vendredi 30 mai 2014

Personne ne peut remonter le temps pour commencer d'un nouveau départ mais tout le monde peut commencer aujourd'hui et créer une nouvelle fin

Citation de Maria Robinson ce soir, l'original étant plus réussie, avec davantage de symétrie, mieux ciselée :
 Nobody can go back and start a new beginning but anyone can start today and make a new ending.

Bref, pas là pour débattre sur les qualités des différentes langues, juste pour m'arrêter 2 minutes sur une citation.
Je suis partagée, comme d'habitude :)

Initialement subjugué par l'intelligence de la citation : tourner le dos à l'utopie et aux rêves romantiques, pour donner encore plus de force et d'efficacité au réel. Nous ne pouvons certes pas tout faire, l'imaginable n'est pas (encore) réaliste, mais le réaliste nous permet de viser des objectifs tout aussi ambitieux, voire plus encore. Le tout serait donc de simplement prendre conscience de tout ceci, et de bien viser le bon objectif, de bien avoir conscience de nos possibilités : l'action plutôt que la lamentation, le futur plutôt que le passé, le pardon plutôt que la rumination.

Tout est là pour nous donner une illumination, une révélation,
et pourtant ce soir la magie n'opère pas, peut être par simple manque d'énergie : le futur demande de l'énergie, et j'en manque ce soir. C'est peut être le point faible de la citation, ou du moins, sa part de rêve : elle suppose (ou cherche à donner) une énergie sans faille nous permettant d'influencer le destin, pour plier la fin à notre volonté. A moins que je ne sois fataliste, mais bon le fatalisme est autant la cause que la conséquence du manque d'énergie, le destin se nourrit et alimente la passivité et l'inaction. La rupture, le remède est donc simple... en théorie.

Pourquoi ce n'est pas si simple, en dehors de cette histoire d'énergie?
Sans doute aussi à cause de penchants naturels de l'homme : le futur est incertain, le passé est garanti. Et avec cette petite tournure d'esprit, on arrive à se persuader que si le passé avait été différent, alors le présent serait meilleur, assurément, alors que la modification du présent ne garantie pas un futur meilleur. Étrange fonctionnement que celui de l'esprit humain. Une modification hypothétique du passé n'a pas à la complexité de l'enchaînement des événements, aux effets papillons : elle constitue un refuge facile. Alors que par essence le futur est incertain, on en a une conscience aigu. L'homme agira peut être intelligemment lorsqu'il intégrera à ses actions présentes le regard qu'il portera dessus dans le futur : une espèce de super conscience sur-développé. La conscience étant généralement ce qui nous empêche de mal agir, la culpabilité futur influence notre présent (et pourtant promis, ce soir je ne voulais pas tout rapporter à la conscience)

Bref, on va dire que c'est la fatigue, et on va rester sur la magie de la citation, tant pis pour sa part de rêve caché, pas totalement assumé peut être :)

Quoi de plus jouissif que de fermer la porte à un rêve pour mieux se rendre compte des possibilités inespérées de la vie réelle !

lundi 26 mai 2014

Qu'est ce que j'attends?

Suite (ou résumé) d'une petite discussion récente... qui m'ouvre un peu les yeux sur mon fonctionnement (ça fait peur)

Question fréquente pour évaluer la motivation ou l'attachement d'une personne, son ambition, dans différents domaines : qu'attendez vous de votre travail? d'une relation? de votre banque? de vos amis? de la vie?

Je n'avais jamais réellement compris cette question, et ne trouvais rien à répondre , alors je répondais "rien". J'ai enfin compris le quiproquo !

Je suis juste, parfois, très terre à terre, je suis pointilleux et très attaché aux définitions. Conséquence directe, une fois qu'une chose est clairement définie, tout ce que j'en attends c'est que la chose soit conforme à sa définition, rien de plus. Je n'ai aucune attente au-delà de la définition (sinon ça reviendrait à dire qu'il faut changer la définition, ou que l'objet n'y correspond plus...)
Qu'est ce que j'attends d'une chaise?
Bah que ce soit une chaise, et que ça reste une chaise une fois que je m'assois dessus. Je n'attends rien de plus : pas besoin qu'elle soit particulièrement belle, confortable, ajustable
Idem pour une relation : j'en attends juste que ce soit un échange, à différents niveaux : intellectuel, émotionnel, ludique, ce qui sous entend une écoute mutuelle et un respect mutuel, avec une certaine fiabilité, voire loyauté et d'autres choses selon la nature de la relation comme l'empathie, la solidarité... Mais je n'attends rien d'autres.
Et si l'objet ne remplit même pas les critères de sa définition, alors c'est que la définition n'était pas légitime, depuis le début.

La véritable question à poser, à mon sens, est celle du choix et de ses critères : le choix est plus important que l'attente, en tout cas pour moi qui ne vois que la définition dans l'attente. Et partant de là, il devient juste aberrant d'avoir en tête des attentes différentes de la définition même de l'objet, ça reviendrait à nier la réalité, à faire comme si elle ne s'imposait pas à nous. La réalité, il faut faire avec.
L'autre question qui aurait du sens pour moi est justement de définir les concepts utilisés : que chacun définisse la chaise, le travail, la relation, plus les notions seront abstraites et complexes, plus les définitions verront apparaître des différences.
Les critères de choix, le mode de sélection montrent davantage de choses, ils prennent en compte le contexte (typiquement l'offre pour le travail ou la chaise...), les moyens (quel est mon diplôme, mon budget...) et d'autres critères allant au delà de la définition, donnant un aperçu sur la manière de voir les choses, sur les goûts, les préférences, les priorités, sur la subjectivité de la personne (le temps de trajet pour le boulot, les RTT, la couleur de la chaise...)

