mercredi 31 juillet 2013

Offrir l'amitié à qui veut l'amour, c'est donner du pain à qui meurt de soif

Proverbe espagnol ce soir. Tombé dessus au détour du web, je l'ai trouvé bien tourné.
Valable en amour ou pour bien d'autres choses.
Souvent l'on croit faire du bien à une personne, lui offrir quelque chose qui nous ferait plaisir de recevoir (maudite projection du désir), sans réaliser que la personne a d'autres attentes, d'autres goûts, d'autres désirs.
C'est particulièrement le cas pour les conseils : souvent on s'entête à donner un type de conseil à une personne qui ne veut pas l'entendre, et on s'entête sur notre idée... ce qui peut même provoquer des tensions et des disputes. Alors que l'intention première était généreuse et saine. Le contexte l'a rendu malsaine.
D'où l'importance de ne pas se contenter de penser dans l'absolu, de soi, mais de prendre conscience de tout ce qui nous entoure, à commencer par les autres, sans faire l'erreur de se projeter en eux. On a beau avoir des points communs, à commencer par celui d'être humain, les fonctionnements sont différents, l'histoire est différente.

dimanche 28 juillet 2013

Tous les hommes cherchent le bonheur, même ceux qui vont se pendre

Citation de Pascal.

Tous les hommes cherchent ils vraiment le bonheur?
Je n'en suis pas si sûr... dans l'état naturel, sans doute, ça fait partie de la pulsion de vie. Mais je pense que les divertissements ;), la lassitude, la monotonie font qu'on peut abandonner cette recherche et s'enfermer dans une prison dorée, luxueuse et confortable. Ces hommes ont ils atteint le bonheur? Je ne pense pas, par contre, ils ne dépensent plus d'énergie pour le trouver, et se laissent vivre, absorbés par leur vie... tout en profitant d'une vie confortable qui les rend anesthésiés, endormis, voire aveugle.

D'autres ne sont pas endormis, mais abandonnent sciemment, et pensent que le bonheur ne peut être atteint dans cette vie... et vont le chercher dans une autre, sous une autre forme. Il leur reste au moins cet espoir, celui de la fin d'une souffrance, d'une vie futile qui n'apporte que frustration et douleur. Pour eux, le bonheur est synonyme d'ataraxie, de néant et de mort. La pulsion de mort l'emporte mais la recherche du bonheur reste présente.

La recherche du bonheur correspond donc à l'énergie disponible pour assouvir sa pulsion primitive : vie ou mort. Et lorsque la pulsion ne dispose plus d'énergie, la recherche s'arrête...

mercredi 24 juillet 2013

Qui serait assez insensé pour mourir sans avoir fait le tour de sa prison?

Citation de Marguerite Yourcenar ce soir.

Belle invitation au voyage, vaguement teintée de cynisme sur la condition humaine (surtout si on prend la contraposée : que faire lorsqu'on estime avoir fait le tour de sa prison?), mais j'apprécie la subtilité du message où je devine le petit rire en coin...

lundi 22 juillet 2013

Si vous vous mettez à la place de l'autre, où se met l'autre?

Citation qui serait de Lacan, mais je n'ai pas de source fiable et n'ai pas pu le vérifier.
Et j'en ferai bien une variante :
si vous vous mettez à la place de l'autre, où se met l'autre, et qui se met à votre place?

Premier point donc, se mettre à la place de l'autre, c'est empiéter sur son espace, c'est une invasion (voire une déclaration de guerre?), donc même si l'intention est bonne, le résultat est une diminution de la liberté, du pouvoir de la personne d'en face. Si cette diminution n'est que virtuelle, elle existe quand même, et une autre interprétation possible est la négation de l'autre : l'autre est réduit à notre pensée, il en est une émanation. L'autre n'a plus de place pour exister, on le nie.
Bref, mieux vaut laisser à l'autre la liberté d'exister et de s'exprimer sans l'influencer par ce qu'on pense qu'il pense.

Sans compter que baser notre jugement et nos actions sur ce qu'on croit que l'autre pense est une grande source de malentendus et d'erreurs. L'autre est nécessairement plus complexe que ce que l'on peut imaginer.

Second point : si on n'est plus présent pour nous-mêmes, mais à la place de l'autre, qui est à notre place? On laisse la place vide, on n'exprime plus notre point de vue, mais on déporte la responsabilité de nos actions sur ce qu'on croit que l'autre pense, et donc maladroitement sur l'autre. On ne se conduit juste plus en adulte responsable, qui assume son existence, ses pensées et ses désirs.

Bref, rien ne vaut la communication, inutile d'essayer de se mettre à la place de l'autre, mieux vaut lui parler... Ce qui ne doit pas empêcher de prendre en compte l'autre, et ce qu'on pense de l'autre dans nos actions : il ne faut pas l'ignorer sous prétexte qu'il ne faut pas se mettre à sa place. On peut ne pas l'attaquer, le protéger, lui faire plaisir selon notre pensée, notre jugement... et on peut se tromper, mais on est seul à se tromper, à porter cette responsabilité humaine : l'erreur est humaine.

dimanche 21 juillet 2013

Intention ou résultat?

Doit on juger selon l'intention ou selon le résultat?
Question de croyance intime je pense, on se fait tous son idée, en tout cas on l'applique, sans forcément le savoir...

Histoire d'être provoc', j'ai envie de dire que la réponse est en fait qu'il ne faut pas juger. Nous ne sommes ni juge ni Dieu. Tout ce que nous pouvons faire c'est ressentir, et agir selon nos sentiments pour nous-mêmes, pas pour les autres, et lorsqu'ils sont contradictoires, essayer d'affiner nos sensations, se poser la question de si l'on veut encore connaître ce genre de dilemme.

Cette absence de jugement et de sanction étant posée, on peut quand même se poser la question vis à vis de l'intellect : les sentiments ne suffisent pas à dicter notre conduite, et il ne faut pas sombrer dans l'impulsivité non plus.

Lorsque intention et résultat coïncident, la question se pose pas : si les 2 sont bons, alors on sera heureux et visera à encourager ce comportement, si les 2 sont mauvais alors nous serons tristes et on tentera d'empêcher que ceci se reproduise (par la fuite si on ne souhaite pas agir sur la cause, sur la personne à l'origine de la cause).

Lorsque l'intention est bonne et le résultat mauvais : l'objectif est de viser à reproduire le comportement mais en améliorant la conscience de la personne qui en est à l'origine, l'empêcher de faire une erreur de jugement qui conduit au mauvais résultat. La réponse passe donc à travers l'éducation. La sanction n'est pas nécessaire : si l'intention était bonne, la culpabilité sera là, et suffisante. Par contre, l'éducation passera par le constat du mauvais résultat et l'analyse des causes.

Lorsque l'intention est mauvaise et le résultat bon : ce cas est assez simple, on visera à empêcher de fournir une nouvelle occasion à la personne de perpétrer une nouvelle mauvaise intention. La sanction sera donc nécessaire.

L'analyse est simple dans la théorie, qu'est ce qui la rend si complexe en pratique? Deux choses sans doute : l'affect et la gravité des situations : une légère bonne intention qui conduit à une catastrophe aura tendance à nous faire oublier nos "principes", et inversement...

Quelque part, derrière cette question se pose la question de la responsabilité et de la maturité. Sanctionner une bonne intention qui s'accompagne de mauvais résultats revient à dire que la personne aurait dû se rendre compte de ce qu'elle produisait comme conséquence, faire le contraire, c'est tolérer ou accepter une insouciance, et clairement dans certains cas, lorsque l'enjeu est fort, l'insouciance est condamnable.
C'est évident pour moi qui prône une extrême conscience, une présence à la réalité, mais est ce que ça l'est dans l'absolu? Certainement pas...

Au final, dans ces cas litigieux, on ne juge plus ni l'intention, ni le résultat, mais l'insouciance / la responsabilité de la personne. Si la personne avait tous les éléments, y compris intellectuels, pour estimer correctement la situation alors on qualifiera son insouciance de criminel (laisser des armes à la portée d'enfants par exemple...). Le défaut d'attention est un crime dans la mesure où nous considérons chaque être comme responsable d'un peu plus que de sa simple personne, mais responsable aussi de ce qu'il provoque autour de lui : sur le monde physique et sur les personnes. Responsabilité impossible à porter en pratique : je ne suis pas responsable des battements d'ailes autour de moi, ni de l'effet que mon unique existence peut provoquer chez autrui. La limite me semble impossible à définir. On se retrouve seul face à sa conscience, et on projettera son propre résultat, ses propres limites, sur les autres pour estimer leur responsabilité. Il est nécessaire de garder à l'esprit ce mécanisme afin de ne jamais être trop sûr de soi dans nos affirmations sur la responsabilité d'autrui...

Mais ce qui est sûr, pour moi, est qu'il faut se méfier des insouciants, ils sont potentiellement dangereux, vont créer des soucis supplémentaires chez nous (pour simplement prendre leur part de conscience, d'inquiétude). Mais heureusement pour eux, ils apportent généralement beaucoup à leur entourage : à chacun de faire son choix, en connaissance de cause. Puis de l'assumer.

samedi 20 juillet 2013

La menace est un instrument de pacification

Étrange comme certains concepts sains arrivent à être détournés par les hommes pour en faire des concepts pervertis. Et le pire est peut être que c'est cette image pervertie qui s'impose globalement à tous nos esprits.

La menace est maintenant vue comme une tentative de manipulation, comme une agression, comme la privation de sa liberté d'agir, voire de penser. Devant la moindre menace, on s'offusque, on rappelle le fascisme et autres régimes barbares, on invoque sa liberté individuelle, reniant au passage la liberté individuelle de l'autre, qui menace, mais bon, dans ce genre de discussion on n'est pas à ça près.

Alors qu'à la base, qu'est ce que la menace si ce n'est un signal d'alarme à destination de l'autre, lui indiquant qu'on va attaquer si certaines limites sont franchies. La menace est prévenante.
Celui qui menace ne souhaite pas la mettre à exécution, sinon il le ferait sans cette prévenance, cette précaution, il bénéficierait en plus de l'avantage de la surprise.
Le plus bel exemple vient du monde animal : un animal en menacera un autre lorsqu'il s'approchera de son territoire, voulant le faire fuir sans combattre. Alors que les agressions et les attaques sont franches, rapides et discrètes. Si malgré la menace on décide de pénétrer sur le territoire défendu, alors on se fera attaquer, mais ça sera notre choix.
La menace se veut dissuasive : elle cherche à éviter un conflit où le risque de perdre (la vie, la face, ses possessions..) est important ou bien à l'inverse où le gain, l'enjeu est trop faible (et donc le conflit est inutile). Bref, la menace a sa place lorsqu'il y a un trop grand déséquilibre entre risque et enjeu : risque fort par rapport à l'enjeu ou enjeu infime, quelque soit le risque. La menace est évitement, elle vise clairement à éviter une situation où on n'a rien à gagner.
Petit exemple plus humain : la menace nucléaire, arme de dissuasion massive...

Et pourtant, menacez quelqu'un et observez sa réaction. Il pensera que vous n'êtes pas légitime de le menacer, il croira que vous souhaitez installer ou renforcer un rapport de force alors que vous ne souhaitez que défendre votre intégrité et éviter un conflit inutile.

D'où vient cette incompréhension menant à une discussion de sourds?
Une fois le problème posé, la réponse est simple : elle vient de l'intention et de la suspicion.

