vendredi 31 octobre 2014

Le classement des tempéraments de Sheldon

Je n'ai pas vérifié, mais la théorie serait d'origine statistique.
En étudiant un grand nombre d'individus et leurs caractères, 3 grands groupes sont apparus, rassemblant les personnes ayant des caractéristiques corrélées. Chacun étant ensuite un mélange subtil et unique entre ces profils types.
Après, on pourrait sans doute faire l'opération inverse : trouver des corrélations logiques, ou théoriques entre les qualificatifs décrivant les personnes. Il est logique d'être à la fois nerveux et impulsif, voire impatient, d'aimer le mouvement...etc...
Mais bon, ce qui est intéressant au final, c'est le nombre et la constitution de ces groupes statistiques.

Le premier type est  le viscérotonique.
Le deuxième est le lesomatonique.
Et le troisième est le cérébrotonique.

Le premier est associé au physique "bouddha" (et aux viscères) : doté d'un certain flegme, d'une certaine lenteur, il aime le confort, le luxe, la compagnie des autres (autour d'un bon repas), il est très social. Son orientation naturelle l'envoie vers la famille (premier groupe social) et l'enfance (pour le confort, les attention des autres).
Le second est associé au physique sportif (et aux muscles) : toujours en mouvement, besoin d'exercice, de risque, ne supporte pas d'être inactif ou enfermé, besoin de compétition. Pour lui, seule la fin compte, peu importe les moyens : il tend toujours vers un objectif à atteindre, ambitieux. Son orientation naturelle le pousse vers l'activité et la jeunesse. Ses relations sociales seront centrées sur une activité avant d'être centrées sur les autres, à l'inverse du premier type.
Le troisième est associé au physique d'ascète (et au système nerveux) : haute sensibilité et réactions physiologiques excessives (logique : le processus de somatisation doublé d'une haute sensibilité en sont les causes naturelles), besoin de solitude, introversion, timidité, conscience des processus mentaux , secret des sentiments et retenue émotive le caractérisent. Son orientation naturelle le pousse vers la maturité, la réflexion, la solitude et la vieillesse.

L'idée étant qu'on hérite d'un tempérament comme d'un karma, et qu'après, comme d'habitude, bah il faut faire avec! Bien entendu, il est plus facile d'être équilibré, ce qui permet d'être à l'aise dans toutes les situations, les déséquilibres amenant tensions et frustrations.

Ce qui m'a le plus amusé dans cette classification, c'est de retrouver mes 3 sources de plaisir : l'amour, l'action et la connaissance (l'article en question : aime, agis, apprends).
Le premier type de tempérament est clairement tourné vers l'amour et le plaisir, qu'ils soient matériel (il faut savoir profiter des bonnes choses, les savourer, à commencer par la nourriture) ou psychologique (au travers de la compagnie des autres).
Le second type est clairement tourné vers l'action, elle prime sur tout le reste.
Et le troisième est tout aussi clairement tourné vers l'apprentissage et la connaissance, l'introspection.
Chacun peut facilement concevoir que chacune de ces activités peut être source de bonheur ou de plaisir, le tout étant ensuite de voir quel type d'activité nous réussit le plus (définition du tempérament majoritaire) et quel type nous attirerait le plus (définition du tempérament manquant).
S'ils sont identiques, on est peut être déséquilibré, mais au moins on est dans une certaine harmonie, une certaine logique, une certaine consistance. A l'inverse, s'ils sont différents, c'est sans aucun doute le signe d'une tension interne, plus ou moins forte, plus ou moins destructrice.

Reste à digérer tout ça... pour grandir encore un peu plus encore...

mercredi 29 octobre 2014

Le paradoxe hédoniste

C'est idiot, mais c'est comme ça, le bonheur est comme le sommeil : plus on y pense, plus on le recherche consciemment, moins on a de chance de l'atteindre.

