mardi 30 septembre 2014

La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées

Citation de Victor Hugo ce soir.

Particulièrement en phase avec moi je trouve. Le temps de paix permet un autre genre d'affrontement, et justement quand la raison commence à s'effacer, on en vient à la force, on se déplace sur un autre terrain, où l'on espère avoir plus de chances...

Parce qu'on est en temps de paix, parce qu'on a une certaine confiance en l'autre, parce qu'on a une certaine estime, on peut se permettre de combattre ses idées. Ce combat, s'il ne se résume pas à un écrasement par la force ou la manipulation nécessite d'abord de comprendre l'autre, ses idées. Ce ne sont plus les individus ou les peuples qui s'affrontent, mais bel est bien les idées : nous ne sommes que des jouets entre leurs mains, des outils, des armes. Les idées luttent, et la plus forte l'emporte, la plus vraie... entraînant derrière elle le progrès, et laissant la violence des hommes de côté.

vendredi 26 septembre 2014

En mon nom !

Allez, ce soir, je remets un peu les pieds dans cette réalité pour participer à la dernière polémique du moment.

Les musulmans de France (et d'ailleurs) devraient ils condamner fermement, plus que les autres, les derniers actes terroristes?

J'entends et lis déjà les craintes de voir stigmatiser encore un peu plus une partie de la population, de voir encore une fois les gentils devoir condamner des actes avec lesquels ils n'ont rien à voir. Après tout, les musulmans de base sont sans doute aussi éloignés de ces barbares que je ne le suis moi-même. Y'a t'il un sens a exprimer une condamnation d'un acte aussi impardonnable?
En arriver là, c'est déjà une quasi-victoire des terroristes. Le climat est tellement délétère qu'une partie de la population en vient
On pourrait même voir au travers de ceci une première victoire des terroristes : créer un climat de haine, de méfiance, créer des tensions et en arriver au point où une partie de la population exige d'une autre qu'elle se soumette à son désir de la voir prendre position sur la place publique, qu'elle condamne, voire qu'elle s'excuse pour des actes qui font l'unanimité dans leur condamnation justement. La stigmatisation est un peu plus poussée, la séparation entre les populations se renforce : c'est le premier pas vers la méfiance, le rejet, puis la haine. Plus les peuples seront séparés, plus les clans se resserreront, plus les gens seront aveuglés. Bref, ce n'est pas la voie idéale.

Mais c'est peut être malgré tout la meilleure voie à suivre. Car le problème ne vient pas de l'évidence de la condamnation de la barbarie, il vient du fait que cette barbarie se réclame de l'islam. La cruauté gratuite, personne ne cherche à s'en désolidariser. Qu'un psychopathe blanc et chrétien commette un massacre ne créera pas de réaction communautaire, personne ne demandera aux chrétiens blancs de condamner le massacre. Mais lorsque la cruauté et la violence sont perpétrés au nom de quelque chose, il est important de montrer son désaccord, de montrer le mensonge, de défendre un peu la Vérité. Sinon, c'est une victoire encore plus grande pour ces barbares : ils détruisent le sens des mots, ils détruisent les valeurs. Et le silence assourdissant qui ne les condamne pas les renforce, les alimente. Laisser un fanatique parler en notre nom, c'est le laisser croire qu'il nous représente, c'est laisser croire à certains esprits faibles qu'il nous représente réellement. Oui, on peut s'insurger contre la bêtise de ces esprits faibles, contre ceux qui sont déjà perdus, suffisamment pour faire des amalgames dangereux, on peut vouloir laisser les fanatiques loin de nous et ne pas s'abaisser à leur répondre mais cette attitude de l'autruche est inconsciente dans cette situation. Les laisser s'accaparer, voler nos idéaux, nos valeurs, c'est leur permettre de les détruire. Le problème ne vient pas de l'ignorant qui fait des amalgames, mais bel et bien du voleur : il ne fait pas se tromper de cible.