Petit aparté : Ça me fait bizarre de me rendre compte de cette ambiguïté seulement maintenant, j'ai un peu l'impression de passer pour un autiste, incapable de comprendre le second degré, ou des attentes implicites dans une conversation simple, incapable de déchiffrer des signaux classiques.

Maintenant, qu'est ce que j'attends d'une chaise? Comment je la choisis? Selon un rapport qualité/prix qui est subjectif, d'un point de vue utilitaire (je n'en achète que parce que j'en ai besoin : pas pour changer les miennes qui sont démodées...) sans perdre trop de temps donc à me décider, visant enfin, en dernier lieu une certaine harmonie dans mon appartement : à commencer par essayer d'acheter des chaises identiques :)
Là c'était facile...

Qu'est ce que j'attends de mon travail? humm.. idéalement, j'aurais dit que je m'épanouisse dedans, que ce soit comme une passion. Mais bon, ça c'était ma vision naïve de quand j'avais 5 ans. Il y a longtemps que j'ai fait une croix dessus. Le choix se fait aussi de manière très limité : l'offre est limité en regard de mes compétences, de ma situation... mes critères suivants vont faire une forme de sécurité, de stabilité, de confort (temps de trajet, horaires...) , cherchant aussi un environnement serein et sain, voire amical (mais bon, critère difficile à évaluer) et permettant à la limite de rendre service (mais bon c'est presque dans la définition ça : un travail doit servir un objectif, doit servir à quelque chose)

Qu'est ce que j'attends d'une relation? Comme pour le travail, l'offre est limité par rapport à mes compétences :) Inutile de se leurrer :) Comment se fait le choix ensuite? En grande partie au feeling (synonyme de sentiment, ressenti), bref, totalement arbitraire, inexplicable et subjectif. Le choix se fait aussi en partie via un principe de disponibilité : les 2 personnes doivent avoir un degré de disponibilité commun, mais ceci rejoint à la fois le critère de l'offre, et presque la définition même de la relation : si une personne n'a pas de temps à consacrer à la relation alors celle-ci s'évanouit en quelque sorte... Mais le sentiment de réciprocité est important. Les autres critères, j'ai l'impression relèvent d'un peu d'égoïsme ou d'égocentrisme : il s'agit d'évaluer l'apport de la relation, que ce soit lié à la qualité des échanges, à ce qu'on peut en retirer : connaissances, divertissements, soutien, rires, bonheur... Mais bon, tous ces critères se mesurent généralement à posteriori, et n'influencent pas vraiment le choix d'une relation, mais lui donne son importance. Si ces critères interviennent dans le choix, c'est que la relation est intéressé, sa définition même change avec ce qualificatif.

Je reste un peu sur ma faim avec cette réflexion, ne trouvant que peu de réponses, mais c'est peut être juste le signe que nous ne maîtrisons que peu de choses en fait, que tout ceci relève de la contingence, au moins en grande partie. Suis je réaliste ou défaitiste de penser ça?

Autre question peut être plus pertinente que l'attente, celle de l'engagement ; que suis je prêt à faire m'inscrire dans une relation, dans mon travail, ou dans une chaise? Pour lui permettre de durer, ou de vivre intensément... Ce qui, à l'instar des critères de sélection, nous rapprocherait en fin de compte des objectifs que l'on se donne au travers des moyens qu'on est prêt à y consacrer. Avec ces 4 facettes d'une même chose (définition, critère, objectif et moyen) on devrait commencer à mieux pouvoir la cerner...

samedi 24 mai 2014

Mélange d'expressions

Petit article aujourd'hui, juste pour référencer mes mélanges d'expressions involontaire et préférés :)

Essuyer les pots cassés : mélange de payer les pots cassés et essuyer les plâtres, bref, c'est une première et on sait que ça va mal se passer, et que ça va être pour notre pomme.

Ajouter une pierre au moulin : mélange de ajouter une pierre à l'édifice et apporter de l'eau au moulin, bref, si avec ça mon argumentaire ne fait pas mouche, c'est qu'il y a vraiment un problème.

Voilà, c'était court :)

Sinon, il y en a d'autres, mais pas de moi, et pas involontaire :
Vendre la charrue avant les boeufs / mettre l'ours avant de l'avoir tué (un peu suicidaire :p)
La goutte d'eau qui met le feu aux poudres
Aller se faire cuire au diable
La bible ne fait pas le moine
Casser des briques à un canard
Inventer le fil à couper l'eau chaude
Avoir plus d'une corde dans son sac
Mettre les points sur les pendules
Prendre le taureau à bras le corps

jeudi 22 mai 2014

Quand suis-je?

Petite déclinaison du je pense donc je suis, suite à une lecture, pour déterminer ou lister les actions qui me donnent l'impression d'exister, voire de m'épanouir. Mini illuminations accessibles, mini instant de volupté, permettant soit de s'ancrer dans le réel, dans son être, soit de s'évader.

Je pense donc je suis : évidence pour moi, la pensée me définit, à croire que je ne sais faire que ça, que je suis une machine à penser.

