contre ces règles ne s'appliquent qu'à nous -mais c'est déjà pas mal- et nous ne fixons ni les récompenses ni les punitions : la seule récompense réside dans un certain sens de l'honneur : le sentiment du devoir accompli, le sentiment d'avoir été fidèle à ses convictions, à ses règles, à ses principes. Nous fixons nos règles par rapport à ce que nous voulons être, par rapport à nos valeurs, voire par rapport à un objectif, à ce que nous voulons obtenir : souhaitons nous être quelqu'un de bien? souhaitons nous liberté? richesse? souhaitons nous être honnête? fiable? égoïste? martyr? sage? anarchiste? épicurien? hédoniste? artiste?... De ces choix découlent nos règles du jeu : personne ne nous forcera mieux que nous-mêmes à les respecter. Et ultime privilège, nous pourrons même changer les règles à loisir : il faudra juste assumer le poids du passé.
Nous fixons nos propres règles, mais de nous devons aussi intégrer dans notre comportement les règles des autres, de la société et des individus qui la composent. A chacun de les intégrer et de les respecter comme il l'entend, que ça soit par conviction ou par intérêt : car là, les récompenses et les punitions sont à peu près fixées : salaire, prison, confort... Et dans les cas extrêmes, nos propres règles supplantent totalement les règles de la société, nous transformant en yolo où une des principales règles consiste à ne pas se faire prendre... et où la punition, quelle qu'elle soit, ne fait plus peur du tout. Bon allez, j'arrête ma vieille morale là :)

Que la vie soit un jeu ou un art, que nous en soyons les joueurs, les artistes ou les acteurs, à nous de lui donner les formes, les valeurs et l'intensité qu'on souhaite.

Ne prenez pas la vie au sérieux, de toute façon, vous n'en sortirez pas vivants !
(Bernard Fontenelle)

lundi 14 octobre 2013

La seule chose pire que d'être seul, c'est que les autres sachent que tu es seul.

Petit extrait -déprimant mais juste- de Misfits, qui me rappelle l'épisode de South Park avec facebook et le pauvre Kip Drordy.
La solitude est déjà pesante en soi, mais il y a en effet pire, c'est son effet : elle effraye les autres, enferme et crée davantage de solitude. Elle s'auto-entretient et crée au passage une sorte de honte. La richesse appelle la richesse, et la solitude appelle la solitude.

Le premier effet est lié à la marginalisation du solitaire : il est mis au ban, il n'est pas bien vu de se rapprocher d'un tel individu (cf Kip), le côté marginal est contagieux, les a priori voyagent vite, donc on s'écartera d'une telle personne, on l'évitera tant que possible. Une personne seule n'a donc aucun intérêt à le faire savoir si elle ne veut pas de ce statut de marginal. -Et je ne parle pas des effets sur l'ego, que la peur de la pitié peut inspirer...-
Le second effet est sans doute plus discutable, mais plus violent. On n'est jamais véritablement seul, on a toujours quelques connaissances/amis. Par contre, on ne tient pas à ce qu'ils connaissent notre degré de solitude : pourquoi? Pour deux raisons je pense, la première rejoint le paragraphe précédent : pour ne pas être perçu comme un marginal par ces proches, pour ne pas être abandonné par eux. L'autre raison tient peut être à l'ego : ne pas (s')avouer la dépendance qu'on peut avoir d'eux mêmes. Il n'est jamais agréable ni d'être dépendant de quelqu'un, ni d'être responsable de quelqu'un sans l'avoir demandé ! Que feriez vous demain si vous appreniez que la vie d'un ami dépendant de vous, de vos actions, de vos réactions? Ce poids, personne n'en veut je pense...