Imaginez demain une rencontre extra-terrestre, imaginez maintenant que cette première rencontre se fasse avec un déséquilibré qui massacre l'extra-terrestre, et qu'en plus il leur adresse un message en se faisant passer pour le représentant de l'humanité, en affirmant que tous les humains feront de même à chaque rencontre. Que feriez vous dans cette situation? Vous compteriez sur le bon sens extra-terrestre ou vous vous empresserez de condamner le déséquilibré et tenteriez de rétablir le dialogue vers une situation plus paisible?

mercredi 24 septembre 2014

La meilleure sauce du monde, c'est la faim

Proverbe espagnol ce soir, qu'on retrouve dans Don Quichotte
"La meilleure sauce du monde, c'est la faim; et, comme elle ne manque pas chez les pauvres, ils mangent toujours avec appétit"

Le manque provoque l'envie, l'envie amène l'appétit et de l'appétit naît le plaisir lié à l'assouvissement du besoin. Le monde est simple.
Oui mais il est très dur de s'astreindre volontairement à un manque pour pouvoir savourer sa disparition. C'est tout sauf naturel.
Oui mais l'assouvissement de l'appétit est un plaisir de brute, il répond à une pulsion animale. Le plaisir est là, certes, mais on ne peut pas parler de saveur ou de goût.

Pour dévorer un plat, la faim est la meilleure sauce, mais pas pour le savourer.
Pour jouir simplement, le manque, l'abstinence, l'austérité sont une recette "facile" : y mettre fin suffit , c'est comme interrompre un supplice et ceci provoque immédiatement une immense satisfaction. Mais pour savourer quelque chose, la seule solution consiste à s'entraîner, à s'approprier cette chose, à la saisir, à la comprendre suffisamment pour y voir apparaître des nuances, pour aller au-delà des premières apparences, pour y ajouter son propre univers mental, sa propre imagination et transformer l'expérience physique en expérience personnelle. C'est vrai pour tout : la nourriture, la musique, le sport, la pensée...
Le mode d'apprentissage peut être théorique, centré sur la décortication des mécanismes ou simplement sur l'entraînement, la répétition. Petit à petit, telle une éponge on absorbera les concepts, on les infusera, on les acquerra. Ils feront partie de nous, on les fera siens.

mardi 23 septembre 2014

IA : déjà au pouvoir?

Petite réflexion suite à un reportage. En fait, il se pourrait déjà que qu'une IA ait commencé à prendre le pouvoir. Il suffit de penser à la bourse, où l'essentiel des transactions est déjà réalisé par des ordinateurs, où seules quelques rares personnes arrivent encore à suivre ces algorithmes, où les mathématiciens ont pris la place des traditionnels marchands pour mettre au point des produits complexes, s'extrayant de la réalité... Et voilà comment on obtient une économie coupée du réel, échappant à presque tout contrôle.
C'est peut être un peu exagéré de penser qu'une IA commence à tirer les ficelles, mais ça a déjà échappé au cerveau humain, et c'est un sans doute un terrain prédisposé pour voir l'avènement d'une intelligence artificielle, pas forcément avec un but, une volonté et une conscience, mais avec des règles qui ne résultent pas d'une construction humaine, mais qui sont le fruit de déductions en cascades, de logiciels d'analyse et d'apprentissage...

lundi 22 septembre 2014

Obliger un ingrat, c'est acheter la haine

Proverbe français que je n'avais jamais entendu jusque là, mais particulièrement efficace, comme d'habitude :) même si derrière l'apparente simplicité de la formule, les rouages sont plus complexes.

Obliger un ingrat, c'est potentiellement acheter la haine de l'ingrat qui n'aimera pas qu'on souligne son ingratitude, qui ne supportera pas d'être redevable, et qui se mettra peut être à éviter celui qui l'a aidé. Et c'est aussi potentiellement acheter sa propre haine : rares sont les gestes gratuits, que même l'ingratitude ne fâche pas.

D'où l'intérêt d'avoir une certaine noblesse dans chacun de ses comportements, c'est le meilleur moyen d'entretenir et de conserver des relations saines et profitables. D'où l'intérêt aussi de choisir ses amis sur ce critère là aussi, au risque de les perdre trop rapidement par la suite, d'être déçu par eux...

La personnalité des amis, leur noblesse, leur grandeur d'âme conditionne toute la relation : d'un côté, le cercle sera vertueux, il sera vicieux de l'autre. Un geste, une aide permettra de renforcer les liens ou se transformera en source de conflit et de haine. L'essentiel n'est ni dans l'action ni dans l'intention, il est encore en amont, dans la nature des hommes.

dimanche 21 septembre 2014

Ce n'est pas la possession, mais l'usage de la fortune qui rend heureux ; encore faut il savoir dépenser

Pensée extraite de Don Quichotte, prolongement plus raffiné de notre célèbre "argent qui ne fait pas le bonheur". L'argent ne fait pas le bonheur, accumuler une fortune relève plus d'une tendance psychiatrique, à accumuler le plus de choses possibles, sans utilité, sans autre objet que l'accumulation. Cette absence de sens causera plus de malheur qu'autre chose, elle révélera sa vacuité au final.
L'accumulation pour elle même est un non sens.
L'accumulation pour la sécurité, pour le cas où a un peu plus de sens, mais l'objectif reste limité, et le sentiment d'insécurité, l'angoisse est un puits sans fond hors duquel il faut se hisser si l'on ne veut pas y rester empêtré...
Le moindre objectif, même s'il est totalement égoïste est déjà une amélioration et permettra quelque jouissance. L'hédonisme égoïste apporte son lot de satisfactions. Confort, luxe, divertissements,... tous les symptômes du bonheur seront là, pourra même s'y ajouter une certaine joie, liée au plaisir de profiter de ses possessions, de ses dépenses. Ces dépenses personnelles apporteront à un moment ou à un autre un certain partage, ne serait ce que dans leur sillage. Ce sillage apportera convoitises (qui flatteront l'ego) et joies. Plutôt que d'essayer d'acheter son propre bonheur, petit à petit on sera conduit à favoriser celui de notre entourage. Et c'est sans doute une très bonne recette pour se fabriquer son bonheur à soi, pour le provoquer. Plus on est entouré de gens heureux, plus on sera heureux nous mêmes, il y a un effet entraînant à cela (bon, ça ne veut pas dire qu'il faille abandonner les gens tristes... au contraire, ils ont besoin de plus d'aide) : empathie, solidarité, renforcement des liens sociaux... Mais bon, ceci reste très théorique : l'argent est tellement tabou qu'il est quasi inconcevable d'imaginer un ami demander / prêter de l'argent à un autre autrement qu'en dernier recours. Hors de question donc d'imaginer une aide aussi directe. Il reste cependant les cadeaux, et les occasions ne manquent pas à qui veut les trouver : anniversaire, fêtes, noël, naissances... Le plus dur reste de trouver la bonne idée du cadeau (je crois que si j'avais la possibilité de choisir un don, ce serait celui là :D mais j'en suis bien loin... à l'opposé même)

Reste bien entendu la dépense totalement désintéressée, la charité, la générosité. Mais au final, la charité anonyme est, je pense, à la fois plus difficile à atteindre et rapporte moins de satisfaction. Le suivi est moindre, les retours aussi. Savoir savourer ceci est sans doute réservé à un certain niveau de sagesse, à ceux qui arrivent à se définir sans le regard des autres...

samedi 20 septembre 2014

Rêve qui s'évapore...

Rigolo ça, réveillé dans le lit, j'avais l'impression de bien me souvenir de mon rêve, j'étais prêt à l'écrire et le décrire en détail... puis je me lève et marche un peu, et voilà que j'ai l'impression que tout a disparu de ma mémoire, évaporé.

Il ne me reste que des bribes...

