mardi 12 février 2013

Egalité ou équité?

Question un peu semblable à la morale ou l'éthique, l'équité étant à l'égalité ce qu'est l'éthique à la morale, à peu près :)

Bref, l'égalité, c'est simple, factuel, objectif : c'est le même traitement pour tous, sans se poser de questions.
L'équité est subjective, et vise un traitement que l'on jugera équilibré selon un critère de notre choix.

L'égalité se moque quelque part des différences initiales, et ne cherche pas à les compenser, alors que l'équité consiste justement à essayer de considérer ces différences et à proposer des traitements visant à rétablir un équilibre.

De part ma nature consciente, je suis logiquement favorable à l'équité : l'équité fait justement appel à la conscience et responsabilise.
Par contre, de par son caractère subjectif, elle ne sera jamais absolue, et une mesure équitable sera toujours discutée par autrui, elle est donc très difficilement généralisable à une société : déjà pour un groupe de 3-4 personnes, ça montrera rapidement ses limites : désaccord sur les critères à prendre en compte, sur leurs évaluations, sur les compensations à mettre en place...
Le meilleur exemple étant peut être l'impôt : il essaye d'être équitable, c'est un pourcentage du salaire (et pas un forfait), et en plus le pourcentage évolue avec le salaire... et au final, peu trouvent ce système juste je pense, mais on l'accepte, il est imposé, sans vouloir faire de jeu de mots :)
Mais bon, d'un autre coté, un système purement égalitaire serait sans doute tout autant discuté, voire plus :) Donc au final, la société ne fait qu'imposer son propre point de vue, sa subjectivité, sa vision de l'équité.

Comme l'éthique et la morale, l'égalité et l'équité se rejoignent dans un cas : le cas où les 2 éléments à comparer sont égaux, un traitement égal est équitable, et inversement, et c'est sans doute le seul point défendable par une société. Si une société ne veut pas être tyrannique / arbitraire / injuste, alors elle doit promettre le même traitement pour les mêmes causes, tout résidant ensuite, bien entendu, dans l'évaluation des causes : à travail égal (quantité? qualité? résultats?), salaire égal ; pour des revenus identiques (issu du travail? de la bourse? d'un héritage?), une imposition identique ; pour un même crime, un même jugement (avec ou sans circonstances atténuantes?)...
Pour tous les autres cas, on jugera toujours l'égalité comme étant injuste, car au plus profond de lui, l'homme essaye de compenser les inégalités de la nature, mais l'équité restera toujours source de désaccord.

Au final, je persiste et signe en faveur de l'utilisation de la conscience : prôner l'égalité en toute circonstance, c'est se réfugier derrière un raisonnement (ou plutôt une absence de raisonnement), c'est ne pas prendre parti, ne pas user de sa conscience et de la responsabilité qui va avec. L'égalité est donc à fuir ! Ensuite, l'erreur (de jugement) reste humaine et les discussions seront toujours ouvertes...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire