lundi 30 septembre 2013

Ou Dieu n'existe pas, ou c'est un salaud, ou il s'en branle

Petit mot toujours tiré du bouquin d'E. Carrère, ou plutôt de la bouche d'un de ces personnages...

La formule m'a fait sourire, et résume bien tous les arguments des athées, ou plutôt des anti-dieu, de ceux qui luttent pour démontrer son inexistence.
Cet argument fait mouche au premier abord, mais n'est que simpliste en fin de compte (et pourtant je ne suis pas croyant!). Il s'appuie de manière tacite -j'adore ce procédé de manipulation!- sur une vision totalement anthropomorphique de Dieu, et totalement égocentrique, plaçant Dieu tout puissant comme le serviteur des hommes, comme étant leur obligé. Dieu n'aurait pas le droit de nous laisser dans notre souffrance?
De plus si Dieu nous a fait à son image, il est à la nôtre : c'est donc sûrement un salaud qui s'en branle :)

Bref, la seule chose démontrée par ce genre de raisonnement est que Dieu n'est pas humain, n'est pas à notre échelle, ne fonctionne pas comme nous... s'il existe. Il y a sans doute plus de différence entre nous et Dieu qu'entre nous et des fourmis : nous pouvons certes influencer le monde des fourmis, mais nous sommes incapables de communiquer avec, de leur apprendre quelque chose, et à mon avis la plupart des tentatives pour s'approprier une fourmilière doivent se terminer en catastrophe pour elles ! (bon mon raisonnement est aussi anthropomorphique, mais je parle tout seul : peu importe ! :p )

Le plus grand mystère reste cette vision pseudo anthropomorphique de Dieu présente dans les textes sacrés, alors qu'elle est combattue en même temps : simple artifice pour mieux convaincre les esprits (faibles) ?


dimanche 29 septembre 2013

Il faut faire des efforts, sinon rien ne se passe et on finit par accuser et en vouloir à tout le monde, tout le monde sauf soi.

Petit extrait, de tête, de Blue Jasmine de Woody Allen.

Tout le monde ressent ça un jour ou l'autre : d'abord le sentiment d'être isolé, de devoir toujours faire les efforts, d'aller vers les autres, de devoir inventer sa vie. Et on a en même temps l'impression que pour les autres c'est plus facile. Mais en fait non, c'est juste la condition humaine, et la vie.
Nous sommes à la fois exigeants et fainéants : nous avons des rêves, nous sommes envieux de tout ce que nous voyons, et nous voudrions que tout ça nous arrive tout cuit. Du coup, nous devenons aussi plaintifs :)

Mais en fait, nous ne faisons qu'idéaliser la vie des autres, pour justifier notre comportement et notre fainéantise, pour nous complaire dans notre état.

La condition humaine est ainsi semble t'il, Woddy semble d'accord avec moi :)

Le pire, c'est que nous complaire ne nous suffit pas, excuser notre fainéantise ne nous suffit pas, il nous faut en plus trouver un coupable : les autres feront ce coupable idéal. Les autres qui ne font pas tout pour nous rendre la vie plus facile, les autres qui ne se plient à nos désirs, de leur plein gré, sans qu'on ait à leur demander, sans qu'on ait à l'exprimer.
Alors que pour trouver le véritable coupable, il suffit de regarder un miroir...

Un peu (beaucoup) de courage, de volonté et d'optimisme, et tout le monde peut reprendre sa vie en main. On ne peut certes pas tout faire, nous ne sommes pas le Dieu de l'Univers, mais on peut améliorer les choses, faire des efforts et éviter de sombrer dans l'ennui, le défaitisme, la complaisance. On peut faire en sorte que des choses se passent ! Et c'est déjà le cercle qui se brise...

jeudi 26 septembre 2013

Persévérer dans l'erreur ou tourner la page?

Petite réflexion tirée, inspirée plutôt, d'une lecture (Je suis vivant et vous êtes morts -joli titre- de E. Carrère)...

Quelle est la meilleure règle de conduite à adopter?
Persévérer sur une première impression, un premier avis, s'accrocher à une idée en se disant que c'est la bonne, et que le temps le prouvera... quitte à se tromper et à finir par persévérer diaboliquement dans une erreur?
Ou bien se hâter de tourner les pages, de passer à autre chose, de sauter sur une nouvelle opinion, un nouveau plaisir, un nouveau désir tel un Don Juan passant de passion en passion, quitte à transformer sa vie en une succession de pages hâtivement tournées (la formule n'est pas de moi, j'aurais aimé.. mais non)

Stabilité contre éphémérité, sécurité contre mouvement, continuité contre renouvellement.
Le problème dans la vie, c'est qu'il n'y a pas de bonne réponse. Chaque décision, chaque comportement a son bon côté et son mauvais côté. Ce qui fait que chaque choix est attirant à sa manière. C'est aussi ce qui fait la richesse de la vie bien entendu.
Et l'esprit cartésien cherche généralement à comprendre les choses, à les classer, à les disséquer pour pouvoir ériger des lois, des principes. Cet angle d'attaque semble avoir fait ses preuves dans tous les domaines scientifiques, dans notre maîtrise de la nature, et du coup, on l'a naturellement généralisé à d'autres domaines... mauvaise idée. Il n'est pas applicable partout, ou disons à minima que la complexité peut rendre cette approche totalement inefficace!
Ça aurait un coté rassurant de se dire qu'une fois le problème bien posée, on peut adopter une règle de conduite, et s'y tenir : ça apporterait une certitude à notre vie, à notre comportement. Le problème vient du fait que cette recherche est vaine d'après moi... et nous conduit au final à passer notre vie perdu dans la réflexion sur la voie à choisir. A ce compte là, on peut se demander s'il ne vaudrait pas mieux en choisir une et s'y tenir. Certitude ou pas.

En fait, je pense qu'il y a une solution à ce problème, en fait il y en a même deux :)
La première est donnée quelques pages plus loin dans le livre. Les généralités sont une illusion, rien n'existe en général, il n'existe que des choses (et des situations) particulières. Ça, c'est le point de vue du sage, qui a dépassé ses interrogations et accepte pleinement sa vie, ses variations et sa complexité. Faire preuve en toute situation d'esprit critique, remettre en cause constamment ses choix passés, et donc n'avoir aucun principe, aucune ligne de conduite prédéfinie, pas même les plus évidentes (faire le bien...)
L'autre solution consiste à choisir ses principes : non pas parce qu'après une réflexion on aura trouvé que ce sont les meilleurs, que c'est la véritable voie à suivre, l'unique. Ceci est impossible, le doute sera toujours là avec cette approche. Choisir ses principes parce qu'on a ce pouvoir, cette possibilité : on peut choisir ce qu'on voudrait être. Pas forcément ce qu'on est, car on vouloir n'est pas pouvoir. Mais choisir ce qu'on voudrait être est déjà pas si mal, c'est même l'essentiel, c'est se doter soi même de principes qui gouvernent notre monde : quelle différence entre notre monde et le monde? Aucune, notre subjectivité est reine, nous sommes par définition le centre de notre monde, notre monde s'arrêtera sans doute avec nous. Je ne prône pas l'égoïsme en disant cela, je prône le pouvoir et la responsabilité qui est liée. A nous de choisir les principes que nous voulons voir gouverner le monde, puis à nous ensuite d'essayer de vivre selon ces principes, ces valeurs morales : vérité, amitié, entraide...

Au final, la solution reste un mélange d'approches : au cas par cas dans certains cas, et par principe dans d'autres cas. Croire que la sagesse consiste justement à être capable de distinguer les situations est ce déjà un premier dans l'illusion du classement, de la généralité? Pas vraiment, car je pense qu'on touche à la définition de la sagesse là : notion idéale. Et quand bien même, on peut faire le choix de ce principe :) et s'évertuer à trouver cette sagesse, à chercher sans arrêt à distinguer les choses.. que ce soit dans leur généralité ou dans leur singularité. L'approche est simplement paradoxale, donc humaine :)

Il n'y a pas de bonnes réponses, mais la bonne nouvelle, c'est qu'il n'y pas de mauvaises réponses non plus. Il n'y a que des essais, des tentatives, des choix, des chemins à emprunter, pour un temps ou pour une vie.

mercredi 25 septembre 2013

Si deux hommes sont d'accord sur tout, c'est qu'un seul des deux pense

Fainéant en ce moment, je joue la facilité avec les citations :) Lyndon Johnson ce soir.
Ça aurait sans doute été un bon copain lui (ouhla, ça sent la fatigue ce soir...)

