lundi 29 avril 2013

Rêve du matin

Petit rêve doux mais qui m'a quand même réveillé stressé, angoissé...

Dans mon rêve j'apprend que j'ai deux repas prévus le même jour, mardi, demain :
- un repas de groupe au boulot, que j'ai organisé en tant que chef de groupe, auquel je suis donc obligé d'assister
- un repas organisé par le club de volley
Me sentant engagé pour les deux, je n'ose faire de choix et j'essaye donc de ne faire aucun mécontent, l'erreur initiale étant mienne : je me suis mal organisé, j'ai accepté les deux.

Sortant du volley (un mardi à midi???), je me dirige vers le restau du volley, sur le hauteurs de la ville. On finit par le trouver, je suis en tenue de sport, on s'installe, on discute, je me sens stressé car pressé. Je reconnais une fille réelle du volley, on discute un peu, je suis pas concentré sur la conversation, mais sur l'heure. Mais vu que la fille m'attire, j'écoute plus attentivement la conversation  pour voir s'il y a moyen de se revoir ailleurs qu'à ce repas ;) On parle de vélo ou de course à pied. Un autre type que je ne reconnais pas lance aussi ce genre d'idée : de se retrouver plus souvent, il parle de trucs genre facebook ou groupes, réseaux... je ne comprends qu'à moitié. Finalement j'arrive à m'éclipser discrètement, sans rien dire à personne (j'avais dit à 2/3 personnes que je ne pourrai pas rester), je commence à descendre la rue et me rend compte que j'ai oublié mes affaires au restau ! Va bien falloir que je me change à un moment ou à un autre. J'y retourne, dis à tout le monde que je dois malheureusement partir, je crois que j'arriver à serrer dans mes bras la fille de tout à l'heure :) Cette fois c'est bon, il est à peine midi passé, ça semble presque jouable.
Sauf que je ne connais pas ce coin de la ville, je dois être à 15 minutes à pieds (réductible à 10 en allant vite?), j'essaye de me fier à mes souvenirs et à mon sens de l'orientation :D Je marche, je me perds j'accélère, me met à voler en rase motte (comme souvent dans mes rêves)...J'arrive sur un cul de sac, limite dans les bois, je fais demi tour... je me dis que je ferai mieux d'appeler pour dire que je ne viendrai pas, je me sens mal d'être aussi bête. Je crois qu'il est pas loin de 13H, mais c'est comme si la nuit commençait à tomber. Je sors mon téléphone pour me servir du GPS (je n'appelle pas) : ça rame... je m'approche d'un jeune homme pour lui demander le chemin. Je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche qu'il me dit qu'il y a une carte un peu plus loin : il me sourit. Il me conduit à la carte, je lui demande bêtement comment me rendre à ma ville (alors que le restau du boulot n'est pas dans ma ville.. mais bon, soit le rêve n'est pas logique, soit c'est le stress qui me désoriente pour de bon), et là il me montre que je suis de l'autre coté de la carte (que je reconnais à peine comme étant une carte, les symboles étant peu habituels).
Et là je me réveille, déboussolé, stressé, le souffle court...

Conclusion ou commentaires : c'est toujours rigolo de voir des éléments du réel s'inviter dans les rêves. Psychologiquement, j'en retire plusieurs petites choses : mon problème face à l'engagement, lorsque je me considère comme engagé, je me sens obligé de respecté mes engagements... ce qui me conduit à des situations impossibles lorsque je prends deux engagements contraires malgré moi/par inattention.  J'essaye de satisfaire les deux, en prenant sur moi les arrangements nécessaires, quitte à me sacrifier (dans le cas présent, je dois courir, ne peux profiter d'aucun des 2 restaurants pour finir...). Dans certains cas, ce comportement est peut être le bon, mais il faut sans doute être capable de reconnaître les cas où il vaut mieux avouer sa faute, son erreur, son autre engagement et faire un choix net, quitte en effet à ne pas respecter tous ses engagements (autre forme de sacrifice : ne pas être à la hauteur de ses propres attentes...). Et dans tous les cas, il vaut mieux parler et ne pas garder tout pour soi...
L'autre chose que je retiens est liée à l'apparition du jeune homme à la fin, qui m'aide généreusement, gratuitement, qui surgit de nulle part. Je suis sans doute dans une période bisounours et sensibilisé, mais je perçois sa présence comme celle d'un ange gardien, me montrant que je suis entouré, que je ne suis pas seul.

mardi 23 avril 2013

Les gens ont toujours tendance à vouloir aider les autres, uniquement pour se sentir meilleurs qu'ils ne sont en réalité

Encore une citation, de Paulo Coelho cette fois.
Pensée cynique, reflétant le fait que l'homme est toujours intéressé, même lorsqu'en apparence on n'attend rien en retour : aucune récompense, aucun remerciement... on vise toujours l'amélioration de son image, à ses propres yeux (quand ce n'est pas aux yeux des autres).
Pensée doublement cynique même, puisque ceci ne nous donnerait que l'illusion d'être meilleur.

La générosité gratuite existe t'elle?
J'avoue être moins cynique que Paulo (qui l'eut cru?). Même si je reconnais volontiers que cette motivation plus ou moins consciente anime plus d'un geste honorable, je pense que certains gestes arrivent à être gratuits, que certaines personnes sont réellement "bonnes". Je pense avoir eu la chance d'en rencontrer, d'en croiser.

