lundi 25 février 2013

Petit exercice d'esprit critique...

Imaginez...

Vous débarquez dans une grande entreprise, on vous parle du grand patron en termes élogieux. C'est le fondateur, il laisse beaucoup de liberté aux employés mais tout le monde connaît ses (rares) colères légendaires et son pouvoir : il est capable de plier l'entreprise à sa volonté. Mais malgré ce coté un peu despotique, la très grande majorité monde l'aime et le trouve juste. Il sait se faire discret, il se contente d'édicter quelques règles strictes et promet que si elles sont respectées, elles conduiront à une retraite dorée. Le non respect de ces règles n'a dans les faits que peu de conséquences : si on reconnaît sa faute, l'entreprise nous pardonne vite... Ces règles créent au final un simple cadre de "bonne conduite" et une sorte de pression sociale.
Bon il a bien un fils à qui il a confié le service de la communication, mais peut on le blâmer pour ça?

Bon, il y a bien quelques rebelles dans l'entreprise, mais ils sont peu nombreux, sont très discret et sont relégués au sous-sol par le patron, a des postes sans importance, malgré leurs qualités. Leur "chef" est aussi discret que le patron : le patron ne l'a pas viré, peut être pour que son exemple reste présent dans l'entreprise, même caché. Il est au dernier sous sol, personne ne sait vraiment ce que le patron lui reproche, mais c'est devenu un paria, persécuté et fui de tous. Il paraîtrait qu'il aurait eu trop d'ambition, qu'il aurait voulu prendre la place du boss : crime impardonnable. Certains disent que c'est lui le véritable fondateur de l'entreprise, d'autres affirment qu'en effet il aurait voulu prendre la place du boss, affirmant être capable de mieux diriger l'entreprise, de la rendre plus libre, plus prospère, plus heureuse, libérée de ces règles imposées arbitrairement. D'autres enfin, du côté du boss, affirment que lui laisser les rênes de l'entreprise la ruinerait, le paria étant avant tout un opportuniste pensant avant tout à lui.

Difficile de se faire un avis non? Cette histoire a des relents de complot, et on donnerait volontiers raison à l'opprimé. Mais bon, il faut être réaliste, pour bien s'intégrer dans cette société, on se range du coté des plus nombreux, après tout il ne semble pas trop tyrannique. Il y a quelques règles à respecter, mais c'est tenable, surtout si on pense à la retraite dorée... pourquoi le remettre en cause? Pourquoi risquer de devenir un paria à son tour?

Pour ceux qui ne m'auraient pas vu venir avec mes gros sabots, il s'agit bien entendu d'une métaphore de Dieu et de son adversaire, Lucifer, Satan...

Au final on n'a qu'une version de l'histoire : la version du gagnant. Tout ce qu'on sait de Lucifer c'est ce qui a été rapporté par Dieu ou ses envoyés. Il semblerait que Dieu n'ait plus réellement d'adversaire : il les a suffisamment persécutés et a fini par les éliminer, ou les rendre inaccessibles. Difficile dans ce cas là de conserver un esprit critique et de ne pas rallier le camp du gagnant.

Mais bon, on dit aussi que le coup le plus rusé du diable est d'avoir réussi à faire croire qu'il n'existait pas... et si au final son plus grand coup était de se faire passer pour Dieu?

Imaginez...

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