mardi 26 février 2013

Justice?

Comment l'idée de Justice nous influence t'elle?

Notre société occidentale place la justice et le mérite au centre de notre monde. Le destin n'a que peu de place chez nous, et on garde en tête que l'on récolte ce qu'on sème, qu'on mérite une bonne note lorsqu'on a bien travaillé. Nous refusons l'arbitraire, nous ne voyons pas de destin ou de karma, et même lorsqu'on parle de karma, c'est en disant qu'on récolte dans cette vie les fruits de nos actes de nos vies antérieures.

Cette notion de justice, cette haine de l'arbitraire n'a sans doute aucun fondement (si ce n'est l'envie de se rassurer soi-même, de se croire plus maître de son destin que l'on ne l'est réellement), mais là n'est pas la question.

Le premier effet de cette idée est la croyance que ceux qui réussissent l'ont mérité. Pourquoi pas après tout, il y a bien des chanceux, mais globalement le travail paye, favorise la chance... Petit effet pervers : çà crée des gagnants narcissiques et égocentriques...

Un autre effet, reflet du premier, nous invite à croire que lorsqu'une personne fait le mal, elle paiera un jour, elle sera puni. Après tout, si cette croyance nous aide à encaisser le malheur, elle ne fait pas trop de mal. Elle nous fait juste espérer le malheur d'autrui indirectement, de manière hypocrite.

Les autres effets, plus subtiles, sont les contraposées des précédents, et sont, je pense, plus nuisibles.

Lorsque l'on pense bien faire, on s'estime en droit de réclamer le bonheur, ou en tout cas des évènements favorables. Si cela ne se produit pas, on devient vite perdu, frustré, on ne comprend pas... Normal, l'arbitraire ne se comprend pas, et il est difficile de l'accepter.

Et je garde le dernier pour la fin : lorsqu'il nous arrive un malheur, on peut être amené à croire que l'on mérite ce malheur. Histoire de conserver cette chère image du monde juste, on préférera s'inventer des crimes et des fautes que l'on n'a pas commises plutôt que de remettre en cause cette vision. Et ceci ne fera qu'amplifier notre malheur : on traînera alors en plus un sentiment de culpabilité. Pire, ce sentiment étant inventé de toute pièce ne pourra être chassé : la faute ne pourra jamais être expiée, car elle n'existe pas réellement. Et voilà comment créer un démon qui nous accompagnera quelques années...

Le lâcher prise à la mode revient sans doute à accepter une part d'arbitraire, cela vaut sans doute le coup... Mais ô combien est ce difficile d'accepter que les choses arrivent sans raison, d'accepter nos limites (sans pour autant sombrer dans l'excès inverse, la déresponsabilisation totale...).

lundi 25 février 2013

Petit exercice d'esprit critique...

Imaginez...

Vous débarquez dans une grande entreprise, on vous parle du grand patron en termes élogieux. C'est le fondateur, il laisse beaucoup de liberté aux employés mais tout le monde connaît ses (rares) colères légendaires et son pouvoir : il est capable de plier l'entreprise à sa volonté. Mais malgré ce coté un peu despotique, la très grande majorité monde l'aime et le trouve juste. Il sait se faire discret, il se contente d'édicter quelques règles strictes et promet que si elles sont respectées, elles conduiront à une retraite dorée. Le non respect de ces règles n'a dans les faits que peu de conséquences : si on reconnaît sa faute, l'entreprise nous pardonne vite... Ces règles créent au final un simple cadre de "bonne conduite" et une sorte de pression sociale.
Bon il a bien un fils à qui il a confié le service de la communication, mais peut on le blâmer pour ça?

Bon, il y a bien quelques rebelles dans l'entreprise, mais ils sont peu nombreux, sont très discret et sont relégués au sous-sol par le patron, a des postes sans importance, malgré leurs qualités. Leur "chef" est aussi discret que le patron : le patron ne l'a pas viré, peut être pour que son exemple reste présent dans l'entreprise, même caché. Il est au dernier sous sol, personne ne sait vraiment ce que le patron lui reproche, mais c'est devenu un paria, persécuté et fui de tous. Il paraîtrait qu'il aurait eu trop d'ambition, qu'il aurait voulu prendre la place du boss : crime impardonnable. Certains disent que c'est lui le véritable fondateur de l'entreprise, d'autres affirment qu'en effet il aurait voulu prendre la place du boss, affirmant être capable de mieux diriger l'entreprise, de la rendre plus libre, plus prospère, plus heureuse, libérée de ces règles imposées arbitrairement. D'autres enfin, du côté du boss, affirment que lui laisser les rênes de l'entreprise la ruinerait, le paria étant avant tout un opportuniste pensant avant tout à lui.