Et quand bien même une personne serait bonne juste par calcul, pour tenter d'améliorer son image d'elle même : est ce condamnable? n'est pas là au contraire la preuve d'une force de caractère, d'une envie de s'améliorer? Qui mérite le plus d'encouragements, de remerciements : celui qui est bon par nature ou celui qui est bon par sa volonté, par choix? Le tout, comme bien souvent avec moi, est d'être conscient de nos motivations. Celui qui est bon sans reconnaître ses motivations profondes manquera malgré lui de sincérité dans son geste, ce qui créera un déphasage entre ses niveaux de conscience, un déséquilibre. Je pense que ce genre de déséquilibre n'est jamais bon, il vaut mieux viser un équilibre, une unité, même si je n'ai aucun argument pour défendre cette pensée, cette croyance...

lundi 22 avril 2013

Ne pleurez jamais d'avoir perdu le soleil, les larmes vous empêcheront de voir les étoiles

Nouvelle citation, de Tagore cette fois.
Je dois être fainéant (ou fatigué), les citations limpides sont justes belles, font naître un sourire ou une réflexion instantanément en nous et se suffisent à elles-mêmes, même si je ne peux m'empêcher d'en rajouter un peu :)

Encore une incitation au lâcher prise, à ne pas ressasser des anciennes douleurs, qui ne feraient que gâcher les moments présents, nous empêcheraient d'en profiter pleinement. Il faut savoir profiter de ce que l'on a, vivre et s'émerveiller au présent.

Facile à dire... je sais...

dimanche 21 avril 2013

La folie, c'est se comporter de la même manière et s'attendre à un résultat différent

Citation d'Albert Einstein, qui, je trouve, se moque de la bêtise humaine au travers de cette définition de la folie. La bêtise est absence de raisonnement, comme la folie, c'est ne pas être capable de tenir compte de la réalité et de s'adapter à celle-ci.

Et pourtant, je pense qu'on se reconnaît tous dans cette citation, nous sommes tous tombés dans ce travers un jour ou l'autre, à ne rien changer mais à espérer un miracle, un changement. En un sens, cette folie se rapproche de la prière : et encore se mettre à prier pourrait être considéré comme un changement :)

Incitation supplémentaire pour être acteur de sa vie, et ne pas se contenter d'attendre qu'un changement dans notre vie vienne de l'extérieur, même s'il en vient sans arrêt. Le changement se provoque...

jeudi 18 avril 2013

Changement

Étrange réflexion sur laquelle je suis tombé, souhaiter changer, pour s'améliorer ne serait pas la meilleure des solutions pour y arriver. Un peu dans la mouvance du lâcher prise, vouloir changer c'est se fier à soi même pour changer : or notre nature contient les fondements de ce que nous souhaitons changer, notre volonté et nos actions pour changer seront donc toujours teintés de cette nature profonde, ce qui condamnerait (ou ralentirait) toute tentative consciente de changement. Ce serait comme demander à une machine défectueuse de se réparer elle-même.
La meilleure solution pour changer serait d'accepter de se confronter à la réalité, aux autres. Le jugement de la réalité, le regard neutre et objectif des autres (ou de la masse) serait plus perçant, plus juste et nous renverrait une image plus fiable. C'est un peu le principe de la thérapie de groupe où nous nous confrontons au regard bienveillant des autres. Ce regard nous révèle à nous mêmes.
Le changement est naturel : il se produit dès que nous acceptons de ne pas rester camper sur nos positions, sur ce que nous croyons savoir. Se confronter aux autres en acceptant d'apprendre est la meilleure solution pour changer. Pour cela il est nécessaire d'accepter son ignorance, la confusion, la perte de repère, même s'il ne s'agit que de relativiser ses connaissances, ses croyances et ses certitudes au final.
L'objectif ne devant pas être la réussite ou le progrès, cela rentrerait dans la volonté consciente du changement, il doit se réduire à la volonté d'apprendre, à l'amour de l'apprentissage. Le sens de la vie reste simplement de vivre.

Intéressant comme point de vue. J'y vois du vrai. L'acceptation du changement, l'humilité face à la vie, la connaissance, l'apprentissage. Le côté naturel du changement : la vie est mouvante, la vie est changement.

Mais, je ne peux me résoudre au simple amour de l'apprentissage : je n'ai pas assez confiance, ni dans la vie, ni dans les autres pour me dire que l'apprentissage, le changement seront forcément bénéfiques, et je ne peux me résoudre à me laisser aller au changement sans l'impression que celui-ci sera positif, me permettra de m'améliorer. En ce sens je donne raison à cette idée : le changement conscient garde en lui les germes de notre personnalité, et c'est peut être justement ce fondement qu'on cherche à changer au fond. Ce besoin de contrôler et de m'améliorer pour moi, plutôt que de me laisser vivre et profiter de la vie, sans trop se poser de questions.

