dimanche 31 mars 2013

Petite histoire de clous

[tirée de Le bonheur selon Confucius]
Il était une fois un petit garçon terriblement entêté, qui se mettait constamment dans des rages folles, brisant tout autour de lui. Un jour, son père le prit par la main et le conduisit jusqu'à la clôture située au fond de leur jardin. "A partir d'aujourd'hui, chaque fois que tu piqueras une colère à la maison, enfonce un clou dans la clôture. Comme ça, au bout d'un certain temps, tu verras combien de fois tu te seras emporté. D'accord?" Pourquoi pas? se dit l'enfant. Je vais essayer. Et désormais, à chaque colère, il allait planter un clou dans la clôture. Jusqu'au jour où il fut horrifié de voir tant de clous dans la palissade.
Son père lui dit : "Tu vois? Il faut que tu apprennes à te dominer. Si tu arrives à ne pas sortir de tes gonds pendant toute une journée, tu pourras retirer l'un des clous de la clôture." Si je me mets en colère une seule fois, il faut que je plante un clou, mais pour en arracher un seul, je dois me maîtriser toute une journée! C'est vraiment trop difficile! se dit le garçon.
Au début, il eu énormément de mal, mais il persévéra, et le jour où il ôta le dernier clou de la palissade, il comprit soudain qu'il avait appris à se maîtriser. Tout joyeux, il alla trouver son père : "Papa, viens voir. Il n'y a plus de clous dans la clôture, et je ne me mets plus en colère!"
Le père accompagna son fils au fond du jardin et lui dit d'un ton plein de gravité : "Ecoute, mon garçon, tous les clous ont été arrachés de la clôture, mai les trous y resteront à jamais. Chaque fois que tu te mets en colère contre tes parents, cela leur perce un trou dans le coeur. Quand le clou est enlevé, tu peux demander pardon, mais tu ne pourras jamais faire disparaître le trou."

Petite histoire naïve (c'est ma période faut croire.. ou ce sont mes lectures) mais qui me touche. Illustre parfaitement le coté irrémédiable de nos actes et de nos paroles. On ne peut jamais revenir en arrière, mieux vaut donc agir avec précautions, envisager les conséquences.
Les sentiments les plus sensibles à ce phénomène restent la confiance, la pureté, l’honnêteté...

Reste à mettre ceci en pratique sans rester paralysé, jamais les précautions ne seront totales, et il est sans doute nécessaire d'intégrer un peu d'impulsivité dans l'équation, quitte à blesser les autres -et à le regretter, c'est le prix à payer pour s'exprimer, vivre, ne pas rester paralysé...

Cette équation est encore un peu trop complexe pour moi il semblerait...

samedi 30 mars 2013

Le plus important?

Petite série de questions qui peuvent hanter le philosophe, et surtout, les réponses associées, avec une certaine humanité :
- Quelle est la personne la plus importante du monde?
- Quelle est la chose la plus importante?
- Quel est le meilleur moment pour agir?

La personne la plus importante est celle qui est devant vous et a besoin de votre aide;
la chose la plus importante est de l'aider,
le moment le plus important pour le faire est l'instant présent - il n'est pas question d'hésiter, fût-ce une seconde.

Simple comme bonjour, un peu naïf, certes, mais tellement agréable et rafraîchissant que ça fait forcément naître un sourire chez le lecteur.
Ça donne déjà une ligne de conduite, à suivre!, tournée vers ses proches, ses amis et ces rencontres faites de hasard. Inutile d'aller chercher à faire le bien bien loin, intéressons-nous déjà à ceux que nous croisons

Seul petit bémol, je ne peux pas m'en empêcher! Bien entendu qu'il ne faut pas aider à tout prix, il faut le faire en restant loyal avec soi-même. Loyauté, Tolérance et Humanité disait Confucius, non?