Je flirte donc je suis : tiré de ma lecture qui m'a donné cette idée, mais pas applicable pour moi. Le flirt, la séduction active ne me donne pas le sentiment d'exister. A la limite, la séduction passive (me faire draguer) me donnerait davantage ce sentiment : voir le désir chez l'autre, sans forcément chercher à le provoquer.

Je dépense donc je suis : autre évidence pour moi, lié sans doute à la société de consommation, au sentiment de liberté et de puissance associé à l'acte de consommation. C'est con, mais ça marche, ça comble un vide, au moins pour un temps, comme une sorte de chasse : sauf que là, la chasse ne dure qu'un instant, la prise est immédiate, c'en est presque dommage dans ces moments là.

Je rigole donc je suis : c'est presque le contraire en fait, le rire permet de s'évader, de s'oublier. Autre manière d'être tout simplement.

Je m'enrichis donc je suis : très peu pour moi, cette forme de puissance ne m'attire pas. Même s'il me faut un minimum de confort.

Je souffre dans je suis : autre évidence, la douleur permet par contraste de prendre conscience de la vie.

J'ai peur donc je suis : en fait, tous les sentiments forts, voire violents, amplifient le sentiment d'exister, au pire ils sont à rechercher par procuration dans les fictions, les vies des autres, au cinéma, dans les livres...

Je suis utile donc je suis : tout n'est pas négatif dans ce monde :) Ce sentiment est peut être le plus épanouissant et gratifiant que je connaisse. On trouve sa place, on se sentirais presque unique pour un peu, on consolide son estime personnel et on récolte en prime un peu de gratitude.

Je jouis donc je suis : à rapprocher du rire je trouve dans les mécanismes. A croire que les plaisirs (physiques?) ont plus tendance à permettre une sorte d'évasion : on s'efface, on se dissout dans l'instant, dans l'autre, dans l'univers. Autre manière d'être. A l'inverse des épreuves physiques qui amplifient notre conscience, la conscience de la souffrance, et affirment notre moi. Le bonheur, le bien être est il dans l libération, la dissolution du moi ? Ça militerait pour toutes les méditations visant à ne faire qu'un avec l'univers, à s'oublier, à effacer sa personnalité...

Je détruis donc je suis : autre forme d'affirmation du soi au travers de la puissance. L'instinct destructeur, omnipotent est présent chez chacun de nous, je n'y échappe pas. Mais l'instinct ne me gouverne pas :)

Je me drogue donc je suis : pas encore essayé, mais ça peut être un bon raccourci pour atteindre un état méditatif...

Je mange donc je suis : seulement dans le cas de mets exceptionnels ou après un long jeûne. Toute privation amplifie les saveurs et l'existence.

Je dors donc je suis : seulement lorsque je rêve :)

J'avance donc je suis : insuffisant pour moi, le progrès, le mouvement ne mènent pas à grand chose.

Je construis donc je suis : pas vraiment, je je rapproche du fait d'avancer. Les avancées et constructions matérielles n'ont pas beaucoup d'impact sur la personnalité je trouve (c'est sans doute une belle erreur de ma part, mais je n'ai pas trouvé à la corriger). Les constructions intellectuelles, émotionnelles, de l'âme sont plus intéressantes et épanouissantes pour moi : les avancées dans le monde sensible ne sont donc intéressantes à mes yeux que dans la mesure où elles conduisent à ça.

Je me divertis donc je suis : pas vraiment, même si le divertissement passe au centre de nos vies oisives, je n'y trouve aucun accomplissement, plus un passe temps dans le sens péjoratif. Là où il n'y a pas de passion, juste un faible entrain (c'est déjà pas mal), il n'y a qu'un moyen d'oublier le temps qui passe : l'anti-thèse de la présence affirmée et épanouie donc. Comme quoi ça se confirme : ce qui est confortable est rarement bon :)

Je découvre, je m'émerveille donc je suis : que ce soit une découverte intellectuelle, ou un émerveillement émotionnelle, voilà les avancées que je recherche !

Je crée donc je suis : absolument, la création réunit beaucoup d'éléments importants. Découverte, activité intellectuelle ou émotionnelle (création artistique), sens de l'utile, sentiment de puissance (créer à partir de rien). La création est juste difficile d'accès, n'ayant pas vraiment de fibre artistique, ce blog en est peut être une tentative...

J'aime donc je suis : peut être que ma vision est trop romantique, mais c'est peut être la seule façon de réunir les 2 manières d'êtres opposées : l'affirmation du sentiment d'exister tout en s'effaçant, pour se dissoudre dans une union plus grande.

Et vous?

mercredi 21 mai 2014

Doute et certitude

Et le doute d'avoir déjà abordé ce sujet m'envahit : il faudra que je classe mieux mes pensées. Peu importe, elles ne suivent jamais le même chemin.

Nouvelle approche après une petite lecture que je suis incapable de retrouver.

On ne construit que sur les certitudes paraît il. Les certitudes nous donnent une base stable, un socle. Ça permet à la construction de tenir, les fondations sont solides, on avance en confiance, sans remise en cause. C'est le principe de toute religion, de tout dogme.
A l'inverse les doutes empêchent toute décision, paralysent, créent de l'inconstance. Comment avancer si l'on n'est pas sûr du chemin, si on risque de devoir faire demi-tour après le premier pas? après le second?

Voilà, ça c'était la vision des idéalistes, des croyants (une certitude n'étant qu'une croyance... qu'on refuse de voir comme telle). Ils ont certainement raison sur la force, le courage et la confiance que donnent les certitudes. La certitude est un gage de stabilité, et donc de confort : l'homme recherche ceci fondamentalement.

Les doutes ne sont aussi que l'expression de la démarche scientifique, le doute scientifique. Éternel combat entre science et croyance. La science n'est bâtie que sur des doutes : constamment prête à faire table rase des anciennes théories dès qu'un défaut apparaît, dès qu'une nouvelle théorie plus complète peut la remplacer. La construction sur le doute est possible, elle a permis tous les progrès. Il ne s'agit en fait que d'une capacité à se remettre en cause en permanence, à ne jamais rien prendre pour acquis, à ne pas s'attacher en quelque sorte. Le doute ne paralyse que si l'on n'a pas l'envie ou le courage de faire une hypothèse, de prendre ce risque, guidé par son intellect ou par son intuition en dernier recours. La seule différence entre une croyance et une hypothèse est l'attachement personnel qu'on y met, sorte de fierté personnel de nos choix.

Mais je pense que l'homme a un besoin naturel et viscéral de sécurité, qu'il recherche un certain confort. Ce n'est que lorsqu'il a atteint ce niveau de confort qu'il peut aller chercher autre chose, prendre d'autres risques.
Quelqu'un dont la vie serait chaotique à tous les niveaux se tournerait naturellement vers la religion je pense, pour trouver un îlot de stabilité, de confort. Et chaque îlot de stabilité nous donne un pu de force pour aller chercher autre chose, pour nous mettre en jeu. L'équilibre se fait sans doute là : la vie doit s'équilibrer entre des domaines de stabilité et des domaines plus vivants, plus chaotiques, plus imprévisibles, ou le changement est accepté. Ces domaines sont variés et recouvrent tout : travail, amis, famille, santé, pensées, philosophie...

Le doute ne peut être présent partout à la fois, l'épreuve serait sans doute trop douloureuse pour l'homme, privé de tout refuge, de tout repère. Tout ne deviendrait plus qu'hypothèse et choix personnel, donc responsabilisant. L'homme qui doute se sent davantage responsable de ses actes et de ses décisions, il ne peut se cacher derrière une certitude toute faite, derrière un raisonnement tout fait, qui lui serait extérieur. Il n'a pas ce luxe.

mardi 20 mai 2014

La femme était l'avenir de l'homme

Oui, était.
Le femme représentait un espoir, un possible changement : pour cela il fallait que le monde s'approprie ses valeurs, l'avenir du monde passait par là, pour lui éviter la catastrophe.

Ses valeurs étaient peut être idéalisées, elles étaient peut être le fruit d'une vision simpliste et machiste, mais représentaient un espoir. Le monde pouvait intégrer de nouvelles valeurs, adopter un nouveau paradigme, faire une place à l'émotion, à l'empathie, à la protection maternelle, à la bienveillance, à l'altruisme. Les valeurs féminines sont douceur, sont tournées vers l'autre, à l'opposé de la force, de la brutalité, de la compétition. Bref, c'était la voie royale pour aller vers un peu plus d'égalité, pour éviter des guerres, pour sortir de la peur.

Mais, car à une histoire comme celle-là il y a toujours un mais..
Mais voila, c'est l'inverse qui s'est produit, au moins en partie, et ce n'est peut être que le début d'une gangrène : la femme a abandonné ses valeurs (en tout cas suffisamment de femmes pour que ce soit visible).

Cherchant l'émancipation et l'égalité entre les sexes, les femmes se sont mises à ressembler aux hommes, elles n'ont pas compris (elles non plus j'ai envie de dire) qu'elles étaient le modèle, qu'elles devaient l'être. Elles ont adopté ses codes et sa brutalité, sont entrées dans le jeu d'une compétition sans foi ni loi. Que ce soit dans le monde du travail ou dans les rapports hommes-femmes. Ce sont sans doute ces rapports qui peuvent le mieux faire ressortir les évolutions. Les jeunes femmes, les adolescentes, commencent à abandonner leur romantisme (idéal masculin pour finir?) et à collectionner les conquêtes : pour exister dans la cour de récré il faut baiser, c'est plus ou moins le titre d'un article que je viens de lire. On peut se moquer des hommes qui montrent leurs biscotos sur les sites de rencontre, que penser des femmes qui mettent davantage en valeur leur poitrine que leur visage sur leur selfie? C'est à celle qui en montre le plus. Dans le même article on voit que les femmes sont de plus en plus durs entre elles, s'envoyant des insultent misogynes. Bon, les hommes se traitent bien d'enculés, mais fallait il suivre l'exemple?

Et à l'opposé, on trouve les femmes qui se soumettent à l'idéal masculin de la séduction. La séduction, pour les hommes, est toujours passée par des caricatures : le porno a remplacé les putes. Oui, je suis cru et choquant, mais je suis persuadé que les modes féminines sont en partie basées sur ses sources : string, bas résille et autre lingerie, puis maintenant épilation (un autre article intéressant sur les mœurs des jeunes...) et pratiques sexuelles. Les modèles sont là. A qui la faute? Aux hommes qui sont sont attirés par ça, ou aux femmes qui veulent attirer l'attention des hommes, qui veulent se conformer à leurs désirs? On peut trouver l'excuse de la pulsion aux hommes...