Difficile de se faire un avis non? Cette histoire a des relents de complot, et on donnerait volontiers raison à l'opprimé. Mais bon, il faut être réaliste, pour bien s'intégrer dans cette société, on se range du coté des plus nombreux, après tout il ne semble pas trop tyrannique. Il y a quelques règles à respecter, mais c'est tenable, surtout si on pense à la retraite dorée... pourquoi le remettre en cause? Pourquoi risquer de devenir un paria à son tour?

Pour ceux qui ne m'auraient pas vu venir avec mes gros sabots, il s'agit bien entendu d'une métaphore de Dieu et de son adversaire, Lucifer, Satan...

Au final on n'a qu'une version de l'histoire : la version du gagnant. Tout ce qu'on sait de Lucifer c'est ce qui a été rapporté par Dieu ou ses envoyés. Il semblerait que Dieu n'ait plus réellement d'adversaire : il les a suffisamment persécutés et a fini par les éliminer, ou les rendre inaccessibles. Difficile dans ce cas là de conserver un esprit critique et de ne pas rallier le camp du gagnant.

Mais bon, on dit aussi que le coup le plus rusé du diable est d'avoir réussi à faire croire qu'il n'existait pas... et si au final son plus grand coup était de se faire passer pour Dieu?

Imaginez...

dimanche 24 février 2013

Tomber amoureux c'est repartir à zéro

Petite citation tirée d'un spectacle, pour peu que ma mémoire ait réussi à l'attraper au vol sans trop la déformer.

Le coup de foudre est comme un électrochoc qui réinitialise la mémoire, voire la vie. Avant de tomber amoureux, on peut être hanté par son passé, par ses histoires passées, par ses problèmes ou ses démons.

Le fait de tomber amoureux permet de mettre tout ça de coté, de l'oublier ou en tout cas de le reléguer au passé. Une nouvelle vie s'offre à nous, un nouveau regard se pose sur les anciens problèmes, qui ne seront plus attaqués de la même manière, accompagné par l'être aimé, encouragé par le force du sentiment.

Ça peut même aller plus loin : la rencontre amoureuse est l'occasion de raconter son passé à l'autre : de l'exorciser, de s'en défaire, de le remodeler ou de simplement prendre ses distances avec ce passé.

Le nouveau départ peut alors être total.

Vivement que ça m'arrive à nouveau...

lundi 18 février 2013

Confiance...

La confiance, sentiment fragile, équivalent de la pureté : il suffit d'une fois pour la perdre et ne jamais totalement la retrouver.

Cette fragilité en fait quelque chose de précieux, qu'il faut défendre à chaque instant, face à chaque tentation. Ça en fait quelque chose de rare et de fort.

La confiance est un des plus beaux sentiments : source de force pour celui qui la reçoit. Que l'autre nous témoigne plus de confiance que nous plaçons en nous mêmes est fatalement énergisant et ce sentiment se renforce quasiment tout seul par la volonté de ne pas décevoir l'autre. La confiance galvanise, rend plus fort.

Accorder sa confiance à quelqu'un, c'est lui confier quelque chose de précieux : sa vie, son amitié, son amour. C'est donc nécessairement s'exposer, c'est une sorte de sacrifice potentiel, sans victime lorsque tout se passe bien, mais ce don est aussi fort qu'un sacrifice accompli : le geste est le même. Plus la chose confiée est précieuse, plus le sacrifice est grand.

dimanche 17 février 2013

Scandale alimentaire en perspective?

Étrange coïncidence qui passe presque inaperçue : la traçabilité de la viande destinée à la consommation humaine montre clairement ses limites face à la mondialisation, à la multiplication des intermédiaires, à la déresponsabilisation de ces derniers : on nous fait prendre du cheval (d'origine pas très connue : anciens chevaux de traits roumains, devenus interdits dans leur pays sur les routes...) pour du boeuf.

Et au même moment on autorise à nourrir les poissons avec des farines animales, avec si j'ai bien compris une possible extension aux porcs et à la volaille. Mais avec une limite : ne pas créer de cannibalisme avec ce système : les farines animales de porc ne pourront pas nourrir les porcs...etc...

Bref, on met de côté la vache folle et on se dit naïvement que la traçabilité pour les animaux sera mieux suivie, plus rigoureuse que celle mis en place pour les hommes. Dire que je me trouve naïf parfois...

A se demander s'il ne faut pas devenir végétarien rapidement, que ce soit pour se désolidariser des [mauvais] traitements du bétail ou pour simplement éviter ces futurs problèmes sanitaires...

samedi 16 février 2013

Génération instantanée

Petit regard jeté de mon grand âge sur la nouvelle génération, parfois appelé génération Y,
je préfère l'appeler génération [de l']instantanée.

Il s'agit juste de l'évolution de la société : nous ne récoltons que ce que nous semons, seulement voilà, nous ne maîtrisons jamais ce que nous semons, d'où quelques surprises, quelques dérives.

