dimanche 3 février 2013

La mémoire sélective

Notre mémoire est toujours sélective, oui mais voilà, ce n'est pas nous qui faisons la sélection !!
En y pensant, ça fait peur, et ça milite en faveur de l'esprit/la raison qui ne serait que greffé sur un mécanisme de vie "indépendant". L'esprit ne serait qu'une émanation du mécanisme, comme un arc en ciel ou une aurore boréale. Où placer l'être? dans le mécanisme de vie autonome ou dans l'esprit qui perçoit tout ça, en a conscience et est capable de l'analyser? Peut être simplement dans la réunion de tout ceci, mais la question n'est pas là aujourd'hui :) (ouf!)

Bref, la sélection se fait ! Certains critères sont évidents, ou explicables : sélection naturelle : on retient ce qui aide à notre survie, les dangers... et sélection artificielle : la mémorisation peut être volontaire, à force de répétition.

Mais je trouve le comportement de la mémoire contre productif -ou pour le moins étrange- dans certains cas.

Sur le long terme, je trouve que la mémoire ne retient souvent que le positif : scolarité, enfance, compétitions, anciennes relations... Est ce simplement une prise de recul, et la reconnaissance des anciens problèmes comme des tracas sans importance?
Alors qu'à l'inverse -mais là ce n'est sans doute pas la mémoire qu'il faut pointer du doigt, mais la raison- sur l'instantané, nous avons une propension plus importante à être aveuglé par les petits problèmes, et à oublier tout le positif qui entoure ce grain de sable.

Quelque part, ce double mécanisme est bien dommage ! Il nous fait regretter le passé (quitte à le déformer) et nous empêche de profiter pleinement du présent. Il fait de nous des nostalgiques frustrés !

Imaginons un instant l'inverse : ne retenir que le négatif sur le lointain passé et être capable de relativiser les problèmes présent.
Deux conséquences possibles :
- vivre le bonheur présent et voir une évolution positive dans sa vie, dans son futur
- vivre le bonheur présent et ne le voir que comme une exception au regard du passé, et donc craindre l'avenir, avoir une vision négative de la vie

Ce qui fait apparaître aussi 2 conséquences possibles pour le mécanisme réel :
- voir une évolution négative dans sa vie "c'était mieux avant", et recevoir comme agréable surprise tout ce qui échappe à cette fausse règle - ou sombrer dans la dépression...
- voir son présent, et ses "ennuis présent" comme passager, et donc espérer un meilleur avenir, comme dans les souvenirs, avoir une vision positive de la vie en général.

Au final cette vision idyllique du passé n'est peut être là que pour nous rassurer sur notre vie, nous montrer qu'une vie heureuse est à notre portée, et nous éviter de sombrer dans un cynisme trop désespéré. Les bilans objectifs de nos vies sont rarement positifs... Le tout dépendant, comme bien souvent, de notre regard. Mais comment contrôler ce regard, le changer au besoin?
Je n'ai pas encore la réponse... pas de réponse durable en tout cas...

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