Finesse et ironie : cocktail magique pour une citation.
Et c'est tellement moi j'ai envie de dire, à n'être jamais d'accord sur rien (ou presque), a toujours chercher la faille dans le raisonnement de l'autre, pour mieux le comprendre, le cerner, le délimiter.. et au final me l'approprier s'il résiste à ma charge.
Je dois peut être un peu trop penser, être trop critique même... mais ça, c'est une autre histoire.

Mais bon, l'esprit critique est la seule chose qui nous permette de rester éveillé : cause et conséquence d'une certaine conscience, de son usage. Seule arme qui nous permet d'éviter de ressembler à un mouton, ou à un zombie (même si c'est attirant les zombies !) Ne pas en user devrait être un crime, c'est ne pas réaliser son potentiel, c'est renoncer à une partie de son humanité je trouve...

Et ça reste la plus grande marque de respect qu'on peut avoir à l'égard de nos aînés, de nos professeurs. Toujours remettre en question les savoirs et connaissances transmises par un autre, même les plus basiques, les plus fondamentaux. Il n'y a que comme ça qu'on peut vraiment comprendre et avancer.

Bon, à côté de ça, on a le droit d'être d'accord de temps en temps quand même (sinon ça serait trop fatigant), au pire, en se disant que c'est l'autre qui ne pense pas :D

-ça sent vraiment la fatigue ce soir... tant pis-

mardi 24 septembre 2013

un rêve...

Petit rêve qui date de presque 24H maintenant, j'espère me souvenir des détails, même si certains se sont déjà évanouis... je vais broder autour de ceux qui me restent.

J'étais dans un parc me semble t'il, peut être sur la terrasse d'un restaurant, avec des amis en vacances. Je reçois un coup de téléphone sur mon portable : ma mère. Qui commence à me sermonner, m'engueuler, me faire la morale, à moitié en colère, moitié triste, parce qu'elle aurait vu sur mon relevé de carte de crédit une dépense étrange qui lui fait penser que j'ai commandé une strip-teaseuse ou une prostituée !
Je lui explique qu'elle a tort, et qu'elle confond avec une pizzeria (si si !)... puis n'entendant rien, je m'énerve à mon tour ! Énervé de ne pas être cru, d'être jugé (qui plus est sur un mensonge), de l'absurdité de la situation, d'être pris pour un pervers.
Je crois que pendant le rêve je réalise le coté absurde de la situation...

Sur ce, je fais quelques pas dans le parc, toujours tendu, sous le coup de la dispute, et je vois un étrange animal : mi homme (ou femme?... sans doute une femme réflexion faite) mi chat. Qui se tient debout, avec des mains énormes -je devrais dire des pattes : je voyais les coussinets- une fourrure sauvage, multicolore (noir, marron, vert, bois...).. je n'arrive pas à distinguer si c'est une capuche et un déguisement avec des oreilles de chats, un masque ou si c'est vraiment une créature anormale. Elle est accompagnée de 2 autres créatures, modèles réduits de la première, et ils gambadent dans le parc, devant moi, à une distance respectueuse.
Je suis intrigué et essaye de m'approcher, mais ne parviens pas à les distinguer correctement.. puis je crois me souvenir que je vois d'autres créatures arriver (chien?) et les premières disparaître, évanouies...

Vraiment bizarre ce rêve !
La première partie totalement improbable, tous les éléments sont à l'opposé de la réalité !
Et cette créature dans le second rêve ! J'aimerai bien la revoir :) c'est rare que je rêve de chimères comme ça...

lundi 23 septembre 2013

Quand tout est fichu, il y a encore le courage

Citation de Daniel Pennac ce soir.
Pour se donner un peu de courage justement, rien de mieux qu'une petite exhortation de temps en temps, plus efficace que la prière pour les athées.
Je crois que je commence à rassembler pas mal de citation sur ce thème, comme quoi la ressource la plus importante est à l'intérieur de nous-mêmes. Les contingences sont extérieures, nous n'avons que peu de maîtrise sur l'extérieur, mais il nous reste toujours la possibilité d'interpréter le réel à notre guise : nous choisissons notre réaction, notre regard. Bon, c'est limite un conseil de schizophrène que je donne là, de tordre le réel pour le considérer selon sa propre image, sa propre définition, sa propre volonté. Mais en fait ce n'est pas le réel qu'il faut tordre, c'est notre réaction face à celui-ci.
A nous de trouver l'énergie, le courage, l'optimisme à l'intérieur de nous-mêmes lorsque l'extérieur ne nous alimente plus positivement.