Les comportements évoluent selon les besoins et selon les possibles, les offres (l'offre crée le besoin après tout), et depuis quelques années, les nouvelles technologies ont grandement modifié notre rapport au temps : on veut du direct, on veut être au coeur de l’évènement  Les technologies le permettent alors pourquoi ne pas l'exiger? On ne veut plus d'informations périmées.
Ceci déteint à tous les niveaux : on veut l'information en temps réel, avec les chaînes d'infos spécialisés qui passent l'info en continue, où un direct -même pour ne rien dire- sera plus important qu'une analyse. On veut être en contact permanent avec nos amis : que ce soit sur les réseaux sociaux ou par téléphone portable interposés. On veut suivre les stars en direct grâce à twitter. Les mondes financiers et politiques n'avaient malheureusement pas attendu de progrès technologiques pour préférer le court terme au long terme : question d'affichage, de rendement, il est plus simple de surfer sur une mode, sur une émotion -éphémère-, de faire un profit immédiat plutôt que de calculer, d'investir, de s'invertir à long terme... L'instantané peut être vu comme un prolongement du jetable. A l'échelle de l'individu on peut percevoir le même type de comportement : moins d'investissement, moins d'attachement à l'entreprise : les jeunes se transforment de plus en plus en mercenaires : exigeants et peu impliqués au final (heureusement pas tous : pour l'instant il ne s'agit que de l'émergence d'une tendance...)

Tout ceci aurait pu être bien, aurait pu simplement nous aider à nous ancrer dans le présent, à mieux profiter de chaque instant, mais en fait c'est le contraire qui se produit, car ce présent là est immatériel, virtuel... et il nous coupe du réel. On se disperse, on s'éparpille : on veut être présent partout à la fois, et on finit par ne l'être plus nulle part.
Il n'y a qu'à voir au nouvel an (heureusement il y a de l'espoir, et ce comportement diminue) : les gens se précipitaient sur leur portable pour souhaiter la bonne année à tous les absents plutôt que de profiter des présents. Autre exemple : qui réussit à couper son portable devant un film chez soi? Qui résiste à la tentation d'aller vérifier ses mails, ses messages...etc... pendant un film? Le film a intérêt à être passionnant de bout en bout...
Conséquence directe : ceci fait de nous des impatients. On est accro au direct, à ce fonctionnement. La moindre interruption devient insupportable (d'où la multiplication des cures de désintoxication des portables, d'internet...bientôt des chaînes d'infos?). L'attente est de plus en plus mal vécue, on risque de redevenir capricieux comme des enfants..
Autres effets pervers : on ne se donne plus le temps du recul, ce qui est catastrophique pour les infos, cette valeur a grandement été décotée au profit du direct, on supporte de moins en moins l'ennui. Ou plutôt on le fait disparaître, en remplissant le moindre temps mort par une activité : portable, jeux... On a besoin d'être hyperactif. Je reste persuadé que ces temps morts sont aussi utiles que le sommeil ou les rêves : ces temps morts permettaient la prise de recul, la réflexion. L'ennui permet aussi de mieux savourer les périodes actives. L'hyperactivité nous fatigue et lisse au final notre existence.
Ce comportement rend aussi plus exigeant, et amplifie la mode du jetable : une chose qui ne nous satisfait pas immédiatement sera jetée, pas de seconde chance, à quoi bon? Si elle n'est pas jetée, on s'en détournera (cf le recours au portable devant un film ou lorsqu'on s'ennuie...)
L'absence de recul, et de réflexion, risque de faire de nous des psychopathes : sans remords ni regrets, sans remises en cause, sans empathie. Un monde instantané n'a que faire du passé et des remords.
Paradoxalement, cette ouverture au monde, par son côté instantané crée un mouvement de repli sur soi : le direct n'est intéressant que comme la confluence des informations vers nous mêmes : nous devenons le centre des informations, le centre du monde. Au final ceci crée un monde centré sur nous, notre nombril (facebook, blogs, comme celui-ci d'ailleurs ;) ), faussement ouvert sur les autres : soit pour percevoir leur regard sur nous, soit pour se comparer, soit pour redistribuer l'information à partir de soi.

Difficile de trouver une conclusion positive à cet article : mais l'espoir réside dans la capacité d'adaptation de l'homme, il faut juste savoir s'approprier les nouvelles technologies et trouver puis adopter un comportement sain... Chaque nouveauté a toujours créé un mouvement réactionnaire, mon regard n'est peut être que réactionnaire, et injustifié après tout...

vendredi 15 février 2013

Se sentir à sa place

Tombé sur un passage intéressant dans un livre "Quand on est à sa juste place, on n'a peur de rien."

Au final, c'est quoi se sentir à sa place?
C'est avoir conscience du présent, l'accepter pleinement, être en phase avec l'instant, l'action, le présent et ainsi en retirer une force, une sérénité, une joie. C'est à la fois savourer l'instant et avoir le recul nécessaire pour se rendre compte de cette harmonie vécue.

