lundi 31 mars 2014

Le meilleur des mondes

Petite réflexion sur ce vieux roman de Aldous Huxley, lu il  a bien longtemps. Pardonnez les approximations, ma mémoire n'a jamais été fameuse, la seule chose essentielle à retenir est qu'il faut lire ce bouquin :)

Bref, petite réflexion tirée de ce roman, réflexion centrée sur la sexualité dans ce meilleur des mondes : la sexualité y est sans tabou, la notion de couple, ou de famille n'y existe plus (pour plus de détails, lisez le bouquin !) Le sexe est devenu un loisir commun, les partenaires sont multiples (plus de fidélité), un peu comme des sex friends (à l'extrême), sauf qu'o n'a même pas besoin d'être ami ou proche pour devenir un sex friend. Vous pouvez proposez ça à la première personne que vous croisez dans la rue, c'est normal, et le plus marquant est que vous êtes quasi sûr que la personne acceptera : il faut juste régler les questions d'emploi du temps. Bref, absence totale de tabou, et disponibilité totale et complète. Ça simplifie bien les choses.

Où voulais je en venir? Parfois je ne sais plus moi-même...
Ha oui, d'abord un constat (ou la projection d'une crainte?). J'ai un peu l'impression qu'on tend de plus en plus vers cette société idéale décrite par Aldous (ça c'est du prénom quand même!). Entre la libération sexuelle, semi-avortée par les MST, l'explosion du porno (merci internet! enfin, vaut mieux ça qu'une utilisation militaire, puisque les 2 plus grands catalyseurs de progrès seraient, semble t'il le sexe et la guerre) et la facilité de nouer des rencontres (re-merci internet : après les sites de rencontres, les sites d'adultère... et ensuite?), je pense qu'on est bien parti pour ça.

Est ce un mal après tout? Bon, sur le chemin, c'est sûr que ça génère pas mal de frustration, tant que tous les tabous ne sont pas tombés, ça crée plus d'excitation que ça n'en apaise, donc forcément, ça crée quelques tensions dégénératrices de temps en temps. Mais une fois l'objectif atteint, ça devrait avoir à peu prêt le même effet qu'une légalisation des drogues : ça devrait calmer beaucoup de personnes et faire disparaître des rapports de force. Plus de frustration (puisqu'elles sont toutes assouvies), plus de séduction, plus de rejet : reste simplement l'amusement et le plaisir du sexe (et à mon avis, pour une certaine partie de la population ceci est déjà une réalité, et pour une autre c'est une tentation, voire une attente). Tout devient rapide et simple.

Bon, par contre, ceci a un prix : c'est la perte de l'attachement, du sentiment. Le plaisir rapide (et répété) prend le dessus sur le plaisir en profondeur, raffiné (tout raffinement est il patience? faudrait que je me le note ça...). La répétition, l'accessibilité font perdre la valeur à la chose, la valeur, mais pas le plaisir. Alors certes mon esprit vieux jeu et réactionnaire place davantage de foi dans ces valeurs que dans le plaisir, mais je suis peut être juste dépassé. Une multiplication sans fin de plaisirs ne vaut elle pas mieux qu'une dégustation compliquée et frustrée (frustration qu'on trouve en plus à la fois chez les célibataires malgré eux et chez les couples malheureux...), l'abondance ne vaut elle pas mieux que l'abstinence? Sachant qu'en fin de compte, le sentiment et l'attachement ne seraient pas voués à disparaître, mais ils devraient simplement changeur leur symptôme, leur signe de reconnaissance : ne plus être attaché au sexe, mais à l'intimité psychologique par exemple (trop perdue de vue à notre époque?)

La question se pose. Je suis trop attaché à mes valeurs et mes principes (que ça coûte cher des principes!) pour en faire le deuil rapidement, mais intellectuellement, c'est séduisant. La destruction de certaines valeurs apporterait sans doute plus de liberté, voire d'égalité et moins de sources de tensions, voire de conflit. Et la première des valeurs territoriales (ou la dernière, selon le point de vue) est sans doute la famille : territoire sacré.

dimanche 30 mars 2014

Rêve en pyjama

Petit rêve pour relancer l'atelier écriture, un peu moins régulier ces derniers temps.

