mardi 29 juillet 2014

Ego ou eneis

Ego, moi, ou eneis, nous. Je viens de tomber sur un article de Isabelle Padovani, adepte de la communication non violente.

Sa théorie : ne plus nous considérer comme une unité simple, mais composée de plusieurs aspects. Chacun a ressenti ça un jour je pense : un tiraillement intérieure entre plusieurs voix, contradictoires, et aucune qui ne sort réellement du lot. Ce qui crée un brouhaha mental et une forte difficulté à prendre une décision. Nous nous retrouvons perdus au milieu de toutes ces voix. Son approche consiste en fait à ne pas considérer ces voix comme des aspects de notre personnalité, mais à considérer ces voix comme des personnalités à part entière (ou presque). Chaque aspect ayant une personnalité propre, des aspirations et des besoins propre.
Bref, même si l'approche ressemble à une certaine schizophrénie, j'y retrouve bel et bien un aspect de ma faune mentale.

En temps normal, comment ça se passe?
Selon la loi du plus fort : c'est le seul mode de fonctionnement auquel on est habitué. La voie la plus forte, celle qui se fait plus entendre que les autres, l'emporte. Ce qui pose quelques problèmes. Les autres voies sont juste refoulées : elles referont surface lorsqu'elles auront accumulé assez de force et elles détrôneront la précédente, créant des regrets et des remords.
Et dans le cas où aucune n'arrive à prendre le dessus, on restera simplement dans l'indécision : à peine sommes nous sur le point de prendre une décision qu'une autre voix vient de prendre le dessus et nous fait douter, nous transmet d'autres valeurs, un autre jugement.
Ces voix se battent constamment entre elles, ou plutôt constamment contre celle qui est en train de l'emporter. La lutte est sans merci :)

Comment dépasser ce stade?
Il faut commencer par objectiver ces voix, leur reconnaître une existence pour être capable de les accepter, voir de les sortir de soi (la technique va jusqu'à leur donner corps par un objet ou une figurine...). On peut alors les écouter sereinement, une par une, jusqu'au bout. On passe de celui qui est un amas informe de plusieurs composantes hétérogènes, opposées, à celui qui perçoit ces voix, qui est capable de les écouter, de les comprendre, qui est capable d'empathie envers chacune d'elle. Notre définition change : nous devenons celui qui est derrière tout ça, à la fois nous subissons ces voix et à la fois nous les maîtrisons, nous mettons un peu d'ordre. Ceci nous force automatiquement à prendre du recul sur nos sentiments, sur nos aspirations, sur nos voix.
Et surtout, rentrer en communication avec change de ses voix change le mode de communication : nous devenons une sorte de médiateur entre elles. Elles ne s'adressent plus la parole entre elles, elles passent par nous, nous qui sommes capables de les comprendre. Alors qu'entre elles, la communication était impossible : trop différentes l'une de l'autre. La communication tournait à l'agression, au pugilat.

Pour écouter ces voix une par une, le plus simple est de parler à voix haute : l'oralité permet de sortir de la pensée. Dans l'univers des pensées, tout ça trop vite, tout peut se chevaucher, tout le monde parle ensemble. L'oralité nous oblige à nous concentrer sur une voix, et surtout une seule voix à la fois peut parler par notre bouche. Le premier effort est là.

Le second effort consiste à sortir de la logique de domination : le gagnant ne sera pas le plus fort. Le gagnant sera le consensus qu'il est nécessaire de trouver pour satisfaire toutes nos voix, ou au moins toutes nos voix sauf une ou deux : les dernières se rangeront plus facilement derrière cette majorité, comprenant où est l'intérêt général en quelque sorte. De cette manière, exit les sentiments refoulés, et bienvenue à l'harmonie.
Trouver le consens ne serait qu'une question de patience et de créativité... Trouver une solution à un problème inconnu jusqu'alors demande de l'ingéniosité.

Ensuite, il ne restera plus qu' à récolter les fruits de cette démarche : petit à petit nos voix apprendront à mieux cohabiter, à coopérer, collaborer, et globalement nous apprendrons à mieux nous écouter... puis à écouter les autres.

Pas convaincu au commencement de cet article, je le suis de plus en plus, je suis séduit :)... Il ne reste plus qu'à essayer de mettre tout ça en pratique, en essayant d'éviter de passer pour un fou :)

lundi 28 juillet 2014

Le changement...

Petite réflexion amusante tirée d'un livre d'Etienne Klein sur le changement.

Le changement s'oppose à la notion d'identité stable et permanente. Si nous sommes un stable, alors point de changement, et si nous changeons, alors il n'y pas d'identité stable : je suis perpétuellement un autre.
La solution à ce paradoxe qui n'en est pas un est simplement de considérer que le changement n'est pas le remplacement, changer c'est évoluer, changer ce n'est pas cesser d'être soi, c'est être soi autrement.
Propriété amusante découlant de ceci : on ne peut dire d'une chose qu'elle change que dans la mesure où une partie d'elle est stable. Un chose change lorsque qu'une partie d'elle (la majorité?) ne change pas, et d'autres propriétés disparaissent ou apparaissent, ou évoluent infiniment : le changement n'accepte un sujet qu'au travers de la stabilité :)

Rigolo aussi de se dire que parfois on ne se reconnaît même plus, et qu'en parlant de notre passé on arrive à se dire que ce n'était pas nous "je n'étais plus moi-même" : on ne reconnaît même plus ce noyau de personnalité qui assure la stabilité de l'édifice. Mais au final, c'est plus du domaine de la psychologie : déni et refoulement permettent de prendre de la distance pour éviter d'avoir à assumer pleinement les conséquences (au moins psychologiques) de ces actes. Dommage en un sens, car sans cette prise de conscience, pas de culpabilité, et pas non plus d'apprentissage.

dimanche 27 juillet 2014

Lorsque tu fais quelque chose, saches que tu auras contre toi, ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui voulaient le contraire, et l'immense majorité de ceux qui ne voulaient rien faire

Citation de Confucius ce soir, je me foule pas trop :)

Histoire de rappeler une fois de plus toutes les entraves possibles à l'action, qu'elles soient psychologiques ou réelles.
Selon le contexte, on pensera d'abord aux opposants : premier rempart visible de l'action, agir c'est choisir, et d'autres peuvent faire l'autre choix. L'opposition est directe, frontale et brutale. C'est celle qu'on voit en premier, la plus facile à cerner, la plus facile à juguler aussi certainement.
Viennent ensuite les jaloux ou les envieux qui voudraient être à ta place, faire ce que tu fais, voire les orgueilleux, qui pensent être capable de faire mieux. Ceux-là sont peut être plus sournois, mois facilement détectables.
Et enfin, même si on n'y pense pas forcément, il y a les autres, les réactionnaires, ceux qui se contentent de leur confort assuré, ceux qui s'opposent au changement. Le changement a beau être la vie, il fait peur, il bouscule, il fait vaciller, il apporte le doute là ou il y avait certitudes. Cette inertie est comme un gros boulet qu'il faudrait déplacer... la lutte est silencieuse et constante.

jeudi 24 juillet 2014

Ce qui s'exprime dans le langage, nous ne pouvons l'exprimer par le langage

Citation de Wittgenstein ce soir, trouvée au hasard d'un livre.

Petite illustration de l'inconsistance du langage, et au travers lui, de la logique portée par le langage.
Le langage peut créer et manipuler énormément de concepts, sans que nous soyons capable de les définir, voire pire, certains portent en eux les germes d'un paradoxe.

Essayez de définir le néant : l'absence de tout, essayez de le délimiter, de le contenir...
Même chose avec l'origine, l'origine de quoi que ce soit. On peut remonter le cycle des transformations et des causalités, mais l'origine nous échappe sans cesse.
Et quelque part, j'ai envie de mettre tous les concepts abstraits dans cette catégorie : la liberté, la beauté, l'intelligence, l'amour, la paix, le bonheur... On peut en parler, on peut théoriser tout ces termes, parler des causes possibles, des conséquences probables, mais au final, jamais on n'arrive à cerner des près ces concepts.

Sont il au-delà du langage? Le langage nous permet vaguement de nous approcher, d'avoir accès à l'ombre d'eux-mêmes? Nous approchons nous de la vérité grâce à ça?
Ou bien sont ils une émanation du langage? Le langage, devenu une machine à penser incontrôlable aurait il engendrer des petits monstres sans signification, des chimères, sans assise réelle? Nous éloignons nous de la vérité par ce biais?
Impossible de trancher, reste qu'on peut toujours essayer de voir où ça nous mène :)

Certains ont bien essayé d'inventer un autre langage : la tâche semble ardue... et il est peut être même impossible de créer un langage complet et consistant (Gödel si tu m'entends). Peut être vaut il mieux un langage libre et riche, permettant la création de concepts et l'enrichissement des connaissances, même si certains sont voués à l'échec ou ne sont que des illusions.

mardi 22 juillet 2014

Lorsque les choses vont mal...

Plusieurs réactions possibles :
- faire le dos rond, s'enrouler dans sa carapace, et attendre que ça passe. Pas forcément très actif, mais ça peut marcher, ça dépend de la situation.. Mais bon, ce n'est pas mon propos ce soir.
- réagir (après avoir accepté la situation bien sûr :) ).