Dans cette époque où le bonheur est imposé, où il est déjà presque anormal de ne pas être heureux, ne pas être entouré est encore pire -à moins que ça soit choisi et que ça participe à notre bonheur- et est donc à l'origine d'un sentiment de honte. Le fardeau est déjà lourd, mais en plus il faut le cacher, mentir et faire comme si de rien n'était. Double peine. La sortie est évidente : il suffit de se prendre en main... en tout cas, c'est comme ça que les occidentaux voient les choses, ce qui a tendance à responsabiliser, et culpabiliser, davantage la victime. En Inde on voit les choses différemment paraît il : ce n'est pas à la personne de s'intégrer dans un groupe, d'aller vers eux, mais c'est au groupe d'accueillir la personne, de faire cet effort. Ce qui semble normal et logique : le groupe est plus fort, à lui donc de faire cet effort, qui lui pèsera nécessairement moins. Il reste encore beaucoup à apprendre de nos différences... il n'y a plus qu'a espérer qu'on retiendra le meilleur de nos différences :)

Selon les dernières études, entre une personne sur 10 et une sur 5 souffre de la solitude : ne cherchez pas bien loin, il y en a dans votre entourage... Et à cette personne sur 5 ou 10 : rassures toi, tu n'es pas seul : 1 personne sur 10, ça en fait du monde...

Si tu nous entends souviens-toi que t'es pas tout seul
Jamais
On est tellement nombreux à être un peu bancals
Un peu bizarres et dans nos têtes y'a un blizzard
Teubés mystiques 
Losers au grand cœur
Il faut qu'on sonne l'alarme qu'on se retrouve
Qu'on se rejoigne et qu'on s'embrasse
Qu'on soit des milliards de mains sur des milliards d'épaules
(@Fauve)

mardi 8 octobre 2013

La source désapprouve presque toujours l’itinéraire du fleuve.

Citation qui m'est tombée dessus sans que je ne demande rien, sans que je la recherche, citation de Jean Cocteau.

Reste à s'amuser à l'interpréter, au-delà de la poésie et du mystère :)

Naïveté enfantine face aux contingences réalistes de la vie? L'itinéraire s'impose à la source, la volonté de la source est brisée par la suite. L'enfance est révolte par rapport au chemin tracé par les prédécesseurs : la source a un idéal autre que le chemin tout tracé. Mais au final, la source perd ce combat dans cette vision pessimiste : rares sont les fleuves qui sortent de leur lit comme ça.

Surprises de la vie? L'itinéraire n'est pas celui prévu par la source. Le futur est imprévisible et va souvent à l'encontre de nos prévisions, de nos estimations. Mais l'idée de désapprobation est plus forte.

Détachement et émancipation? Il s'agit juste d'inverser la vision du premier point, et de voir la source non plus comme l'enfant, mais comme le parent. La source a ses idées sur l'itinéraire, mais heureusement, en grandissant, en avançant, le fleuve s'écarte de ces idées, adopte les siennes propres, coupe le cordon d'une certaine manière.

Créature qui échappe à son créateur : pour le meilleur ou pour le pire. Le créateur perd son emprise sur la créature dès qu'il lui laisse un peu de liberté, et la créature peut aller à son encontre. Tour à tour créateur ou création, il reste à chacun de voir si notre changement de cap est positif ou non. Pour juger de cela, nous n'avons que notre esprit, notre conscience et notre moral.

Les deux visions, positives ou négatives semblent applicables... et conciliables. Il s'agit soit de voir la fleuve comme une force créatrice, échappant à sa destinée voulue par sa source, soit de voir le caractère inéluctable (ou presque) de l'itinéraire du fleuve. La citation ne donne pas les clés à mon sens pour trancher, elle ne donne pas d'interprétation morale, elle ne prend pas parti, elle énonce seulement un fait.

Cette citation est étrange au final, elle a quelque chose de mystique, de transcendant, de poétique. Elle raisonne en moi, elle est un simple constat imagé et pourtant je ne puis l'expliquer de manière claire et raisonnable.

vendredi 4 octobre 2013

Le rêve du lépreux

Petit rêve récent :
je marchais sur les pas d'un lépreux, ou en tout cas à ses côtés. Tout le monde me disait de faire attention, tout le monde s'écartait. Mais je marchais sur ses traces, je le suivais de plus ou moins près.
Dans mon rêve, la raison qui me poussait à ne pas m'écarter était cette espèce de solidarité humaine, cette charité : je voyais les autres le traiter différemment, comme un paria... et je voulais le traiter normalement.
Malgré tout je ressentais cette gène, cette peur, cette répulsion : peur d'être contaminé, d'être infecté. Je ressentais la tension entre ces 2 désirs contradictoires : l'intégrer et me protéger.
Je tenais bon, au moins en apparence, même si c'était à contrecœur, ma volonté de bien faire était la plus forte, même si je le faisais en grimaçant.
Sur la fin de mon rêve, j'ai vu le visage de l'homme : tout gris, déformé, on y reconnaissait à peine un visage humain, on voyait les lèvres rouges, mais pas les yeux, recouverts par des paupières grises et enflées... le visage était informe.
Mais au final je ne pense pas l'avoir véritablement approché ou touché... j'étais la personne la plus proche, mais je restais à une certaine distance.