Le bonheur et le sommeil sont des effets secondaires de nos activités. D'un point de vue psychologique, l'effet secondaire se met à dépasser le but premier : qu'y a t'il de plus important que le bonheur, ou le plaisir?
Mais chercher le bonheur pour lui même, en lui même, à moins de s'orienter vers la méditation et la contemplation ou vers des plaisirs purement physiques et charnels est un non sens. Ça implique un renversement des valeurs : on ne cherche plus à vivre ou à agir, on cherche simplement cet état de félicité. Et nos activités deviennent alors des prétextes au bonheur, des effets secondaires, voire des passages obligés. Comment trouver le bonheur, voire même la paix dans ces conditions, où la vie devient une série de contraintes, en vue d'un état heureux certes, mais les aspects contraignants prendront le dessus et colorieront tout le reste.
Tout ce qu'on peut faire, tout ce que l'on doit faire, c'est créer un environnement favorable à l'apparition et à la conservation du bonheur. Et là, comme pour le sommeil, toutes les recettes sont bonnes à prendre. Cette préparation environnementale peut être psychique ou matériel.
De la même manière que le sommeil peut se dompter par une certaine hygiène de vie, certaines habitudes, certains rituels, je suis persuadé que certains comportements sont plus propices à l'apparition du bonheur : partage, générosité, amour et amitié...
Comme pour le sommeil, il n'y a sans doute pas de recette miracle, à chacun d'apprendre à se connaître pour trouver la meilleure recette.

Autre paradoxe, tant que j'y suis.
Le bonheur et les plaisirs ne s'accumulent pas : l'excès n'apporte rien de bon, il ne fera que gâcher. C'est encore comme le sommeil : un excès nous plongera dans un état de fatigue. Le tout est de savoir savourer et apprécier le vécu, s'en contenter. Dommage que ce mot d'ailleurs "se contenter" est une connotation aussi négative, alors que sa racine est on ne peut plus positive.


Bon, la théorie est presque simple, mais comme souvent, la pratique n'est pas à son image. Et une fois qu'on a adopté une tournure d'esprit, il est difficile d'en changer... Une fois qu'on a vu le dessous des cartes, il est impossible de l'oublier, ou de faire semblant...

dimanche 26 octobre 2014

Rêve de voleur

Ça faisait un petit moment...
Dernier rêve du jour, ou de la nuit plutôt :
je vais au ciné avec des amis, on s'installe. Mon amie pose ses affaires sur le siège devant nous, d'habitude je garde mes affaires avec moi, à la limite sur le siège d'à côté. Là je fais comme elle, et mets ma sacoche sur le siège devant nous.
On regarde le film, puis on sort.
Mon amie se rend compte qu'elle a oublié sa veste! et moi ma sacoche !
On retourne rapidement à l'intérieur. On tome sur quelqu'un qui ramasse toutes les affaires oubliées, je lui dis qu'il tient ma sacoche entre les mains, il me demande de lui prouver, je lui dis qu'il n'a qu'à ouvrir le porte-feuille et qu'il trouvera mes papiers d'identité à l'intérieur.
Il sort mon permis de conduire, avec une vieille photo, je lui dis de sortir du même endroit ma carte d'identité. Il s'exécute, puis regarde les billets qu'il y a à l'intérieur. Pour une fois, mon portefeuille est plein de billets... environ 80 euros.
Il me dit OK, ça fera 40 euros.
Surpris, estomaqué, je lui demande pourquoi, il me dit que c'est le tarif.
Je lui demande des explications, lui dis que ce n'est pas normal, que je vais lui faire un procès, le poursuivre. Il me fait une petite note à la main, genre facture sur un post-it. Dessus il écrit que j'ai consommé une boisson, pour expliquer le tarif sans doute. Je m'énerve. Je lui dis de tout me rendre.
Là, il sort un petit pistolet, genre celui que les dames du far-west planquaient dans leur petit sac, et il commence à tirer. Ne voulant pas en rester là, ne voulant pas abandonner, je le poursuis, en me répétant que je l'attraperai, que les balles de ce petit jouet ne m'atteindront pas, ou ne m feront pas bien mal. S'en suit une poursuite dans les rues, dans le métro, je hurle au voleur, qu'on l'arrête. La plupart fuient devant son arme et les coups de feu. Certains essayent de l'arrêter, ou de le ralentir, dont une jeune femme qui lui met un magistral coup de pied dans le dos. Je rattrape mon retard petit à petit, les balles fusent.
Et je me réveille, une fois de plus le souffle court... sans connaître la fin de mon histoire.

