vendredi 27 novembre 2015

Laïcité?

Interrogation personnelle sur ce terme, que signifie t'il au sens littéral, et quelles sont les valeurs implicites que nous mettons dedans?

La laïcité est simplement la séparation de l'état et du religieux.
Cela signifie quoi en pratique?
L'absence de religion d'état, l'absence de favoritisme parmi les religion, l'absence d'avantages... et l'absence de religion dans l'état, dans le gouvernement.
L'exclusion mutuelle de l'un dans le domaine de l'autre : l'église n'a aucun pouvoir politique ou administratif. C'est sur ce principe que l'église n'organise plus l'éducation dans les écoles. Et le politique n'exerce aucun pouvoir, aucune répression sur la religion.

Deux formules résument ça :
L'état n'intervient pas dans la religion, c'est la laïcité américaine ai-je lu quelque part.
La religion n'intervient pas dans l'état : c'est la laïcité française.

Car en pratique, la séparation église/état ne peut être égale.

Chacun est maître dans son royaume et respecte l'autre. L'état garantie la liberté de culte, la libre croyance, et l'église abandonne le terrain politique. Mais les frontières complexes entre les deux domaines dessinent un rapport de force nuancé.
La laïcité française place l'état au-dessus de la religion : la religion n'intervient pas dans l'état, mais l'inverse est possible. Et c'est bien pour ça que se multiplient les thèses et les écoles créationnistes aux états-unis. Je ne sais pas si ça serait possible en France, mais je me plais à penser que non.

L'état, ou la république, se place au-dessus des religions. Elle en assure une certaine sécurité (la libre croyance), mais comme pour les individus, elle le fait au prix d'une perte de liberté. La religion doit se plier à ne sorte de pacte républicain, comme les individus. Le sacré religieux doit donc se placer sous le sacré républicain pour faire société. La société laïque s'est construire comme ça en tout cas. Et ceci est particulièrement vérifié pour les sectes, qui ne sont que des religions en puissance. Les sectes sont interdites dès qu'elles franchissent certaines lignes fixées par la société. On retrouve la prédominance de l'un sur l'autre, dans les cas limites.

Et la république ayant estimé que les enfants étaient  particulièrement fragiles et influençables, elle cherche à les protéger dans le cadre de l'école, qui n'est plus dirigée par les religieux. L'état aurait pu inscrire des cours religieux au programme, et éduquer les élèves pour qu'ils soient éclairés sur la question. Mais comment aurait il fixé la liste des religions à étudier, la liste des courants religieux? C'est sans doute pour ça qu'il a préféré éviter totalement la question, et interdire tout signe religieux dans les enceintes scolaires. Le débat entre religion peut avoir lieu, mais pas dans des lieux républicains.
De la même manière, les fonctionnaires d'état se doivent de n'afficher aucun signe religieux, sinon la suspicion de persécution serait partout.

C'est une chose de placer les instituions religieuses sous celles des états, pour faire société, de placer la parole du pape sous celle des présidents, mais c'en est une autre que de placer le sacré religieux sous celui des républiques, de placer Dieu sous les présidents. Et ce contrat est sans doute devenu trop implicite pour un trop grand nombre, il est oublié, et son rappel ne passe plus... de là à dire que c'est le retour d'un certain obscurantisme, et donc d'une régression de la société...

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