Je rentre chez moi, d'un pas mal assuré, titubant presque (effet de l'alcool ou d'un choc émotionnel?) : un voisin qui sort me tien la porte pour que j'entre dans le hall d'entrée, je titube un peu arrière, à la recherche de mes clés et de la serrure pour ouvrir la seconde porte, et là j'ai l'impression d'être finalement entré dans une cabine téléphonique. Je me sens bête... mais finalement je crois que c'était bien mon appartement.

Mon chat a disparu, mon frère et moi partons à sa recherche (même si je n'ai pas de chat sur Paris et que mon frère n'est pas sur Paris non plus...). Après quelques recherches infructueuses, mon frère me dit qu'il l'a aperçu dans un quartier, en train de vomir. Je prends donc cette direction, je vois un animal blanc vomir par terre, je m'approche... l'animal vomit de l'eau on dirait... puis je m'aperçois que c'est un chien. Je m'approche quand même car je trouve ça bizarre, je vois plein de poils blancs autour de lui, je vois aussi comme le squelette de l'arrière d'un chat : pattes postérieures et queue dressée. Vision d'horreur, je me dis que le chien a bouffé mon chat et n'a laissé que ça derrière lui ! Puis en m'approchant un peu plus, je me rends compte que ce squelette avec un peu de chair dessus est celui du chien ! Il a du avoir un accident (ou je ne sais quelle maladie) et est très mal en point, il lui manque la moitié de sa chair, mais il se porte presque bien (vu son état).
Je retourne chercher mon frère pour le prévenir de ce que j'ai découvert et lui dire que c'était une fausse piste.
Je reviens à l'endroit du chien, avec mon frère me semble t'il, et là je vois une foule qui s'est massée autour du parking sur lequel se trouve le chien. Tout le monde observe la curiosité du moment. Un jeune m'accoste, un sandwich à la main et m'interpelle en me disant que je vais pas en croire mes yeux. Il lance son sandwich par terre, ce qui fait accourir le chien fantôme : il avale le morceau, il a l'air en forme. Et le sandwich a réapparu dans les mains du jeune homme, à croire qu'il n'avait jeté qu'un morceau... il recommence son petit jeu, et me dit au passage qu'il y a une autre nouvelle incroyable : un apple store s'est installé au coin de la rue, dans la nuit probablement. Je lui réponds que c'est bien... mais j'en n'ai pas grand chose à faire en réalité. Je trouve juste ça bien pour les affaires du quartier, et surprenant de l'avoir installé dans un endroit si calme habituellement...

Voilà, persuadé d'en avoir oublié une partie, qui faisait sans doute la liaison entre les deux histoires. Dommage. Rêve un peu trop farfelu pour se prêter à une pseudo-analyse.


dimanche 14 septembre 2014

Il n'est pas facile d'abandonner une vie de routine, même quand on la déteste

Petite citation de Steinbeck ce soir, frappante de vérité et de cynisme.

L'homme est capable d'évoluer et de s'adapter à tout, mieux que ça, il s'habitue à tout. Une fois passées les premières surprises, logiquement, en s'accrochant, on finit -généralement- par s'habituer : aux transports, au boulot, aux collègues, à la guerre, à la famine, aux injustices...
C'est une force : ceci nous permet sans doute de survivre, et de conserver un peu d'espoir dans toutes les situations.
Mais comme pour toute chose, il y a le pendant négatif. La force peut se transformer en handicap. Cette capacité à s'habituer peut aussi nous endormir. On perd notre recul et notre capacité à nous indigner, à refuser la situation et à la combattre.
Et pas besoin d'aller dans des situations extrêmes, la vie courante nous offre suffisamment d'exemples s'inscrivant dans la citation de ce soir : boulot stressant, relations toxiques, violence conjugale ou même simplement une relation de couple sans amour... Chaque changement est difficile à cause de notre inertie, de notre peur innée du changement : peut être qu'on nous a trop répété le proverbe "on sait ce qu'on quitte, on ne sait pas ce que l'on trouve après". Mais je pense que c'est plus lié à un besoin fortement ancré en nous, celui de la sécurité. L'habitude nous offre ce sentiment de sécurité : on sait de quoi sera fait le lendemain : les mêmes problèmes, on sait qu'on peut les endurer.
Est ce une forme de lâcheté ? Oui, sans doute, mais elle est motivée par la peur, le manque d'assurance, de confiance en soi.
Comme toujours, difficile de trouver le juste milieux : être capable de s'habituer suffisamment pour endurer les situations difficiles, les échecs tout en conservant cette tension qui nous permet de claquer la porte et de nous extraire de situations détestables et routinières, de ne pas baisser les bras.