La Loyauté est ce qui nous permet de trouver la paix avec nous-mêmes,
la Tolérance est le trait d'union entre soi et les autres : c'est s'accorder le droit à l'erreur et s'accepter, accorder le droit à l'erreur à l'autre, lui accorder le droit d'exister différemment de nous et l'accepter,
l'Humanité est ce qui nous permet d'aimer les hommes, de les aider, de les élever et de construire la paix et le bonheur avec l'extérieur.

mardi 26 mars 2013

On ne déçoit jamais que les autres

Petite évidence personnelle :
on ne se déçoit jamais soi-même : on se trouve toujours des circonstances, des excuses, ou alors on se pardonne simplement, ou, au pire, on garde un sentiment de culpabilité ou de honte, mais au final on ne se déçoit jamais soi-même. On n'attend rien de nous-mêmes, on a beau être exigeant et se pousser à être le meilleur, cette exigence est ponctuelle, face à une épreuve.

Par contre les autres nous déçoivent, car nous attendons régulièrement des choses de leur part, pas seulement face à une épreuve, mais face à la vie, face aux circonstances générales.

Du coup, la déception ressentie la pire est celle que nous voyons dans le regard d'un être cher : il nous renvoie un sentiment fort que nous ne connaissons pas nous-mêmes. Il crée un sentiment de perte et de dévalorisation profond. Cette déception peut être source de motivation pour s'améliorer, mais ça reste une fêlure indélébile, comme une trahison.

Conclusion : attention à ne pas utiliser cette arme douloureuse, qui peut briser toute relation. Le pardon reste une valeur sûre, à partager, et à ne pas se réserver à soi-même.

dimanche 24 mars 2013

Le goût de l'inachevé

Petit extrait tiré d'un bouquin que je conseille, même si je ne l'ai pas fini : Comment être un névrosé heureux :)
Il est souvent plus facile d'accepter la fin d'une relation ou d'une expérience heureuse, que de se remettre d'une expérience insatisfaisante.
[...]
On se sent souvent comme contraint d'y revenir encore et toujours simplement pour se prouver qu'elles pouvaient marcher. Alors que pour une expérience heureuse, le simple souvenir est heureux, malgré la fin.

...

Petit moment de réflexion pour bien s'imprégner de ce passage.

...

Après une première minute de réflexion, j'étais d'accord avec cette pensée. Un souvenir vraiment heureux nous rend heureux, et non pas nostalgique : parole de sage.

Sauf que...
Une expérience heureuse qui se termine en étant heureuse sous entend que nous ne sommes pour rien dans la fin (sinon pourquoi provoquer cette fin, ou ne pas lutter contre elle?) on la juge inexorable. Ce jugement posé, il est facile d'accepter la fin de la relation ou de l'expérience, jugée heureuse, nous ayant offert une sorte de plénitude.
Une expérience insatisfaisante nous laissera toujours l'espoir de la transformer en expérience satisfaisante, voire heureuse. Toujours dans la mesure où quelque chose en nous la juge insatisfaisante, lui accorde un potentiel plus important.D'où tenons nous ce jugement? De nulle part, un simple sentiment, une simple conviction... mais c'est sans doute le plus important, non?

Bref, au final, mon critère sur notre capacité à accepter la fin d'une relation ou d'une expérience n'est pas basé sur son caractère heureux ou insatisfaisant mais sur notre sentiment d'avoir su tirer tout le potentiel de l'expérience.
Une fois qu'on estime avoir fait le tour de la relation, de l'expérience, on peut poser un regard sûr sur celle-ci, et la juger une fois pour toute, heureuse ou insatisfaisante par nature.
Si elle est heureuse, on fera tout pour faire se prolonger ces moments magiques - où si la fin est inexorable comme la mort ou le temps qui passe, le souvenir permettra de recréer quelques moments de bonheur, sans réelle nostalgie (bon faut quand même un minimum sage pour arriver à ça..).
Si elle est insatisfaisante par nature, nous n'aurons plus de réel espoir de l'améliorer, la sagesse nous poussera à nous diriger vers d'autres expériences, d'une manière sereine, sans regrets.
Et au contraire, si cette expérience garde comme un goût d'inachevé, la tentation d'y retourner pour voir si on peut atteindre un potentiel entraperçu sera toujours présente. Cette tentation n'est pas mal en soi : tout dépend de la justesse de notre jugement, de notre capacité à percevoir correctement les choses et leurs potentiels.