Et là, il est nécessaire d'avoir conscience d'une choses : lorsque les choses vont mal et qu'on essaye de réagir, elles commencent par empirer, avant de peut être s'améliorer. Mieux vaut être préparé à ce mouvement de balancier naturel avant de tenter une action, sans quoi le découragement risque de venir plus rapidement.
Pourquoi les choses commenceront par empirer?
D'abord parce qu'il y a toujours une inertie  : inertie dans le mauvais sens qui feront durer les maux, et inertie résistante au changement, le changement ne se produira pas aussi vite que prévu.
L'impression d'impuissance guette : il faut être patient. La peur de mal faire, de faire les mauvais choix guette aussi : agir, c'est faire des choix.
Agir c'est s'épuiser aussi : il nous restera moins d'énergie pour garder la tête et le moral bien haut.
Et enfin, agir c'est aussi potentiellement se mettre à dos son entourage : ceux qui auraient agi différemment et ceux qui auraient préféré ne rien faire, ne rien changer.

Et on retrouve la paralysie intellectuelle : à réfléchir, on voit davantage les inconvénients de l'action et le courage nécessaire, et on se met à envier les inconscients qui n'anticipent pas tant et sont donc apparemment plus libres... plus libres de se tromper et d'agir. Et c'est bien là où la réflexion ne doit pas s'arrêter, pour ne pas être inhibitrice. Si la réflexion fait apparaître des obstacles plus nombreux, elles doit aussi générer des motivations plus puissantes et plus nombreuses.
Le point de départ devant être la place qu'on se donne, ou qu'on souhaite avoir : spectateur de la vie, et accepter cette passivité, cette union avec tout ce qui arrive ou bien être acteur (et l'envie de l'inconscient qui n'est pas entravé est un bon indice...). Avec la réflexion apparaissent les valeurs : on ne fait plus les choses par instinct, par réflexe, on les fait pour défendre un point de vue, pour défendre une croyance, pour montrer une voie, sa voie, et pour la suivre.

lundi 21 juillet 2014

Le bonheur est comme un parfum. On le porte sur soi pour le faire respirer aux autres.

Petite citation anonyme ce soir.

Délicate, poétique et altruiste :)
Nous rappelle comme le bonheur, la bonne humeur peuvent être contagieux et influencer l'entourage. Le partage doit faire croître le bonheur, et ne pas générer d'envies ou de frustrations.
Voir quelqu'un de souriant a un effet bénéfique sur nous, nous entraîne, et nous fait voir la vie avec le même sourire. Le bonheur peut alors se répandre comme un doux parfum...

Ça, c'était pour le coté positif, et naïf sans doute.

Le coté négatif, c'est en partie la jalousie et l'envie que peuvent susciter la vue du bonheur. Il peut aussi être vu comme un couteau qu'on retourne dans la plaie, nous montrant le contraste de nos vies. Mais bon, on peut toujours tout corrompre en y posant un mauvais regard : il ne faut pas s'y laisser prendre.
L'autre point négatif concerne l'incitation qu'il y a derrière : le bonheur ne doit plus être porter pour soi, mais pour les autres, le bonheur est comme un devoir envers les autres. Et on retombe sur cette obligation d'être parfait, sans défaut, sans faille et sans faiblesse... Ceci nous pousserait presque à porter un masque si besoin, à porter d'autres émotions que celles ressenties réellement. Quitte à porter un masque, autant qu'il soit agréable aux autres, non?

Où se situe le vrai?
Ce qu'on doit aux autres, ce n'est pas le bonheur, c'est une certaine politesse, un certain respect. Certes le bonheur et la bonne humeur sont préférables, mais ceux-ci sont à rechercher pour soi-même, pas pour être mis à disposition des autres. Même si au final, que ce soit en se considérant comme bâtisseur de sa réalité ou comme faisant partie d'un Tout, aider les autres et s'aider soi-même revient au même...

jeudi 17 juillet 2014

Il faut rater, s'y remettre, et rater mieux

Citation de Samuel Beckett ce soir.

Empreinte de pessimisme (ou de lucidité?), où seul l'échec nous attend : point de salut, aucun succès à l'horizon. Nous sommes condamner à rater.
Mais heureusement, une pointe d'ironie vient nous sauver et nous montrer cette fatalité sous un autre jour.
L'échec au final n'est plus important, puisqu'il est évident et nécessaire. Seuls restent la manière et le progrès réalisé entre deux ratages. Le raté mieux peut être soit un signe de progrès, soit un signe d'amusement, de mise en scène spectaculaire.

Ce qui est une autre façon de transformer un échec en succès.
Le premier échec est pesant, la mauvaise surprise peut être là,
il faut du courage pour se relever et repartir,
au second échec, la répétition aide à prendre du recul, à relativiser, voire à rire de son inlassable échec, de la situation ou de sa propre mise en scène.

Et à ne considérer que des échecs, on transforme tout en victoire. C'est la magie du langage.

Un peu simpliste peut être, comme tout ce qui est affaire de perception. Le point de vue subjectif adopté donne la valeur aux événements qui n'en n'ont pas intrinsèquement. L'échec n'a de valeur que pour celui qui est attaché au résultat, pas pour celui qui est attaché à l'effort, à la tentative, à l'action et au courage.

mercredi 16 juillet 2014

Accepter son humanité

Petite synthèse de ce qui précède, pour faire ressortir nos limites humaines, et essayer de tuer notre désir de perfection.