Je sais dans quel sens je dois travailler... reste à voir si j'en ai suffisamment envie...

mercredi 10 septembre 2014

Don Quichotte et l'amour

Deux citations pour le prix d'une ce soir, les deux tirées de Don Quichotte de Miguel de Cervantes.
L'amour n'a pas meilleur complice que l'occasion.
On ne peut vaincre l'amour qu'en le fuyant.


L'amour, sentiment tant vanté et recherché, même s'il n'existe aucune méthode à ce jour pour provoquer ce sentiment, s'y entraîner, l'apprivoiser... alors qu'on peut facilement se mettre en conditions pour tester d'autres sentiments : la peur, la tristesse, la joie, la colère... L'amour continue à échapper à tout cadre.

Et sa naissance échappe aussi à tout contrôle. Mais, nous sommes tellement en attente de le rencontrer qu'il ne faut généralement pas grand chose pour faire naître une étincelle (après c'est un autre problème que de savoir si l'étincelle est éphémère ou pas...). Mettez 2 jeunes gens de sexes opposés dans un lieu suffisamment confiné et un premier rapprochement se fera naturellement. Puis de la proximité naîtra l'intimité, puis viendra le désir et le reste en découlera naturellement.
Vous voulez tomber amoureux : vous n'avez qu'à créer et multiplier ces occasions. L'amour est tellement présent (au moins dans nos esprits, dans nos espoirs) qu'il en devient presque palpable. Rajoutez une dose d'hormone ou de sensualité, et vous constaterez qu'au final l'amour (ou son illusion, pour peu qu'il y ait une différence entre les deux) est près à fondre sur nous à chaque coin de rue, à la moindre occasion. Le tout est de savoir si nous sommes disposé à nous laisser emporter par celui-ci ou si nous sommes effrayés.

Et nous arrivons à la seconde citation. L'amour ne peut être vaincu que par la fuite. Cette passion ne peut être contrôlée, une fois entrée en nous elle ne nous quitte plus. Impossible d'échapper à l'obsession, surtout si l'être aimé est à notre portée, sous notre regard. Ni la raison, ni la volonté n'ont d'emprise sur cette passion. On ne peut la calmer que par la fuite : fuite psychologique (divertissement) ou physique (éloignement) -ou en aimant davantage une autre personne, mais c'est une autre histoire. Plus on attend, plus la fuite devient difficile, et plus elle devra être longue pour que les effets s'estompent.

Conclusion : si on veut contrôler quelque chose, ça se joue au début. L'amour étant quasi omniprésent, prêt à bondir, le contrôle se fait principalement par évitement. On ne choisit pas de qui on va tomber amoureux, on choisit de qui on ne veut pas tomber amoureux : et on fuira cette personne, pour ne pas créer d'occasions, pour ne pas laisser se créer un rapprochement. Cette fuite précoce sera efficace, et les fois où on baissera notre garde, on risquera de se faire emporter par l'amour (et ce seront sans doute les plus belles histoires, de celles qu'on nous vend dans les contes). Et lorsque nous laisserons tomber nos barrières, nous accepterons le rapprochement, nous aurons fait le premier pas vers l'amour : il fera le reste... dès qu'on rencontrera une personne qui ne fuira pas, et qui aura fait le même pas. L'élu de notre cœur est peut être davantage un élu des circonstances et un élu de notre psychologie : celui qu'on n'aura plus voulu fuir, ou le moment fortuit où on aura décidé d'arrêter de fuir. Bon, tout n'est peut être pas aussi simple, il y a peut être autre chose... mais peut être pas : après tout, nous sommes tous uniques, nous sommes tous digne d'amour, nous pouvons aimer tous nos prochains...


lundi 8 septembre 2014

On ne peut jamais être neutre. Le silence est une opinion.