Sommes nous au final ce que nous voulons être comme le chante Fauve, ou sommes nous l'animal naturel qui sommeille en nous? J'ai envie de croire à la première version : certes notre naturelle est là, présent, nous ne pouvons pas lutter. Nous ne choisissons pas ce que nous sommes, nous ne choisissons pas nos sentiments, ni nos peurs, ni même nos pensées... mais nous choisissons au final nos réactions. Et quand bien mêmes nous serions trop faibles pour tenir nos choix, ça reste eux qui nous déterminent, nous définissent le mieux.
Grimaçant ou pas, l'homme qui se force à faire ce qu'il pense être bien est bon, même si sa nature (en partie au moins) le pousse au contraire. Nous sommes tous ambigus, attirés par des contraires, nous sommes des paradoxes ambulants.

Dans mon rêve, est ce que je faisais ça par charité ou bien pour me prouver à moi même que je suis charitable? Ma foi, c'était sans doute la seconde réponse, mais est ce que ça fait une différence? Il y a certes une différence entre celui qui est charitable par nature et celui qui se force à l'être, l'un fait un effort, l'autre non, l'un fait un choix conscient, l'autre non, l'un fait un sacrifice, l'autre non. Les deux, pour des raisons bien différentes sont tout aussi remarquables.

mardi 1 octobre 2013

Livre de Job

Suite de l'article précédent, le livre de Job est souvent présenté comme la réponse à la question du Mal sur terre.

Petit résumé de l'histoire, pour bien se la remettre en tête :
Job a une vie saine et religieuse, Satan fait un pari avec Dieu pour lui prouver que l'amour désintéressé, la foi, n'existent pas. Dieu accepte -avec quelques conditions-, et Satan met alors l'homme le plus intègre à l'épreuve.
Voyant ça, les amis de Job le prient d'avouer son péché : seul un péché, une faute peut expliquer tant de souffrance. Dieu ne pouvant tolérer une telle souffrance que pour une punition. Job reste droit et intègre, n'avoue aucun péché et refuse de maudire Son nom.
Sur ce, Dieu apparaît et demande à Job s'il a connu les expériences que Lui même a connu. Job admet ne pas être en mesure de comprendre ce qu'implique cette responsabilité et demande pardon.
Dieu condamne finalement les amis de Job pour avoir tenter d'interpréter les motifs et méthodes de Dieu, puis récompense Job en lui rendant tous ces biens perdus, et même plus.

Comment interpréter ça et les paradoxes qui vont avec?
Le côté totalement anthropomorphique de Dieu qui fait un pari avec ses potes : mettons le sur le dos de la métaphore, pour illustrer un propos.
Dieu semble se contredire avec la récompense finale de Job : il dit ne pas punir le pécheur ni récompenser l'honnête mais finit par le faire. A la limite on peut mettre ça sur le dos de ses voies impénétrables : il peut dire quelque chose (ou plutôt nous pouvons comprendre quelque chose) et faire le contraire.

Reste le message au final : les voies de Dieu sont impénétrables (essayer de les pénétrer est un péché? sacré despote tout de même!), les récompenses et les punitions ne sont pas nécessairement divines et porteuses de sens humain : il ne faut donc pas voir les chanceux comme des saints et les malheureux comme des pêcheurs. Dieu a une responsabilité que l'homme ne peut comprendre. Il n'y a donc pas de justice divine, pas de justice tout court.

Un tel système d'ailleurs nous priverait en quelque sorte de notre libre arbitre : nous serions simplement dressés comme de vulgaires animaux, à réagir à des punitions et récompenses de notre Maître. Qui donc peut voir l'humain aussi stupide? (bon, il l'est sans doute dans notre société, mais pas par nature : je maintiens l'hypothèse de notre nature divine!) A nous mêmes d'être notre seul juge pour finir, pour nous diriger tout au long de notre vie. Lui sera peut être notre dernier juge, mais en attendant, à nous de mener notre barque, sans d'autre repères que les nôtres : nous sommes notre Dieu, nous sommes nos repères, nous sommes notre jugement.