Pas vraiment d'idées de l'interprétation. Sentiment diffus d'insécurité, mêlé à l'impression de se faire constamment arnaqué par le système, par des profiteurs? Révolte intérieure face à cela? Ou faut il y voir des troubles plus personnels, plus intimes?

vendredi 24 octobre 2014

Un peu de respect

Je recense 3 formes de respect selon leur origine.

Première forme de respect : celle issue de notre réflexion, de nous mêmes. Nous respectons nos propres valeurs, que nous les considérions bonne dans l'absolu, bonne par calcul, bonne pour nous mêmes.
Ce respect là, les autres s'en moquent en grande partie, car il est égocentrique. Notre empathie ou notre calcul peut nous faire adopter des valeurs qui permettent de vivre en société, mais c'est presque un hasard :)
Il se cache cependant une difficulté concernant la constance de ce respect : lié à nos valeurs, il pourra être tout aussi instable qu'un être humain : changeant, versatile... Nous tolérerons nous mêmes des petites entorses à nos valeurs, ce qui revient juste à constater que nous ne nous connaissons pas assez bien, ou que nos valeurs ne sont pas hiérarchisées de manière aussi noble qu'on voudrait le croire. Une entorse à ses valeurs n'est en fait pas une infidélité, c'est le signe d'une fidélité à d'autres valeurs plus importantes. Ça nous permet de découvrir nos limites. Il restera ensuite à notre conscience de faire le travail : entre remords, culpabilité, déni, acceptation, oubli, occultation, refoulement...

Seconde forme de respect : inspirée par la peur. La peur des conséquences, la peur du regard des autres, la peur de l'amende. C'est cette peur qui tient en partie notre société, elle permet de cadrer les personnes qui ne comprennent pas que les règles sont juste des règles de vie commune. La peur du gendarme nous fera respecter le code de la route, là où d'autres y verront simplement des règles communes pour vivre ensemble et garantir mutuellement sa sécurité.
Cette forme de respect est aussi inconstante : il suffit d'avoir la certitude de ne pas être vu ou pris pour faire tomber cette barrière.
Voleriez vous si vous étiez sûr de ne pas être pris? Etes vous capable de frauder, de payer du travail au noir? Tromperiez vous votre conjoint si vous étiez sûr que ça ne se saurait jamais?

Dernière forme de mon petit recensement : inspirée par la confiance, la légitimité. Il s'agit de respecter aveuglément (sans les remettre en cause) des règles ou des valeurs dictées par autrui, simplement par les qualités qu'on reconnaît à cet autre. On respecte ses décisions et ses choix simplement parce que c'est lui.
Ce respect est sans doute une forme d'amour, avec un peu d'effacement de soi. Peut être moins inconstant que les autres formes dans la mesure où il y a un aveuglement : celui-ci empêche tout changement d'une certaine manière. Il faudrait retrouver la vue pour remettre en cause cet aveuglement.

Au final, qu'est ce qu'il me reste?
Comme souvent, simplement ce que je me dicte à moi même. Il y a une certaine beauté dans le respect aveugle, mais la noblesse vient de soi même, des valeurs que l'on accepte, que l'on fait siennes. La conscience de soi et la conscience du monde doivent mener vers des valeurs qui permettent de respecter les autres. C'est en quelques sortes un manque d'évolution que de ne pas en être arrivé là.

Mais je reste sur ma faim, à définir un monde logique, conscient et respectueux... je fabrique un monde sans folie et au final sans vie...

samedi 18 octobre 2014

Ebola lala lala

Comprends pas, je comprends pas le traitement de cette épidémie.