Et du coup, à l'inverse, ne pas se sentir à sa place, c'est fuir le présent, ne plus être en mesure de le savourer, ne plus trouver de saveur. C'est se sentir déphasé, en retrait, c'est se sentir différent, et ainsi avoir peur que les autres remarquent cette différence, en plus de ressentir une certaine gêne ou une certaine honte de cette différence. La différence peut être source de curiosité, et donc positive, mais globalement elle est plus souvent source de peur et de violence.

Que faire lorsqu'on ne se sent plus à sa place nulle part? Que faire pour retrouver sa place?
Je n'ai pas encore trouvé la solution...

mardi 12 février 2013

Egalité ou équité?

Question un peu semblable à la morale ou l'éthique, l'équité étant à l'égalité ce qu'est l'éthique à la morale, à peu près :)

Bref, l'égalité, c'est simple, factuel, objectif : c'est le même traitement pour tous, sans se poser de questions.
L'équité est subjective, et vise un traitement que l'on jugera équilibré selon un critère de notre choix.

L'égalité se moque quelque part des différences initiales, et ne cherche pas à les compenser, alors que l'équité consiste justement à essayer de considérer ces différences et à proposer des traitements visant à rétablir un équilibre.

De part ma nature consciente, je suis logiquement favorable à l'équité : l'équité fait justement appel à la conscience et responsabilise.
Par contre, de par son caractère subjectif, elle ne sera jamais absolue, et une mesure équitable sera toujours discutée par autrui, elle est donc très difficilement généralisable à une société : déjà pour un groupe de 3-4 personnes, ça montrera rapidement ses limites : désaccord sur les critères à prendre en compte, sur leurs évaluations, sur les compensations à mettre en place...
Le meilleur exemple étant peut être l'impôt : il essaye d'être équitable, c'est un pourcentage du salaire (et pas un forfait), et en plus le pourcentage évolue avec le salaire... et au final, peu trouvent ce système juste je pense, mais on l'accepte, il est imposé, sans vouloir faire de jeu de mots :)
Mais bon, d'un autre coté, un système purement égalitaire serait sans doute tout autant discuté, voire plus :) Donc au final, la société ne fait qu'imposer son propre point de vue, sa subjectivité, sa vision de l'équité.

Comme l'éthique et la morale, l'égalité et l'équité se rejoignent dans un cas : le cas où les 2 éléments à comparer sont égaux, un traitement égal est équitable, et inversement, et c'est sans doute le seul point défendable par une société. Si une société ne veut pas être tyrannique / arbitraire / injuste, alors elle doit promettre le même traitement pour les mêmes causes, tout résidant ensuite, bien entendu, dans l'évaluation des causes : à travail égal (quantité? qualité? résultats?), salaire égal ; pour des revenus identiques (issu du travail? de la bourse? d'un héritage?), une imposition identique ; pour un même crime, un même jugement (avec ou sans circonstances atténuantes?)...
Pour tous les autres cas, on jugera toujours l'égalité comme étant injuste, car au plus profond de lui, l'homme essaye de compenser les inégalités de la nature, mais l'équité restera toujours source de désaccord.

Au final, je persiste et signe en faveur de l'utilisation de la conscience : prôner l'égalité en toute circonstance, c'est se réfugier derrière un raisonnement (ou plutôt une absence de raisonnement), c'est ne pas prendre parti, ne pas user de sa conscience et de la responsabilité qui va avec. L'égalité est donc à fuir ! Ensuite, l'erreur (de jugement) reste humaine et les discussions seront toujours ouvertes...

lundi 11 février 2013

Oeil pour oeil et le monde finira aveugle.

Citation de Gandhi ce soir.

Je l'ai découverte ce soir dans un film. Encore un détournement de citation connue, pour montrer une autre façon de penser, plus posée.

Ce qui montre une fois de plus qu'il est stupide de se cacher derrière une citation : sagesse populaire ou individuelle, sens de la formule, éclair de lucidité... tout ceci ne constitue en rien une vérité, juste un sujet de réflexion, voire d'émerveillement :)

Ca me fait penser au petit conte africain sur l'oeil : la version "complète" se trouve quelque part ici.
En résumé, un homme misérable rencontre un génie qui lui propose de réaliser son voeu, mais avec une condition : quelle que soit son voeu, son voisin bénéficiera du double!
Il réfléchit donc à posséder une maison, des richesses, une femme... mais à chaque fois il renonce en imaginant le bonheur de son voisin.
Puis, après réflexion, il dit au génie qu'il a trouvé le voeu qu'il souhaitait voir réaliser "crève moi un oeil"


Moralités :
- cessons de vouloir nous venger, même si c'est par souci d'égalité, si on se sent légitime. Ça ne fait que propager la violence
- cessons de quantifier notre bonheur dans la comparaison

Autant je dois pas être trop loin de la première, autant j'ai du chemin à faire pour la seconde...

dimanche 10 février 2013

Le besoin de plaire : première restriction à la liberté individuelle

Petite citation de Jean-Christophe Marion (inconnu au bataillon).