Certaines personnes échappent en partie à ce raisonnement. Elles ont la capacité à "chasser le doute", à considérer rapidement comme achevées les expériences, à considérer les potentiels comme rapidement atteints, à adopter rapidement des certitudes. Je ne sais pas si ce trait de caractère est bien ou mal (vaut il mieux trop douter ou adopter trop rapidement des certitudes? l'idéal étant bien entendu le juste milieu comme toujours), en tout cas il semble être une force : il offre la capacité de s'adapter et de tourner la page plus rapidement... au détriment (peut être) de quelques erreurs de jugement supplémentaires.
Mais comme souvent, le juste milieu est difficile (impossible) à définir et il est tout aussi difficile (impossible?) de l'atteindre, de se changer : le premier pas (le seul?) reste de savoir se positionner, de se connaître. Le changement ne peut partir que de là...

lundi 11 mars 2013

Ancre du présent

Effet étrange que de tenir ce blog / journal de mes pensées.
J'ai l'impression que ça me permet de devenir un spectateur plus averti de ma vie.
Est ce bien ou pas bien? J'hésite encore...
Mal car ça a tendance à créer une distance entre moi et ce que je vis : parfois, en regardant un film, en entendant une personne parler je me dis "tiens, faut que je le retienne pour le développer", et de me dire ça me sort du présent, me distrait du réel. Un peu comme une pensée parasite. Et être spectateur, ce n'est pas vivre.
Mais c'est peut être un moindre mal, donc un bien, car ça crée une pensée parasite, mais dont le sujet est le moment présent : je ne suis pas parasité par le passé, le futur ou un autre lieu. En ce sens, c'est comme une ancre dans le présent.
J'ai l'impression au final que c'est positif : ça m'aide à me souvenir de mes rêves, m'éveille au présent, me rend plus attentif et me pousse à penser, réfléchir. Même si ce mouvement est vain, au moins je ne reste pas totalement sur place et ne tourne pas en rond.

dimanche 10 mars 2013

Besoin ou désir?

Que faut il mieux rechercher, besoin ou désir?
Vaut il mieux avoir besoin de l'autre ou en avoir envie, se sentir nécessaire, indispensable ou désiré?

Le besoin est sans doute notre premier rapport à l'amour : tout nouveau né à besoin de sa mère, et ça met du temps avant de s'arranger. Bref, notre image de l'amour est nécessairement calée sur celle du besoin.
Le besoin nous fait apparaître comme extraordinaire, unique : on est le seul à remplir un besoin, le désir ou l'envie sont généralement plus intellectualisés et sont moins attachés à la personne
Le besoin est aussi un signe d'amour inconditionnelle, un besoin ne peut pas être remis en cause.

Bref, le besoin est à la fois enfantin et passionné. De part son côté enfantin, il fera naître des caprices auxquels il sera dur de résister. Il est difficile de résister à un besoin, et il est encore plus difficile de se voir refuser ce que nous considérons comme un besoin. Son côté passionné renforce ces tensions. Le besoin sera constamment source de tension, car il crée le manque.
Mais d'un autre côté, la passion a aussi ses bons côtés : voir ses besoins satisfaits est un pur bonheur, et leurs satisfaction devient chose relativement simple quand il s'agit simplement d'être en présence de l'être aimé.

Le désir, l'envie permet de ne pas être esclave de ses pulsions, de ses besoins. Cela permet de conserver son intégrité, sa personnalité, son indépendance.

Je viens de lire que les couples les plus épanouis seraient ceux basés sur le désir, et pas sur le besoin. C'est vrai que c'est séduisant : aimer l'autre tout en gardant sa personnalité, tout en étant capable de vivre sans. Ceci rendrait même chaque retrouvailles plus intense. Ça reste discutable je pense...

Ce qui me semble sûr, c'est que les couples fusionnels, centrés sur le besoin créent des situations beaucoup plus tendues, et donc probablement plus instables. Mais mon côté (faussement?) romantique continue de me faire croire que ce type de relation est plus fort.
Ce qui me semble sûr c'est que les couples basés sur le désir, l'envie sont plus sereins.
Ces deux formes de couple sont inégales devant la rupture : le premier cas conduira au manque, à la dépression, dans le second cas, la rupture laissera simplement plus de place à l'individualité qui ne s'était jamais totalement effacée...