Que ce soit le traitement su place : on laisse les pays africains se débrouiller presque seul, sans vraiment d'aide internationale. Bon, on est en temps de crise, ce n'est que l'Afrique, mais comment croire que sans aide ces pays vont s'en sortir? Et s'ils ne s'en sortent pas, comment croire que ça ne va pas très vite devenir notre problème?
Le traitement médiatique n'est pas mieux : toujours cette sous représentation africaine sans doute. On commence sérieusement à en parler depuis que des cas se sont déclarés hors d'Afrique. Mais bon, les infos sont de plus en plus centrées sur notre petit nombril. Étonnant quand on repense au tapage des derniers risques de pandémie autour de la grippe A. D'ailleurs, c'est peut être là une des raisons du presque silence médiatique.
Le traitement ici est sur la même ligne : aucune ou très peu de mesures. On va juste commencer à surveiller certains vols dans les aéroports. Faudra qu'on m'explique l'intérêt pour une maladie dont le temps d'incubation est entre 10 et 20 jours. Peut être coincé entre le désir de ne pas alarmer, et de ne pas rejouer les scènes de la grippe A.

Et maintenant, il va se passer quoi?
Vu la faiblesse des mesures, je m'interroge sérieusement si les pires scénario n'ont pas leur place.
Situation incontrôlable en Afrique : quand on voit le suivi qui est fait en Europe et aux Etats-Unis lorsqu'ils rapatrient un infecté, et que malgré ça, on voit d'autres contaminations, on ne peut que s'inquiéter de la situation là-bas. La relative longueur du temps d'incubation laisse imaginer le pire dans les prochaines semaines... et le pire appellera de l'encore pire.
En Europe, peut être y' t'il un espoir qu'on arrive à contrôler ça, mais j'ai un doute : je me demande si ce ne sont pas que des paroles rassurantes des politiques. Et même en cas de contrôle, il ne serait pas étonnant qu'une petite psychose parcours le pays au moment des épidémies de gastro. Je ne vois pas un état moderne décréter un couvre-feu généralisé et paralyser le pays, même pour sauver sa peau, mais la paralysie peut très bien s'installer toute seule. Ça commencera par les enfants qu'on n'enverra plus à l'école, puis les gens stockeront leur nourriture, éviteront de sortir tout en essayant de fuir les grandes villes.
Un gouvernement pourra t'il prendre les décisions drastiques qui s'imposent? Je parierai que ces décisions seront prises trop tard : nous ne savons plus anticiper les choses (ou nous n'osons plus), nous les suivons, nous les subissons... puis nous réagissons (heureusement!). Un pays peut il supporter une pause économique d'une telle ampleur? Avec les échanges commerciaux en tout sens, avec les productions de plus en plus spécialisées? Rien n'est moins sûr : même si on imagine un mois sans mouvements financiers, sans salaires, comment acheminer les biens de premières nécessité : nourriture, eau, énergie..?

Comme le disent certains prédicateurs, le changement de siècle se fait peut être là : les pages des siècles précédents se sont souvent tournées les années en xx14 paraît il. Peut être est ce là le signe qui va marquer la fin de la civilisation actuelle, en tout cas de l'empire actuel. Les empires se sont souvent terminés avec la conjonction de plusieurs facteurs affaiblissants : famine, pauvreté, épidémie, catastrophe naturelle, faiblesses intérieures (opposants, injustices, corruption) et faiblesses extérieures (barbares). Moi qui vient de placer mes économies en bourse, c'était peut être pas très intelligent ça...

Enfin, même dans les scénarios les pires, il reste largement de la place pour de l'espoir, le virus est loin de tuer tout le monde, surtout si on est en bonne santé à la base...

jeudi 16 octobre 2014

Jésus était le premier zombie !

Bah oui quoi, en y pensant, c'est lui le premier mort à s'être relevé, à avoir déambuler parmi les vivants !
Bon en fait non, c'était le second, mais ça reste le plus connu.

Par contre, le mystère reste entier : apparemment lui n'a essayé de manger personne, d'où vient donc cette légende? Lui, c'était même le contraire : Buvez, ceci est mon sang, mangez, ceci est ma chair ! A moins que l'histoire ne soit que la vérité travestie, de manière à la rendre plus acceptable :) Peut être voulait il déjà inciter tous ses suivants à dévorer leur prochain ! Aimez vous les uns les autres qu'il disait, oui mais, avec quel accompagnement?

