mardi 3 novembre 2015

Entre défoulement et refoulement

Comme disait Freud : Re foulez fous un peu de thé? :)

Bref, nouvelle réflexion tirée de La force des émotions.
On est face à deux extrêmes : le défoulement et le refoulement.

Se défouler revient à exprimer ses émotions sans retenue, sans se soucier des conséquences sur les autres. On peut se défouler avec des émotions négatives (laisser libre cours à sa colère destructrice...) ou avec des émotions positives (laisser éclater sa joie).
Refouler, au contraire, consiste à garder ses émotions pour soi, à ne rien laisser paraître, voire même à soi même, et à tout garder dans son inconscient.


Contrairement à ce qu'on pourrait penser instinctivement (ou culturellement d'ailleurs), se défouler n'est pas forcément bon. Il y a certes un effet cathartique à court terme, on exteriorise ses sentiments... mais cela suffit rarement à apaiser et évacuer le sentiment. Ceci ne marche que dans les films. Je ne peux que rapporter la parole d'un psychiatre (Glen Gabard, tirée du bouquin) : Je ne sais pas pourquoi ce genre de guérison n'arrive jamais dans mon cabinet, mais peut-être parce qu'il n'y a pas de violons qui jouent en même temps. Bref, la vulgarisation a entraîné une fois de plus une simplification qui nous fait croire n'importe quoi :)
En cas de conflit, se défouler est le meilleur moyen d'intensifier les tensions, et d'amplifier ce que nous voulions apaiser. Se défouler influence généralement négativement notre relations avec les autres : cela se comprend immédiatement pour la colère, mais c'est aussi vrai avec la tristesse (se montrer trop triste trop souvent avec la plupart des personnes provoquera le rejet et sera vu comme un signe de faiblesse) ou avec la joie (l'abus de joie peut provoquer envie et jalousie).
Les inconvénients du refoulement sont plus évidents : tout garder pour soi augmente la pression intérieure et risque de créer une obsession.

Comme toujours, la meilleure voie reste dans une forme d'équilibre, ou d'harmonie. Il faut savoir avec qui on peut se défouler, dans quelles conditions et dans quelles mesures.
Extérioriser sa colère peut être bénéfique si on n'est pas dans l'escalade (il faut être sûr qu'en face la réponse ne soit pas aussi de la colère), si la colère est bien dirigée contre la personne qui en est responsable (pas de projection sur un innocent), qu'elle n'est pas exagérée (pas d'insultes inutiles :) ) et si au final elle aboutit à une résolution du conflit... et donc à une discussion apaisée :)
Idem pour la tristesse : on peut la laisser s'exprimer face à une personne bienveillante. Sa compréhension et son respect permettront de reformuler et comprendre ses propres émotions, et d'en reprendre un certain contrôle, ou à minima de gagner un soutien.
Et pour la joie : on peut (on doit) l'exprimer lorsqu'elle peut être partagée. Pour que l'empathie opère il faut une certaine proximité avec la personne, que ce soit en terme de personnalité ou de contingences temporelles.

Si on rajoute à ça que nos émotions jouent toutes un rôle sur notre santé, sur notre système immunitaire (que ce soit selon des mécanismes simples comme l'hypertension, les crises de paniques, d'asthmes ou des mécanismes plus complexes en relation avec le système immunitaire), nous avons tout intérêt à apprendre à mieux gérer nos émotions : ceci commence par savoir les nommer, savoir les reconnaître, puis reconnaître leur déclencheurs...

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