D'autres interprétations ont vu le jour : la possibilité pour Dieu d'affliger des souffrances pour d'autres raisons que pour punir. Pour éviter une souffrance plus grande, pour faire grandir, donner de l'expérience... mais bon, ça revient à tenter de pénétrer les voies de Dieu.
Une autre interprétation est l'opposition de la raison et de la foi. La raison recherchant un réconfort à travers la quête de sens, la justice. La foi étant elle même source de réconfort.

Au final, ceci fait de Dieu un parfait despote, parfaitement arbitraire par rapport à la perception humaine. Et dans ce cas, la meilleure chose à faire pour lui n'est elle pas de se cacher? Cela a au moins l'avantage de ne pas le faire passer pour un despote... juste pour un absent, un créateur absent. La moindre de ses actions serait sans cesse interprétée et commentée par les humains, et source de conflit... il n'y a qu'à voir comment s'est terminée la venue de son Fils sur terre et toutes les guerres de religions.
Au final, c'est peut être cela la meilleure explication de son silence :)

lundi 30 septembre 2013

Ou Dieu n'existe pas, ou c'est un salaud, ou il s'en branle

Petit mot toujours tiré du bouquin d'E. Carrère, ou plutôt de la bouche d'un de ces personnages...

La formule m'a fait sourire, et résume bien tous les arguments des athées, ou plutôt des anti-dieu, de ceux qui luttent pour démontrer son inexistence.
Cet argument fait mouche au premier abord, mais n'est que simpliste en fin de compte (et pourtant je ne suis pas croyant!). Il s'appuie de manière tacite -j'adore ce procédé de manipulation!- sur une vision totalement anthropomorphique de Dieu, et totalement égocentrique, plaçant Dieu tout puissant comme le serviteur des hommes, comme étant leur obligé. Dieu n'aurait pas le droit de nous laisser dans notre souffrance?
De plus si Dieu nous a fait à son image, il est à la nôtre : c'est donc sûrement un salaud qui s'en branle :)

Bref, la seule chose démontrée par ce genre de raisonnement est que Dieu n'est pas humain, n'est pas à notre échelle, ne fonctionne pas comme nous... s'il existe. Il y a sans doute plus de différence entre nous et Dieu qu'entre nous et des fourmis : nous pouvons certes influencer le monde des fourmis, mais nous sommes incapables de communiquer avec, de leur apprendre quelque chose, et à mon avis la plupart des tentatives pour s'approprier une fourmilière doivent se terminer en catastrophe pour elles ! (bon mon raisonnement est aussi anthropomorphique, mais je parle tout seul : peu importe ! :p )

Le plus grand mystère reste cette vision pseudo anthropomorphique de Dieu présente dans les textes sacrés, alors qu'elle est combattue en même temps : simple artifice pour mieux convaincre les esprits (faibles) ?


dimanche 29 septembre 2013

Il faut faire des efforts, sinon rien ne se passe et on finit par accuser et en vouloir à tout le monde, tout le monde sauf soi.

Petit extrait, de tête, de Blue Jasmine de Woody Allen.

Tout le monde ressent ça un jour ou l'autre : d'abord le sentiment d'être isolé, de devoir toujours faire les efforts, d'aller vers les autres, de devoir inventer sa vie. Et on a en même temps l'impression que pour les autres c'est plus facile. Mais en fait non, c'est juste la condition humaine, et la vie.
Nous sommes à la fois exigeants et fainéants : nous avons des rêves, nous sommes envieux de tout ce que nous voyons, et nous voudrions que tout ça nous arrive tout cuit. Du coup, nous devenons aussi plaintifs :)

Mais en fait, nous ne faisons qu'idéaliser la vie des autres, pour justifier notre comportement et notre fainéantise, pour nous complaire dans notre état.

La condition humaine est ainsi semble t'il, Woddy semble d'accord avec moi :)

Le pire, c'est que nous complaire ne nous suffit pas, excuser notre fainéantise ne nous suffit pas, il nous faut en plus trouver un coupable : les autres feront ce coupable idéal. Les autres qui ne font pas tout pour nous rendre la vie plus facile, les autres qui ne se plient à nos désirs, de leur plein gré, sans qu'on ait à leur demander, sans qu'on ait à l'exprimer.
Alors que pour trouver le véritable coupable, il suffit de regarder un miroir...

Un peu (beaucoup) de courage, de volonté et d'optimisme, et tout le monde peut reprendre sa vie en main. On ne peut certes pas tout faire, nous ne sommes pas le Dieu de l'Univers, mais on peut améliorer les choses, faire des efforts et éviter de sombrer dans l'ennui, le défaitisme, la complaisance. On peut faire en sorte que des choses se passent ! Et c'est déjà le cercle qui se brise...

jeudi 26 septembre 2013

Persévérer dans l'erreur ou tourner la page?

Petite réflexion tirée, inspirée plutôt, d'une lecture (Je suis vivant et vous êtes morts -joli titre- de E. Carrère)...

Quelle est la meilleure règle de conduite à adopter?
Persévérer sur une première impression, un premier avis, s'accrocher à une idée en se disant que c'est la bonne, et que le temps le prouvera... quitte à se tromper et à finir par persévérer diaboliquement dans une erreur?
Ou bien se hâter de tourner les pages, de passer à autre chose, de sauter sur une nouvelle opinion, un nouveau plaisir, un nouveau désir tel un Don Juan passant de passion en passion, quitte à transformer sa vie en une succession de pages hâtivement tournées (la formule n'est pas de moi, j'aurais aimé.. mais non)

Stabilité contre éphémérité, sécurité contre mouvement, continuité contre renouvellement.
Le problème dans la vie, c'est qu'il n'y a pas de bonne réponse. Chaque décision, chaque comportement a son bon côté et son mauvais côté. Ce qui fait que chaque choix est attirant à sa manière. C'est aussi ce qui fait la richesse de la vie bien entendu.
Et l'esprit cartésien cherche généralement à comprendre les choses, à les classer, à les disséquer pour pouvoir ériger des lois, des principes. Cet angle d'attaque semble avoir fait ses preuves dans tous les domaines scientifiques, dans notre maîtrise de la nature, et du coup, on l'a naturellement généralisé à d'autres domaines... mauvaise idée. Il n'est pas applicable partout, ou disons à minima que la complexité peut rendre cette approche totalement inefficace!
Ça aurait un coté rassurant de se dire qu'une fois le problème bien posée, on peut adopter une règle de conduite, et s'y tenir : ça apporterait une certitude à notre vie, à notre comportement. Le problème vient du fait que cette recherche est vaine d'après moi... et nous conduit au final à passer notre vie perdu dans la réflexion sur la voie à choisir. A ce compte là, on peut se demander s'il ne vaudrait pas mieux en choisir une et s'y tenir. Certitude ou pas.

En fait, je pense qu'il y a une solution à ce problème, en fait il y en a même deux :)
La première est donnée quelques pages plus loin dans le livre. Les généralités sont une illusion, rien n'existe en général, il n'existe que des choses (et des situations) particulières. Ça, c'est le point de vue du sage, qui a dépassé ses interrogations et accepte pleinement sa vie, ses variations et sa complexité. Faire preuve en toute situation d'esprit critique, remettre en cause constamment ses choix passés, et donc n'avoir aucun principe, aucune ligne de conduite prédéfinie, pas même les plus évidentes (faire le bien...)
L'autre solution consiste à choisir ses principes : non pas parce qu'après une réflexion on aura trouvé que ce sont les meilleurs, que c'est la véritable voie à suivre, l'unique. Ceci est impossible, le doute sera toujours là avec cette approche. Choisir ses principes parce qu'on a ce pouvoir, cette possibilité : on peut choisir ce qu'on voudrait être. Pas forcément ce qu'on est, car on vouloir n'est pas pouvoir. Mais choisir ce qu'on voudrait être est déjà pas si mal, c'est même l'essentiel, c'est se doter soi même de principes qui gouvernent notre monde : quelle différence entre notre monde et le monde? Aucune, notre subjectivité est reine, nous sommes par définition le centre de notre monde, notre monde s'arrêtera sans doute avec nous. Je ne prône pas l'égoïsme en disant cela, je prône le pouvoir et la responsabilité qui est liée. A nous de choisir les principes que nous voulons voir gouverner le monde, puis à nous ensuite d'essayer de vivre selon ces principes, ces valeurs morales : vérité, amitié, entraide...

Au final, la solution reste un mélange d'approches : au cas par cas dans certains cas, et par principe dans d'autres cas. Croire que la sagesse consiste justement à être capable de distinguer les situations est ce déjà un premier dans l'illusion du classement, de la généralité? Pas vraiment, car je pense qu'on touche à la définition de la sagesse là : notion idéale. Et quand bien même, on peut faire le choix de ce principe :) et s'évertuer à trouver cette sagesse, à chercher sans arrêt à distinguer les choses.. que ce soit dans leur généralité ou dans leur singularité. L'approche est simplement paradoxale, donc humaine :)

Il n'y a pas de bonnes réponses, mais la bonne nouvelle, c'est qu'il n'y pas de mauvaises réponses non plus. Il n'y a que des essais, des tentatives, des choix, des chemins à emprunter, pour un temps ou pour une vie.

mercredi 25 septembre 2013

Si deux hommes sont d'accord sur tout, c'est qu'un seul des deux pense

Fainéant en ce moment, je joue la facilité avec les citations :) Lyndon Johnson ce soir.
Ça aurait sans doute été un bon copain lui (ouhla, ça sent la fatigue ce soir...)

Finesse et ironie : cocktail magique pour une citation.
Et c'est tellement moi j'ai envie de dire, à n'être jamais d'accord sur rien (ou presque), a toujours chercher la faille dans le raisonnement de l'autre, pour mieux le comprendre, le cerner, le délimiter.. et au final me l'approprier s'il résiste à ma charge.
Je dois peut être un peu trop penser, être trop critique même... mais ça, c'est une autre histoire.

Mais bon, l'esprit critique est la seule chose qui nous permette de rester éveillé : cause et conséquence d'une certaine conscience, de son usage. Seule arme qui nous permet d'éviter de ressembler à un mouton, ou à un zombie (même si c'est attirant les zombies !) Ne pas en user devrait être un crime, c'est ne pas réaliser son potentiel, c'est renoncer à une partie de son humanité je trouve...

Et ça reste la plus grande marque de respect qu'on peut avoir à l'égard de nos aînés, de nos professeurs. Toujours remettre en question les savoirs et connaissances transmises par un autre, même les plus basiques, les plus fondamentaux. Il n'y a que comme ça qu'on peut vraiment comprendre et avancer.

Bon, à côté de ça, on a le droit d'être d'accord de temps en temps quand même (sinon ça serait trop fatigant), au pire, en se disant que c'est l'autre qui ne pense pas :D

-ça sent vraiment la fatigue ce soir... tant pis-

mardi 24 septembre 2013

un rêve...

Petit rêve qui date de presque 24H maintenant, j'espère me souvenir des détails, même si certains se sont déjà évanouis... je vais broder autour de ceux qui me restent.

J'étais dans un parc me semble t'il, peut être sur la terrasse d'un restaurant, avec des amis en vacances. Je reçois un coup de téléphone sur mon portable : ma mère. Qui commence à me sermonner, m'engueuler, me faire la morale, à moitié en colère, moitié triste, parce qu'elle aurait vu sur mon relevé de carte de crédit une dépense étrange qui lui fait penser que j'ai commandé une strip-teaseuse ou une prostituée !
Je lui explique qu'elle a tort, et qu'elle confond avec une pizzeria (si si !)... puis n'entendant rien, je m'énerve à mon tour ! Énervé de ne pas être cru, d'être jugé (qui plus est sur un mensonge), de l'absurdité de la situation, d'être pris pour un pervers.
Je crois que pendant le rêve je réalise le coté absurde de la situation...

Sur ce, je fais quelques pas dans le parc, toujours tendu, sous le coup de la dispute, et je vois un étrange animal : mi homme (ou femme?... sans doute une femme réflexion faite) mi chat. Qui se tient debout, avec des mains énormes -je devrais dire des pattes : je voyais les coussinets- une fourrure sauvage, multicolore (noir, marron, vert, bois...).. je n'arrive pas à distinguer si c'est une capuche et un déguisement avec des oreilles de chats, un masque ou si c'est vraiment une créature anormale. Elle est accompagnée de 2 autres créatures, modèles réduits de la première, et ils gambadent dans le parc, devant moi, à une distance respectueuse.
Je suis intrigué et essaye de m'approcher, mais ne parviens pas à les distinguer correctement.. puis je crois me souvenir que je vois d'autres créatures arriver (chien?) et les premières disparaître, évanouies...

Vraiment bizarre ce rêve !
La première partie totalement improbable, tous les éléments sont à l'opposé de la réalité !
Et cette créature dans le second rêve ! J'aimerai bien la revoir :) c'est rare que je rêve de chimères comme ça...

lundi 23 septembre 2013

Quand tout est fichu, il y a encore le courage

Citation de Daniel Pennac ce soir.
Pour se donner un peu de courage justement, rien de mieux qu'une petite exhortation de temps en temps, plus efficace que la prière pour les athées.
Je crois que je commence à rassembler pas mal de citation sur ce thème, comme quoi la ressource la plus importante est à l'intérieur de nous-mêmes. Les contingences sont extérieures, nous n'avons que peu de maîtrise sur l'extérieur, mais il nous reste toujours la possibilité d'interpréter le réel à notre guise : nous choisissons notre réaction, notre regard. Bon, c'est limite un conseil de schizophrène que je donne là, de tordre le réel pour le considérer selon sa propre image, sa propre définition, sa propre volonté. Mais en fait ce n'est pas le réel qu'il faut tordre, c'est notre réaction face à celui-ci.
A nous de trouver l'énergie, le courage, l'optimisme à l'intérieur de nous-mêmes lorsque l'extérieur ne nous alimente plus positivement.

Lorsque tout va bien, nous emmagasinons de l'énergie, ou du moins, l'énergie extérieure nous porte : nul besoin d'être courageux ou optimiste pour affronter un réel confortable et généreux.
Lorsque ça commence à aller moins bien, on va chercher naturellement de l'énergie là où elle est disponible : amis, famille, soutiens en tout genre. On peut essayer de se recharger avec certaines activités, certains divertissements (non, ils ne sont pas inutiles ! pas absolument !), pour être capable d'affronter sereinement les obstacles. Cette énergie est elle inépuisable? Si on a assez d'amis, de soutiens... elle est potentiellement inépuisable, sauf que elle n'est pas disponible à tout moment.
Arrivera un moment où les amis ne seront plus joignables, plus disponibles, ou tout simplement où nous n'aurons plus envie de les joindre, plus envie de ces soutiens artificiels. A ce stade là, la certitude peut encore être tournée vers l'extérieur : la certitude de retrouver un soutien disponible dans peu de temps peut suffire, peut être une source d'énergie, mais un peu de noirceur, de pessimisme peut suffire à faire perdre cette certitude.

Qu'est ce qui tombe en premier? Notre confiance/certitude en nos amis/familles/soutiens ou notre confiance en nous-mêmes?
Un manque de confiance en soi, un découragement, se projettera sur notre entourage, et nous verrons le monde en noir. Impossible (ou du moins difficile) d'accorder une confiance que nous ne nous accordons pas à nous-mêmes, que nous n'estimons pas mériter.
Inversement, la perte de confiance dans les autres nous fera vaciller mais nous offrira plus certainement la possibilité de résister.
En définitive, les deux sont très liées, la confiance en soi est sans doute un peu plus stable. On peut sans doute opter pour une confiance, une énergie extérieure : s'entourer suffisamment est une solution... qui comporte le risque de sentir une dépendance et un vide intérieur. Et à l'inverse, travailler sa confiance en soi, son indépendance comporte le risque de nous isoler : à quoi bon vivre seul?

Le dépressif est sans doute celui qui n'a plus d'énergie intérieure, plus de pulsion de vie,
le désespéré est celui qui peut encore s'appuyer sur l'énergie du désespoir : dernières ressources internes dont il dispose pour se donner de l'élan et du courage.
Peut être ai je trouvé là un bon remède contre la dépression : viser le stade désespéré pour rebondir ensuite :)

Ce courage, cette lueur interne ne dépend que de nous, à nous de la travailler, à nous de nous en souvenir...

jeudi 12 septembre 2013

L'important, ce n'est pas ce que l'on fait, mais de le faire bien et de pouvoir en être fier

Petite citation tirée de la bouche d'un infirmier, dans un bouquin de Emmanuel Carrière.