C'était court ce soir, juste pour pouvoir laisser une trace de ce slogan :)
Jesus was the first second undead !

mercredi 15 octobre 2014

dimanche 12 octobre 2014

Seuls les lâches et les faibles s'abritent derrière les règles du fair-play

Citation d'Alfred Bester.
Le problème avec ce genre de citations, sorties de leur contexte, c'est qu'on ne sait pas si elles sont ironique ou au premier degré. Les deux auraient du sens : apologie ou critique du fair-play.
Le recours au fair-play est peut être comme l'ironie : son élégance dépend de notre position.

Elle peut être l'arme du faible pour forcer une sorte de nivellement par le bas : ce qui est hors de ma portée est considérée comme injuste, et ne doit donc pas être utilisée. Les différences sont gommées.
C'est donc l'arme parfaite pour les faibles, et pour les lâches qui ne veulent pas affronter la réalité (la vérité?) telle qu'elle est.

Mais en même temps, ça peut juste être un principe de justice. Pas la justice en tant qu'égalité, mais la justice en tant qu'ensemble de règles connus d'avance. Le fair-play est une extension de ces règles, qui ne peuvent tout prévoir, c'est se conformer à l'esprit des règles plutôt qu'à la lettre. C'est faire preuve de discernement et préférer respecter ces principes plutôt que d'accepter d'utiliser tous les moyens (même en se restreignant à ceux tolérés). Et nécessairement, plus on sera puissant, plus on aura accès à ces moyens, leurs connaissances, leurs usages, et plus y renoncer sera élégant. Ça revient à renoncer à certains moyens qui assureraient la victoire pour tenter de la conquérir dans les règles.

La question qui reste posée est lorsque l'adversaire dépasse les limites du fair-play : que faire? Se mettre à son niveau, déserter la partie, ou persévérer dans son intégrité... au risque de perdre? La réponse éthique est toute trouvée : l'énoncé même du problème suffit à débusquer la réponse. Reste la mise en pratique...

samedi 11 octobre 2014

Le défi de la solidarité moderne

Solidarité, sorte de traduction laïque de la fraternité, issue à la fois de l'empathie naturelle, du sentiment d'appartenance à un groupe, d'une envie, d'un besoin de réciprocité.

Pourquoi est elle mise à mal maintenant?
Simplement parce que ses fondements ont été plus que touchés. La vision du monde a du changer en route. L'individu est devenu central, on recherche avant tout le bonheur individuel. L'empathie perd de sa force.
Les communautés volent en éclat : certaines résistent mais sont généralement pointés du doigt, le communautarisme est devenu une insulte. Les seules qui semblent être acceptés sont les communautés jetables, voire virtuelles. L'implication y est moindre, nécessairement : la règle est la rapidité, pas nécessairement la sincérité, pas le temps d'aller si loin dans la découverte de l'autre.
L'envie et le besoin de réciprocité : je me demande si certains y croient encore. C'était une règle tacite de la vie en société (vie en communauté?) : l'entraide. On préfère maintenant s'appuyer sur des assurances : pas nécessairement plus fiables, assurément moins humaines et tellement moins exigeantes.