J'ai toujours été attiré par le côté fusionnel se cachant derrière le besoin. Mais à chaque fois, j'essayais de lutter contre ses travers : à savoir la perte de l'intégrité, de l'indépendance. Comment? hé bien en encourageant simplement vers davantage d'autonomie, en créant artificiellement des manques ou des sevrages (qui ne faisaient peut être que renforcer l'addiction, ça j'ai du mal à le juger..)

En fin de compte, l'essentiel doit être de ressentir la même chose que son partenaire : deux besoins ensemble créeront des étincelles et des feux d'artifices, deux désirs se combleront mutuellement, et les différences feront naître des frustrations.

Ma voie est peut être simplement de partir sur le besoin, la passion et de faire grandir cette relation jusqu'à une certaine émancipation, peut être pour tomber sur le simple désir. Mais partir sur le simple désir me semble trop fade, trop calculé en fait.
Trajectoire au final  un peu calquée sur les rapports mère-enfant en fin de compte...

Rêves étranges...

Encore un, décidément ! Comme si le fait de me mettre à décrire et écrire mes rêves stimulait soit la production de rêves, soit leur mémorisation.

Bref, ça commence autour d'une table, avec mon frère et deux amis, je ne reconnais pas les lieux, on joue aux cartes. Au poker mais avec  quelques règles bizarres (on montre certaines de ses cartes quand on mise..). Bref, on joue, c'est ennuyeux comme un vrai poker :) puis arrive un tour où mon frère fait un truc bizarre avec ses cartes et le tas : j'ai l'impression qu'il a récupéré des cartes du tas, bref qu'il a triché. Je lui demande : pas de réponse, juste un sourire. Je redemande, pas de réponses.
Puis, comme à mon habitude dans ces cas là, je me lève en disant que je suis vieux (?) et que c'est pas la peine de jouer dans ces conditions. J'entends derrière moi des questions sur le pourquoi j'ai dit que j'étais vieux, je réponds que j'ai mal au dos (ce qui est vrai en dehors du rêve) et que je me sens vieux du coup. Je me dirige vers les toilettes pour m'isoler.
J'arrive aux toilettes, elles n'ont pas l'air d'être en état, au fond, plutôt que de l'eau il y a une espèce de mélasse genre danette au caramel : même couleur, même structure... je n'ai pas vérifié le goût, même si ce n'est qu'un rêve :). Je ressors vite, avec la peur qu'on m'accuse d'avoir fait ça aux toilettes.
Là, par je ne sais quel miracle (est ce un autre rêve? il me semble que ça continue malgré tout), je me retrouve à voir un inconnu, la cinquantaine, sur le terrain de chez mes parents. Je ne sais pas pourquoi, mais je me dis que ça doit être un ami ou quelqu'un de la famille des voisins... Bref, il ne m'inquiète pas plus que ça. Il hésite à ouvrir la petite porte permettant d'aller sur le terrain des voisins, je l'observe. Il enclenche la porte, le chien des voisins aboie et accoure, puis passe chez nous. Je gueule à l'inconnu "vous êtes gentils mais vous faites repartir le chien chez vous". Il me fait comprendre qu'il s'en fout, qu'il n'a plus les clés de la maison ou du portail (je commence à oublier les détails du rêve, je n'ai plus ses mots). Sa réponse plus l'épisode de la triche me mettent hors de moi, je commence à menacer son chien, il s'en fout... Je vais devoir m'en occuper, ce qui crée un sentiment d'injustice (réparer les erreurs des autres) et m'énerve encore plus : je saute du balcon et essaye de faire repartir le chien. Je sens que j'ai peur du chien, mais ma colère est plus grande. Mais ce n'est pas pour autant que j'arrive à le faire repartir :) Je m'inquiète pour mes chats, mes amis (du poker?) vont essayer de récupérer mes chats.
Puis je crois apercevoir ma voisine et deux de ses enfants sur sa propriété : je vais à sa rencontre pour lui expliquer ce que je pense de son invité et lui demander de récupérer son chien. En m'approchant, je me rends compte que ce n'est pas elle : on dirait (désolé du cliché) une femme de ménage porto-ricaine et ses deux enfants, je me dis qu'elle ne parle pas français, je la laisse rentrer chez elle et retourne à ma chasse au chien.
Et là; ça devient vraiment étrange : je longe le grillage qui sépare les deux propriétés, et sortie de nulle part, se jettent sur le grillage une armée d'inconnus. Comme dans les films de zombies -je me fais la remarque dans mon rêve d'ailleurs- sauf que ce ne sont pas des zombies. Même si je me dis du coup que j'agirai bien comme si c'était des zombies, à les narguer, à frapper le grillage, à les exciter... Puis je repars finalement chercher mes chats et le chien...