Lorsque tout va bien, nous emmagasinons de l'énergie, ou du moins, l'énergie extérieure nous porte : nul besoin d'être courageux ou optimiste pour affronter un réel confortable et généreux.
Lorsque ça commence à aller moins bien, on va chercher naturellement de l'énergie là où elle est disponible : amis, famille, soutiens en tout genre. On peut essayer de se recharger avec certaines activités, certains divertissements (non, ils ne sont pas inutiles ! pas absolument !), pour être capable d'affronter sereinement les obstacles. Cette énergie est elle inépuisable? Si on a assez d'amis, de soutiens... elle est potentiellement inépuisable, sauf que elle n'est pas disponible à tout moment.
Arrivera un moment où les amis ne seront plus joignables, plus disponibles, ou tout simplement où nous n'aurons plus envie de les joindre, plus envie de ces soutiens artificiels. A ce stade là, la certitude peut encore être tournée vers l'extérieur : la certitude de retrouver un soutien disponible dans peu de temps peut suffire, peut être une source d'énergie, mais un peu de noirceur, de pessimisme peut suffire à faire perdre cette certitude.

Qu'est ce qui tombe en premier? Notre confiance/certitude en nos amis/familles/soutiens ou notre confiance en nous-mêmes?
Un manque de confiance en soi, un découragement, se projettera sur notre entourage, et nous verrons le monde en noir. Impossible (ou du moins difficile) d'accorder une confiance que nous ne nous accordons pas à nous-mêmes, que nous n'estimons pas mériter.
Inversement, la perte de confiance dans les autres nous fera vaciller mais nous offrira plus certainement la possibilité de résister.
En définitive, les deux sont très liées, la confiance en soi est sans doute un peu plus stable. On peut sans doute opter pour une confiance, une énergie extérieure : s'entourer suffisamment est une solution... qui comporte le risque de sentir une dépendance et un vide intérieur. Et à l'inverse, travailler sa confiance en soi, son indépendance comporte le risque de nous isoler : à quoi bon vivre seul?

Le dépressif est sans doute celui qui n'a plus d'énergie intérieure, plus de pulsion de vie,
le désespéré est celui qui peut encore s'appuyer sur l'énergie du désespoir : dernières ressources internes dont il dispose pour se donner de l'élan et du courage.
Peut être ai je trouvé là un bon remède contre la dépression : viser le stade désespéré pour rebondir ensuite :)

Ce courage, cette lueur interne ne dépend que de nous, à nous de la travailler, à nous de nous en souvenir...

jeudi 12 septembre 2013

L'important, ce n'est pas ce que l'on fait, mais de le faire bien et de pouvoir en être fier

Petite citation tirée de la bouche d'un infirmier, dans un bouquin de Emmanuel Carrière.

J'aime bien cette façon de voir la vie, de relativiser les choses négatives pour en tirer du positif, de prendre du recul par rapport aux normes pour se centrer sur ses propres valeurs, se remettre au centre du monde, ou de son monde à minima (mais y'a t'il une différence?)
Ce comportement peut être vu comme égocentrique, narcissique, voire mégalomane : tout rapporter à soi, se moquer des "valeurs" et jugements des autres, ne prendre en compte que son propre avis pour mieux se glorifier, pour être fier de soi. Mais bon, tant qu'on ne sombre pas dans un excès, je trouve cela plutôt positif (et me vante souvent d'un certain égoïsme/égocentrisme/égomachin...). Je suis mon propre Dieu, je fonde mes valeurs, mes actes et mes jugements : ne jamais oublier ceci, ne jamais se laisser déposséder de ce caractère divin, ne jamais l'abandonner... au risque de s'effacer et de devenir vraiment spectateur de son existence.
C'est aussi une manière de replacer la conscience du monde au cœur de son existence : être présent, se concentrer sur la moindre tâche, qui mérite d'être bien faite... et en retirer un sentiment positif ! Un sentiment de présence au monde, de réalisation, d'apport, de juste réalisation.