Et à l'inverse, je suis optimiste sur notre capacité à changer. Malgré nos défauts, j'ai foi en nos capacités, et je pense que nous pouvons nous améliorer. C'est peut être plus difficile, mais je crois que nous avons cette capacité, il faut y aller par étape, la première étant sans doute de supprimer ce que nous souhaitons changer, plutôt que de viser un changement radical. Défectueux ou pas, je suis persuadé que notre conscience et notre volonté peuvent nous permettre de nous réparer, de nous améliorer. C'est une sorte de capacité divine, liée à la création, à l'imagination, à notre capacité d'inventer quelque chose à partir de rien. Je reste optimiste sur ce point.

lundi 15 avril 2013

Confort et masochisme


Petite conclusion des messages précédents :

Du coup, il ne faut pas se laisser aller à la facilité, même si le confort nous endort. Comme il est bon de le quitter, de savourer d'autres choses... et de retrouver son petit confort et de véritablement le savourer. Sans aller jusqu'à l'ascèse, s'astreindre une certaine austérité est profitable je pense, ne serait que ce que pour éduquer (tromper?) son esprit et considérer sa vie quotidienne comme confortable et ses vacances comme austères, spartiates et surtout pas l'inverse. L'homme compare sans arrêt, donc autant orienter son regard vers la conclusion désirée en choisissant correctement sur quoi on pose son regard.

Cette austérité peut s'appliquer a un peu tout et n'importe quoi : vacances, sorties, loisirs, nourriture... Sortir lorsqu'il fait froid plutôt que de rester confortablement devant un DVD... Limiter artificiellement certains loisirs : ne pas rester planté derrière une console pendant 3 heures d'affilée, ne pas enchaîner 5 épisodes d'une série à la suite... Autant faire en sorte d'orienter nos désirs et nos attentes vers des objets à portée de main. Il s'agit juste de créer un équilibre et de rester sur le fil.

Le plus étrange c'est sans doute que lorsqu'on sent son chez soi austère, on adoptera cette démarche naturellement : on cherchera à être le plus souvent hors de chez soi, on cherchera le confort ailleurs. On se mettra plus facilement en danger.

Le bonheur passe t'il par un peu de masochisme?
Oui, je pense, dans la mesure où le masochisme n'est pas exagéré et se limite à éviter de sombrer dans la léthargie découlant du confort.

Il ne s'agit pas de se manipuler et de tromper son esprit, juste de lutter contre le penchant naturel qui consiste à regarder ce qui nous manque, ce qu'il y a de mieux, et donc de se forcer à prendre conscience de ce que l'on possède. Quoi de mieux que de simuler la perte, la connaître de manière temporaire (et maîtrisée?) pour cela? Un esprit sage n'a sans doute pas besoin de ce genre d'astuces, mais je n'ai pas ce niveau personnellement :)

dimanche 14 avril 2013

Confort et bonheur

Petit article pour faire suite directe au précédent, petite réflexion évidente. Bah oui, je ne fais que pondre des évidences, mais bon, quelque part, toute vérité est évidente... une fois qu'elle est découverte. Non je ne suis pas mégalo au point de croire que je ne ponds que des vérités :)

Bref, nous confondons régulièrement confort et bonheur (quelque part ça revient simplement à confondre argent et bonheur). Nous courrons après le confort, croyant qu'il nous apportera le bonheur : appartement (grand de préférence), canapé, voiture, vacances.... Une fois cette évidence pondue, restent quand même des questions à se poser.

Pourquoi nous trompons nous si souvent?

Peut être parce que le confort est palpable, visible. C'est une accumulation de biens, on peut du coup facilement courir après. Alors que le bonheur est intérieur, il vient de l'âme. Quand bien même il deviendrait notre priorité, son caractère immatériel fait que nous ne savons même pas avec certitude comment s'en approcher : méditation, drogue, religion, vertu... C'est un peu l'histoire du gars qui a perdu ses clés dans la rue noire et qui les cherche sous le lampadaire, loin de l'endroit de la perte.

Il est sûr aussi que l'inconfort saute aux yeux et heurte. L'absence de santé, de sécurité, de toit, de chauffage nous nuit et nuit à notre bonheur. Que ça nous nuise, j'en suis persuadé, que ça nuise à notre bonheur, je n'en suis pas persuadé. Reste à définir correctement le bonheur, mais je ne suis pas persuadé que les plus démunis soient plus malheureux que les riches. Un pauvre qui accepte sa situation et qui ne cherche pas à lutter contre cette injustice arrivera sans doute plus à savourer la vie, à la voir du bon côté (cf. les castes en Inde par exemple). Mais bon, lutter contre l'inconfort pour nous permettre de nous extraire d'une certaine condition bestiale (le mode survie), pourquoi pas. Mais nous nous sommes sans doute emportés dans notre élan, et avons dépassé l'objectif... l'avons perdu de vue.

samedi 13 avril 2013

Confort et valeur

Le confort et la technologie nous rendent fainéants. Après tout, ceci est une évidence : c'est bien un des buts du progrès que de nous rendre la vie plus facile, d'alléger les lourdes tâches quotidiennes.
C'est bien grâce au progrès que nous pouvons avoir du temps libre, que nous ne sommes pas obligés de travailler tout le temps, que nous ne sommes plus vraiment inquiétés par le manque de nourriture.

Simplement toute médaille a son revers, et parfois on met du temps à découvrir le revers, on n'y prend pas garde et on ne voit que la bonne facette de la médaille. Quelque part, c'est en poussant les choses à leur extrême qu'on fait apparaître leur mauvais côté : avant nous ne pouvions pas réellement nous en rendre compte, car il n'existait peut être pas. Comme quoi, la réalité sait être extrémiste parfois...