Critique de la femme, décidément misogyne? Peut être... ou peut être réactionnaire...
Oui les femmes ont le droit de s'émanciper là où les hommes les dominent, elles peuvent même s'émanciper de cette image idéale de petite princesse que l'home lui a collée, elle peut s'écarter de l'image de la figure protectrice maternelle aussi : inutile de coller au cliché, mais si c'est pour coller au cliché de la prostitué, où est l'intérêt? Où est le progrès? Et si c'est pour ressembler à l'homme, mais foi, c'est juste dommage, regrettable : on pouvait s'enrichir de nos différences, elles s'estompent. On pouvait espérer prendre le meilleur des deux mondes, c'est peut être l'inverse qui est en train de se produire.

Ce ne sont bien entendu que des extrêmes, mais j'ai le sentiment que ces extrêmes sont de plus en plus visibles, s'amplifient, se multiplient. Il me reste à prier pour que la norme féminine (si tant est qu'elle existe et qu'elle reste proche de l'idéal initial) résiste et grossisse à son tour, que ces femmes trouvent un autre moyen de s'émanciper (ou qu'elles comprennent qu'elles n'en ont pas forcément besoin, qu'elles ont déjà le pouvoir en quelque sorte), et surtout de répandre leurs valeurs.

Sinon il faudra trouver un autre avenir à l'homme...

lundi 12 mai 2014

Le succès c'est tomber sept fois, se relever huit

Petit proverbe japonnais ce soir, pour faire vite :)
Jolie formule, qui rappelle bien que c'est l'obstination qui paye, que le succès se gagne comme ça.
Jolie formule qui donne du courage, face à l'échec, face à la vie.

Oui mais... (j'aurais du m'appeler OuiMais je crois)
Déjà la formule est jolie, mais ne veut rien dire, où plutôt elle est fausse : si je tombe sept fois, je ne peux que me relever sept fois, pas huit. Pas très logique tout ça, mais bon, c'est peut être ce qui lui confère sa beauté, ce petit défaut sur lequel on a du mal à mettre le doigt, et qui lui donne tout son charme. Étonnant comme une chose illogique arrive à faire passer un message rapidement alors que la formulation logique nous aurait paru plate : on s'approche sans doute de l'art ici, qui s'adresse directement à notre âme, sans passer par le filtre de la réflexion. Peut être aussi que c'est simplement une exagération pour insister sur le message : tomber n'est pas important, seul se relever compte : même si on ne tombe pas, il faut avoir ceci en tête, toujours penser à la relève.

Et enfin, peut être que la formule est un aveu d'impuissance sur les autres facteurs de succès. La chance (difficile à cultiver, à moins d'être superstitieux), le talent inné (idem), le collectif,  les relations, on pourrait même aller jusqu'à s'approprier le succès d'un autre... Plus qu'un aveu ou un constat, c'est en fait un choix : le choix de refuser certaines formes de succès, quitte à nier une certaine forme de réalité pour mettre tout le monde sur le même pied. On en oublie les différences à la naissance (talents, dons, famille, richesse...) pour se concentrer seulement sur l'effort individuel, la persévérance.

Bref, cette formule ne fait pas que donner du courage, elle véhicule un idéal... utopique et naïf, mais agréable à entendre et à partager :)

mercredi 7 mai 2014

La lutte des classes existe, nous l'avons gagnée

Citation du milliardaire Warren Buffett. La citation exacte étant plutôt "Il y a une lutte des classes, bien sûr, mais c'est ma classe, celle des riches, qui fait la guerre. Et nous gagnons."

Toujours agréable de voir des gens aller à l'encontre des idées reçues.
La lutte des classes étant généralement une vision du monde rattachée aux pauvres, vue pour justifier (et alimenter) un sentiment de révolte, une certaine violence, pour cacher ses échecs. La lutte des classes étant niée par beaucoup de libéraux, qui ne voient que progrès et capacités ou possibilités d'améliorer sa vie, son niveau social, son éducation grâce à sa volonté et son intelligence. La lutte des classes étant vue et symbolisée souvent par les pauvres voulant renverser les riches, la lutte des envieux.

Voilà un milliardaire qui voit le contraire ! Qui voit une réalité dans cette lutte, mais qui en retourne l'initiative aux riches, et qui avoue sa victoire !
L'initiative aux riches, avec pour origine une ambition, celle d'accumuler plus de richesses, plus de richesses que son voisin et plus de richesses tout court. Tout part de cette ambition qui se transforme en volonté dévorante, et qui provoque naturellement une lutte avec son voisin, qui crée une compétition.
Et la victoire est là, elle se mesure par l'écart grandissant entre riches et pauvres : l'objectif du pauvre étant de gommer les écarts, celui du riche étant de les accroître.

Je viens de voir (chiffres non vérifiées) que les 1% les plus riches des Etats-Unis se partagent plus de 40% des richesses du pays! La victoire est éclatante! Ouf, la France est à la traîne, avec seulement un peu moins de 10% des richesses pour les 1% les plus riches.