Petite citation aujourd'hui, j'ai mon quota à atteindre :)

Petite lapalissade mais souvent oubliée.
Le non-engagement, la non-prise de décision et le silence en résultant sont des opinions. Toutes aussi critiquables que les autres, ni plus ni moins. D'ailleurs, on dit bien un silence qui en dit long :)

La neutralité peut être le désir de ne pas s'impliquer dans un conflit qu'on estime extérieur à nous : si l'on pense que l'on va faire empirer les choses en prenant partie ou en agissant, pourquoi le faire? Si l'on pense que la décision nous rendra responsable, pourquoi se forcer à prendre cette part de responsabilité? La responsabilité et la conscience permettent sans aucun doute d'avancer, d'améliorer le monde, mais nous ne pouvons être responsables de tout, nous ne sommes qu'humains. Nous pouvons même nous offrir le luxe de choisir certaines limites à nos responsabilités (ou à nous en convaincre, mais ça revient presque au même...)

La neutralité n'empêche pas nécessairement une opinion : on peut faire le choix de la taire. Pourquoi ne pas respecter ce choix? Tenter de forcer quelqu'un à révéler son opinion contre sa volonté, c'est déjà vouloir le faire changer d'avis, essayer de le rallier au nôtre. Le silence peut parfois être une pudeur (fausse ou vraie), le tout est donc de savoir quand s'arrêter, quand ne plus insister.

Le problème vient ensuite de l'interprétation qu'on fait de ce silence. Mais au final, un silence prête t'il plus à une libre interprétation qu'un avis exprimé? Lorsque je vois tous les malentendus qui m'entourent, voire les aveuglements, je n'en suis pas persuadé...

dimanche 7 septembre 2014

Le dilemme du tramway

Trouvé au détour d'un film.
En quoi consiste t'il?
Imaginez un tramway fou qui se dirige vers 3 innocents, il va les faucher, mais selon votre action (ou votre inaction) vous avez la possibilité de le détourner vers une autre personne, toute aussi innocente.

Que faire?

Le point de vue utilitariste donne une réponse immédiate. Mieux vaut sacrifier une personne pour la survie de trois, pour peu qu'elles soient indiscernables. Mais bon, dès qu'on commencera à les discerner, ça créera des problèmes : mettre en balance des vies identiques est chose aisée, on ne fait que jouer avec des chiffres. Commencer à rentrer dans les détails des personnalités, et on ne s'en sortira pas : âge, mérites, famille, qualités morales, voire richesse...
Bref, le choix est facile lorsqu'on ne s'implique pas. Prendre une décision sur des chiffres, ça reste facile.

Corsez un peu le tout en changeant légèrement l'intitulé. Vous ne devez plus vous contenter de décider du chemin du tramway, vous devez pousser l'innocent sur la voie pour faire dérailler / arrêter le tramway. L'implication devient totale, la culpabilité aussi. A partir de là, la culpabilité prend le dessus sur le reste, et on oublie la finalité du geste : sauver 3 autres vies. Du coup, dans cette configuration, la décision commune s'inverse, et on laissera davantage le tramway aller faucher les 3 personnes, ne se sentant pas impliqué (et donc coupable) dans cet accident. On aurait pu l'éviter certes, mais à quel prix? Nous ne sommes personne pour décider de qui doit vivre ou mourir, de qui doit souffrir ou pas. Lorsque nous sommes la cause de tout, et que nous sommes déjà coupable, alors on essayera de minimiser cette culpabilité, et on prendra une décision utilitaire. Dans le cas contraire, on cherchera à fuir les responsabilités d'une certaine manière, pour fuir la culpabilité et y rester étranger. Après tout, le problème ne nous regarde pas : nous ne sommes pas le mécanicien chargé de vérifier les freins, nous ne sommes pas son responsable... Au mieux : on pourra soit parler à l'innocente victime pour voir si elle souhaite se sacrifier, mais nous ne la pousserons pas, voire on se sacrifiera soi-même. Mais je ne pense pas qu'un être normalement constitué fasse autre chose : peut être que ce serait un bon test pour les psychopathes (ou alors j'en suis moi-même un :D).
Bref, l'implication et l'idée de la culpabilité, du remord pousse à l'inaction.