En caricaturant un peu, on peut découper le monde moderne développé en 3 catégories : les riches, les pauvres, et l'entre deux.
Les riches sont tellement riches qu'ils se croient à l'abri du besoin. Au pire, ils comptent sur eux-mêmes. Assurance, placement, couverture... leur jeu consiste plutôt à essayer d'échapper à la solidarité, car ils se voient simplement dans le rôle du donneur. Pourquoi être solidaire quand on est au sommet de la pyramide? Vaut il mieux compter sur soi-même, ses capacités, ses assurances, son intelligence, ou sur la solidarité des autres en cas de coup dur? Le calcul semble être vite fait, et l'évasion fiscale est là qui leur tend les bras...
Les pauvres ont un très mauvais rôle. Résultat de notre société passé, ils arrivent à s'en sortir. On ne laisse pas un homme mourir de faim, on ne laisse pas un homme sans toit, on ne laisse pas un homme sans de quoi assurer une vie décente. Quelques marginaux échappent encore à ces filets protecteurs, mais ils sont marginaux :)
La pauvreté ne semble plus si difficile à vivre que ça : et c'est bien là le problème. Car pour l'entre- deux, la classe moyenne, le tiraillement est là. Au-dessus d'elle, des gens qui se croient au dessus des lois, qui sont diablement riches et arrivent à échapper à la solidarité imposée par l'état : l'impôt. En-dessous, les pauvres, qui malheureusement ne semblent plus si pauvres que ça, même si la pauvreté ne fait qu'augmenter en France, les images sont toutes autres (images distillées dans l'inconscient collectif par les médias? ou reflet réel de la société?). Le système D fonctionne toujours chez certains pauvres : petites fraudes, travail au noir, petite délinquance quand ce n'est pas un peu de deal. C'est certainement (et malheureusement) une minorité, mais c'est la minorité visible, voyante, mise sous les feux de la rampe.
[Putain, à me relire on dirait un vieux réac de droite ! Ça fait peur, alors que j'essaye juste de comprendre où la solidarité a foutu le camp et comment la faire revenir...]

Bref, le défi est là : comment recréer cette envie de solidarité au niveau de l'état -pour commencer?
Le pire est que je pense que la réponse est simple : le monde se rend bien compte qu'il part en sucette, tout le monde cherche une solution qui permette de repartir dans le bon sens, qui donne un sens à tout ça (mais sans faire de sacrifice individuelle...). Solution simple : redonner à chacun l'impression directe de l'utilité de sa participation de son impôt. Un système trop complexe devient opaque et permet toute forme de corruption, d'échappatoires ou de fantasmes. Un système efficace doit aussi permettre à chacun de profiter par moment de l'efficacité du système (éducation, santé, sécurité...les sources ne manquent pas!). Et le plus délicat vient sans doute de la dernière partie : soit nous admettons comme chez les fourmis qu'une partie de notre population doit être purement oisive, soit nous le refusons et devons adopter une position de solidarité ultra-austère, et peut être sur contrôlée.
Culpabiliser les pauvres et croire / faire croire que c'est de leur responsabilité s'ils en sont là est absurde, ça tient aussi à la chance, mais vouloir compenser totalement cette malchance par des mesures sociales est tout aussi absurde : on en viendrait à les envier !
C'est quelque chose que la société n'aurait pas du perdre de vue : mettre en avant les modèles à envier, poser les valeurs fondamentales.

jeudi 9 octobre 2014

Les hommes font l'histoire sans savoir l'histoire qu'ils font.

Citation de Karl Marx. où peuvent se mélanger psychanalyse et inconscient avec le chaos et l'effet papillon, et une teinte de sagesse.

L'homme est tellement libre qu'il ne se comprend pas lui-même, pas dans sa totalité en tout cas. Une partie de nos raisonnements nous échappe et sont souvent mieux perçus de l'extérieur, mieux analysés, mieux compris. Parfois nos actes nous échappent, et trouvent une explication dans notre inconscient. L'essence même de notre motivation peut nous échapper, nous pourrions déplacer des montagnes sans en connaître réellement la cause.

Mais l'essentiel n'est pas là ce soir : il n'est pas dans la cause mais dans les conséquences. Et là aussi on peut s faire dépasser par le célèbre effet papillon. On peut viser un objectif, l'atteindre, et au final créer des effets secondaires imprévus, qui dépasseront l'objectif initial.

Et notre myopie ne nous permet que difficilement de regarder autre chose que le présent, il est difficile de prendre suffisamment de hauteur pour voir les courants se former, les éléments se mettre doucement en place... alors que le temps nous offre ceci sur un plateau (pour peu qu'on arrive à observer le passé avec suffisamment de finesse) : il devient facile de re-tisser un fil une fois le résultat sous nos yeux.