Bref, le problème maintenant est que le progrès et le confort ne nous libèrent pas seulement de nos charges, ils nous libèrent aussi de tout ce qui donne de la valeur aux choses. Plus besoin de se déplacer pour aller voir  et discuter avec un ami : un sms suffit, plus besoin de se déplacer pour goûter aux milles saveurs du monde : la livraison a domicile a remplacé tout ça, plus besoin de lire un livre : le film, qu'on ne se donnera plus la peine d'aller voir au cinéma le remplace, plus besoin de chercher la moindre information, le numérique est passé par là... Le progrès facilite tout, mais malheureusement une partie de la valeur de nos actes réside dans l'effort fourni pour atteindre l'objectif. Sans effort, les choses ont moins de valeur, la vie devient davantage insipide. Qui n'a pas fait l'expérience de la perte d'intérêt face à la profusion : profusion de musiques sur un lecteur mp3, profusion de films à télécharger, de jeux piratés...

C'est très psychanalytique (et chrétien, ascendant protestant) de voir la valeur dans l'effort. Est ce un tort? Est ce juste un virage à prendre? Après tout, si pour moi une relation amicale a de la valeur, en aura t'elle plus parce que j'aurai fait l'effort de me déplacer pour voir cet ami? C'est idiot comme raisonnement.

Oui, mais j'ai deux objections.
- L'homme est idiot. Réaliser, prendre conscience des efforts fournis permet aussi de prendre conscience de la valeur qu'on accorde à nos actes. L'effort fait nous pousse à nous investir davantage, à nous impliquer davantage, par souci de rentabilité. Et c'est sans doute ceci qui peut rendre une relation plus profonde, moins superficielle. L'engagement y est différent. L'engagement se mesure bel et bien à l'effort.
- Le fait de devoir faire des efforts nous force à choisir : nous ne pouvons pas tout faire, nos efforts sont limités. Sans cette limite, plus de choix, et donc nous pouvons virtuellement tout faire, ce qui met tout au même niveau. Sans effort, nous ne faisons plus les choses par choix, mais par réflexe : il n'ya plus aucun renoncement à mettre en face.

Conclusion du soir : 
Nous avons peut être franchi un seuil. Un excès de confort nous rend la vie "trop" facile, crée une vie aseptisée qui nous ramène à la citation d'Oscar Wilde : les gens connaissent le prix de tout mais la valeur de rien. Une certaine définition du cynisme. Et malheureusement, les prix continuent de baisser. Il ne reste donc pas grand chose. Mais bon, on peut être optimisme, faire ce constat, c'est le premier pas pour redonner de la valeur aux choses, pour refuser un certain confort. Le progrès et le confort qui en découlent sont à notre disposition, à nous d'en faire bon usage, de ne pas en abuser, de refuser certaines facilités de manière à créer artificiellement un effort, et donc de la valeur. A moins de réussir à apprivoiser totalement le progrès, de réussir à bénéficier de ces avantages sans pour autant faire diminuer la valeur des choses : réussir à décorréler valeur et effort. Pas sûr d'avoir le niveau de sagesse requis personnellement, pas pour tout en tout cas...

vendredi 12 avril 2013

Rêve de bain

Ça faisait un petit moment que je me réveillais sans rêve.
En voilà un petit nouveau, sans grand intérêt :)

J'ai rêvé de ma baignoire ! qui a quelques problèmes d'écoulement d'eau depuis un petit moment...
Sauf que dans mon rêve, je ne sais plus comment ça se fait, si c'est moi qui essayais de réparer l'écoulement d'eau ou pas, mais le fait est que le fond de ma baignoire n'était pas là : plus pratique pour voir ce qu'il se passe dessous.
Sauf qu'à la place du fond de ma baignoire, il y avait un énorme trou, d'une quinzaine de mètres de profondeur... un peu comme si c'était un puits creusé à même la roche.
A observer ce trou béant, je me demandais comment faire si je tombais dedans, si je jetais quelqu'un dedans : était il possible de remonter en s'appuyant sur la paroi?
Je me demandais aussi où partait l'eau, car le trou d'évacuation de la baignoire ne donnait même pas directement dans ce trou... mais ressortait en fait une dizaine de mètres plus bas... allez comprendre.
Et pour finir, ma conscience devait se réveiller, je me demandais où était passé mon voisin d'en dessous (je suis quand même au 4ème étage), mais dans mon rêve, ça semblait réaliste... comme si l'espace se tordait pour laisser la place à la fois à ce trou et à mes voisins, ou alors c'était une conspiration de la part de mes voisins, ou alors c'était juste normal. Bref, ça dérangeait un peu mon esprit, mais pas trop.

J'avais prévenu, c'était sans intérêt :)
Ça pourra en prendre si demain en me réveillant je vois un gouffre à la place de ma salle de bain !

jeudi 11 avril 2013

Traduire, c'est trahir

Célèbre expression venue d'Italie (d'après wikipedia) signifiant simplement que le passage d'un référentiel linguistique à un autre modifie nécessairement le sens de toute phrase. Les mots sont trop complexes et capricieux pour tolérer l'existence de traductions exactes. Les charges affectives des mots ne sont pas les mêmes d'un pays à l'autre, les expression ne sont pas les mêmes, les sonorités ne sont pas les mêmes, les sens cachés, les second sens non plus.
Bref, traduire, c'est trahir le texte original, c'est lui donner un autre sens, un sens différent, même si cette différence se cache parfois simplement dans la nuance. Mais la précision est dans la nuance aussi. Et la nuance peut provoquer un contresens.