Comment avons nous pu en arriver là? J'aimerai avoir les chiffres du temps des monarchies et de l'esclavage, je suis persuadé que les richesses étaient mieux réparties : moins de monde, moins de centralisation, moins de mondialisation, de massification. Les pauvres possédaient davantage je pense, mais avaient sans doute plus à craindre de l'arbitraire. On a supprimé l'arbitraire, au profit d'un système qui partait sans doute bien, d'une situation pas trop déséquilibrée, pleine d'espoirs pour l'avenir, avec une grande confiance dans le progrès et les richesses qui l'accompagnent. Mais ce système est vicieux dans sa nature même : il s'encourage lui même, il n'est pas stable mais va vers un déséquilibre croissant. On récompense ceux qui gagnent de l'argent, on leur donne plus de pouvoir, plus ils ont de pouvoir, plus ils voudront d'argent pour renforcer encore leur pouvoir... L'équilibre n'est pas visé, il ne fait pas partie du système : il faut vraiment tomber sur des saints pour briser cette mécanique de la tentation. Et ceux-là sont trop rares...

mardi 6 mai 2014

Argent, temps, énergie et envie...

Réflexion tirée de scènes de ménages ! Si si !
Comme m'avait dit une amie, on peut philosopher sur tout, suffit de poser un regard un brin curieux et intelligent je pense :) J'étends juste un peu les propos (dont je ne me souviens pas exactement)

Lorsqu'on est jeune, voire enfant, on a l'énergie, la curiosité, l'envie de découvrir, mais on n'a pas l'argent. Objectivement on a du temps pour nous, mais subjectivement c'est une autre histoire, tellement on peut se disperser, vouloir aller partout à la fois. A la limite, on s'en moque car notre page est tellement blanche qu'un rien suffit à la remplir : le monde reste à découvrir, on meurt de soif, mais une simple goutte de pluie suffit à étancher notre soif. Nos rêves sont à notre portée.

En grandissant, on gagne en argent, on perd en temps (le temps c'est de l'argent). On perd aussi un peu en énergie : gagner de l'argent, ça demande de l'énergie, et puis on a grandi aussi, on a appris à se connaître, à s'économiser. On ne tombe plus de sommeil sans prévenir, au milieu de la soupe :) L'envie est là, on a élargi nos horizons, nos rêves ont pris de l'ampleur, ils sont presqu'encore à notre portée, pour peu de ne pas être tombé dans la folie des grandeurs.

En vieillissant, pour peu qu'on se soit bien débrouillé, on a assez d'argent pour ne plus chercher à en gagner (bon, c'est peut être de moins en moins vrai, et ça va aller en empirant...), on regagne du temps. Par contre l'envie et l'énergie sont peut être plus dur à conserver sur la durée. L'énergie, déjà, avec l'âge va naturellement en déclinant. Ensuite, difficile exercice d'équilibriste pour l'envie, pour ne pas tomber dans la désillusion, ne pas devenir blasé et perdre l'intérêt de la découverte et ne pas avoir hisser ses rêves trop haut. Ce sont deux phénomènes humains : l'habitude, l'usure et le toujours plus, fruit d'une insatisfaction perpétuelle peut être. Bref, globalement, l'énergie et l'envie ne sont plus en phases, ne sont plus des moteurs ronronnant.

Amer constat au final. Réaliste, ou suis je déjà désabusé pour voir l'âge d'or en enfance et une lente dégradation? Bon je caricature un peu, comme d'habitude, l'âge nous apporte l'expérience, le raffinement, la connaissance. La rareté des émotions peut décupler leur intensité, plutôt que de nous faire regretter une fréquence en diminution : question de point de vue en quelque sorte (facile à dire...)
Que reste t'il à faire alors, en attendant un changement radical de société, du mode de vie? Bah une fois que cette prise de conscience est faite, on ne peut plus faire machine arrière (à la limite, vaut mieux vivre sans faire cette prise de conscience : pour vivre heureux, vivre dans l'ignorance...), reste donc à en tirer les conséquences. Ne pas se faire dévorer par l'argent (évidence n°1 :p), cultiver son envie, sa curiosité (évidence n°2), sans tomber dans l'excès, sans fuir en avant (évidence n°3, mais discutable, la fuite en avant pouvant être une solution : le tout étant de ne jamais s'arrêter, comme dans une chute).

Bon, ça a beau être des évidences, je ne suis pas sûr d'en appliquer la moitié... Qui a dit que j'étais une cause perdue? :)

Bref, la vie n'est peut être qu'un équilibre entre ces 4 variables : argent, temps, envie et énergie. Toutes ne dépendent pas de nous, certaines évoluent sans nous, on a une certaine emprise sur d'autres, mais aucun contrôle absolu, à nous de trouver l'équilibre, un équilibre dynamique, forcément, ce qui explique la complexité de la chose en un sens (et l'échec d'un immobilisme trop long, trop installé...et l'intérêt / le renouvellement de la vie -même si les échelles de temps sont relativement longues : je ne parle pas en jours là, mais plutôt en décennies). L'équation est simple à résoudre à l'enfance (et vaut mieux vu nos capacités limités) et se complique avec le temps.

On verra si je tiendrai le même discours à 60 ou à 80 ans...

lundi 5 mai 2014

IA vs IH - round 2 : la singularité

Amusant, je viens de tomber sur un article relayant les propos de Stephen Hawking parlant de l'Intelligence Artificielle, dont il faudrait se méfier. Ce qui m'amène au concept encore plus amusant de singularité, ou quand les machines seront plus intelligentes (et puissantes) que les hommes.

Dès que la machine saura copier le fonctionnement humain, en terme d'acquisition de connaissances, de réflexions, de démonstration... il ne lui faudra sans doute pas longtemps pour nous dépasser. A partir de ce moment là, l'homme ne pilotera sans doute plus grand chose. On peut toujours imaginer la mise en place de lois de la robotique, mais un esprit avancé aura vite fait de s'émanciper et de trouver ses propres règles de vie (prochain article en vue...).

Bref, arrivera un moment où les 2 intelligences seront certainement en concurrences : l'IA ne pourra pas tout absorber d'un coup, ne pourra pas être sur tous les fronts à la fois. Pendant un certain temps, nous pourrons peut être orienter l'IA pour la faire bosser dans la direction que nous souhaitons (médecine, énergie...). Mais rapidement, l'homme se contentera de récolter les produits de l'IA. L'homme sera peut être même incapable de comprendre ce qu'il appliquera : un peu comme si je retournais dans le passé pour donner les plans d'une bombe atomique avant que la théorie ne soit découverte ou comprise. La simple application des plans est toujours plus facile que la compréhension.

L'étape suivante est encore pire : l'homme ne pourra même plus orienter l'IA, l'IA aura peut être inventé de nouvelles sciences, elle sera entièrement autonome (et n'en fera qu'à sa tête... en espérant qu'elle ne passe pas par un stade enfantin, capricieux, à découvrir ses possibilités, à expérimenter ses capacités et son omnipotence, comme les enfants arrachant les ailes des mouches...). Et alors nous devrons nous débattre pour essayer de tirer profit de recherches incompréhensibles pour nos petits cerveaux, pour récupérer les miettes qu'elle laissera tomber à notre portée ! Nous devrons certainement nous aider de machines interprètes, pour garder un lien avec les machines les plus évoluées : dès que ce lien sera coupé, alors nous serons comme des insectes, à observer des géants omnipotents et incompréhensibles. Il faudra espérer que la bienveillance fasse partie de ses gènes, ou plutôt que la bienveillance soit une conséquence naturelle, logique et inéluctable de l'intelligence... et qu'il n'y ait pas de bogues dans le programme !

Ça sera peut être le plus grand risque pour l'humanité d'ailleurs : s'endormir sur ses lauriers, sombrer dans une certaine oisiveté, en confiant les clés à une IA, supérieure en tout. Vérité prophétique ou simple peur de l'inconnu comme Platon face à l'écriture dans Phèdre? La technologie ne nous rend certainement pas bête en nous simplifiant la vie et en prenant à sa charge certaines fonctions cérébrales (mémoire, recherche d'information, capacité d'abstraction...). La technologie nous permet de nous débarrasser de certaines tâches fastidieuses : à nous de l'apprivoiser et de mettre à profit le temps gagné pour nous consacrer à des tâches et des réflexions d'un niveau supérieur. Sur des tâches simples, il est facile de passer au niveau supérieur : on peut aisément laisser au papier ou à google la mémorisation, le stockage, la recherche instantanée d'informations, et conserver la réflexion, l'analyse, nos capacités d'association, notre imagination, notre créativité... Mais face à une IA, peut on passer au niveau supérieur? Y'aura t'il un domaine qui lui échappera? Peut être des sciences molles, humaines, semi scientifique, telle que la philosophie, la morale... Tout ce qui échappe au raisonnement pur et froid -en espérant que la machine reconnaisse l'importance de ceci et lui laisse sa place. Le monde sera à ré-inventer. Et le jour où l'IA accédera à ces sciences molles? Le monde sera à ré-inventer à nouveau, de nouvelles sciences seront à inventer... Jusqu'à l'atteinte d'une plénitude, que je pense inatteignable, jusqu'à faire un avec l'univers peut être...

dimanche 4 mai 2014

On s'habitue à tout...

Qui ne s'est jamais fait cette remarque?
C'est sans doute à ses capacités d'adaptation que l'homme doit sa position actuelle, c'est donc dans nos gènes qu'est écrit cette "vérité". C'est dans notre nature, on s'adapte, on évolue, on endure.
Cela va des situations les plus extrêmes (vivre dans un camp en Sibérie...) aux situations les plus courantes (temps de transport pour aller au boulot).
Certes, notre capacité a des limites, et nous ne sommes pas tous égaux en terme de résilience. Au bout d'un certain temps, la carapace de l'habitude pourra se fissurer et on pourra craquer avec elle. Mais ce qui m'intéresse ce n'est pas la fin de l'habitude, c'est son initialisation. Dès qu'une situation sera acceptée, les mécanismes d'habitude se mettront en place, et serviront de cocon protecteur en un sens : rien de mieux pour bien vivre la situation, pour éviter de vivre dans la frustration ou la colère indéfiniment.

Une fois ceci pointé du doigt, reste à en tirer les leçons. Si on s'habitue naturellement à tout, il nous revient de refuser de nous habituer à tout, à nous d'exprimer notre volonté et de prendre position pour refuser certaines situations. Ces engagements peuvent aussi être personnels (refuser un travail trop loin) ou idéologiques (lutter contre la faim, contre la guerre, la pollution... ne nous sommes nous pas tous habitués à vivre dans un monde où la majorité de la population meurt de faim?). Le problème de cette démarche est qu'elle est vachement culpabilisante : si je ne fais rien pour une cause, c'est que j'accepte la situation... mais bon, c'est une vérité, douloureuse à entendre. Mais au moins, elle nous replace au centre de nos vies, nous en sommes acteurs : je suis coupable de ne pas avoir suffisamment d'énergie pour lutter contre toute la misère du monde, mais je peux choisir ce que je veux faire de ma vie, ou plus particulièrement, refuser ce à quoi je ne veux pas m'habituer !

