dimanche 10 février 2013

Le besoin de plaire : première restriction à la liberté individuelle

Petite citation de Jean-Christophe Marion (inconnu au bataillon).

Chacun, au moins dans sa jeunesse passe par ce besoin de plaire, qui n'est qu'une autre façon d'exprimer la peur du rejet, et au final de la solitude. On reste un animal social, on a besoin de reconnaissance pour exister, de faire partie de quelque chose qui nous englobe.

Ce besoin nous prive de liberté dans la mesure où sa réalisation dépend des autres, et pas de nous-mêmes.

Et ce besoin est au-dessus de bien des principes qui nous gouvernent. La liberté étant au final bien loin derrière je pense. La liberté est souvent inconfortable, responsabilisante : on la recherche finalement assez peu, et lorsqu'on la trouve, on n'est pas forcément heureux : on ne sait pas quoi en faire. L'homme cherche plus généralement à se place en esclave.

Il paraît qu'avec le temps, et la sagesse, ce besoin de plaire s'en va...
Je me demande s'il ne s'en va pas plutôt lorsqu'il est comblé, lorsqu'on plaît assez, à assez de personnes, qu'on ne se sent plus en danger de perdre cette affection... mais je suis peut être pessimiste en disant ça.

L'idéal du sage reste en définitive de réussir à agir selon ses propres principes, afin de se plaire à soi, et non pas aux autres. Agir sans jamais avoir peur du "qu'en dira t'on", ce qui ne veut pas dire agir sans se soucier des autres.
C'est une sorte d'égoïsme : se plaire à soi avant de plaire aux autres.
Sauf que cet égoïsme n'est à conseiller qu'à ceux qui ont déjà atteint une certaine sagesse, qui connaissent les limites qu'il faut poser aux libertés et aux désirs de chacun.
Prônez l'égoïsme a un idiot, et vous en ferez juste un enfant gâté (ou l'inverse).
Prônez l'égoïsme à un sage, et vous en ferez quelqu'un de plus sage, qui se détachera du regard des autres sans s'y soustraire totalement (la remise en cause devant restée permanente).

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