De l'intention, car c'est évident que là je n'ai présenté que le bon coté de la menace, mais la menace peut aussi être utilisée avec une mauvaise intention, celle de simplement manipuler l'autre, celle de simplement contraindre un plus faible à agir selon notre guise. Cette mentalité complexe n'est présente que chez l'homme me semble t'il, il s'agit là sans doute d'une perversion : contraindre l'autre à nos désirs. On l'accepte quand il s'agit de contraindre un animal ou un sous-homme (du temps de l'esclavage), mais on ne l'accepte plus vraiment dans notre époque de liberté (les contraintes sont plus subtiles en tout cas...). Mais bon, dans ce cas il est important de noter que l'usage de la menace est malgré tout préférable à la force, si on part du principe que ce rapport de force est objectif. Et si le rapport de force n'est pas objectif, alors il s'agit peut être de bluff, de manipulation... et c'est là où l'intention devient doublement critiquable : elle vise à faire passer pour vrai quelque chose de faux, ou à ne juger que la détermination (force de caractère?) plutôt qu'un pouvoir plus absolu.

De la suspicion, car si on refuse la menace, c'est simplement parce qu'on projette cette intention contraignante sur la menace, et cette projection est quasiment systématique, elle est devenue un réflexe, appliquée sans aucun sens critique, sans aucune écoute, et c'est bien là l'origine du dialogue de sourd. On traitera une menace défensive, prévenante comme si elle était le fruit d'un rapport de force dans le regard de l'autre. Quelque part, cela signifie que le rapport de force est dans notre regard, pas dans celui de l'autre, et nous ne faisons que projeter que nos peurs et nos angoisses, notre sentiment d'infériorité. Mais bon, inutile de culpabiliser, tout le monde est comme ça : il est plus difficile de sortir du lot que d'y rester...

Conclusion : l'intention donnera la qualité de la menace :
vise t'elle à protéger son intégrité, à éviter un conflit où on n'a rien à gagner et plus à perdre (à commencer par son temps, son énergie...)
ou vise t'elle à obtenir quelque chose en évitant l'usage de la force (premier niveau de perversion)
ou bien, pire, vise t'elle à obtenir quelque chose par la manipulation, la détermination?
Et notre réaction face à la menace ne doit pas être systématique, on doit une fois de plus avoir conscience de la situation. Voir une menace manipulatrice de la part d'un ami bienveillant est un non-sens... il faut sans doute lier notre interprétation de la menace à notre à priori sur la personne, mais pas dans le sens cause/conséquence habituel : s'il me menace, c'est que c'est un ennemi, mais plutôt dans l'autre sens : si j'ai confiance en lui et qu'il me menace, c'est que je suis en train de mettre en péril son intégrité sans même m'en apercevoir...


[moi qui voulais faire court... comme quoi, on sait jamais sur quoi on s'embarque lorsqu'on commence à réfléchir... ]

mercredi 17 juillet 2013

Manipulation ou influence?

Trouvé sur http://www.pro-influence.com
"L’influence est le processus par lequel une personne fait adopter un point de vue par une autre, par la persuasion et séduction, sans recourir à la force, sans promettre de contrepartie ni se réclamer de l’autorité.
On pourrait dire donc que l’influence consiste à convaincre l’autre en argumentant où la prise de décision se fait par son libre jugement, alors que la manipulation pousse l’autre à prendre une décision qu’il n’aurait pas prise par son simple jugement."

La manipulation est donc mauvaise, là où l'influence serait neutre.
La manipulation ne reculerait devant aucun moyen (fausses informations, usage de la force, de l'autorité, des émotions...)  et pourrait être discrète (c'est même tout son intérêt, mais dans le cas de l'usage de la force, ça risque d’être délicat...), là ou l'influence agit par argumentation, par séduction (?) et serait donc pratiquée ouvertement.
Le sujet se rend compte qu'il est influencé dans ses choix, il ne se rend pas compte qu'il est manipulé logiquement.
Mais je ne suis pas persuadé que la frontière soit si nette : déjà, mettre la séduction dans la catégorie de l'influence me semble étrange : autant la séduction peut être visible, autant elle agit sur les sentiments, pas sur le seul intellect.
Peut on conserver son libre arbitre lorsqu'on est sous influence? La question semble contenir la réponse.
N'est ce pas justement manipuler les gens que de prétendre qu'on les influence sans les manipuler? C'est un peu jouer sur des mots, en prétendant que de part notre connaissance, qui fait donc autorité de fait puisqu'elle n'est confrontée à aucune autre, nous faisons une distinction claire entre les 2 termes.
Lorsque nous influençons une personne en lui apportant des preuves, des expériences, des faits pour qu'il les prenne en compte dans sa réflexion, faisons le même effort pour apporter les faits de la thèse contraire? Influencer, c'est pousser l'autre dans une réflexion dirigée par nous.