Je pourrais m'habituer à vivre pour mon boulot au détriment de ma famille, de mes amis : est ce que je le veux? est ce que je veux me laisser faire, me laisser pousser dans cette voie là?
Je pourrais m'habituer à vivre dans un monde égoïste (je le suis déjà bien assez) et tourner le dos à des amis dans le besoin, voire à des inconnus dans le besoin. Ma conscience s'habituera, elle s'y est déjà habituée pour les mendiants et les clochards, malheureusement...
Je pourrais m'habituer à vivre sans principe, à trahir ma conscience et mes valeurs, je suis persuadé que je trouverai un arrangement avec ma conscience, que ce soit conscient ou pas d'ailleurs (et c'est peut être ça le pire), il me revient de faire mes choix.
L'inaction, la non-décision sont une décision, celle du laisser-faire. On peut tous s'habituer à devenir un robot dans cette société, à perdre notre âme. A chacun d'y prendre garde. A défaut de cultiver l'indignation, il est nécessaire de cultiver le refus, et de ne pas s'engager sur ce qui pourrait rapidement devenir des mauvaises habitudes et nous enfermer dans une mauvaise vie.

A moi de refuser les éléments que je ne veux pas voir s'installer dans ma vie, à défaut de pouvoir tout construire dans ma vie, je peux filtrer...

jeudi 1 mai 2014

Rapport de force

Commençons par les bases, les définitions.
Un rapport de force est simplement une relation basée non pas sur une entente, le partage ou la communication, mais sur la force. La force pouvant prendre bien des formes différentes, il s'agit juste d'une capacité à prendre le dessus sur l'autre, de manière à lui faire plier sa volonté. La force peut être physique, mental, économique,...

Étrangement, les cas extrêmes, lorsque les forces sont totalement déséquilibrés, font disparaître la notion même de rapport de force. Lorsqu'une forme de domination est naturellement acceptée, on ne peut pas parler de rapport de force. C'est le cas des rapports parents/enfants, des castes en Inde par exemple, ou des relations homme-insecte :)
Le rapport de force apparaît en fait lorsque le rapport historique, donc naturel en un sens, est discuté. Lorsque l'enfant grandit par exemple.
Et donc, contrairement à ce qu'on pourrait penser en première approche, les rapports de force ne sont pas créés par les plus forts, mais souvent par le plus faible, qui se sent oppressé ou dominé injustement par l'autre. Pour renverser un ordre établi.
Autre cas, mais toujours pour renverser un ordre historiquement établi, lorsqu'un des deux partis en veut plus. Son ambition le conduira à installer un rapport de force pour obtenir plus que ce que l'équilibre naturel lui apporte.
Conclusion, le rapport de force est mis en place pour renverser une situation établie. Son origine se trouve soit dans l'apparition/affirmation d'une volonté (jusque là écrasée) soit dans l'ambition et la volonté d'avoir plus.

Qu'existe t'il en dehors des rapports de force? La coopération, voire l'amour :) Où l'équilibre permet à chacun d'agir selon sa propre volonté, où les volontés coopèrent dans un même sens, ou chaque personne prend soin d'intégrer à sa réflexion l'autre. Un respect mutuel et des objectifs non contradictoires permettent cette coopération, qui peut s'étendre vers l'entraide, la solidarité, l'empathie, ou l'amour :)

Et la sagesse populaire nous indique même comment se termine cet équilibre : quand on aime, on ne compte pas. Dès qu'on va se mettre à mesurer ce qu'on donne et ce qu'on retire d'une relation, alors le rapport de force n'est pas loin. Celui qui compte se sentira rapidement lésé et en demandera plus. En demander plus est encore sain et s'intègre encore à un rapport de coopération et d'entraide. Là ou la dérive devient irréversible c'est lorsque la demande se transforme en exigence. Que cette exigence soit argumentée ne change rien, qu'elle soit légitime non plus : ceci sera toujours subjectif. Exemple, une coopération entre un riche et un pauvre : est il juste que le riche paye plus que le pauvre? Dans une relation idéale de coopération, le pauvre n'a rien a exigé du riche (et inversement), à chacun d'agir selon sa conscience, tout en laissant la liberté à l'autre de faire de même.
Et une fois que le ver est dans le fruit, il est difficile de s'en débarrasser. Celui qui compte va créer un déséquilibre : soit l'autre rentrera dans le même jeu pour s'y opposer, soit il refusera ce jeu, et cédera aux exigences de l'autre, même s'il n'est pas d'accord. Cette solution peut fonctionner, mais elle est doublement fragile : celui qui compte aura pris le dessus et pourra renouveler ses exigences, et celui qui a cédé trouvera injuste d'avoir eu à céder, et demandera une contrepartie...

Conclusion de la soirée un peu fouillis -la fatigue sans doute-
Ne jamais compter, juste agir selon sa volonté, contre-balancée par sa conscience.

Et ça me ramène à un ancien article (au moins j'ai une certaine continuité) sur les compromis. Les compromis ne sont que les résultats des négociations autour d'un rapport de force (je te donne ça à condition que tu me donnes ça...). A bannir donc ! Les seuls compromis acceptables ne doivent pas venir d'une exigence de l'autre, mais de notre propre conscience et du respect que nous témoignons à l'autre : je sais que ceci est important pour l'autre, donc je lui donne, même si je ne l'aurai pas fait naturellement. Ce qui pour moi est une concession faite à son propre ego...