Nous ne pouvons tout comprendre. Quand bien même nous aurions accès à toutes les informations possibles et imaginables, la compréhension nous échapperait. Inutile donc de chercher à tout comprendre, il faut accepter de rester ignorant, incapable d'élucider tous les mystères, y compris ceux qui semblent à notre portée, que ce soit comprendre l'autre ou se comprendre soi-même. L'avidité de compréhension ne mènera qu'à de la frustration (ou à des erreurs).

Nous ne pouvons tout savoir. Il nous est impossible de tout connaître de ce monde, même en nous concentrant sur un périmètre extrêmement restreint, il y aura toujours des détails qui nous échapperont. Nous pouvons cerner les choses dans leur globalité, mais nous ne sommes jamais à l'abri qu'un détail ignoré se révèle être de première importance. Nous pouvons augmenter notre savoir, mais il ne sera jamais total ou absolu.

Nous ne pouvons pas toujours avoir raison. A rapprocher de la compréhension mais à distinguer aussi par l'action ou la déduction. Il ne s'agit pas juste de dire que la compréhension nous est inaccessible mais de dire aussi que notre compréhension peut être erronée : autrement dit, nous avons droit à l'erreur.

Nous ne pouvons tout contrôler. Simple conséquence des limites précédentes, le contrôle total est hors de notre portée, que ce soit un contrôle visant à manipuler le monde qui nous entoure ou à nous en protéger.

Et pourtant, malgré toutes ces limitations, je fais partie de ce monde, je dois y participer, prendre des décisions, agir (le contraire reviendrait à se retirer totalement du monde : pas sur que ce soit possible, étant donné qu'on ne demande pas à exister, mais qu'on existe quand même). Il s'agit donc de ne pas se cacher derrière ces limitations et devenir nihiliste ou a-quoi-bon-iste, ces limites ne sont pas définies (ou leur définition ne nous est pas accessible) : il s'agit donc de les déterminer en tentant de les atteindre pour voir si nous ne les sur-estimions pas, de les dépasser pour voir si nous le les sous-estimions pas. Travail de chaque instant, gagnant sans doute en précision avec le temps.
Le bon côté de la chose consiste à se pardonner lorsque nous avions sous-estimé nos limites : nous avons fait une erreur sans le vouloir, nous ne savions pas alors que nous étions sûr de nous, nous pensions avoir compris.

Illustration avec les sentiments que nous expérimentons sans arrêt : colère, amour, haine, peur, honte...
Difficile de comprendre leur mécanismes d'apparition, que ce soit pour nous ou pour les autres, nous pouvons comprendre certains mécanismes grossiers, mais la finesse nous échappe. Comment s'expliquent les phobies? les coups de foudre?
Difficile parfois de savoir quel sentiment est ressenti, par nous ou pas les autres. Nous sommes complexes et nuancés, parfois un sentiment peut être enfoui, inconscient, latent. On peut essayer de gratter, mais des choses peuvent nous échapper.
Difficile du coup d'obtenir les résultats qu'on attendait : on souhaitait faire plaisir à une personne, et on provoque une réaction inverse, on pensait savoir ce qui nous ferait plaisir et on se rend compte, une fois la chose obtenue, qu'on se trompait.
Difficile de contrôler son environnement pour éviter l'apparition de certains sentiments, et difficile de se contrôler pour empêcher la naissance de ces sentiments : on ne choisit pas ce qu'on aime, ce qui nous fait peur...
Par contre, à nous d'essayer de comprendre davantage, d'essayer de déterminer les différentes émotions ressenties, d'essayer d'orienter ces émotions et enfin d'essayer de contrôler ces sentiments, ou plutôt nos réactions face à ces émotions : se laisse t'on emporter par sa peur ou fait on preuve de courage? Nous laissons nous emporter par la colère, l'amour ou choisissons nous de lui tourner le dos?

L'acceptation est sans doute là donc : accepter ses limites, mais essayer de les déterminer, de les dépasser...
La résignation conduirait à se moquer de tout et à se cacher derrière ces limites.
L'acceptation implique et repose donc sur une reconnaissance de valeurs : tout n'est pas équivalent à rien, un peu n'est pas équivalent à rien. Ces valeurs nous pousseront à chercher le "un peu" qui est accessible, et qui vaut mieux que le "rien du tout"... Sans valeurs, il ne reste en effet rien.

lundi 14 juillet 2014

Éloge de la faiblesse

Suite à une lecture de Nexus (encore lui), petite réflexion sur la faiblesse.

La société veut faire de nous des surhommes, sorte de superman capables d'affronter toutes les situations, de réussir sa vie, ses vies mêmes. La perfection est un devoir, tout comme celui d'être heureux. Cette vision nous pousse à nous endurcir et à ne montrer aucune faiblesse, aucune faille.
La malheur c'est que ceci nous coupe des autres : nous devenons superficiels, à ne montrer qu'une apparence, à chercher à la maîtriser, et à refouler ou garder pour soi tout ce qu'il se passe sous la carapace.
Autre effet pervers de ce mécanisme : nous serons honteux de ce que nous sommes, nous constatant imparfait, nous nous jugerons nous mêmes indignes des autres, croyant qu'ils s'attendent à nous voir parfaits.
Ce mécanisme n'a pas que des mauvais effets : en nous mettant sous la pression constante du regard des autres, en nous poussant à la compétition, à la comparaison, il nous force à nous dépasser, pour sortir du lot., pour offrir le meilleur de nous-mêmes. Mais à coté de ce coté moteur, il a beaucoup de casse.

Le premier pas pour sortir de ce piège est de reconnaître qu'une faiblesse n'est pas un mal. Etre faible, ce n'est pas être mauvais. Tout le monde a des faiblesses, et pourtant ça n'en fait pour autant des gens à éviter, à fuir. Les faiblesses sont mêmes sans doute ce qui nous réunit le plus : le partage d'une faiblesse crée de la compassion, de la solidarité et met en avant la sincérité. Se dévoiler, dévoiler ses faiblesses, c'est le signe qu'on souhaite une relation authentique, profonde et honnête.

Les deux premières faiblesses à admettre sont sans aucun doute les suivantes :
- reconnaître son imperfection : on a le droit à l'erreur. Se tromper est normal. On peut se sentir coupable après une erreur, c'est ce qui nous permettra de progresser.
- reconnaître sa vulnérabilité : nous ne sommes pas invulnérables. Nous pouvons être blessés par les événements, par ce que les autres disent. Une fois sa vulnérabilité acceptée, on accepte aussi par prolongement ses souffrances, on est en mesure de les partager, et ainsi de s'ouvrir à l'autre, de lui tendre la main
Accepter ces faiblesses, c'est les accepter pour soi, et ne pas les cacher aux autres.
Cette acceptation nous pousse aussi à davantage de compassion, à moins que ce ne soit l'inverse, la compassion qui nous permette de nous accepter. L'essentiel étant d'arriver à s'aimer soi-même malgré ses faiblesses (et ses défauts). Plus facile à dire qu'à faire, mais bon, je reste dans la théorie, au moins pour l'instant. Ensuite, il devient simple de projeter toutes ces valeurs sur les autres : accepter les imperfections des autres, ils peuvent faire des erreurs, accepter les vulnérabilités des autres, ils peuvent souffrir, on peut écouter, partager et tenter d'alléger leurs souffrances, et enfin, malgré tout ça, faire preuve de suffisamment de compassion pour être capable de les aimer.

Bon, ça c'était pour la théorie. La pratique est comme toujours plus délicate. Déjà il ne faut pas que la compassion tourne à la complaisance : il ne s'agit pas d'accepter toutes ses erreurs et de ressasser sans cesse ses blessures et ses souffrances. Ne pouvant jamais réellement connaître nos limites, le jeu consiste à les remettre sans cesse en question, en essayant continuellement de les dépasser : si on échoue, on les resserre un peu, et si on les dépasse, on les repousse un peu.

Du coup, reconnaître ses vulnérabilités est assez simple : il s'agit de reconnaître ses souffrances (réelles et potentielles), d'être capable de les exprimer sans sombrer dans la complaisance, en gardant en tête l'espoir de l'allègement de ces souffrances.
Par contre, reconnaître son droit à l'erreur est plus délicat (pour moi en tout cas). En théorie, c'est simple : je suis humain, je ne suis pas Dieu, je peux donc me tromper. En pratique, où mettre la limite? Sur des cas futiles, reconnaître et accepter ses erreurs reste simple : les cas futiles n'exigent pas, par définition, toute notre attention, le défaut d'attention, l'erreur de jugement est donc naturelle. Mais sur les cas vitaux, comment s'octroyer le droit à l'erreur lorsque cette erreur peut entraîner souffrances ou autres conséquences fâcheuses (et comment distinguer les cas futiles des cas vitaux?) ? A t'on le droit d'être inconscient lorsque c'est notre conscience qui nous distingue de l'animal, a t'on le droit de faire preuve de négligence criminelle ?

Malheureusement je n'ai pas la réponse...

dimanche 13 juillet 2014

Rêves dominicaux

Premier rêve :
Je croise mon frère et sa femme, ils sont en voiture, on ne fait que se croiser, rapidement. Ils me disent a plus tard, je dois les voir jouer au théâtre.
Arrivent mes parents, on doit aller ensemble au théâtre. Il est au nord de Paris, vers Pigalle ou dans les environs me semble t'il. On sort du métro, on suit mon père qui a l'adresse, on arrive sur une très grande place, on remonte 2 3 numéros pour arriver sur un renfoncement. Mon père nous dit que ça doit être là : on s'avance vers l'entrée. Je sens qu'on va être en retard, ça commence déjà à me stresser un peu.
On entre, avec quelques réserves, le bâtiment est fidèle a son quartier : chaud.
On traverse une succession de salles, très grandes, voire immense, avec à chaque fois quelques personnes (moins de 5) qui dansent sur une petite musique, pas assourdissante, suffisamment éclairées pour bien voir le décor. Les salles et les tenues sont très colorées, il s'en dégage une espèce de parfum de film porno des années 80. On traverse donc les pièces une par une, il y a en a un bon paquet, on ne s'arrête pas, on regarde tout ça du coin de l’œil en passant, même si la surprise est là. Sur l'avant dernier pièce, je m'arrête 2 secondes pour regarder les gens : je n'arrive pas à déterminer (ou à me souvenir) de ce qu'il y a de spécial, mais je reste figé. Quelque chose attire mon attention, même si je ne sais pas quoi...
Puis on avance, on arrive a un bureau, au fond, moins éclairé et là on demande notre chemin : on nous dit qu'on s'est trompé, que le théâtre est ailleurs, qu'il faut faire demi-tour. On nous fait grossièrement un plan, en prolongeant des lignes droites sur une carte : ce n'est pas sur cette place, mais sur une autre a coté... On demande a mon père s'il avait bien vérifié l'adresse, il dit qu'il avait regardé le numéro et qu'il avait vu le numéro précédent sur la porte d'avant et en avait déduit le reste...
Je sais qu'on va être en retard, tellement en retard qu'on va louper tout le spectacle... Ça me dérange... Je me dis que même si on atteint le théâtre, on nous laissera pas entrer dans la salle.
On fait donc demi tour, on retraverse toutes les salles... Sur le chemin, on doit échanger quelques mots avec une autre gérante, ou une bar-woman qui nous informe qu'il y a un reportage télé en cours, ça me fait sourire de me dire que si ça se trouve on va me voir a la télé dans ce lieu étrange. Je me soucie un peu de ma réputation et de ce qu'on va penser.
Le rêve s'arrête sur le chemin du retour.

Second rêve :
Mon frère et un autre homme embarquent sur une machine volante, ils font a peine un millimètre de haut (à noter : je ne reconnais aucune personne dans ce rêve, mais je sens les liens familiaux qui existent...). Ils commencent à se disputer, voire a se battre. Passe par là, sur la machine volante, mon grand-père (que je n'ai jamais connu) et qui dit un truc du genre "tant que ça ne dégénère pas je ne m'en mêle pas"... La bagarre prend de l'ampleur et comme dans les films, ils forment une boule qui roule sur elle-même, et va dans les commandes de l'engin volant, le déséquilibre et entraîne sa chute, dans une espèce de grosse fleur. Un se retrouve collé le long de la tige, plus ou moins... les deux autres se retrouvent plus vers la fleur et le pistil. Ils sont pris dans des sortes de micro cils, ne peuvent plus bouger.
Je fais une taille normale je crois, immense par rapport à eux donc, j'essaye de les dégager de la plante à l'aide d'une feuille de papier, comme on fait pour chasser des insectes parfois, mais je n'arrive pas à les sortir. La plante se met à faire un drôle de bruit, je sens qu'elle souffle !
Quelqu'un me dit que c'est une plante dangereuse (quand on est petit et qu'on est coincé dedans) : elle tue ses occupants, une autre personne me fait passer un flyer en me disant que son oncle (sur le flyer) est spécialisé dans ce genre de sauvetage. Sur le flyer je vois une espèce de vieux barbu sur un vieux coucou, genre machin de Leonard de Vinci. On dirait que le tout est sorti d'un jeu vidéo. Je me demande si c'est sérieux, on me dit que oui.
Je sens qu'on est pressé par le danger... je vois mon père qui n'est pas pressé pour appeler du secours, il prend son temps, fait d'autres choses, ça m'énerve, je ne le comprends pas, je l'engueule sans trop de méchanceté, même si je boue à l'intérieur... Je rentre à la maison avec la ferme intention d'appeler rapidement les secours, je croise ma mère et lui explique la situation très rapidement en lui disant surtout que je suis pressé pour téléphoner, je suis au bord des larmes.. Je vais m'isoler dans le bureau de mon père pour téléphoner.. je trouve deux téléphones : deux antiquités, aucun des deux n'a de touches pour faire le numéro, le premier doit être avec un cadran mais ne doit pas fonctionner, le second marche à impulsions... je me dis que je perds un temps précieux, que je ne vais jamais y arriver. J'enrage. Puis je trouve enfin un téléphone moderne, sans fil, me permettant d'appeler.
Fin du rêve, avant l'appel...

Rêves étranges, comme d'habitude. J'y reconnais quelques éléments de mon réel (la venue prochaine de mon frère et de sa famille, le personnage quasi tiré d'un jeu vidéo...) mais trop peu pour créer un lien, et ne voit pas vraiment de sens caché ou d'explications... Va falloir que j'attende la suite :)

samedi 12 juillet 2014

Acceptation ou résignation?

J'ai du mal avec cette notion d'acceptation, autant la creuser...

Commençons par ce que ce n'est pas : face à la résignation et à l'acceptation il y a le déni. Le refus pur et simple d'une certaine réalité, le mental se construit un autre monde. On refuse de croire à la réalité, on conteste, voire on refuse la discussion.

Au-delà de ce déni peuvent apparaître la résignation et l'acceptation.
La résignation, c'est constater la réalité, constater son impuissance face à cette réalité, et du coup abandonner un espoir de changement. La résignation accepte le passé, le présent, et prolonge cet état sur le futur. C'est constater que la partie est perdue, et que rien ne changera ceci.

L'acceptation est légèrement différente : elle est plus ouverte sur le future, et du coup, davantage porteuse d'espoir. L'acceptation consiste aussi à constater la réalité et son impuissance sur le passé, immuable. Par contre, elle ne ferme pas la porte au changement : c'est constater qu'une partie est perdue, mais qu'il y en a d'autres à venir, c'est prendre en compte ces nouveaux éléments, et les intégrer d'une manière neutre dans son raisonnement, dans sa manière d'être.

L'acceptation consiste donc à être capable de se tourner vers l'avenir, et surtout à se libérer du passé, de son poids. C'est être capable de tirer les leçons du passé sans être rongé par d'éternels regrets et sans plonger dans la nostalgie : intégrer ses expériences passées pour mieux se construire au présent et au futur.

Quelque part, on retrouve simplement quelques étapes du deuil : le refus, la résignation (et la dépression qui l'accompagne) puis l'acceptation. Dans les bons cas il s'agit donc d'une évolution linéaire positive.

Bon, ça c'était pour les définitions théoriques et simples, voire simplistes : la nuance entre les deux vient essentiellement de la perception qu'on a du passé et de la vision qu'on en retire. Là ou la nuance est faible c'est quand on regarde de plus près, en pratique, car face à certains événements, l'acceptation comme la résignation conduiront à une même passivité. L'acceptation est porteuse d'un certain espoir, mais pas forcément, l'acceptation n'engendre pas forcément une révolte pour provoquer un changement, mais peut se transformer en acceptation passive et stable. Et alors la différence avec la résignation ne sera plus que mentale, et subjective.

Qu'est ce qui pourra provoquer cette distinction subjective?
La compréhension en premier lieu, je pense. Lorsqu'on arrive à comprendre pourquoi les choses arrivent, on les accepte naturellement. Une explication nous permet de tirer les leçons du passé automatiquement, sans faire d'efforts (après, ça reste pareil : soit le resterai dans le regret ou la nostalgie, soit j'intégrerai ces leçons à mon être...). Accepter les choses sans les comprendre est beaucoup plus dur : on peut les constater, mais c'est plus difficile de se les approprier, de les embrasser, de les accompagner, de les intégrer pour s'en resservir par la suite. Cette acceptation aveugle et passive relève de la croyance pour moi : les religieux y arriveront sans doute beaucoup plus facilement.

Tout ceci amène logiquement LA question, le problème à accepter pour permettre une acceptation complète de tout le reste. Il s'agit de son attitude face à nos propres limites : acceptons-nous nos propres limites, le fait que nous ne puissions pas tout comprendre (tout contrôler?), nous résignons-nous, ou bien nous plaçons-nous dans le déni en croyant que notre compréhension n'a pas de limites? J'ajouterai bien une 4ème option, une espèce de déni positif (ou un déni tout court, que je n'ose avouer) : considérer que l'homme est capable de se transcender, de se dépasser. Je me risquerai même à modifier le regard porté sur le déni : il s'agit en fait de rêver, rêve et déni sont la même choses, ils sont tous les deux un refus de la réalité, après ce sont justes les termes positifs et négatifs de ce même concept. Et Dieu sait que les rêveurs sont profitables, voire essentielles parfois en ce monde...
En tout cas, accepter son humanité, ses faiblesses, accepter de ne pas être capable de tout comprendre, permet sans aucun doute d'accepter par la suite des choses sans les comprendre. Et quelque part, ceci est à la base de bien des religions : les voies du seigneur sont impénétrables...

Et même une fois ceci dit et accepté, il reste encore une complexité à lever : la détermination de nos limites. Et tout est là quelque part : une erreur sur nos limites conduit à une acceptation (voire une résignation) faussée. Accepter de ne pas comprendre alors que c'est à notre portée, accepter une fausse leçon du passé, ne pas essayer de changer une situation croyant que c'est impossible.