Je me retrouve au boulot, à me balader d'un bureau à l'autre pour voir des collègues, comme d'habitude, sauf que j'étais en pyjama. Et il faut savoir que mon pyjama se constitue d'un vieux t-shirt, et c'est tout (bon ok, y'a un sous-vêtement ! heureusement). Et donc je vais de bureaux en bureaux comme ça, les cheveux complètement ébouriffés assumant totalement mon look "sorti du lit", et me moquant des friday wear, totalement dépassés ou hypocrites... je ne me souviens plus vraiment de mon argumentaire :) me disant que les friday wear, c'était tous les jours en fait, qu'on pouvait donc faire mieux...
Pour compléter la tenue, j'avais une jolie paire de lunette de soleil, genre aviateur (tiré d'un spectacle-concert que je viens de voir à mon avis).
Sur la fin, un collège me prend à partie, je l'amuse, il me dit en rigolant que ceci devrait jouer sur ma carrière, je dis ne pas m'en soucier, et préférer laisser ma carrière de coté (de toute façon, à a quoi ça sert une carrière?)

Bref, celui-ci -de rêve- m'a bien fait marrer :) L'habit ne fait pas le moine, certes, lorsqu'on s'intéresse aux choses profondes, mais qui maintenant prend le temps de s'intéresser aux choses profondes, qui ne s'arrête pas aux choses superficielles? Tout nous y pousse (travail, loisirs, valeurs de la rapidité, de l'apparence...), et nous passons globalement de plus en plus de temps à cultiver notre apparence. On se limitait à notre profil physique avant l'apparition du profil virtuel : ça fait 2 fois plus de travail ! Difficile de résister au milieu d'un tel engouement, et cultiver une image de rebelle, c'est toujours cultiver une image. La seule résistance possible est la transcendance, viser la transparence, oui mais bon, la transparence amène aussi la solitude. On se coupe de l'appartenance à un groupe et on devient discret. C'est peut être pour ça que les personnes discrètes m'ont toujours attiré : question de survie peut être, se regrouper entre semblables pour ne pas être seul...

lundi 24 mars 2014

La folle expérience (suite)

Autre expérience de Sieur Benjamin Libet ce soir, pour la rappeler à ma mémoire.

Prenez un homme, séparez lui les 2 hémisphères. Bon OK, c'est un peu barbare, pour rendre la chose plus acceptable, prenez un homme dont les 2 hémisphère sont séparés, les accidents, ça arrive.
Bref, cet homme aura un problème, ses hémisphères ne communiquent plus entre eux.
Le cerveau gauche contrôle la partie droite, dont la vision de l’œil droit, le droit contrôle le gauche, mais la où la symétrie se brise, c'est sur le langage : son aire se trouve seulement dans l'hémisphère gauche.
Montrer à l’œil gauche une image quelconque (de la neige) et au droit, une tout autre image (une tête de coq), et montrez lui d'autres images, pour qu'il fasse une association : il pointera du doigt les "bonnes" images : une patte de coq et une pelle pour déblayer la neige.
Sauf que, maintenant, si vous lui demandez une explication à sa décision, il expliquera, avec son cerveau gauche qui a vu à droite, que l'association est évidente : coq-patte. Et pour l'autre décision, il bafouillera un peu et inventera une raison (la pelle qui permet de nettoyer les saletés laissées dans le poulailler).

La conscience intègre l'information, mais est incapable de la ressortir, pourquoi pas, c'est physique après tout. Mais ce qu'il y a de plus choquant c'est cette capacité à inventer une fausse raison (et à y croire dur comme fer).

Corsez un peu l'expérience, remplacez la neige par un ordre plus direct, du genre "partez, l'expérience est terminée". Le sujet se lèvera et s'en ira, si vous lui demandez pourquoi il s'inventera une excuse : envie d'aller aux toilettes, quelque chose à faire chez lui. Vous pourrez lui reposer la question quelques jours plus tard, l'excuse n'aura pas changé.

Qu'on se fasse manipuler par son inconscient n'est pas nouveau. Certains phénomènes nous influencent mais nous sommes incapables de les nommer. L'information est intégrée sous le seuil de la conscience, mais l'influence existe. Ce qui est plus surprenant c'est que notre esprit, comme la nature, a horreur du vide : une décision sans raison, purement arbitraire est un non-sens. Ce qui peut s'expliquer facilement : si je perds le contrôle de mes décisions, alors je perds mon contrôle tout court, je deviens un pantin, dirigé par autre chose que moi même, simple spectateur de mes propres gestes, des décisions d'un autre : insupportable je pense. L'esprit y joue sa survie je pense, perdre signifie perdre la raison, perdre sa santé mentale, perdre son esprit. L'esprit échafaude donc à toute vitesse une raison et s'y tient.

On tombe dans de la mauvaise foi extrême, gouvernée par notre corps. Et je pense qu'on peut y trouver une explication à la mauvaise foi quotidienne, qui reste un système de protection. La recherche de sens dans nos actions devient fondamentale, c'est une caractéristique de l'être humain, et là où ça devient problématique c'est lorsque une partie de mon être refuse la raison "objective", ce refus peut être conscient ou refoulé, le mécanisme ensuite sera automatique : chercher une raison de substitution. Si reconnaître mon tort est plus destructeur pour ma personne que le fait de faire une croix sur la vérité, alors mon instinct de conservation me poussera vers la situation la moins hostile. Mais à la limite, lorsque le sujet ne réalise pas qu'il s'accroche à quelque chose de faux, lorsqu'il est convaincu d'être dans le vrai, qu'il croit à son mensonge, on n'est pas vraiment dans la mauvaise foi, on est dans la mythomanie, pathologie de la mauvaise foi. Et reste le meilleur vaccin contre la mauvaise foi : la soif de vérité. Celui qui veut toujours accéder à la vérité, qui place cette valeur au-dessus des autres ne doit pas pouvoir user de mauvaise foi trop longtemps, ceci générerait trop de tensions en lui, trop rapidement (comptez quand même quelques minutes, voire heures...)

Et l'inverse? Peut on en conclure que les gens qui pratiquent aisément la mauvaise foi ne sont pas des amoureux de la vérité? Oui, certainement, leur échelle de valeur doit placer d'autres concepts au-dessus de la vérité : l'estime de soi, son honneur, son image par exemple...

dimanche 23 mars 2014

Misogyne ou misanthrope?

Petite réflexion suite au récent article d'une blogueuse (http://crackrockmountain.tumblr.com/) racontant son agression par un "frotteur" dans le métro. Petite hésitation avant de réagir à un sujet pareil, avec une chance sur 2 de passer soit pour un misogyne soit pour un misanthrope. Mais bon, j'assume mon coté misanthrope :)

Bref, l'article me laisse dans mon état normal : dubitatif.
Toute agression physique est condamnable, y'a pas à discuter. C'est clair et sans ambiguïté.
Après, à l'inverse de l'auteur, je n'ai sans doute pas foi en l'humanité, pas dans la masse en tout cas. Je peux avoir foi en l'humanité en tant qu'individu (il suffit de bien choisir son individu, voire même simplement de discuter avec) mais je perds mon optimisme dès qu'on parle de foule ou de peuple.

Bref, on vit dans un monde qu'on n'a pas choisi. Par contre, on a la capacité d'essayer de le comprendre, de l'analyser. En tout cas, avec l'âge, on gagne cette capacité.
Pas besoin d'être un génie pour s'apercevoir qu'on vit dans un monde de plus en plus sexué, mais qui est loin d'atteindre le degré de liberté du meilleur des mondes. Le porno n'est plus juste facile d'accès, il s'est démocratisé : bientôt l'exception sera peut être de n'avoir aucune sex-tape. La promo, les magazines, la mode, les médias mettent de plus en plus en avant le corps féminin et des comportements libertins (sexualité libérée, échangisme, prostitution...). Mais l'accès au plaisir de la chair reste pour la majorité tout aussi difficile: aborder une inconnue reste délicat, alors on est loin du meilleur des mondes où les tabous sont tombés et où la sexualité est vraiment libérée. Reste quoi alors? de la frustration. Pour les femmes de ne pas ressembler aux idoles de la presse (de ne pas séduire tout le monde au premier regard?), pour les hommes, de ne pas vivre une réalité digne d'un porno (oui je caricature, toutes les femmes ne sont pas des victimes de la mode, et tous les hommes ne sont pas des obsédés).
Ajoutez à ça la promiscuité et la densification de la population, et vous obtenez un cocktail explosif. Autant en province ou il y a quelques années on connaît les gens qu'on croise (de vue au moins), autant dans nos villes modernes anonymes on croise des millions de personnes tous les jours, tous inconnus les uns pour les autres. Même s'il n'y a sans doute pas autant d'obsédés que de victimes de la mode, dans une journée normale, je pense que la probabilité d'en croiser un (voire une dizaine) est très forte (après heureusement pour vous, il ne croisera pas que vous...)

