lundi 2 septembre 2013

Qu'est ce qui me soutient?

Drôle de question qu'on m'a posée récemment : qu'est ce qui me soutient lorsque je ne vais pas bien, lorsque j'ai l'impression que tout s'écroule autour de moi, vers quoi je me retourne?

Drôle et douloureuse question : douloureuse, car elle nous force à nous rendre compte des lacunes de nos soutiens. On aimerait tous ne jamais avoir à se poser cette question, et ceux qui ont cette chance ont sans doute des réponses naïves... à supposer que de telles personnes existent, ce dont je doute de plus en plus.

A une autre époque (ou d'autres personnes) on aurait pu dire la religion, soutien indéfectible, foi en la rédemption, au paradis. Mais bon, c'est pas pour moi ça... malheureusement j'ai envie de dire. Comment ne pas être envieux des gens qui ont cette force, ce soutien?

La famille? C'est sûr que je vois la famille comme étant indéfectible. On la garde pour la vie, c'est une certitude. Sauf qu'on en est plus ou moins proche. Et de la même manière que je regrette de ne pas être religieux, je regrette ce manque d'intimité avec ma famille... je sais, à moi de changer cette situation... pas facile. Bref, ma famille m'offrirait sans doute ce soutien, mes parents, tant qu'ils sont présents (un peu moins confiance dans les frères/sœurs et les enfants quand même quand je vois les problèmes qu'il peut y avoir autour des successions, des soins pour les grands parents...), MAIS il y a peu de chance au final pour que je fasse part de mon désarroi à ma famille lorsque la situation l'exige. Au final, je crois que je préférerais rester seul.

Les amis? Magnifique idéal chez moi... il y a bien quelques amis proches vers qui j'arrive à me tourner, auxquels je peux m'exposer sans trop de craintes. L'intimité est là, le soutien est là aussi... mais j'ai conscience des limites humaines. Mes amis ne sont pas là pour régler mes problèmes, ni pour me soutenir inconditionnellement (ils ont leur liberté), ni pour se sacrifier pour moi (ils ont leur vie... et aussi leurs problèmes), ni pour endurer mes plaintes (mes complaintes?)... au bout d'un moment, j'abuserai nécessairement de leur temps ou de leur patience. Je pourrais toujours mettre en balance mes besoins, ma vie par rapport à un peu de leur temps, de leur ego, de leurs besoins, mais bon qui suis je pour exiger une telle chose? pour juger cela? L'amitié va dans les deux sens : non seulement on donne et on offre, mais on doit être suffisamment sage pour savoir ce qu'on ne peut pas demander et ce qu'on ne peut pas refuser. Bref, l'amitié comme soutien : non. On naît seul, on vie seul, on meurt seul. Les amis sont là pour nous accompagner et nous soutenir la plupart du temps (95%?), mais je suis bien en train de parler des 5% restants. De la même manière (je crois, il faudrait que je vérifie) qu'on conseille aux amis de tourner le dos aux alcooliques pour ne pas qu'ils sombrent eux mêmes... Il faut se méfier des situations nocives et qui prêtent à la manipulation. Je pense être capable d'être présent pour mes amis dans 95% du temps, mais il y aura forcément des limites... et elles ont été parfois atteintes, pour me laisser un sale sentiment dans la gorge (chercher pas l'image, il est tard), mais c'était comme ça. Mon instinct de survie (mon égoïsme?) était le plus fort, et je ne voulais pas me perdre. J'étais dans les 5%. Je le crois.

Que me reste t'il alors? Un sens à ma vie? Ma foi, je n'en ai pas trouvé de transcendant, et je n'en accepte pas d'artificiel, suggéré par la société. Il me reste une seule chose :  Moi... un peu orgueilleux et prétentieux comme réponse peut être... un peu triste? réaliste? peu importe. Et en particulier le moi pensant, mon esprit. Je ne peux compter que sur moi, et je peux compter sur moi. Nécessité d'avoir confiance en soi... ce qui est malheureusement très difficile lorsque tout va mal. Mais j'en reviens toujours à ceci, ça reste le socle solide sur lequel je m'appuie lorsque je touche le fond. Mon esprit est fort, il a ce caractère divin comme je le répète parfois (libre arbitre et création à partir de rien). Je suis capable de réfléchir, de prendre du recul, de chercher, et trouver, des solutions, des remèdes. Réfléchir sur ses maux, mettre des mots dessus, c'est une première étape... elle peut commencer par nous enfoncer, le constat, le bilan peuvent être très difficiles et éprouvant, mais là sont les germes du renouveau. Partant de là, je peux ensuite trouver différents remèdes.. et si je n'en ai aucun, je peux essayer tout ce que je ne connais pas : c'est un début de remède ! : sport, hygiène de vie, lecture, musique, nourriture, plaisirs faciles...trouver des divertissements avant de recréer une pulsion de vie (le divertissement peut être une bonne étincelle), se forcer à ces divertissements, même si une part de nous n'y croie plus vraiment : le chemin est là. Je peux écrire un blog pour essayer d'avancer, de me consolider. Je peux y construire ma vie, y trouver mes règles de conduite (aimer, apprendre , agir - ce qui revient à faire intervenir les autres moi : âme et corps), faire ma profession de foi (croyance en un avenir meilleur, que le meilleur reste à venir). L'esprit est capable de tout (dans son univers au moins), et il est à la base de tout.

Petit regret peut être : je ne trouve pas assez de place pour l'âme, l'art, l'émerveillement... ainsi suis je. J'aurai aimé être un autre, je ne peux qu'apprendre et évoluer, je ne peux changer le passé ou le présent, seulement le futur, et encore. A moi d'accepter la réalité, pour peu que j'arrive à la définir.

1 commentaire:

  1. A quelque chose malheur est bon. Je ne te souhaite pas de te trouver dans telle situation où tu devrais poser la question, mais tu verras que la vie t'offre beaucoup plus que le simple malheur ou du bonheur.

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