Tout n'est que point de vue. On peut soit s'enfermer dans une spirale négative, soit s'élever renforcer son rapport au monde, sa confiance en soi, son ego, sa fierté personnel. Facile à dire, un peu moins à faire, mais ceci ne fait pas partie des théories les plus difficiles à mettre en pratique... Il suffit d'être attentif et conscient.

dimanche 8 septembre 2013

J'entends et j'oublie. Je vois et je me souviens. Je fais et je comprends.

Citation de Confucius aujourd'hui.

Bon clairement, c'était pas un auditif lui, mais un visuel.
Mais bon, la différence auditif/visuel m'importe peu : ce qui m'intéresse c'est la dernière partie !
Pour mémoriser correctement un truc, le mieux est encore de le comprendre et pour cela, rien de mieux que de le faire soi même. Peut on réellement comprendre quelque chose sans l'avoir expérimenté? Je le pense de moins en moins. La compréhension est par nature limitée, mais lorsqu'elle est virtuelle elle l'est d'autant plus.

Je redécouvre à travers ça une espèce d'échelle de mémorisation :
- la mémoire passive, auditive ou visuelle : on est spectateur, et on capte quelques informations. Les plus doués arrivent sans doute à capter beaucoup d'informations : moi pas :)
- la mémoire passive renforcée, obtenue par lé répétition (la répétition fixe la notion, n'est il pas? ;) ) A force de voir et d'entendre la même chose, ça finit par rentrer !
- la mémoire de l'action : en s'impliquant dans une action, on s'en souviendra d'autant mieux. L'action peut être une simple ré-écriture de leçon. On n'est plus le spectateur qui écoute la leçon, mais on est l'acteur qui la recopie.
- la mémoire de la compréhension : une fois les mécanismes compris et décortiqués, on se souvient non seulement du résultat, de la leçon, mais aussi des moyens d'y arriver. Il sera donc plus dur d'effacer tout ceci de notre esprit !

Reste aussi la mémoire du "par cœur" : certains y voient une espèce de mémoire de l'âme, du cœur, autour de l'apprentissage d'un poème. J'y vois plus une mémoire du corps, mémoire réflexe à force de répétition. Mais bon, au final, le souvenir est gravé dans notre corps, à défaut d'être gravé dans notre cœur.

Et du coup, je découvre l'objectif de ce blog : mémoriser mes pensées, les retenir. Les mettre par écrit. En faisant ça, je me remets dans l'action, et en même temps je décortique mes pensées (ou les pensées des autres... pour me les approprier). Et je redécouvre l'intérêt des cartes postales, des journaux intimes... il n'y a sans doute rien de mieux pour fixer les bons souvenirs. Ce n'est donc pas juste pour les autres qu'il faut écrire des cartes, mais pour soi, en grand égoïste que je suis :)

PS : ne vous étonnez pas si vous ne recevez pas de cartes postales. Ce n'est pas parce que je le réalise que je le réaliserai ;), il y 'a d'autres moyens de fixer un souvenir, et une carte postale suffit : pas la peine d'en écrire à tous à chaque fois :D

vendredi 6 septembre 2013

petit rêve

Ça commençait à faire un petit moment...
Tout petit rêve, ou plutôt tout petit souvenir de rêve :
je suis sur mon vélo et je vois se sectionner mon câble de frein (peut être même les deux...), mais ça n'a pas l'air de m'inquiéter... je regarde par curiosité et me dis que ça sera plus dur pour freiner. Mais je continue me semble t'il... tellement étrange que j'ai l'impression que ma mémoire occulte ce souvenir.
C'est peut être pour ça qu'on a tant de mal à se souvenir de nos rêves d'ailleurs : ils sont parfois / souvent en contradiction avec notre réalité, notre cerveau, notre esprit ne peut tolérer cette bizarrerie, et essaye de donner du sens à notre souvenir, notre expérience, de la caler sur un schéma connu et maîtrisé. Nous sommes une fois de plus victime de nos limites :) L'incompréhension est intolérable pour notre cerveau ou notre esprit : quitte a déformer la réalité ou notre perception, c'est préférable.