Après ça reste une question de choix : je peux me balader sans défense dans la savane africaine et aller dire bonjour aux lions, je peux sortir dans les rues de Colombie avec une jolie chaîne en or, je peux me balader la nuit dans des quartiers chauds avec mon smartphone dernier cri à la main, je peux me balader dans le métro avec un sac et des poches qui ne ferment pas, je peux sortir comme je veux, avec l'apparence que j'ai choisie, être moi-même. Statistiquement, il y a des comportements à ne pas adopter. Question de choix. En cas de problème, bien sûr qu'on peut réagir, se plaindre, s'indigner de ne pas vivre dans un monde plus juste, où l'innocent est mieux protégé. Mais bon, notre monde est loin d'être le meilleur. La naïveté et l'innocence sont la norme chez l'enfant : c'est bien pour ça que généralement les parents donnent des conseils et fixent des règles (les parents qui n'ont pas démissionné en tout cas). Chez l'adulte, c'est réservé aux rêveurs, aux utopistes. Je serai toujours là pour prendre leur défense (ils apportent tant!), mais c'est bien leur incompréhension du monde et leurs rêves qui les exposent, malgré eux (et c'est bien la le dilemme : leur faire prendre conscience de ça, c'est leur faire abandonner leurs rêves).

Pas de méprise, je ne suis pas pour un retour au pantalon (ou pire). N'étant pas particulièrement obsédé, je profite de la beauté féminine dès qu'elle se présente sans jamais avoir jamais agressé quelqu'un (même pas du regard je pense! ce qui m'interdit aussi les compliments gratuits sur un visage, un sourire, une silhouette -imaginez un instant un compliment gratuit sur une poitrine ! je n'ose pas imaginer comment serait pris un tel compliment! ), je pense juste que certaines tenues sont aussi dangereuses que certains comportements : à adopter dans certaines situations, maîtrisées, où l'on sait où on met les pieds, où on connaît le cadre, les acteurs et les risques. On peut désirer une société différente, on peut vouloir  être en phase avec nos pensées, mais ne pas avoir conscience du monde dans lequel on vit s'apparente à de l'inconscience (ou de l’insouciance au mieux).

Au final, la question revient à ça : puis je me montrer tel que je voudrais être sans me soucier des conséquences? Un punk peut il aller postuler avec tatouages et piercing pour un job? Un croyant peut il aller à l'école en affichant sa religion? Un supporter de Paris peut il se promener sur la Canebière avec son t-shirt préféré? Je voudrais vivre dans un monde où tout ceci serait indifférent, mais la question n'est pas de savoir ce que je veux, mais comment est le monde, puis de savoir comment je veux l'affronter, ou m'y conformer, ce que je peux accepter, et ce que je refuse.
Ceux qui font des choix en connaissance de cause, je les respecte, quel que soit le choix,
ceux qui agissent par naïveté, je les admire en un sens, les protège comme je peux, tant qu'ils ont la force d'assumer les conséquences désagréables.
Être indigné par des comportements visant au final à réduire la liberté de chacun, ou à forcer un comportement non souhaité naturellement (s'habiller d'une certaine façon...) est normal, légitime et bienvenu, mais être surpris (pas sûr que ce soit le cas de Jack Parker d'ailleurs, au cas où elle se perde sur ce blog) c'est juste l'événement qui fait perdre la naïveté au rêveur utopiste, c'est juste un signe...

Le monde a en tout cas bien changé en 50 ans : avant les femmes se battaient pour avoir le droit de porter le pantalon !

mardi 11 mars 2014

Rêve de rêve

Petites série de rêve, un peu désordonnée, couchée sur le papier trop tard sans doute...

Je suis chez mes parents, sur la canapé, tranquille à caresser mes chats, quand un tigre commence à venir poser ses pattes et sa tête sur mes pieds, sur mes jambes. Je suis paralysé de peur, je ne bouge plus la partie inférieure de mon corps. Je le laisse s'installer, j'en profite pour prendre des photos !
Le tigre était adopté et faisait partie de la famille ! Même les chats s'amusaient avec !
Un peu plus tard, sans doute à la suite d'un problème avec un chat, mon frère conseille d'appeler un vétérinaire, je lui réponds "pour qu'il découvre qu'il y a un tigre ici?"