Petit rajout personnel à cette expression : Parler, c'est traduire sa pensée en mots.
Et on aura compris pourquoi on a tant de mal à communiquer, à exprimer ses pensées et à se faire comprendre. Avant même de parvenir à l'oreille de notre interlocuteur, notre pensée est déjà trahie, corrompue... et par nous même qui plus est.

mardi 9 avril 2013

Marcher...

Marcher, avancer, aller de l'avant... ou en arrière, mais bouger.
Comment fait on, c'est simple : on se laisse tomber, et on se rattrape...
Faites l'expérience, on le ressent encore mieux en marche arrière.
Debout, fermez les yeux, et faites un pas... sentez votre corps partir.
Imaginez un instant que le sol n'est plus là.

L'habitude, l'entraînement nous ont appris à ne plus avoir peur,
à nous laisser tomber sans arrêt, sans se retenir, sans s'accrocher.
Les premiers pas on s'accroche, à notre mère... puis on s'écarte.

Physiquement, c'est simple, on l'a appris, on le répète.
Malheureusement, mentalement rares sont ceux qui ont connu le même entrainement,
pas moi en tout cas.

Savoir, pouvoir se laisser tomber, se laisser aller...
la chute n'est pas haute de toute façon, et c'est la source du mouvement.

Sans ça, on reste immobile,
certes on contrôle, mais tout est figé : c'est le summum du contrôle.

Dommage qu'une prise de conscience ne suffise pas à changer...
peut être que ça initiera un changement, que ça mettra en route quelque chose dans mon esprit.

lundi 8 avril 2013

Souffrance, Réalité et Vérité

Réflexion que j'ai depuis longtemps sur la conscience, il est temps que je la couche sur l'écran.
Il est des évidences difficiles à partager lorsque la subjectivité se fait trop présente, trop pressante, il est des situations qui deviennent difficile à gérer lorsque notre empathie vient empiéter sur nos valeurs, il est des situations déstabilisantes lorsque notre perception de la réalité ou de la vérité vacille.

La meilleure situation pour illustrer ceci est sans doute notre réaction face à la souffrance d'autrui.
La souffrance est un des sentiments qui nous fait le plus perdre l'objectivité (même si on peut dire ça de plein d'autres sentiments : amour, envie...) et c'est sans doute le sentiment qui génère le plus d'empathie.

Première évidence : toute souffrance, même réelle, non simulée, n'est pas Vérité. Ce n'est pas parce qu'on souffre qu'on a raison de souffrir, ou que la cause de notre souffrance est légitime, justifiée. C'est particulièrement vrai pour un enfant qui fait un caprice (et qui souffre pourtant sans limite, car son monde est très limité), mais c'est également vrai pour toute autre souffrance, née de la frustration ou d'une autre cause...
Certes, la souffrance peut rejoindre la Vérité, ou en tout cas notre définition de la Vérité, du Juste, du Bon :
- cas d'un enfant arraché à sa mère : tout le monde sera d'accord pour dire que la souffrance est justifiée et qu'il est normal d'essayer de rétablir un ordre juste
- cas d'un peuple qui souffre sous les ordres d'un dictateur sanguinaire
mais c'est loin d'être systématique.

La souffrance, quelle que soit son intensité, n'est pas un argument pour avoir raison, elle n'agit pas sur le même terrain que la logique, le Juste ou le Bon.

Et pourtant, la souffrance est génératrice d'empathie : même si on ne partage pas les raisons de la souffrance, ça nous fera toujours mal au coeur de voir un humain souffrir, nous aurons toujours le réflexe de lui venir en aide, au moins en réagissant sur le coup, en suivant son coeur, son instinct. Ensuite la raison peut prendre le dessus, l'empathie peut se transformer en agacement ou en énervement (cas du caprice de l'enfant, typique).
Mais tant que l'empathie fonctionnera, la souffrance aveuglera aussi bien celui qui la subit que son entourage.

Après, ça reste un choix, une priorité à se donner. Faut il d'abord faire passer son coeur, son empathie ou bien sa raison, son estimation de la Justesse, de la Légitimité, du Bon ? Sachant bien entendu que notre estimation du Bon (ou tout autre principe personnel) est tout aussi subjectif que la souffrance : notre estimation n'est jamais absolue, son seul mérite est d'être nôtre. Cela revient donc à opposer la souffrance de l'autre à son propre système de valeur, ses propres estimations.
Je ne possède pas La réponse. Je souhaite juste éclaircir ma position : connais toi toi même...
J'admire les romantiques ou les généreux qui placeront en premier lieu la souffrance de l'autre, s'effaceront derrière elle. Personnellement, je suis plus égoïste.
J'admire les romantiques pour leur don de soi et leurs valeurs de coeur. Mais je pense qu'ils se feront constamment avoir (tout comme les naïfs) : ils seront manipulables à merci, et face à la souffrance, en perdront leurs valeurs, leurs capacités de penser, leur esprit critique.
Or pour moi, c'est un devoir de l'homme de faire preuve de conscience, d'exercer son libre arbitre, de prendre parti. Certes, on peut se tromper en prenant parti, c'est la vie.

