mardi 26 novembre 2013

Je rêvais de fuir et de devenir quelqu'un d'autre, mais la personne que j'étais m'en empêchait.

Petite perle perdue au milieu d'un policier de L.C. Tyler (Étrange suicide dans une fiat rouge à faible kilométrage). Ceci aura au moins le mérite de prouver que je ne suis pas le seul à penser de cette manière :) On doit être nombreux, les insatisfaits.
A vouloir un jour tout plaquer, vivre un rêve, un fantasme, l'aventure, partir à la découverte de l'Alaska (into the wild) ou d'ailleurs.
Mais voilà, nous sommes piégés par nous-mêmes, par nos habitudes, mais plus que ça, par ce que nous sommes.
Notre présent, notre personnalité est le fruit d'un passé chargé : difficile de créer une rupture. Notre besoin de stabilité, pour garder la raison, pour assurer une continuité à notre personnalité, pour ne pas qu'elle vole en éclat mais qu'elle reste stable, ce besoin là est très fort, trop fort. Le changement de cap ne peut pas être radical. Si les rêves sont trop grands, ils ne pourront être entrepris. Ils seront tués dans l’œuf : mieux vaut avoir des rêves à sa portée, ou juste au-delà.

L'homme est empli de contradictions et d'exceptions. Et pourtant, son esprit le force à lutter contre ça pour conserver une unité. De là résulte une auto-censure énorme, des inhibitions et frustrations à la pelle. Comment ne pas être insatisfait dans ces conditions? Il faudrait n'être qu'un, être intègre et ne posséder aucune contradictions, aucun désirs contradictoires.
C'est peut être là mon problème. Trop de contradictions, pas de direction ferme. Avoir des certitudes et savoir où l'on va permet sans doute de moins s'égarer et de moins être insatisfait. Il est plus facile d'avoir la sensation d'avancer lorsque l'on sait où on va (tiens je pourrais en faire une citation de celle-là).
En attendant, reste l'insatisfaction et la sensation de faire du sur-place, même si le mouvement se situe ailleurs, dans la découverte, la recherche, la connaissance, l'ouverture... Mais je ne suis pas sûr de réussir à m'en convaincre.

Que se passerait t'il sans ce désir, cette force, de continuité? Si chaque matin, on pouvait, on faisait table rase du passé et redémarrait une page vierge? L'aventure chaque matin, chaque jour serait le début d'une nouvelle vie... éphémère, ne durant qu'un jour, ou en tout cas avec cette instabilité.
Plus de CDI, ni au travail, ni en amour. Plus aucune situation stable : tout pourrait être remis en question, sans préavis. Plus aucune certitude, plus même sûr de pouvoir manger à sa faim. Bref, ce monde serait totalement instable, bercé par l'insécurité.. Enfin, ceci n'est qu'un raisonnement par l'extrême, mais ça reste une bonne indication pour dicter son propre comportement, pur éviter les extrêmes dans son propre comportement. L'autre extrême, un monde figé, étant tout aussi détestable, et tout aussi irréaliste. La vie est contraire à l'immobilisme. Reste l'éternelle question de dosage, pour être capable de remettre en cause chaque jour ce qui peut l'être, ce qui doit l'être, pour se donner suffisamment de liberté pour rêver sa vie, sans pour autant en faire un chaos incontrôlable. Ne pas se laisser enfermer.
Ce dosage me semble utopique ce soir, inatteignable... même s'il peut toujours être amélioré, l'erreur n'est pas fatale.
Il ne reste plus qu'à se rassurer que c'est ça la vie : avancer en faisant des erreurs, en rectifiant petit à petit ses positions, ses erreurs. La tâche me semble délicate... ce soir...

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