Interprétation : aucune :) C'est juste rigolo de voir beaucoup de traces de la réalités, de ma personnalité dans ce rêve. Ha et puis sinon, j'en suis convaincu depuis plusieurs récits de rêve maintenant, je rêve en couleur et avec du son. Je ne me prononcerai pas sur les autres sens.

Second rêve, fait la veille... j'ai trop hésité à le décrire, ça plus la flemme, je ne sais pas ce qu'il en reste.
Au passage, je crois savoir pourquoi on se souvient si mal de nos rêves : c'est que notre mémoire essaye de remettre de la logique dans nos rêves, alors qu'ils en sont dépourvus, du coup notre esprit a du mal à reconstruire le rêve : il cherche à y mettre de la cohérence. Ça plus le fait que généralement les rêves sont isolés : ils n'ont pas de lien avec d'autres éléments de la mémoire.
Un couple, un homme et une femme : est ce moi l'homme, je n'en suis pas sûr, on va dire que oui pour faciliter le récit, je ne reconnais pas la femme. J'accompagne la femme pour l'aider : je crois qu'elle doit défendre son cas devant son employeur ou un avocat, ou une autre autorité... peu importe. Je crois qu'au début du rêve je fais ça à la fois par devoir, par instinct et par conviction. Je dois l'aider, la soutenir, mon instinct me pousse à défendre ceux qui se font attaquer et je suis convaincu de son innocence.
Bref, il y a une certaine tension, on monte rejoindre l'autorité. Il me semble que en chemin on voit plein de cadavres, je me demande si la femme ne tue pas une ou deux personnes (quand je dis que j'aurai du écrire ce rêve hier...).
On arrive devant l'autorité : elle fait des reproches à la femme que j'accompagne. La femme refuse tous les reproches et rejette les fautes sur les autres, sur les circonstances, sur l'autorité... A force de dispute, la femme en arrive à tuer l'autorité, puis elle me dit que ce n'est pas de sa faute (à moins qu'elle dise qu'elle l'a bien mérité? je vois là ma raison qui essaye de reprendre possession de l'histoire...).
C'est comme si cet épisode m'ouvrait les yeux sur la nature de la femme que j'accompagnais. Je me dis qu'elle a un problème, qu'elle manipule les gens sans même s'en rendre compte, qu'elle manipule la réalité et la plie selon ses désirs, qu'elle est dangereuse, nocive.
Et je repars seul dans la rue, avec ces pensées en tête, laissant la femme -je crois- dans le bureau avec un cadavre sur les bras.

Interprétation : est ce une métaphore de mon histoire d'amour précédente? Suis je en train de ré-écrire mon passé, de me réconcilier avec lui? Ça semble évident sur certains points, mais ça ne l'était pas du tout à mon réveil, ni dans les heures qui ont suivi. Ou bien est ce que la femme représente une de mes facettes à moi? Après tout c'est mon rêve, ma psyché... Une facette que je suis en train d'abandonner? Ou bien est ce un rêve sans sens...

samedi 9 mars 2013

Fukushima

Allez, encore une dérive catastrophique de notre société.

Je viens de voir un petit reportage dans l'Effet Papillon : les travaux de décontamination sont infiltrés par les yakusa... Forcément, il y a de l'argent à se faire, le travail est pénible : tout le monde ne souhaite pas aller décontaminer les villages alentour... Tout est en place pour attirer une main d'oeuvre peu chère, avec malheureusement des pratiques peu recommandables.