Chacun, au moins dans sa jeunesse passe par ce besoin de plaire, qui n'est qu'une autre façon d'exprimer la peur du rejet, et au final de la solitude. On reste un animal social, on a besoin de reconnaissance pour exister, de faire partie de quelque chose qui nous englobe.

Ce besoin nous prive de liberté dans la mesure où sa réalisation dépend des autres, et pas de nous-mêmes.

Et ce besoin est au-dessus de bien des principes qui nous gouvernent. La liberté étant au final bien loin derrière je pense. La liberté est souvent inconfortable, responsabilisante : on la recherche finalement assez peu, et lorsqu'on la trouve, on n'est pas forcément heureux : on ne sait pas quoi en faire. L'homme cherche plus généralement à se place en esclave.

Il paraît qu'avec le temps, et la sagesse, ce besoin de plaire s'en va...
Je me demande s'il ne s'en va pas plutôt lorsqu'il est comblé, lorsqu'on plaît assez, à assez de personnes, qu'on ne se sent plus en danger de perdre cette affection... mais je suis peut être pessimiste en disant ça.

L'idéal du sage reste en définitive de réussir à agir selon ses propres principes, afin de se plaire à soi, et non pas aux autres. Agir sans jamais avoir peur du "qu'en dira t'on", ce qui ne veut pas dire agir sans se soucier des autres.
C'est une sorte d'égoïsme : se plaire à soi avant de plaire aux autres.
Sauf que cet égoïsme n'est à conseiller qu'à ceux qui ont déjà atteint une certaine sagesse, qui connaissent les limites qu'il faut poser aux libertés et aux désirs de chacun.
Prônez l'égoïsme a un idiot, et vous en ferez juste un enfant gâté (ou l'inverse).
Prônez l'égoïsme à un sage, et vous en ferez quelqu'un de plus sage, qui se détachera du regard des autres sans s'y soustraire totalement (la remise en cause devant restée permanente).

samedi 9 février 2013

Les rats plongeurs

Petite expérience de Didier Desor de l'université de Nancy : la video.

Prenez 6 rats, mettez de la nourriture de l'autre coté d'un tunnel rempli d'eau et observez.
Des rôles vont apparaître :
- 1 autonome qui ira chercher sa nourriture, reviendra et la mangera sans se laisser embêter par les autres
- 2 plongeurs qui ont le courage d'aller chercher la nourriture, mais se la font voler lorsqu'ils la rapportent
- 3 dominants qui volent la nourriture dès qu'elle est rapporté par un autre
Et une fois les dominants rassasiés, les plongeurs-ravitailleurs peuvent manger tranquillement ce qu'ils rapportent.

Ces résultats sont quasi constants lorsqu'on part de rats "naïfs".
On obtient les mêmes résultats lorsqu'on regroupe 6 rats plongeurs : des dominés apparaissent.
Par contre, en réunissant des dominants, il semblerait qu'on obtienne un résultat différent : ils ont plus de mal à se transformer en plongeurs et ont moins tendance à se faire dominer à leur retour, ce qui fait d'eux des autonomes (mais la vidéo ne va pas assez loin sur le sujet... dommage...)
Autre changement de protocole : sous tranquillisants, les rats (privés de peur et d'angoisse) deviennent des plongeurs. Ils affrontent l'eau sans réticences.
Autre variante : lorsque les plongeurs sont rassasiés avant le début de l'expérience, ils ne plongent pas au service des autres, et les dominés n'osent pas se jeter à l'eau. Ils essayent bien de pousser les plongeurs, mais sans vraiment de réussite.
Dernière variante : en changeant le type d'épreuve (remplacer l'eau par un autre mécanisme), les rôles des rats ne sont plus nécessairement les mêmes.


Petites hypothèses variées, qui prêtent beaucoup d'intelligence aux rats ou à la vie :
- le rat qui accepte de se faire voler la nourriture sauve peut être sa vie. Sans ce geste, les rats dominants pourraient le bouffer...
- le rat qui accepte de se faire voler permet au groupe de vivre, de rester nombreux et fort.

Variantes trouvées dans divers endroits, mais dont les sources ne sont pas vérifiées :
- au final, les rats les plus stressés seraient les dominés. Logique, ils dépendent des autres et ont beaucoup à perdre.
- en augmentant le nombre de rats (passer de 6 à 200 par exemple), on augmenterait la violence des dominants, avec notamment des souffres-douleurs qui se contenteraient de miettes ou qui serviraient d'exemples...
Autant la première variante me semble raisonnable, autant la seconde l'est moins... même si elle était séduisante :) (toujours se méfier et garder un oeil critique...)



Que peut on en conclure?