Donner raison au coeur, c'est beau, mais c'est à mon sens donner une force inégalée à tous les autres. La souffrance ne se discute pas, ne se mesure pas, ne se compare pas. On donne donc potentiellement raison à tous ceux qui souffrent, quelles que soient leurs idées ou leurs valeurs. On ne peut opposer qu'une raison supérieure ou égale dans sa hiérarchie de valeur, on ne peut y opposer que sa propre souffrance, mais on est dans l'incapacité de comparer, dans l'incapacité de trancher.

Dans l'absolu, c'est donc donner une force sans égale à tous ceux qui sont sensibles (ou manipulateurs) ou qui sont prêts à mourir, à souffrir -ou à faire souffrir- indépendamment des raisons ou des valeurs ou des causes de la souffrance. C'est par exemple donner raison à la vengeance : la vengeance n'est motivée que par la souffrance, le désir de faire souffrir l'autre en juste retour. Pour éviter la souffrance d'une victime, doit on aller jusqu'à accéder aux demandes du tortionnaire? Encore une fois, la réponse est discutable : chacun la sienne. C'est un choix de sacrifice : soit on sacrifie la victime, soit sa pensée, ses valeurs. Dans les 2 cas bien entendu, un tel choix créera un poids énorme sur la conscience.

Que faire alors face à quelqu'un de déterminé, qui souffre tellement qu'il est prêt à mourir ou à tuer pour obtenir gain de cause et faire taire sa souffrance? Bonne question... grave question...

On peut pardonner, tel le Christ, à celui dont la souffrance fait s'écarter de ce que nous jugeons comme bon, on peut aussi faire des concessions : si pour apaiser sa souffrance, sa demande, bien que non légitime (d'après notre jugement) est accessible, ne remet pas en cause nos valeurs et nous permet de conserver notre ligne de conduite. Ceci, pour caricaturer et choquer, revient à payer une rançon pour apaiser une souffrance, celle de la victime et celle du tortionnaire, ou plus couramment, à céder à un caprice d'un enfant. Quelques sous pour apaiser une colère, une souffrance, ce n'est pas grand chose. Ou bien on peut être droit, fidèle à ses principes, et ne rien céder, même si matériellement cela ne demanderait pas grand chose. On peut aider la personne qui souffre sans céder à sa demande, on peut tenter d'empêcher les tortionnaires de faire du mal (protéger les victimes) sans accéder à leurs demandes. Ils ne veulent pas de notre aide, ou notre aide est trop limitée : soit. Nous sommes limités. Cette pensée, cette réflexion même théorique me déchire le coeur et l'esprit.

En reprenant quelques uns de mes posts précédents, ma conclusion se fait toute seule. Un de mes principes, mon éthique, consiste à reconnaître à chacun le droit de décider pour lui même. De ce fait, je ne tolère pas de dicter la conduite d'une personne ou de se faire dicter sa conduite. La discussion, l'échange, la persuasion (par les idées) restent possible, mais dicter sa conduite par la force ou par les sentiments, je refuse. J'admire ceux qui font le choix de se faire dicter leur conduite par leur coeur : je ne puis m'y résoudre, je sombrerai dans la paranoïa et/ou la frustration. A soupçonner tout le monde de profiter de ma gentillesse, à voir de l'injustice partout. Le monde serait sans doute meilleure si tout le monde était comme ça, et c'est bien pour cela que j'admire ces personnes, mais je ne suis pas le Christ. Je serais plutôt Confucius, et à ce que je jugerai inamicale, je répondrai par la rectitude de mes principes.

Certes, je raisonne encore par les extrêmes : c'est pour mieux détacher les motivations du raisonnement. Oui la vie est faite de nuances... ces nuances viennent aussi en partie du fait que nous n'avons pas la force d'appliquer continuellement nos bons principes, notre bonne morale : nous ne sommes pas des saints. Et une fois ce comportement posée, cette échelle de valeur posée, cette non reconnaissance de la souffrance sur le domaine du Juste, il n'est pas évident de se tenir à ce principe : l'empathie agit toujours, il est toujours attirant d'écouter son coeur plutôt que la raison ou la morale, cette empathie peut faire vaciller notre perception de la réalité et nos principes mêmes... Comme je l'ai dit, ces dilemmes me déchirent le coeur et l'esprit, la décision est difficile à prendre, faire passer ses principes, sa morale avant l'empathie, avant le coeur est très difficile. La souffrance est quelque chose de palpable, la morale l'est beaucoup moins. Et pour peu que l'exigence de la souffrance reste faible, ne s'oppose pas fondamentalement à notre être, alors la balance penchera un peu plus du côté du coeur...

En un sens je suis égoïste, et je l'assume : je fais passer ma perception, mes valeurs, mes décisions avant celles des autres. J'accepte d'écouter les autres, j'accepte qu'ils essayent de me convaincre. Mais au final, je réclame le droit d'être seul à décider de mes actes. C'est pour moi le devoir d'un homme adulte. Et refuser cette part d'égoïsme, c'est pour moi nier son individualité, sa personnalité. Il faut être un minimum égoïste pour affirmer son existence (l'autre voie acceptable serait de ne faire qu'un avec l'Univers, mais là je m'écarte du sujet...).


