mercredi 10 septembre 2014

Don Quichotte et l'amour

Deux citations pour le prix d'une ce soir, les deux tirées de Don Quichotte de Miguel de Cervantes.
L'amour n'a pas meilleur complice que l'occasion.
On ne peut vaincre l'amour qu'en le fuyant.


L'amour, sentiment tant vanté et recherché, même s'il n'existe aucune méthode à ce jour pour provoquer ce sentiment, s'y entraîner, l'apprivoiser... alors qu'on peut facilement se mettre en conditions pour tester d'autres sentiments : la peur, la tristesse, la joie, la colère... L'amour continue à échapper à tout cadre.

Et sa naissance échappe aussi à tout contrôle. Mais, nous sommes tellement en attente de le rencontrer qu'il ne faut généralement pas grand chose pour faire naître une étincelle (après c'est un autre problème que de savoir si l'étincelle est éphémère ou pas...). Mettez 2 jeunes gens de sexes opposés dans un lieu suffisamment confiné et un premier rapprochement se fera naturellement. Puis de la proximité naîtra l'intimité, puis viendra le désir et le reste en découlera naturellement.
Vous voulez tomber amoureux : vous n'avez qu'à créer et multiplier ces occasions. L'amour est tellement présent (au moins dans nos esprits, dans nos espoirs) qu'il en devient presque palpable. Rajoutez une dose d'hormone ou de sensualité, et vous constaterez qu'au final l'amour (ou son illusion, pour peu qu'il y ait une différence entre les deux) est près à fondre sur nous à chaque coin de rue, à la moindre occasion. Le tout est de savoir si nous sommes disposé à nous laisser emporter par celui-ci ou si nous sommes effrayés.

Et nous arrivons à la seconde citation. L'amour ne peut être vaincu que par la fuite. Cette passion ne peut être contrôlée, une fois entrée en nous elle ne nous quitte plus. Impossible d'échapper à l'obsession, surtout si l'être aimé est à notre portée, sous notre regard. Ni la raison, ni la volonté n'ont d'emprise sur cette passion. On ne peut la calmer que par la fuite : fuite psychologique (divertissement) ou physique (éloignement) -ou en aimant davantage une autre personne, mais c'est une autre histoire. Plus on attend, plus la fuite devient difficile, et plus elle devra être longue pour que les effets s'estompent.

Conclusion : si on veut contrôler quelque chose, ça se joue au début. L'amour étant quasi omniprésent, prêt à bondir, le contrôle se fait principalement par évitement. On ne choisit pas de qui on va tomber amoureux, on choisit de qui on ne veut pas tomber amoureux : et on fuira cette personne, pour ne pas créer d'occasions, pour ne pas laisser se créer un rapprochement. Cette fuite précoce sera efficace, et les fois où on baissera notre garde, on risquera de se faire emporter par l'amour (et ce seront sans doute les plus belles histoires, de celles qu'on nous vend dans les contes). Et lorsque nous laisserons tomber nos barrières, nous accepterons le rapprochement, nous aurons fait le premier pas vers l'amour : il fera le reste... dès qu'on rencontrera une personne qui ne fuira pas, et qui aura fait le même pas. L'élu de notre cœur est peut être davantage un élu des circonstances et un élu de notre psychologie : celui qu'on n'aura plus voulu fuir, ou le moment fortuit où on aura décidé d'arrêter de fuir. Bon, tout n'est peut être pas aussi simple, il y a peut être autre chose... mais peut être pas : après tout, nous sommes tous uniques, nous sommes tous digne d'amour, nous pouvons aimer tous nos prochains...


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