Bref, une conséquence de plus de la cupidité, du manque de valeurs et d'implication, de la déresponsabilisation et de la corruption. On met de l'argent sur la table, on rassure tout le monde en disant que tout est sous contrôle, mais voilà, on ne met peut être pas assez d'argent, on ne contrôle peut être pas assez où va l'argent, on laisse la place à la corruption... au final, les consignes élémentaires ne sont pas respectées, et on se retrouve avec des sacs contaminés disséminés un peu partout dans la nature, avec une digue colmatée par ces mêmes sacs.

Dur dur de ne pas être pessimiste ou même résigné dans cette société...
Enfin, c'est peut être un petit pas pour habituer notre organisme à pus de radioactivité, l'air des mutants approche :)

Bon, à coté de ça, je viens de découvrir que le Président Uruguayen reverse 90% de son salaire à des bonnes oeuvres, refuse de vivre dans le palace présidentiel, se balade sans aucune cour et sans chemise et sans cravate. L'humanité est quand même capable de très belles choses...

lundi 4 mars 2013

Rêve de mort

Encore un rêve suffisamment fort pour provoquer un réveil, l'esprit troublé et le souffle court.

Ma mère me donne des nouvelles des personnes que j'ai connues dans la région. Elle me dit que David C., un garçon que j'ai connu à l'école, de mon âge, est mort suite à un accident de barrière et de vélo. Elle me raconte ça, il me semble que ça ne me choque pas plus que ça. J'imagine qu'il s'est fait assommer par une barrière lui tombant sur le crâne...

Puis je vis l'accident, alors que je n'étais pas sensé avoir assisté à la scène  mais bon, c'est u rêve :) : je suis devant une barrière automatique, comme à une sortie de parking ou d'entreprise. Il y a beaucoup de piétons sur cette portion de route, il faut zigzaguer pour sortir. Puis arrivent un motard et un piéton qui demande à passer et donc à ouvrir la barrière. Ils sont bloqués par la foule, avancent tout doucement en se faufilant, il me semble que le piéton porte une espèce de gros tuyaux large et haut mais pas long) sur l'épaule. Ils arrivent au niveau de la barrière qui est levée.
Je sens l'accident arriver, avec tout ce monde, difficile d'atteindre la barrière rapidement, on peut donc ne pas avoir le temps de passer dessous.
Le motard et le piéton approchent de la barrière, et là, elle se rabaisse et avec elle, accroché à elle tombe un corps désarticulé, comme suspendu à la barrière. C'est le corps d'un garçon..10 ans environ... il se relève, le regard vide, choqué puis nous parle.
Il dit un truc du genre "vous allez tous me dire que je suis tout pâle, tout blanc", il constate son état. Puis rajoute "et maintenant je vais être pris de tremblements" (ou de convulsions, je ne sais plus). Ses yeux deviennent noirs et sombres : on ne distinguent plus ses yeux en fait, cachés dans une grande ombre, comme dans un dessin animé, je me demande même si sa tête ne prend pas des allures de dessin animé, exagérément grosse.
Je ne sais plus qui va vers l'autre, mais je le prends dans mes bras, plein de tristesse et de détresse. Peut être essaye je de le réconforter, sachant qu'il va mourir, réalisant que ces instants sont ses derniers. Puis je regarde quelque chose dans le ciel, entre les nuages, la lune? et je hurle mon désespoir, ma rage... et je revois ces yeux noirs.

Raconter ce rêve, même une douzaine d'heures après m'a redonné quelques frissons...

Interprétations : aucune :) Aujourd'hui je me suis particulièrement méfié à vélo, notamment des barrières :) Je n'ai aucune nouvelle de cette ami d'enfance, pas vu depuis des années, des dizaines d'années. Dois je y voir une référence à la fin de mon histoire d'amour : histoire déjà morte mais que je sers encore dans mes bras. Si c'est le cas, vivement l'étape d'après quelle qu'elle soit.

samedi 2 mars 2013

Rêve chaotique

Ça faisait un petit moment qu'un rêve ne m'avait pas réveillé : meilleur moyen pour le ramener avec moi dans le monde des vivants. Bon par contre, à ce petit jeu là, les seuls rêves que je rapporte sont les plus dérangeants...