Conclusion : je retombe sur la sagesse greco-romaine, l'antiquité quoi, pour pouvoir véritablement accepter les choses, il faut commencer par se connaître soi même (Socrate) et avoir la sagesse de distinguer ce qui est en notre pouvoir de changer de ce qui ne l'est pas (Marc Aurèle) : se connaître soi-même ne suffit pas, il faut aussi connaître le monde... Pas évident comme programme :)

dimanche 6 juillet 2014

Chantage ou mise en garde?

On croit toujours les mots simples, mais en creusant un tout petit peu, en les confrontant à différentes situations, parfois extrêmes, on se rend compte que les nuances et la complexité sont toujours juste derrière les premières apparences...
Bref, nouvelle petite interrogation entre 2 termes proches : chantage et mise en garde.

La mise en garde est plus simple je pense, commençons par elle. Simple avertissement d'un danger imminent, visant à créer autrui un état d'alerte, voir à lui indiquer les bonnes actions à faire (ou à ne pas faire).

Le chantage, historiquement, devait consister en la simple extorsion de fonds ou d'autres avantages en nature sous la menace de révélations (donc fallait il se sentir coupable de quelque chose) ou de diffamations. Notion intéressante : agir sur le sentiment de culpabilité de l'autre : la crainte de voir sa culpabilité dévoilée aux yeux de tous. Puis l'usage a fait évoluer la définition je pense. La menace a pu devenir pression psychologique, et l'objectif du chantage a pu devenir a peu près n'importe quoi, du moment que c'est pour assouvir la volonté du maître chanteur au détriment de celle de la cible, et la crainte liée à la culpabilité s'est transformée en crainte tout court. Il ne reste donc du chantage qu'une ressemblance à une manipulation, ou plutôt une influence, basée non pas sur la raison ni même sur la force brute, mais sur la crainte, la peur de la cible. Sa crainte de voir arriver un événement indésirable lui fera se plier à la volonté de l'autre. Et on arrive ainsi au chantage affectif, chantage à la rupture, au suicide...

Mais où se rejoignent chantage et mise en garde? Lorsqu'il s'agit de sauvegarder la santé ou le bien être de la cible, on parlera évidemment de mise en garde, lorsqu'au contraire il s'agit d'obtenir quelque chose de la cible contre sa volonté, au profit de celle de l'autre, on parlera davantage de chantage (belle lapalissade). Mais lorsqu'aucun bien être n'est en jeu, lorsqu'il s'agit simplement de deux volontés, de deux ego qui s'opposent? Le bien être de l'un est il préférable à celui de l'autre? Impossible à départager en fait. On peut peut être simplement les départager en faisant appel à d'autres notions : la liberté par exemple. Si mon bien être dépend de l'autre, l'atteinte de mon bien être prive de liberté l'autre si je le souhaite à tout prix : la tentation du chantage est là, pour conserver ce bien être, pour l'assurer, le garantir. Manipulation protectionniste on va dire. Inversement, si je sais que le bien être de l'autre dépend de moi, je suis en position de force, et pareillement, la tentation du chantage est là aussi : manipulation pour obtenir plus, pour accentuer une domination pré-existante.
Quelque part, les manipulation et les chantages commencent là où la discussion s'arrête. Lorsqu'il y a échange de point de vue, qu'on se met à la place de l'autre et qu'on accepte les rapports tels qu'ils sont (et ils ne sont pas nécessairement équilibrés, ce qui peut être dur à accepter, surtout si on a soif d'égalité) sans en abuser, voire sans en user tout court (ce n'est pas parce que je suis plus fort que je dois dominer, ce n'est pas parce que je connais les faiblesses de l'autre que je dois les viser), il n'y a que des mises en garde, honnêtes et sincères. La sincérité change tout et empêche à mon sens de parler de chantage. Qui osera par exemple parler de chantage dans le cadre de la fidélité dans un couple lorsqu'on dit à l'autre qu'on le quitte s'il est infidèle? Là où il n'y a plus de sincérité, il y a bluff, manipulation et ruse... une mise en garde n'est valable que si elle est sincère et n'exprime qu'une réalité profonde : soit sur les événements extérieurs soit sur sa nature humaine, ses principes. L'inverse d'un raisonnement cherchant justice ou vengeance : la recherche de la justice et de l'équilibre peuvent conduire au chantage affectif. La raison, le calcul sont les ennemis de la compassion et du pardon.

Reste malgré tout une exception à la sincérité : lorsque la sincérité vient d'un esprit irraisonné, voire irraisonnable. Deux cas de figure au moins : lorsque l'objet du chantage est disproportionné. Le chantage affectif au suicide en est l'exemple le plus flagrant sans doute : qu'est ce qui fait le poids face à ça? Ou bien lorsque la personne ne se connaît que très peu elle même : que vaut alors sa sincérité si elle se trompe sur elle même, faute de recul, d'expérience, de réflexion? On se rapproche alors des caprices de l'enfance...