Interprétation du rêve :
je vais peut être droit à la catastrophe :) ou alors c'est le début du lâcher prise. J'espère qu'il n'est pas prémonitoire, ni au sens propre, ni au sens figuré !

mardi 3 septembre 2013

Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion

Citation de Saint Augustin. Bon je ne connais pas assez le type pour voir exactement ce qu'il voulait dire, si ses paroles étaient religieuses ou pas, mais libre à moi de l'interpréter à ma façon.

J'y vois évidemment une apologie de la passion. La passion comme moteur de la vie, quitte à y perdre sa raison, à se perdre. Mieux vaut un moteur qui tourne dans toutes les directions, sans direction fixe, qu'un moteur à l'arrêt. Ou est ce à dire qu'on retrouve plus facilement son chemin au travers une passion qu'on ne retrouve une passion? J'écarte ce sens pour ce soir et retiens le premier, plus direct.

Citation paradoxale pour moi, étant donné ma manière habituelle de penser : raisonné et donc dépassionné. A fuir les troubles de l'âmes, les pulsions, les passions... à chercher une sorte de sagesse et d'acceptation, d'union avec le présent, de communion avec le réel... et pourtant, je sens bien que quelque chose m'échappe. Suis je attiré par ces passions comme on peut être attiré par le diable, le péché, la transgression ou bien par la lumière, la vérité ?

Je suis clairement incapable de trancher. Les deux idéaux m'attirent, je reconnais une vérité en chacun d'eux : la sagesse, la raison face à la passion, la folie. Et je reconnais aussi que ni l'un ni l'autre ne sont complets, satisfaisants. Comment concilier l'inconciliable? La question de ma vie est là. La réponse est dans la question, j'en suis persuadé aussi. Il suffit de vivre les deux, d'écouter sa raison qui demande de la passion, de savoir quand se laisser aller à la passion, où mettre des limites à sa raison. Vouloir vivre au présent, dans le réel, c'est aussi accepter ce présent et ce qu'il procure : y compris les passions. Il ne faut sans doute pas les chercher, et chercher à s'y perdre, à vivre de passions en passions, sans continuité, mais savoir les accueillir lorsqu'elles se présentent, lâcher prise.
La raison sait qu'elle n'est pas suffisante, qu'elle a besoin de la passion. La passion l'ignore, c'est sans doute pour ça que j'ai tendance à placer la raison au-dessus de la passion : il faut simplement que je n'oublie pas que la raison est incomplète. Seule, elle ne servira pas à grand chose, et son premier objectif sera de recréer de la passion, de l'envie : de remettre en marche le moteur. Il n'y a qu'à voir comment on se relève après avoir touché le fond : soit une passion nous tombe dessus, et nous remonte avant même que nous touchions le fond, soit notre raison nous poussera a recréer, même artificiellement, cette passion, cette étincelle.

[fatigue ou sujet délicat : je l'ignore mais je sens que je manque d'inspiration... ou de clarté d'esprit...]

lundi 2 septembre 2013

Qu'est ce qui me soutient?

Drôle de question qu'on m'a posée récemment : qu'est ce qui me soutient lorsque je ne vais pas bien, lorsque j'ai l'impression que tout s'écroule autour de moi, vers quoi je me retourne?

Drôle et douloureuse question : douloureuse, car elle nous force à nous rendre compte des lacunes de nos soutiens. On aimerait tous ne jamais avoir à se poser cette question, et ceux qui ont cette chance ont sans doute des réponses naïves... à supposer que de telles personnes existent, ce dont je doute de plus en plus.

A une autre époque (ou d'autres personnes) on aurait pu dire la religion, soutien indéfectible, foi en la rédemption, au paradis. Mais bon, c'est pas pour moi ça... malheureusement j'ai envie de dire. Comment ne pas être envieux des gens qui ont cette force, ce soutien?

La famille? C'est sûr que je vois la famille comme étant indéfectible. On la garde pour la vie, c'est une certitude. Sauf qu'on en est plus ou moins proche. Et de la même manière que je regrette de ne pas être religieux, je regrette ce manque d'intimité avec ma famille... je sais, à moi de changer cette situation... pas facile. Bref, ma famille m'offrirait sans doute ce soutien, mes parents, tant qu'ils sont présents (un peu moins confiance dans les frères/sœurs et les enfants quand même quand je vois les problèmes qu'il peut y avoir autour des successions, des soins pour les grands parents...), MAIS il y a peu de chance au final pour que je fasse part de mon désarroi à ma famille lorsque la situation l'exige. Au final, je crois que je préférerais rester seul.

Les amis? Magnifique idéal chez moi... il y a bien quelques amis proches vers qui j'arrive à me tourner, auxquels je peux m'exposer sans trop de craintes. L'intimité est là, le soutien est là aussi... mais j'ai conscience des limites humaines. Mes amis ne sont pas là pour régler mes problèmes, ni pour me soutenir inconditionnellement (ils ont leur liberté), ni pour se sacrifier pour moi (ils ont leur vie... et aussi leurs problèmes), ni pour endurer mes plaintes (mes complaintes?)... au bout d'un moment, j'abuserai nécessairement de leur temps ou de leur patience. Je pourrais toujours mettre en balance mes besoins, ma vie par rapport à un peu de leur temps, de leur ego, de leurs besoins, mais bon qui suis je pour exiger une telle chose? pour juger cela? L'amitié va dans les deux sens : non seulement on donne et on offre, mais on doit être suffisamment sage pour savoir ce qu'on ne peut pas demander et ce qu'on ne peut pas refuser. Bref, l'amitié comme soutien : non. On naît seul, on vie seul, on meurt seul. Les amis sont là pour nous accompagner et nous soutenir la plupart du temps (95%?), mais je suis bien en train de parler des 5% restants. De la même manière (je crois, il faudrait que je vérifie) qu'on conseille aux amis de tourner le dos aux alcooliques pour ne pas qu'ils sombrent eux mêmes... Il faut se méfier des situations nocives et qui prêtent à la manipulation. Je pense être capable d'être présent pour mes amis dans 95% du temps, mais il y aura forcément des limites... et elles ont été parfois atteintes, pour me laisser un sale sentiment dans la gorge (chercher pas l'image, il est tard), mais c'était comme ça. Mon instinct de survie (mon égoïsme?) était le plus fort, et je ne voulais pas me perdre. J'étais dans les 5%. Je le crois.

Que me reste t'il alors? Un sens à ma vie? Ma foi, je n'en ai pas trouvé de transcendant, et je n'en accepte pas d'artificiel, suggéré par la société. Il me reste une seule chose :  Moi... un peu orgueilleux et prétentieux comme réponse peut être... un peu triste? réaliste? peu importe. Et en particulier le moi pensant, mon esprit. Je ne peux compter que sur moi, et je peux compter sur moi. Nécessité d'avoir confiance en soi... ce qui est malheureusement très difficile lorsque tout va mal. Mais j'en reviens toujours à ceci, ça reste le socle solide sur lequel je m'appuie lorsque je touche le fond. Mon esprit est fort, il a ce caractère divin comme je le répète parfois (libre arbitre et création à partir de rien). Je suis capable de réfléchir, de prendre du recul, de chercher, et trouver, des solutions, des remèdes. Réfléchir sur ses maux, mettre des mots dessus, c'est une première étape... elle peut commencer par nous enfoncer, le constat, le bilan peuvent être très difficiles et éprouvant, mais là sont les germes du renouveau. Partant de là, je peux ensuite trouver différents remèdes.. et si je n'en ai aucun, je peux essayer tout ce que je ne connais pas : c'est un début de remède ! : sport, hygiène de vie, lecture, musique, nourriture, plaisirs faciles...trouver des divertissements avant de recréer une pulsion de vie (le divertissement peut être une bonne étincelle), se forcer à ces divertissements, même si une part de nous n'y croie plus vraiment : le chemin est là. Je peux écrire un blog pour essayer d'avancer, de me consolider. Je peux y construire ma vie, y trouver mes règles de conduite (aimer, apprendre , agir - ce qui revient à faire intervenir les autres moi : âme et corps), faire ma profession de foi (croyance en un avenir meilleur, que le meilleur reste à venir). L'esprit est capable de tout (dans son univers au moins), et il est à la base de tout.

Petit regret peut être : je ne trouve pas assez de place pour l'âme, l'art, l'émerveillement... ainsi suis je. J'aurai aimé être un autre, je ne peux qu'apprendre et évoluer, je ne peux changer le passé ou le présent, seulement le futur, et encore. A moi d'accepter la réalité, pour peu que j'arrive à la définir.