J'aime bien cette façon de voir la vie, de relativiser les choses négatives pour en tirer du positif, de prendre du recul par rapport aux normes pour se centrer sur ses propres valeurs, se remettre au centre du monde, ou de son monde à minima (mais y'a t'il une différence?)
Ce comportement peut être vu comme égocentrique, narcissique, voire mégalomane : tout rapporter à soi, se moquer des "valeurs" et jugements des autres, ne prendre en compte que son propre avis pour mieux se glorifier, pour être fier de soi. Mais bon, tant qu'on ne sombre pas dans un excès, je trouve cela plutôt positif (et me vante souvent d'un certain égoïsme/égocentrisme/égomachin...). Je suis mon propre Dieu, je fonde mes valeurs, mes actes et mes jugements : ne jamais oublier ceci, ne jamais se laisser déposséder de ce caractère divin, ne jamais l'abandonner... au risque de s'effacer et de devenir vraiment spectateur de son existence.
C'est aussi une manière de replacer la conscience du monde au cœur de son existence : être présent, se concentrer sur la moindre tâche, qui mérite d'être bien faite... et en retirer un sentiment positif ! Un sentiment de présence au monde, de réalisation, d'apport, de juste réalisation.

Tout n'est que point de vue. On peut soit s'enfermer dans une spirale négative, soit s'élever renforcer son rapport au monde, sa confiance en soi, son ego, sa fierté personnel. Facile à dire, un peu moins à faire, mais ceci ne fait pas partie des théories les plus difficiles à mettre en pratique... Il suffit d'être attentif et conscient.

dimanche 8 septembre 2013

J'entends et j'oublie. Je vois et je me souviens. Je fais et je comprends.

Citation de Confucius aujourd'hui.

Bon clairement, c'était pas un auditif lui, mais un visuel.
Mais bon, la différence auditif/visuel m'importe peu : ce qui m'intéresse c'est la dernière partie !
Pour mémoriser correctement un truc, le mieux est encore de le comprendre et pour cela, rien de mieux que de le faire soi même. Peut on réellement comprendre quelque chose sans l'avoir expérimenté? Je le pense de moins en moins. La compréhension est par nature limitée, mais lorsqu'elle est virtuelle elle l'est d'autant plus.

Je redécouvre à travers ça une espèce d'échelle de mémorisation :
- la mémoire passive, auditive ou visuelle : on est spectateur, et on capte quelques informations. Les plus doués arrivent sans doute à capter beaucoup d'informations : moi pas :)
- la mémoire passive renforcée, obtenue par lé répétition (la répétition fixe la notion, n'est il pas? ;) ) A force de voir et d'entendre la même chose, ça finit par rentrer !
- la mémoire de l'action : en s'impliquant dans une action, on s'en souviendra d'autant mieux. L'action peut être une simple ré-écriture de leçon. On n'est plus le spectateur qui écoute la leçon, mais on est l'acteur qui la recopie.
- la mémoire de la compréhension : une fois les mécanismes compris et décortiqués, on se souvient non seulement du résultat, de la leçon, mais aussi des moyens d'y arriver. Il sera donc plus dur d'effacer tout ceci de notre esprit !

Reste aussi la mémoire du "par cœur" : certains y voient une espèce de mémoire de l'âme, du cœur, autour de l'apprentissage d'un poème. J'y vois plus une mémoire du corps, mémoire réflexe à force de répétition. Mais bon, au final, le souvenir est gravé dans notre corps, à défaut d'être gravé dans notre cœur.

Et du coup, je découvre l'objectif de ce blog : mémoriser mes pensées, les retenir. Les mettre par écrit. En faisant ça, je me remets dans l'action, et en même temps je décortique mes pensées (ou les pensées des autres... pour me les approprier). Et je redécouvre l'intérêt des cartes postales, des journaux intimes... il n'y a sans doute rien de mieux pour fixer les bons souvenirs. Ce n'est donc pas juste pour les autres qu'il faut écrire des cartes, mais pour soi, en grand égoïste que je suis :)

PS : ne vous étonnez pas si vous ne recevez pas de cartes postales. Ce n'est pas parce que je le réalise que je le réaliserai ;), il y 'a d'autres moyens de fixer un souvenir, et une carte postale suffit : pas la peine d'en écrire à tous à chaque fois :D