Tout ceci est valable pour n'importe quel individu : l'anonyme et sa vie de tous les jours, qui prend toutes ces décisions en son âme et conscience, parfois à la légère, parfois avec sérieux, et qui doit jongler avec son inconscient (et essayer de le comprendre, de la canaliser, voire de le satisfaire...), avec les effets de bords de toutes ses actions. Il ajoutera sans cesse des pierres à l'édifice de sa vie, avec peut être l'espoir d'un sens, une motivation, une direction, mais au final le résultat obtenu, et la trace qu'il laissera derrière lui sera peut être tout autre. Le constat se fera au moment du bilan.
Et c'est tout aussi vrai pour les grands hommes, ceux qui animés par une force hors normes arrivent à accomplir de grandes choses, ou bien ceux qui étaient là au bon moment, sans avoir ni rien demandé ni rien fait de particulier.

Cette absence de contrôle sur l'histoire, sur notre futur doit elle détruire tous nos repères et rendre tous nos actes vains et futiles? Il y a sans doute un peu de ça : on ne maîtrise pas ce que l'histoire et notre entourage penseront de nous, mais on maîtrise ce que l'on veut que les autres pensent. Le résultat apparaît quasiment moins important que l'intention : le résultat est aléatoire, il ne peut être juge suprême, notre seul juge c'est nous mêmes, et notre intention, notre intégrité, nos principes. On ne peut déterminer l'image qu'on laissera de nous, mais on peut choisir nos modèles passés.

mardi 7 octobre 2014

L'ironie est la bravoure des faibles et la lâcheté des forts

Citation de Frédéric Berthet ce soir.

J'aime bien le double sens, la double signification que peut prendre un même acte selon le contexte, ça rappelle une certaine complexité du monde, que rien ne peut être interprété hors de son contexte, que tout est à relativiser.

L'ironie est une attaque déguisée, elle est en ce sens l'arme du faible, qui ne peut se permettre une attaque frontale mais ne peut s'empêcher de tenter d'exprimer son désaccord. En le faisant de manière subtile, il espère profiter de la clémence du puissant distillée par le doute laissée par l’ambiguïté de ces propos. Mieux vaut pour le puissant faire comme si rien n'était plutôt que de s'offusquer et de ternir son image. Mais s'affirmer face à un puissant est toujours un signe de courage.

A l'inverse, le puissant peut se permettre une franchise absolue, il peut, il doit assumer ses propos, ouvertement. Exprimer sa position, son avis à demi-mot, laisser la place à une interprétation n'est pas digne de sa position. L'ironie permet justement ceci, de laisser planer le doute, voir de se rétracter, au moins en apparence et de contredire en apparence sa pensée.

Étrange de voir l'inversion des valeurs selon le contexte, même si une explication simple apparaît immédiatement : on pardonne au faible et on est exigeant avec le puissant. Ce qui signifierait au final que l'ironie n'est qu'une arme de faible, que seul son statut lui permet d'utiliser sans crainte d'être rabaissé.

Manier l'ironie signifie donc soit l'association d'un aveu de faiblesse et d'un certain courage, soit l'association d'une confiance en sa position, en sa puissance et d'un manque de caractère. Difficile d'allier les 2 bons côtés de l'ironie, même si le pur jeu de l'esprit le permet : les joutes intellectuelles le permettent, où le seul enjeu est une sorte de domination intellectuelle, un combat futile...

dimanche 5 octobre 2014

Utopie et dystopie

Petite réflexion sur l'état du monde et mes pensées ce soir.

Je me suis fait la remarque que ces derniers temps, je commençais (plus que d'habitude) à voir le chemin tracé vers une dystopie, comme si on s'en rapprochait, comme si on y allait naturellement.
Proche de nous, on trouvera abus de pouvoir, corruption, individualisme exacerbé, pertes des valeurs, perte de sens, solitude, dépression, repli sur soi, sur des sentiments nationalistes, rejet de l'autre, pauvreté... Les sources de tensions sont innombrables et se multiplient encore sans doute.
Un peu plus loin de nous, on trouve la même chose, en plus intense : guerres de conquête et guerre civiles, épidémie, et si j'y rajoute la famine on retrouve les 4 cavaliers de l'Apocalypse :) 
Bref, j'ai l'impression qu'il suffit juste d'attendre un peu, de laisser faire, et le monde deviendra invivable, une dystopie... A la limite, on pourrait presque dire qu'il en est déjà une, si l'on pense que le chemin est inexorable.