Après, restent des cas extrêmes qui échappent à ce raisonnement, et face auxquels on se sacrifiera plus volontiers : si ce n'est plus 3 personnes à sauver mais 300 000, on se sacrifiera plus facilement, et on sacrifiera sa culpabilité aussi. Quitte à ne plus être capable de vivre avec ce poids sur la conscience après, ceci devient secondaire.

Une autre solution apportée par certains consiste à dire que la situation est biaisée dès le début, et nous met dans une situation de coupable dès le début. Le but serait alors d'essayer de changer la société pour éviter que ces situations se produisent. Ce qui est une fuite un peu plus en amont je trouve... Même si je partage la conclusion, qui prône simplement plus de conscience dans tout ce qu'on fait, pour imaginer à chaque fois les conséquences possibles de nos actes... e éviter ainsi les accidents par négligence.

Autre point rapporté du Net : selon que le dilemme soit posé dans notre langue maternelle ou non, la réponse changerait. Notre langue maternelle permet aux émotions de prendre le dessus, et donc d'anticiper la culpabilité, les remords...etc... alors qu'une autre langue crée de la distance (peut être qu'on se moque davantage de la morts d'étrangers... plus il nous sont éloignés / étrangers, plus c'est facile d'en laisser mourir... y'a qu'à voir les guerres/famines actuelles...) et nous permet donc de résoudre ce dilemme avec plus de froideur, de calcul utilitaire.

L'expérience montrerait aussi que l'homme n'est pas si rationnel que ça, pour ceux qui en douteraient. Les émotions, et même l'anticipation de celles-ci modifient la donne.

Au final, entre la peste et le choléra, on arrive toujours à choisir, mais entre laisser se répandre la peste et inoculer le choléra à quelqu'un, le choix est plus délicat, et nous pousse à une certaine passivité... Est ce cela qu'être un grand homme? Je l'ignore, mais ce sens de la décision est sans doute vitale chez les hommes de pouvoir, qui doivent faire une croix sur une certaine partie de leur humanité pour mieux l'orienter et la préserver chez les autres.

samedi 6 septembre 2014

Où vont les pensées?

Où vont les pensées lorsqu'on les laisse voguer? lorsqu'on a l'esprit libre?
Les pensées intrusives débarquent, celles qui viennent à nous sans y être invitées.
Je pense qu'il y a plusieurs profils, plus ou moins sains ou en tout cas facile à vivre :)
Le Sage : ses pensées seront centrées sur le présent, ses sensations, ses émotions, le tout visant à être présent au monde et à savourer ces instants.
Le Nostalgique : qui peut se décliner de façon plaisante ou douloureuse. La nostalgie peut ramener quelques pensées positives et créer quelques sourires, du bien être. Mais si la nostalgie devient trop contrastée par rapport au présent, c'est l'effet inverse qui se produira.
L'Anticipateur : inverse du nostalgique, ses pensées se tournent naturellement vers le futur. Et tout comme le nostalgique, ceci peut produire des effets opposés : la projection vers un futur à construire, l'anticipation et la préparation de moments joyeux à venir, ou bien la crainte d'un avenir incertain, tournant à l'angoisse.
Le Passionné : Sa passion étant le centre de son esprit, vers lequel il revient sans cesse, et cette passion amène généralement un certain plaisir émotionnel. La passion peut être amoureuse, purement intellectuelle (pour les chercheurs en herbe) ou juste ludique.
Le Ruminant : lui, malheureusement, ne fera que ruminer ses problèmes. Ses pensées pourront virer à l'obsession, voire au TOC.