Petite précision : la non reconnaissance de la souffrance n'empêche pas l'empathie. Cette non reconnaissance n'est là que sur le plan de la morale, pour déterminer ce qu'il est juste de faire. Ceci ne signifie pas qu'on ne doit pas reconnaître la souffrance, sa Réalité, qu'on ne doit pas essayer d'aider la personne qui souffre. Simplement sur le plan morale, elle n'a aucune valeur... Etre bon, avoir du coeur et être moral n'est pas toujours la même chose.

Petit exercice pour bien se mettre l'esprit en vrac : imaginez un preneur d'otages, vous payez la rançon ou pas? La payer serait en quelque sorte lui donner raison et créerait un précédent, donnerait l'exemple. Imaginez maintenant que la rançon s'élève à 1 euro... Quelque part, les principes peuvent aussi être vu comme des obstacles à la réflexion : une fois posées, plus de réflexion. Cette réflexion est tout à fait inattaquable je pense : vaut il mieux être un homme de principe ou un homme au cas par cas? Ce qui est certain, c'est que la réflexion à priori ne peut se faire que sur des principes, seule la réflexion pratique, seul le vécu peut se faire au cas par cas, lorsqu'ils se présentent. La réflexion à priori, sur les principes nous permet de mieux nous connaître nous mêmes et permet ensuite d'attaquer les cas du vécu de manière plus sereine, plus réfléchie, avec certains guides, certaines lignes directrices... Ceci méritera sans doute un autre post...

samedi 6 avril 2013

Tendre l'autre joue.. ou pas

Petite réflexion tirée de Confucius (j'y peux rien si je me fais influencer par mes lectures), selon laquelle il faut répondre par la rectitude à l'inimitié et à la vertu par la vertu.

Attitude moins naïve (moins généreuse?) que celle prônée traditionnellement par la religion, où il faut être vertueux en toute circonstance, quitte à tendre l'autre joue en cas d'agression.
Ceci a un double objectif :
- rester fidèle à ses convictions, être bon, en paix avec sa conscience
- être un modèle, exemplaire, au sens premier : être l'exemple à suivre. On espère répandre ainsi son mode de penser, ses convictions.
Mais cette attitude ne prend pas assez en compte l'aspect psychologique de la chose, que ce soit au niveau de l'individu exemplaire ou des autres. La non-différentiation du comportement vis à vis d'une agression ou d'un geste amical pose différents problèmes : frustration chez l'exemple et injustice chez les autres, épuisement chez l'exemple.

Nous ne sommes pas Dieu, notre capacité à aimer est finie, il est nécessaire de choisir à qui offrir notre amour, notre générosité, notre bonté... Il ne faut pas gaspiller cette ressource, il ne faut pas l'épuiser et nous épuiser.
Différencier notre réponse, refuser notre vertu à certains, permet aussi de remettre en avant les valeurs de justice et de mérite : qui sommes nous pour juger? Nous sommes celui qui dispense nos bienfaits. La pédagogie de l'exemple sera un peu meilleure aussi : moins de sentiment d'injustice et changements progressifs pour passer de l'inimitié à la vertu. Il faut avoir conscience de nos limites, et avancer par étape, faire avancer les autres par étapes.

Bref, il s'agit de la voie du milieu, entre la loi du talion qui n'invite pas au progrès, à la réflexion, au changement et la loi du bisounours, qui ne fera évoluer que ceux qui y sont déjà prédisposés, qui sont déjà relativement vertueux.

Cette règle là est plus tolérante avec nous-mêmes : nous avons le droit de ne pas être gentil avec tout le monde, nous avons le droit de ne pas aimer tout le monde, nous avons le droit de fuir certaines personnes nocives, de les juger indignes de notre amour, de nos bienfaits. Ce qui revient à nous juger trop humains pour être capables de les aimer, et considérer que la meilleure aide que nous puissions apporter aux autres et à nous mêmes, dans l'ensemble, consiste à laisser certaines personnes de côté et à nous concentrer sur d'autres...

mardi 2 avril 2013

Curé moderne

Petite réflexion personnelle sur l'évolution du rôle du curé dans notre société.

Dans l'ancien temps, il y a tout juste quelques décennies ce devait encore être le cas, le curé était un notable, un érudit, une personne toujours disponible et disposée à aider. Il possédait en plus une aura céleste, si ce n'est divine : il possédait un savoir au-delà de l'homme et avait la capacité de pardonner au travers de la confession.
Bref, le curé servait de guide : on pouvait aller le voir pour profiter de sa sagesse, de son érudition, de ses conseils. Il pouvait nous indiquer où était le bien avec une certitude inégalée.
Il servait aussi de soutien moral, matériel ou psychologique. Il pouvait organiser la solidarité du village, apporter le réconfort divin, qui nous permettait de ne jamais être seul. Il pouvait nous débarrasser de tout sentiment de culpabilité avec quelques paroles.
Tout ceci, gratuitement, généreusement, par pur humanisme, ou amour de son prochain.