Puis je me lève, prends ma douche. En sortant, je vois que le ciel est vraiment sombre par la fenêtre, je vais voir de l'autre coté de l'appartement, le ciel est plus clair : gros orage en approche. Je retourne voir le ciel noir, toujours avec ma serviette, et là j’aperçois une forme immense dans le ciel, au loin, comme une ville qui flotte... une invasion extra-terrestre?! Je retourne voir de l'autre coté, je vois un plus petit vaisseau, beaucoup plus proche, devenant parfois invisible, parfois visible, limite translucide. Je recule, avec ma serviette sur la tête, j'ai mon appareil photo dans les mains, je l'ai chargé la veille (réellement), j'essaye de débrancher le câble de chargement pour pouvoir prendre une photo.

Je me réveille, le souffle court, comme d'habitude, regarde l'heure à mon réveil... me calme et me remets à penser à tout, n'importe quoi, au travail, à mes problèmes personnels, au rêve que je viens de faire, à m'amuser du fait qu'il est peut être prémonitoire... Bref, mon cerveau reprend ses réflexions.

Puis je me réveille enfin ! Pour de bon cette fois ! Persuadé d'avoir rêvé un rêve, je pensais que c'était seulement dans les films ! Première réflexion qui me vient à l'esprit, même dans mes rêves je ne peux m'empêcher d'intellectualiser ! Ma machine à penser gagne du terrain, ne s'arrête jamais !
Me suis je simplement rendormi sans m'en rendre compte? Peut être, j'aurai pris la réalité pour un rêve alors? D'habitude, c'est plutôt l'inverse.
Toujours étrange de voir se mêler rêves et réalité, comme des éléments réels s'invitent dans les rêves : à quand l'inverse? :)

lundi 3 mars 2014

Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles

Citation du génial Oscar Wilde ce soir, observateur de l'âme et de la société, capable de résumer le tout en une tournure subtile.

Bref, ici c'est sur la condition humaine qu'il se penche. Vision cynique ou réaliste, selon l'humeur, le contraste entre notre esprit, nos aspirations et la réalité nous place de fait dans le caniveau, victime des contingences, de nos propres limitations, de nos désirs, de nos mesquineries, de nos faiblesses. L'humain est comme ça, la société est à son image, notre raison et notre observation nous en donne conscience. Nous faisons tous partis de ce monde merdique, nous partageons tous la même condition, à nous débattre pour vivre. Le roi, le puissant, le sage, l'indigent, ou le fou : tous sur le même pied d'égalité.
La richesse, la puissance, le savoir ne font pas de différences.
La différence vient de notre point d'attention, on ne peut même pas parler d'objectif, mais plus de rêve. Il ne s'agit pas non plus d'être simplement optimisme, il s'agit de porter son regard au delà, à défaut de pouvoir s'y transporter soi-même...
Véritable apologie du rêve pour s'extraire de la réalité et vivre différemment, moyen comme un autre d'épancher sa soif de transcendance.

Pas sûr qu'on puisse en faire une ligne de conduite : ce genre d'attitude ne se choisit pas je pense, on naît comme ça. Pas sûr non plus que cette attitude soit viable, il n'y a qu'à voir la cigale et la fourmi, une fois l'hiver venu.
On peut constater l'existence de ces comètes, les pieds apparemment sur terre mais la tête dans les étoiles : on les voit passer dans nos vies, nous illuminer généralement un bref instant. Une comète ne se fixe pas, ne suit pas les règles du caniveau... et est difficile à suivre. Ces gens sont mes naïfs que j'envie (qu'est ce que je n'envie pas? :)), leur regard sur le monde est différent, plus juste, plus généreux, plus beau.
La meilleure attitude à adopter, lorsqu'on est une fourmi, n'est ni de se prendre pour une cigale, ni de précipiter sa chute ou de la ramener à la raison, dans le caniveau. On peut s'en inspirer un peu, à notre mesure, et surtout, on peut protéger la cigale. Que la fin aurait été belle si la fourmi avait été prêteuse et avait hébergé son amie artiste...