Bon, ça c'était pour lister les principaux profils qui me viennent à l'esprit, maintenant, en pratique ça donne quoi? Selon le contexte, on s'orientera d'avantage vers tel ou tel profil.
Une passion naissante, une nouvelle activité, et on prendra rapidement le profil du passionné, à se construire à à consolider celle-ci. Un job prenant, et selon la dose de stress et d'angoisse, soit il prendra la place de la passion et sera une source d'énergie, soit il focalisera sur lui les angoisses.

Au final, les pensées se déclinent suivant 2 axes :
- celui du temps : nos pensées sont tournées vers le passé, le présent ou le futur
- celui de l'émotion : nos pensées génèrent soit du plaisir et sont sources d'énergie, soit du stress et dévorent notre énergie, jusqu'à devenir paralysantes.
Autant la position sur l'axes du temps n'a que peu d'importance au final (même s'il vaut mieux se tourner vers le présent et le futur) autant la position sur l'axe des émotions est important : la position sur cet axe influence davantage notre équilibre mental.

Reste maintenant à savoir comment contrôler ou au moins dompter ces pensées libres pour les subir le moins possible et réussir à en tirer le maximum d'énergie, voire de bonheur...

vendredi 5 septembre 2014

Another Dream : casser son spaghetti

Chez mes parents, avec eux, ma cousine et une amie (inconnue) à elle, devant la piscine. On discute de la mort de mon chat je crois, l'ambiance n'est pas joyeuse. Soudain je vois apparaître un perroquet rouge dans mon champs de vision, il disparaît rapidement derrière la haie de lauriers. Je m'en étonne auprès des autres, en leur demandant s'ils savent si un voisin a ce genre de perroquet dans le coin. Puis le perroquet réapparaît, il vole bizarrement, plus comme s'il flottait dans les airs. Il s'approche puis on se rend compte que c'est l'amie de ma cousine qui le pilote : un simple jouet radiocommandé. Elle le dirige au-dessus de la piscine, la fait presque se poser sur l'eau, puis le fait boire en lui faisant plonger la tête sous l'eau. Il se redresse ensuite, la tête dégoulinante, et reprend de l'altitude doucement, péniblement. Puis l'amie de la cousine le fait entièrement plonger dans l'eau, on se demande tous comment un tel jouet peut résister à ça. L'amie s'en moque, l'abandonne et se rend compte quelques minutes plus tard qu'il est au fond de l'eau et les filles se demandent si elles vont pouvoir le récupérer.
Arrivent les voisins et certains de leurs amis, ils s'installent comme si de rien n'était sur la table de l'autre coté de la piscine, prennent l'apéro, discutent... comme si nous n'étions pas là. Ma mère s'énerve et gueule un truc du genre "Moins fort!", à moins que le message ne fût plus sarcastique.
Les voisins partis, on se retrouve à nettoyer la table derrière eux : ma mère est furieuse, mon père les défend en disant qu'ils ont laissé l'endroit plutôt propre. Je passe 30 minutes à nettoyer minutieusement derrière eux, à ramasser les miettes, et je le fais remarquer à mon père. Je bous intérieurement. La colère monte et on me fait remarquer que je fais casser mon spaghetti en continuant ainsi !

Le truc qui m'a le plus marqué dans ce rêve c'est l'invention de cette expression : casser son spaghetti. Sorte d'équivalent au traditionnel péter un câble. L'image est bien trouvé : le spaghetti (cru) est fragile et ne tolère pas trop la pression, n'est pas trop souple, il cassera rapidement. Tout ceci restant une petite explosion, un peu anecdotique, sans réelles conséquences même si c'est irréversible.
Le reste du rêve reste classique, mélange de réalité et d'imaginaire, d'exigence retenue de plus en plus difficile à contenir...