Ça se passait chez mes parents, je reconnais le décor. Un ami à moi repart de chez moi en bus scolaire.
Peu de temps après, un autre autocar franchit le portail : plein de blessé, les gens détournent les yeux pour ne pas les voir : je n'arrive pas à voir ce qu'il y a de si choquant à l'intérieur du bus, malgré ma curiosité je ne vois que les visages de ceux qui se cachent les yeux pour ne pas voir...

Je ne sais pas pourquoi, je me retrouve après à l'intérieur, avec ma mère et mon frère je crois, en train de réparer une grande télé, un grand écran plat.
Puis les hostilités commencent : je crois que mon père me traite de fumeur et de menteur : j'avais des paquets de cigarettes neufs dans mes poches, que je devais remettre (que j'ai remis?) au copain qui partait en bus. Mais mon père a demandé au chauffeur de bus : le copain ne fume pas, c'est donc moi le fumeur et le menteur.
De fil en aiguille, et d'insultes en déballage le ton monte, ça fuse de tous les côtés, tout le monde s'emporte et ressort des vieilles rancunes, de vieilles histoires. Ça crie, ça hurle. Ça renie, ça rejette... Tout le monde contre tout le monde.
Et je commence à penser à révéler mon mal-être, ma détresse, pour l'extérioriser et les faire culpabiliser sur mon incapacité à vivre, lié à l'éducation peut être? Mais je n'y arrive pas, murmure perdu dans le brouhaha ou simple pensées qui ne sortent pas de ma bouche, je ne sais pas trop... je me réveille.

Interprétations délicates, comme d'habitude : j'y vois mon aversion pour le mensonge et l'injustice : je ne supporte pas de me faire traiter de menteur. J'y vois les tensions sous-jacentes à mes relations familiales, mon incapacité à dialoguer, à extérioriser mes émotions, mon ressenti. Même poussé dans mes retranchements, je peux en avoir envie, sans en avoir la force, même avec de fausses et mauvaises raisons (faire culpabiliser l'autre), je n'y arrive pas.


vendredi 1 mars 2013

La vérité, toujours?

Personne n'aime le mensonge, tout le monde aime la vérité.
Et pourtant, le mensonge permet de de maintenir les liens sociaux : sans petits mensonges, difficile de maintenir une cohésion sociale. A la limite, nos amis pourraient nous pardonner nos défauts, nos lâchetés quotidiennes, mais on ne peut pas demander la même chose de nos simples connaissances : l'humanité n'est pas encore ni assez compréhensive, ni assez tolérante.. dans un monde idéal peut être.

Bref, je suis de ceux qui disent préférer la vérité au bonheur. Ligne de conduite difficile à tenir, mais bon, c'est un choix, j'essaye de m'y tenir en sachant que ce choix est remis en question continuellement : je ne prétends pas être parfait, j'ai le droit à l'erreur. Il faut trouver le juste milieu entre exigence envers soi même (sinon on ne progresse pas) et pardon et tolérance, toujours pour soi même (demander à l'humanité d'être compréhensive sans l'être soi-même envers soi n'est il pas un non sens?).

J'ai entendu un philosophe prôner la vérité à tout prix : y compris dans les cas les plus cruels. Il prenait l'exemple d'un interrogatoire de la Gestapo : la dénonciation était pour lui la voie de la Vérité : ne jamais mentir, quelque soit l'interlocuteur, les circonstances et les conséquences. Cet exemple fait réfléchir... et fera l'objet d'un autre message : est il bon d'adopter un principe absolu et de l'appliquer? Essayons de ne pas trop nous éparpiller :)

Déjà, il est important de se positionner soi par rapport à la vérité reçue : souhaitons nous connaître la vérité à tout prix? J'ai ma réponse, même si celle-ci pourra me faire souffrir, de se positionner permet de ne pas rejeter la faute sur les autres lorsqu'on nous annonce de mauvaises nouvelles, et surtout pas sur le simple rapporteur. Ce principe, je pense, peut être absolu si l'on pense être en mesure de pardonner aux porteurs de vérité. Ce porteur peut être une personne, nous mêmes ou bien le monde : l'introspection, la recherche, les sciences peuvent nous amener à découvrir des vérités douloureuses.