On pourrait y voir une différence dans le résultat : l'influence ne garantit pas un résultat, puisqu'on laisse son libre arbitre à la personne. Mais en fait, si la personne résiste à l'influence, c'est peut être simplement parce que l'influence a échoué. Constat identique pour une manipulation : un esprit libre arrivera à y résister, à déjouer la manipulation, à en deviner les ressorts.

Une autre distinction possible entre les deux réside dans l'intention : on peut considérer une influence comme une manipulation involontaire, donc sans objectif. Tout ce qui rentre dans le camp de perception d'un individu l'influence, influence sa façon de penser, son expérience. Y compris nous. Nous pouvons l'influencer sans le savoir, juste par notre existence et la connaissance qu'il en a : ceci est valable pour toute chose. La différence avec une chose est que je ne suis pas inerte, mais doté d'une volonté. Je dirige donc d'une certaine façon ce que je montre, et donc mon influence. Mais on peut admettre que lorsqu'elle n'est pas particulièrement dirigée vers une personne, cette influence reste informe, et ne crée aucun changement désiré chez l'individu.

La différence entre manipulation et influence tient peut être aussi au temps : une fois terminée, avec du recul, beaucoup de recul, le sujet pourra décréter qu'il a été manipulé s'il en vient à regretter la décision qu'il a prise sous influence. Mais ceci au final n'est peut être qu'un moyen de déculpabiliser, de se déresponsabiliser d'une décision. Certes la décision a été prise sous influence, mais elle a été prise par l'individu, en connaissance de cause puisque l'influence ne se cachait pas.

Au final, je retiens donc 2 différences entre manipulation et influence :
l'influence peut être involontaire, et ne viser à aucun changement particulier chez un individu. Il faudrait presque inventer un autre mot pour ça.
Et la deuxième différence réside dans le caractère caché ou affiché, et assumé du processus visant à modifier le point de vue d'un individu. En d'autres termes, l'influence s'adresse directement à la conscience, alors que la manipulation vise l'inconscient. Mais l'intention est identique, la liberté du sujet aussi. Peut être peut on y ajouter une différence d'intensité : un sujet devra être sur ses gardes, vigilant et bien au courant des techniques de manipulation pour conserver son intégrité et son libre arbitre, déjouer une influence est sans doute plus facile.

Autres cas de figures à rapprocher de la manipulation et de l'influence : la politesse et l'éducation.
La politesse qui permet d'assurer une stabilité sociale et qui cherche à obtenir de l'autre la même chose en retour : la politesse et une forme de paix.
L'éducation, elle, vise à transmettre des valeurs à des esprits pas encore suffisamment formés pour résister à toute forme d'endoctrinement. L'éducation serait plus libre, peut être y aurait il plus de déviants... La différence avec la manipulation est que l'objectif est bon.

La différence tient donc à l'intention : tout échange est manipulation dans le sens où il modifie (qu'on le veuille ou non) la pensée de l'autre
Lorsque l'objectif est égoïste, personnel, on parle de manipulation si on veut le faire à l'insu de la personne et d'influence si on le fait au grand jour (les cas de l'usage de la force ou de la séduction peuvent prêter à débat : est ce de la manipulation ou de l'influence? pour moi, il s'agit d'influence si c'est au grand jour..)
Lorsqu'il n'y a pas d'objectif, pas d'intention, on parlera aussi d'influence. Ce qui amène une certaine confusion dans les termes.
Lorsque l'objectif est globalement positif, moralement accepté, bon d'après la communauté, on parlera d'éducation, d'apprentissage, ou de politesse dans un sous-cas en quelque sorte.

mardi 16 juillet 2013

Je suis à la fois désespéré et horriblement heureux. C'est très agréable d'avoir envie de quelque chose à ce point là.

Propos de Colin dans le livre de Boris Vian, L'écume des jours.

Ou comment un propos peut remettre en cause toute une pensée.
Bon, j'exagère un peu, mais c'est bien beau de prôner une certaine absence de désir pour connaître le bonheur, mais on voit bien qu'avec une tournure d'esprit adaptée, ce désir peut être une source infinie de joie.

Comme quoi je reste encore et toujours hésitant entre 2 visions extrêmes, incompatibles...et pourtant je poursuis ma recherche pour concilier tout ça en une théorie, et surtout en une pratique
L'absence de désir d'un côté, avec la paix intérieure qui l'accompagne, la joie des choses simples, le plaisir d'être en vie, et de l'autre côté le désir passionné, la fuite en avant, qui n'est que mouvement, qui n'est que vie.
D'un côté, la raison, la sagesse, de l'autre le cœur, la passion.

jeudi 11 juillet 2013

On a deux vies. La deuxième commence le jour où on réalise qu'on en a juste une.

Citation de Confucius ce soir, piquée au métro parisien.

Mélange de sagesse, de non sens et de voyage dans le temps. La phrase n'a plus la même signification au début de sa lecture qu'à la fin. L'énoncé est faux, il se contredit lui-même, et pourtant il énonce une vérité.
Simplement parce que le temps passe et permet aux choses de changer, que ce soit notre vie ou le sens d'une phrase, notre perspective. On ne s'en rend même plus compte la plupart du temps.

Indépendamment de cette construction a donner des nœuds au cerveau, le sens, la sagesse, le conseil restent là. Ne pas remettre à plus tard les plaisirs et joies de tous les jours, ne pas sacrifier le présent pour un avenir hypothétique. Même si on peut se demander si certains n'abusent pas trop de cette devise, jusqu'au court-termisme, en donnant trop de valeur au présent par rapport au futur, et en arrivant à hypothéquer le futur. Mais ceux-là confondent peut-être plaisirs et ressources, consommation.

lundi 8 juillet 2013

Fauve ≠ (2)

Tu l’entends ? Bien sûr que tu l’entends.
Le murmure. Le murmure assourdissant et permanent.
Il a envahit la ville et les esprits.
Il arpente les rues en hurlant.
Le murmure assourdissant et permanent,
Comme un bruit parasite à l’intérieur qui t’épuise,
Qui souffle à l’oreille de chacun « t’es mauvais, t’es bon à rien, tu seras jamais assez bien »,
Qui te répète « t’es comme ça, ou tu devrais, ça changerait rien si tu changeais ».
Le murmure assourdissant et permanent qui espère te mettre à terre en te criant : « Essaie pas de refaire l’histoire, t’y arriveras jamais c’est trop tard, c’est baisé, c’est imprimé dans les mémoires ».
Le murmure assourdissant et permanent qui te fait croire qu’y a pas de rédemption,
Pas de pardon. Pas de rachat. Pas de rémission.
Et tu l’acceptes? Tu le laisses rentrer?
(Blizzard ≠ Fauve) -version longue-

Introduction sublime, qui commence à donner des frissons.
Bien sûr qu'on l'entend tous ce murmure, cette petite voix intérieure, cette petite voix de la défaite.
Cette petite voix qui nous rend prudent, immobile, qui nous paralyse.
Cette petite voix qui nous rend lâche, qui nous fait nous lamenter sur notre propre sort, qui nous fait nous complaire dans cet immobilisme défait.

Tout est entre nos mains,
à nous de décider d'écouter cette voix, de la suivre ou non, de l'accepter, de la laisser rentrer... ou de la foutre dehors !
Oui les choses sont imprimées dans les mémoires et ne s'effacent pas!
Oui certaines choses ne se rachètent pas!
Mais elles sont rares. Nous sommes capables de comprendre les autres, de leur pardonner.
Ils en sont autant capables que nous.
Tout le monde fait des erreurs, c'est peut être la chose la mieux partagée : tout le monde peut donc les comprendre et les pardonner. Il s'agit de Vivre. D'accepter les erreurs des autres, d'accepter ses erreurs.
Il ne s'agit pas de lutter contre ceux qui ne nous pardonnent pas, mais de lutter contre l'idée que tout est joué d'avance, tout est fini avant de commencer.
La force est en nous, il faut la réveiller. Une fois la cible trouvée, le sursaut est automatique... reste à le prolonger.
Tout est à notre portée!