Et maintenant?
Maintenant, on a perdu la foi, elle a été remplacée par la science, pour nous offrir plus de liberté (en nous libérant de tout dogme).
De ce fait, le curé a perdu ses pouvoirs, on ne le croit plus, il ne peut plus apaiser l'homme moderne, ne peut plus le conseiller, ne peut plus lui offrir le pardon...

Le progrès nous a donc apporté plus de liberté, plus de vérité, mais il y avait un prix à payer.
Maintenant, jusqu'à une prochaine révélation scientifique, nous savons que nous sommes seuls, nous savons que personne ne veille sur nous.
Vers qui pouvons nous nous tourner, sachant qu'en plus la société est devenue plus individualiste, la solidarité du village ayant disparu depuis longtemps (ça, c'est un effet secondaire du confort et de la richesse)? Vers les représentants de la science.
Le psy est le sage des temps modernes : il nous apportera conseils sur notre manière de gérer notre vie, il nous libérera de notre culpabilité et nous réconciliera avec notre conscience. Simplement ces méthodes sont moins rapides et plus coûteuses. Lui n'est pas un humaniste ayant fait voeu de pauvreté. Certes on peut objecter que le psy travaille plus en profondeur, encore faudrait il en être sûr...

La connaissance et la liberté ont toujours été sources de souffrance, c'est le prix à payer. Sommes nous, étions nous réellement prêts? L'émancipation est douloureuse. Il est nécessaire de trouver des avantages, du réconfort au travers de cette augmentation de la connaissance et de la liberté si on veut conserver sa santé mentale...

lundi 1 avril 2013

Avertis tes amis avec franchise et conseille les avec douceur. S'ils n'approuvent pas tes avis, arrête, plutôt que de risquer un affront.

Citation de Confucius.

Voilà donc comment un sage voit l'amitié.
L'amitié est une valeur forte, honorable et appréciée par nombre de sages. Mais sa gestion peut être complexe, et les manuels n'existent pas (ça serait bien ça, des manuels de Savoir vivre, pour que vivre redevienne un art : tome 1, comment gérer son amitié? - je m'égare...).
Faut il tout dire, faut il toujours encourager, soutenir, faut il écraser l'autre avec son propre avis, se laisser écraser par l'avis de l'autre, une amitié peut elle réunir des personnes opposées, des avis opposés?
Les réponses sont pourtant simples, encore fait il avoir pris le temps d'y réfléchir...

Première recette donc, rester franc, donc rester soi même, fidèle à sa propre personnalité. L'amitié ne doit pas voir se dissoudre notre personnalité. Par contre, il faut rester tolérant, et mieux vaut donc accepter que l'autre ait ses propres idées, ses propres points de vue, quand bien même on les juge infondés, absurdes, irréfléchis. toute la tolérance est là : si nous ne devions tolérer que l'intelligence, la justesse et la vérité, ça n'aurait plus de sens.
Cette tolérance nous invite donc à nous effacer plutôt que de risquer un affront, un désaccord profond. L'amitié peut bien supporter des divergences, mais encaissera mal des disputes à fleur de peau.
Le soutien et les encouragements suivront aussi cette logique : il sera délicat de soutenir un avis que l'on ne partage pas. Les amis ne sont pas là pour ça. Les soutiens ne sont jamais inconditionnels, ou alors ils sont tout relatif, on y mettra moins de coeur, et c'est bien normal. Il faut bien différencier notre réaction de soutien face à une décision partagée, et face à une décision que l'on juge irraisonnée.
Et ma foi, lorsque trop choses séparent deux amis, alors il est peut être temps de mettre un terme à l'amitié, mais il n'est aucunement nécessaire de le faire dans la douleur, les souffrances ou dans un quelconque affrontement.

Autre point relevé dans les sagesses de Confucius au sujet des relations et de la communication : l'excès de distance comme l'excès d'intimité sont à éviter (le mieux est l'ennemi du bien). L'excès d'intimité ne peut que nuire aux relations. Il s'agit de préserver une distance et une indépendance respectueuse, essentielles à la dignité individuelle. Il ne faut pas devenir importun.
Conséquence positive : ceci laisse de la place à l'autre pour s'épanouir, nous surprendre et renouveler sans cesse des attentes, ouvrir de nouveaux horizons.
Conséquence négative : nous sommes seuls. Il faut se faire une raison. Seul, mais accompagné.

Dernier point pour ce petit guide, toujours centré sur Confucius. Les trois défauts à éviter lors d'échanges, de communications : la précipitation, la dissimulation et l'aveuglement.
La précipitation consiste à parler avant d'être interrogé, sans plus laisser de place à l'autre pour qu'il puisse donner son avis ou changer de sujet.
La dissimulation consiste à ne pas répondre à un ami, à ne pas donner son point de vue. Même si ce silence peut être protecteur, il marque une distance.
L'aveuglement consiste à ne pas se soucier des réactions de l'interlocuteur. Le respect de l'autre doit toujours prévaloir, certains sujets douloureux peuvent être à éviter, les aborder par mégarde, par ignorance n'est pas répréhensible, poursuivre l'est. C'est un devoir que d'être capable de détecter, de discerner ces souffrances, ces réactions.
Plus ces règles seront appliquées, plus l'atmosphère gagnera en confiance et plus les discussions pourront être libérées.