Bref, ce ne sont pas tant ces pensées négatives qui m'ont surpris. J'y suis habitué en un sens, et les nouvelles du monde ont toujours été de ce type pour moi.
Ce qui m'a surpris c'est le contraste avec l'utopie. J'arrive encore à imaginer ou définir une utopie, il suffit de s'accrocher à certains mots, à certaines valeurs. Respect, solidarité, empathie, compassion, partage, reconnaissance... Les concepts restent simples, à portée de main.
Par contre, commencer à imaginer de manière pratique un système utopique, même à petite échelle, ça commence à devenir délicat, très délicat. Et là où le contraste est le plus fort, c'est pour imaginer un chemin, une voie, ou même une direction pour se rapprocher de cette utopie imaginaire, aux contours très flous. Je ne vois plus de porte de sortie, comme si la corruption était déjà allée trop loin, était déjà trop bien en place. Par où commencer? Comment recréer un îlot de pureté, de sérénité, qui résisterait, comment en partant de là étendre cette utopie et envahir à son tour ce mal qui a tout rongé?

L'époque a changé, à moins que ce ne soit moi qui imagine un âge d'or et qui projette mes propres changements. Je perçois enfin ce qu'on entend par la perte d'espoir, le fait de ne plus voir sa génération comme plus prometteuse que la précédente, et moins que la suivante. La dégradation est là, au moins dans nos esprits, et c'est bien dommage. Il est nécessairement plus agréable de vivre avec l'espoir d'améliorer les choses, plutôt que d'essayer de s'accrocher à ce qu'on a, à se replier sur sa situation personnelle pour la préserver et peut être l'améliorer (ce qui serait déjà bien)
Reste en effet cette dernière démarche, celle de la sphère privée : on y a plus de liberté, plus d'aise, plus de marge de manœuvre. C'est le dernier endroit pour essayer d'y fonder une petite utopie, sa famille, ses proches... Restera plus qu'à espérer que les petits ruisseaux feront des grandes rivières, même si le saut à faire semble trop important : la vie publique, de la société, n'est pas l'accumulation des vies privées qui la composent.

mercredi 1 octobre 2014

On ne va jamais aussi loin que lorsqu'on ne sait pas où on va

Citation de Christophe Colomb ce soir.

Parfait exemple, voire éloge du lâcher prise : on abandonne l'idée de contrôle, voire même d'objectif, mais on n'abandonne pas l'idée de l'action.
A se fixer des objectifs, on les dépasse rarement, et on est encore plus rarement surpris. Les découvertes et les surprises ne jonchent pas les chemins tracés d'avance : il faut sortir des sentiers battus pour les trouver.
Abandonner l'objectif mais conserver l'énergie et l'action, c'est s'abandonner au mouvement, c'est se mettre au service de quelque chose qui nous dépasse, un moyen de se rapprocher de quelque chose de transcendant. Notre énergie n'est plus au service d'un objectif, mais nous nous mettons au service de l'énergie. On pourrait presque y voir une manière d'honorer un Dieu-Univers, ou simplement la vie.

Étrange paradoxe, on en arrive à sacrifier la vision à long terme, l'objectif, au profit d'une vision et d'une action à court terme : en se plongeant dans l'action sans réflexion aboutie on provoque la chance et les découvertes, on s'expose au dépassement : de soi, des conventions, des attentes... Une manière d'atteindre un objectif plus long terme, sans en avoir l'air, mais en s'en remettant en bonne partie à la chance, ou du moins au hasard, ce qui demande une bonne dose de courage ou d'inconscience, au choix.

Le tout avec cette méthode, c'est de ne pas s'arrêter, et de ne pas faire demi-tour... Ce qui demande une volonté à toute épreuve, n'est pas Christophe Colomb qui veut après tout !