Je pense que le mécanisme est relativement simple à comprendre. Pousser par la faim, un premier rat un peu moins peureux que les autres ira chercher de la nourriture. De retour, il fera des envieux : soit il sera suffisamment fort pour conserver son bien, auquel cas ça poussera un autre rat à vaincre sa peur et à aller dans l'eau, soit il se fera voler sa nourriture. Et dans ce cas, ayant déjà fait le chemin une fois, il n'hésitera pas à y retourner : par contre, de voir u voleur manger pourra donner des idées à d'autres rats, et en faire des dominants. Après, je pense qu'on doit pouvoir dire que c'est une question d'équilibre : 2 plongeurs, 3 dominants, 1 autonome doivent refléter le tiraillement des rats entre la peur de l'eau, la force brute et le besoin de nourriture. L'eau serait plus dangereuse, il y aurait peut être plus d'autonomes et moins de dominants... Il est ensuite normal de voir les rôles s'affirmer : il ne s'agit que de spécialisation. Pourquoi changer de rôle quand chacun y trouve son compte? Mieux vaut travailler ses points forts...

Autant le mécanisme me semble accessible, autant les conclusions sociologiques me semblent délicates : quelque part, les conclusions dépendent du regard qu'on pose sur le monde : la complexité du raisonnement des rats nous échappant, on ne peut que s'appuyer sur des croyances.

Une vision fataliste, voire cynique, nous amène à penser que :
- la rareté d'une ressource fait naître des rôles de dominants
- les dominants exploitent les services des autres
- les exploités sont servis après les dominants (ce qui tend à nier tout altruisme volontaire et individuel, mais pas celui d'une conscience collective inaccessible à tout un chacun)
- c'est grâce aux exploités que les choses avancent : les dominants n'apportent que peu de choses à la société
- les exploités possèdent quelque chose que les dominants n'ont pas : le courage, puis la nourriture, malheureusement, ils n'ont pas la force.
Vision qu'on peut sauver (peut être) par un peu de justice :
- l'angoisse et la peur sont dans le camp du dominant, pas dans celui de l'exploité. Heureux les simples d'esprits et heureux les dominés...Ce qui me semble malheureusement raisonnable : l'homme cherche souvent à être contraint pour être plus "heureux" et ne pas avoir à gérer le poids de sa conscience, de ses choix, de sa liberté...Mais c'est un autre sujet. Peut on aller jusqu'à penser que la peur et l'angoisse prédisposent à être dominant?

Une vision naturelle peut nous pousser vers de l'optimisme en nous faisant voir tout ceci comme une simple collaboration et une spécialisation des rôles. La nature est tellement bien faite qu'elle met en place une structure permettant de conserver une importante population et une grande diversité des caractères et des aptitudes.

On peut par contre retirer quelques faits (qui ressemblent presque à du bon sens).
Des rôles distincts apparaissent naturellement face à un problème. Ceci est il une règle de la vie en société?
Les rôles dépendent de l'entourage : on n'est pas dominant ou dominé dans l'absolu, mais on l'est dans un groupe, par rapport aux autres.
Les rôles dépendent aussi du problème posé : on peut être en retrait / dominé sur un sujet, face à un certain problème et prendre un tout autre rôle dans un autre contexte. Nous ne sommes pas tous égaux.
La règle de la société est peut être le simple reflet des différences des gens qui composent la dite société : nous serions tous égaux (et identiques), peut être qu'aucun rôle n’apparaîtrait..

L'extrapolation à l'homme se fait relativement bien je trouve, si ce n'est que les rôles sont plus complexes, mais dans les groupes on voit toujours apparaître un leader, un bouffon, un "pacifieur", un rebelle ..etc... Les rôles dépendant bien évidemment de la constitution du groupe et du sujet. Même si je pense qu'on doit pouvoir trouver une certaine constance (toute relative) dans l'attribution des rôles sur des sujets différents (le charisme reste global, la timidité aussi...).

Et enfin, la conclusion la plus positive à mon sens reste que le fait que, poussé par un besoin, une envie, on peut être amené à dépasser sa peur. Et le fait d'affronter notre peur (avec succès) nous permet bien évidemment de prendre confiance en nous . Enfin, ça reste à moitié positif comme conclusion, car affronter sa peur et se louper aura l'effet inverse généralement :) Qui a dit que la vie était facile?

mardi 5 février 2013

Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c'est leur connerie, pas leurs différences.

Petite citation d'Anna Gavalda.
Mélange de provocation et de vérité : j'adore :)

Les différences ne divisent ni ne séparent, elles enrichissent : il faut juste être capable de curiosité et accepter les "erreurs" des autres, même si nous ne ferions jamais les mêmes...

Oui c'est court ce soir, et alors? :)

lundi 4 février 2013

Ne me dis pas

Paroles d'une chanson de 3 minutes sur mer :
Ne me dis pas.
Ne me dis pas, ce que j’ai à faire
Ne me dis pas, quand je dois venir
Ne me dis pas, quand je dois me taire
Et ne me dis pas, comment je dois me tenir
Ne me dis pas, que je t’exaspère
Ne me dis pas, quand je dois sourire
Ne me dis pas, que je suis là pour plaire
Et ne me dis pas, que je dois te retenir
Pourquoi devrais-je te retenir ?
Ne me demandes pas, d’être ce que tu espères
Et ne me dis pas, ce que je te fais subir.
Même si parfois, je te tape sur les nerfs
Moi, je n’oublie pas, nos jolis souvenirs
(Guilhem Valayé)

Petit clin d'oeil à ma morale et à mon éthique au passage : la morale étant de laisser à l'autre sa liberté le concernant (bon, ok c'est pas aussi simple...). Et dans un couple c'est peut être encore plus dur, l'envie de bien faire nous poussant à essayer de modifier l'autre, car on a l'idée de comment faire pour que le couple aille mieux. Même si cette vision est personnelle, et donc égoïste en un sens.
Ne vaut il mieux pas laisser à l'autre toute sa liberté, y compris celle de ne pas nous satisfaire : ne pas faire de compromis sur ce point, mais une concession, lui concéder le droit d'existence.

Mais surtout, j'adore les quatre derniers vers :
Ne me demandes pas, d’être ce que tu espères
Et ne me dis pas, ce que je te fais subir.
Même si parfois, je te tape sur les nerfs
Moi, je n’oublie pas, nos jolis souvenirs

Ne pas demander à l'autre de se conformer à une image de notre esprit,
ne pas accabler ou accuser l'autre, même quand c'est à juste titre ;)
et conserver les jolis souvenirs...
C'est beau, même si j'ai bien le sentiment que la réalité est plus crue et dure, et qu'on pourrait discuter de ce qu'il convient de faire, se taire ou parler et faire changer l'autre...
Mais cette vision est belle :)

dimanche 3 février 2013

La mémoire sélective

Notre mémoire est toujours sélective, oui mais voilà, ce n'est pas nous qui faisons la sélection !!
En y pensant, ça fait peur, et ça milite en faveur de l'esprit/la raison qui ne serait que greffé sur un mécanisme de vie "indépendant". L'esprit ne serait qu'une émanation du mécanisme, comme un arc en ciel ou une aurore boréale. Où placer l'être? dans le mécanisme de vie autonome ou dans l'esprit qui perçoit tout ça, en a conscience et est capable de l'analyser? Peut être simplement dans la réunion de tout ceci, mais la question n'est pas là aujourd'hui :) (ouf!)

Bref, la sélection se fait ! Certains critères sont évidents, ou explicables : sélection naturelle : on retient ce qui aide à notre survie, les dangers... et sélection artificielle : la mémorisation peut être volontaire, à force de répétition.

Mais je trouve le comportement de la mémoire contre productif -ou pour le moins étrange- dans certains cas.

Sur le long terme, je trouve que la mémoire ne retient souvent que le positif : scolarité, enfance, compétitions, anciennes relations... Est ce simplement une prise de recul, et la reconnaissance des anciens problèmes comme des tracas sans importance?
Alors qu'à l'inverse -mais là ce n'est sans doute pas la mémoire qu'il faut pointer du doigt, mais la raison- sur l'instantané, nous avons une propension plus importante à être aveuglé par les petits problèmes, et à oublier tout le positif qui entoure ce grain de sable.

Quelque part, ce double mécanisme est bien dommage ! Il nous fait regretter le passé (quitte à le déformer) et nous empêche de profiter pleinement du présent. Il fait de nous des nostalgiques frustrés !

Imaginons un instant l'inverse : ne retenir que le négatif sur le lointain passé et être capable de relativiser les problèmes présent.
Deux conséquences possibles :
- vivre le bonheur présent et voir une évolution positive dans sa vie, dans son futur
- vivre le bonheur présent et ne le voir que comme une exception au regard du passé, et donc craindre l'avenir, avoir une vision négative de la vie

Ce qui fait apparaître aussi 2 conséquences possibles pour le mécanisme réel :
- voir une évolution négative dans sa vie "c'était mieux avant", et recevoir comme agréable surprise tout ce qui échappe à cette fausse règle - ou sombrer dans la dépression...
- voir son présent, et ses "ennuis présent" comme passager, et donc espérer un meilleur avenir, comme dans les souvenirs, avoir une vision positive de la vie en général.

Au final cette vision idyllique du passé n'est peut être là que pour nous rassurer sur notre vie, nous montrer qu'une vie heureuse est à notre portée, et nous éviter de sombrer dans un cynisme trop désespéré. Les bilans objectifs de nos vies sont rarement positifs... Le tout dépendant, comme bien souvent, de notre regard. Mais comment contrôler ce regard, le changer au besoin?
Je n'ai pas encore la réponse... pas de réponse durable en tout cas...

samedi 2 février 2013

La mémoire affective

Ce qui m'intéresse ce soir, c'est la mémoire des relations, la mémoire affective, la mémoire qui se construit sur le long terme, par la répétition de rencontres et qui s’entremêle avec l'idée que nous nous formons de la personne en question. La mémoire étant au final toute la partie cachée de l'iceberg, fondement de notre avis sur la personne et la relation : amicale, amoureuse, loyale...