Nique sa mère le Blizzard.
La nuit sera calme. Personne restera sur le carreau.
Nique sa mère le Blizzard.
Des douleurs, des peines y’en aura, mais on restera debout.
(Blizzard ≠ Fauve) -version longue-

mercredi 3 juillet 2013

Nous sommes aveugles

Réflexion chopée au détour d'un reportage sur Gregory Barsamian, artiste illusionniste j'ai envie de dire.

Sa théorie :
notre pensée fonctionne au rythme de la parole, ou du moins de l'énonciation de notre pensée, qu'il évalue à 15/20 bits par secondes. Nos sens eux récoltent l'équivalent de 20 millions de bits par seconde : vue, toucher, odorat...
Il place là la différence entre conscience et inconscient.
Nous sommes donc aveugle de notre monde, nous n'en percevons consciemment qu'une portion infime. Et il place donc l'art comme moyen de communiquer au delà de la conscience, de faire passer des messages au delà de l'intellect.

Vision intéressante, même si je boosterais un peu la vitesse de la conscience : l'appel à la mémoire est plus rapide, la pensée n'a pas toujours besoin d'être formalisée par une énonciation (même si dans ce cas on peut rapidement perdre le fil de sa pensée) et notre conscience arrive à retrouver par différents exercices (la simple concentration pour commencer) des choses qui n'étaient pas conscientes sur le coup.
Mais bon, je le rejoins sur l'essentiel : nous sommes aveugles et l'art joue sur cet aveuglement.

Nous sommes aveugles : la conscience et notre corps filtrent.

Notre corps d'abord, j'ai lu récemment que lorsque nous bougeons les yeux, notre cerveau activait un coupe circuit pour ne pas enregistrer tout ce mouvement... sous peine de nous rendre malade :) Essayez de faire bouger vos yeux sans vous arrêter :) Ce qui aurait permis de faire une étrange expérience : on place un lecteur devant un texte, une machine analyse son regard, et dès que le regard se déplace, la machine change le texte là où le regard ne se porte pas. Le texte change continuellement sans que le lecteur ne s'en aperçoive !!
Notre esprit aussi : plusieurs théories vont dans ce sens, la plus extrême place le cerveau comme filtre, et lorsque ce filtre se déactive (quelques minutes avant la mort, pour le chant du signe) ceci donne accès à un tas de nouvelles connaissances. Quelques accident feraient sauter ce filtre aussi (cas de personne qui se mettent à parler une autre langue, à maîtriser des théories mathématiques...). Autre théorie qui rejoint un peu celle du regard : nous ne sommes simplement pas apte à traiter plus d'informations, le cerveau doit filtrer, et les cas où ce filtre ne marche pas font de nous des autistes : souvenez vous de Rainman comptant les cures-dents instantanément. Il percevait tous les signaux visuels, que notre cerveau filtre et agrège, se contentant de quelques approximations permettant d'appréhender le réel.

Mais cet aveuglement n'est pas total : l'art peut en effet communiquer malgré ces filtres, au-delà de ces filtres. Certes, la communication n'est pas consciente, mais l'effet produit sur nous, le ressenti parvient jusqu'à notre conscience. Nous sommes capables de ressentir des choses en dehors de notre conscience, c'est une évidence. Et c'est bien ce que je demande aux diverses formes d'art auxquelles je suis sensible : créer des sentiments en moi, sans que je sois capable d'en donner une explication consciente.

Du coup, si parfois les effets de la communication sont conscients, qu'en est il des autres fois? Images subliminales et manipulation... impossible d'y échapper? d'y résister? Bonne idée de recherche ça, tiens...