Le positionnement par rapport à la vérité donnée est plus complexe.
Le fait qu'elle soit donnée joue aussi sur un autre tableau très sensible : l'image que l'on donne de soi.
Autant le fait d'encaisser sagement toute vérité nous fera passer pour sage, autant le fait de dire tout le temps la vérité risque de nous isoler : soit par notre franchise (par rapport à ce qu'on pense) qui pourra être mal supportée, soit par le fait de révéler tous nos défauts et toutes nos fautes, soit par le fait de ne garder aucun secret/tout rapporter, soit par le fait de trop bousculer la personne. Bref, cela fait beaucoup de raison de craindre la réaction de l'autre face à la vérité, cette réaction est inconnue, alors que la réaction face à un petit mensonge est maîtrisée : le tout étant de ne pas se faire attraper la main dans le sac, chose assez facile pour des petits mensonges.

Le compromis, ou la concession ;) la plus facile à faire à ce stade étant de ne dire ni la vérité ni un mensonge : on se contente de ne rien révéler, de cacher, de garder pour nous ce que l'on sait.

Ceci nous permet en un sens de sauver les apparences par rapport à la vérité et de continuer à conserver sa relation avec l'autre. La nécessité de plaire à autrui est la plus forte, ou en tout cas la nécessité de ne pas se faire rejeter.

Ceci fait que plus on aura confiance en notre relation, moins on sera tenté de mentir ou de cacher la vérité. Ça devient un bon indicateur pour révéler la force d'une relation. Mais cet indicateur est à manipuler avec précaution, car entre aussi en jeu l'importance que l'on confère à cette relation. Moins la relation est importante à nos yeux, moins ce désir de la protéger devient important, tout comme le désir de dire la vérité. A un inconnu, selon les circonstances, on pourra facilement avouer nos faiblesses ou pas, on pourra facilement être franc et risquer de le repousser...

Peut être que lorsqu'on se sent suffisamment sûr de soi/de sa relation, ce besoin de plaire/ne pas se faire rejeter disparaît pour ne laisser place qu'à la vérité. Peut être que la sagesse parvient au même résultat, peut être que lorsqu'on est rassasié de ce besoin de plaire (avec suffisamment de relations?) on arrive au même résultat. J'en suis loin :)

Est ce donc de la lâcheté que de ne pas dire la vérité pour se protéger du rejet? En un sens oui, c'est surtout le signe d'une aliénation, d'une dépendance : le signe que nous ne nous sommes pas émancipés du regard de l'autre, que nous ne pouvons nous permettre d'être rejeté. Ou alors le signe d'un manque de confiance dans la capacité de pardonner de l'autre, dans sa capacité à encaisser la vérité et à malgré tout nous pardonner, nous aimer. La relation idéale comble ces manques, ne connaît pas ses lacunes, et donc peut s'épanouir dans la vérité complète.

En attendant, cela aura quand même fait apparaître une certaine contradiction chez moi, apporter des précisions sur mes échelles de valeurs. La vérité passe avant mon bonheur en théorie : oui quand il s'agit de l'encaisser, mais elle passe après la peur d'être rejeté, d'être isolé. Le regard des autres (de certains autres) passe donc avant la vérité exprimée : je suis donc faible, autant l'admettre.

Note : cette réflexion peut faire apparaître le mensonge comme une preuve de dépendance, d'amour. Enfin, tous les mensonges ne sont pas comme ça, bien entendu. On peut toujours mentir pour blesser, cacher, protéger, mais on peut aussi mentir par peur... peur de perdre une relation. Ce qui est limite stupide, car un mensonge détruit sans doute autant la relation... mais les petits mensonges doivent s'oublier, et les vérités peuvent laisser des cicatrices. C'est le pari que fait le menteur.