Sa construction se fait par couches successives, forcément. Au fil des rencontres. Mais les premiers instants, les premières rencontres, les premières impressions, voire les premiers à priori forment à mon sens un noyau dur. Ce noyau reste une idée indélogeable dans notre mémoire, dans notre esprit. Les évènements suivants vont se rajouter sur cette couche, vont rajouter une enveloppe plus ou moins fine.
Si les couches sont compatibles avec le noyau, celui-ci les absorbera en un sens, et deviendra plus fort.
Si à l'inverse les dernières couches sont en contradiction avec le noyau, c'est là que ça devient intéressant...
Si ces couches en contradiction avec le noyau sont superficielles, elles s'effriteront d'elles-mêmes : avec le temps, avec la poussée du noyau... et tout rentrera dans l'ordre.
Si elles sont un peu plus répétitives, alors elles peuvent en quelques sorte recouvrir entièrement tout le noyau : elles masquent totalement les premières impressions. La lutte commence alors. Le temps et l'inertie joueront en faveur du noyau, mais la répétition jouera en faveur des nouvelles couches, pouvant aller jusqu'à nous faire oublier l'existence même de ce noyau. La "raison", l'intellectualisation de la relation nous fera percevoir avant tout la dernière couche, du recul sera nécessaire pour se souvenir de ce qu'il y a dessous.
Parfois, la répétition n'est pas nécessaire, un pic bien placé peut fêler voire briser le noyau : mais le noyau sera toujours présent, et selon sa taille et les couches suivantes, il se reformera avec une fêlure ou disparaîtra...

Bref, pour résumer, parce que je sens que la fatigue m'embrouille (ou alors mes idées suffisent à m'embrouiller), la mémoire affective est d'après moi soumise à 2 forces :
- son noyau, formé par la première impression, les à priori
- les derniers éléments chronologiques
La première force peut réussir à dissoudre la seconde avec l'inertie et le temps, l'entropie?.
La seconde force peut réussir à masquer la première, à créer un doute, voire à se substituer au noyau pour en former un nouveau.

Et globalement nos émotions n'ont que peu de mémoire et ne prennent que peu de recul, donc ce qui sera toujours perçu en premier ce sont les couches les plus superficielles, les dernières. C'est ce qui permet à une broutille de refroidir une amitié durable...

Au final, il ne faut pas chercher quelle est la bonne force : cette question n'a pas de sens. Il faut chercher le meilleur moyen de voir ces forces pour vivre le mieux, et se concentrer sur la force qu'on souhaite accentuer. ce qui revient à orienter, diriger ses sentiments... et accorder ou non un pardon. Avoir conscience de l'aveuglement, qu'il soit causé par les à priori ou par les derniers évènements, c'est déjà commencer à ouvrir les yeux...

vendredi 1 février 2013

La présence...

Petite citation pour aborder le sujet, qui méritera sans doute un autre article : «la capacité à penser à autre chose qu’à ce qui est en train de se produire est une prouesse cognitive qui a un coût émotionnel» (Daniel Gilbert - professeur :) )

Notre machine mentale est en marche, elle nous échappe, elle nous fait anticiper, regretter, et nous fait penser à d'autres choses qu'à l'instant présent. Surtout si l'instant présent n'est pas assez intense pas assez prenant.

Autre cause possible -et opposée? : la somme des divertissements. Musique, portable, mails, tant de divertissements constamment accessibles, leur échapper demande une réelle volonté. Le divertissement revient à son étymologie : nous distraire, nous détourner du réel, du présent. Il permet de remplir facilement les temps morts, les temps d'attente, il s'est insinué comme ça dans nos vie, mais maintenant il a débordé.

Ça reste un moyen, en apparence, de s'évader du présent trop ennuyeux, trop pauvre... Une belle idée sur le papier : nous permettre d'anticiper, de réfléchir, de prendre du recul, de réfléchir en dehors du présent, voire d'enrichir notre vie mais voilà, comme tout, ça a été dévoyé, ça a un prix. Le prix est la dispersion, une incapacité qui se développe, une incapacité à être présent, à avoir pleinement conscience du présent, de ce qu'il apporte., et ceci est une source de malheur, une source actuelle, sans doute liée à l'époque.

"Plus notre esprit bât la campagne, mois nous sommes heureux" : le bonheur passe par la conscience du présent, de nos actions présentes, de nos sentiments présents. C'est le résultat de la petite étude sociologique de ce Daniel Gilbert.

Et je me retrouve ainsi à chercher les loisirs qui accaparent ma pensée : les meilleurs pour moi étant sans doute le sport, la lecture et les jeux video. Tous les livres, tous les jeux et tous les sports ne sont pas tous égaux, certains sont moins efficaces que d'autres. Je ne mets ni le cinéma ni la télé dans le lot, car globalement moins efficaces (ce qui ne veut pas dire tout le temps inefficace)...