mercredi 31 décembre 2014

Même si la vie n'a pas de sens, qu'est ce qui nous empêche de lui en inventer un?

Heureuse citation, trouvée par hasard, tirée de Alice aux Pays des Merveilles de Lewis Caroll.

Un petit mélange de de cynisme et de nihilisme, renversé par une espièglerie qui prête à sourire, mais qui au final est tout à fait sérieuse.Facile et évident de ne pas trouver de sens à la vie, d'être désarmé face à cette futilité, cette existence vaine, abattu. Personne n'est capable, par la raison de trouver un sens à la vie, impossible de convaincre une personne qu'il y en a un autrement que par un acte de foi.
La solution face à cette impossibilité? Simple : l'inventer, choisir soi-même le sens à donner à notre propre vie. On devient l'artisan de sa foi, de sa croyance : source et objet du sens donné à sa vie. On devient l'artisan véritable de sa vie.

Est-ce un simple tour de passe-passe?
Je ne pense pas, pour plusieurs raisons.
Le sens est une notion purement humaine, il n'est pas nécessairement dans la nature : la nature est mécanique. C'est notre regard qui donne un sens, une interprétation du réel qui fait apparaître motivations et objectifs. Logique donc que ce soit notre propre regard sur notre vie qui donne un sens, logique que ce sens vienne de nous même, de notre invention. Notre difficulté à interpréter nos vies ne nous empêche pas d'inventer le sens. Le processus est voisin : dans les deux cas le sens est le fruit de notre conscience, le sens ne se trouve pas, il se donne.
Le sens de la vie n'a aucune raison d'être universel, à moins de chercher un sens universel justement. Mais un sens universel, collectif ne nous éclairerait en rien sur notre situation personnelle. Rien que le sens de la survie, de la reproduction, en tant qu'espèce, voire en tant qu'être vivant, en tant que représentant de la vie est quelque chose qui nous passe carrément au-dessus. Pourtant, le sens de la vie est peut être bien là : lutter pour faire briller cette étincelle un peu plus longtemps dans cet immense silence qu'est la nuit de l'univers. Mais ce sens nous dépasse trop, nous transcende trop, nous en tant que conscience individuelle. A nous de décliner ce sens au niveau individuel, à notre niveau individuel : ce sens doit donc être personnel pour nous convenir. On peut tout à fait adopter un sens venant de l'extérieur (religion ou autre) mais nous sommes tout à fait légitime pour élire notre propre sens. Et nous sommes peut être le mieux placé.
Au final, c'est peut être une de nos caractéristique les plus fortes, en tant qu'être humain : notre capacité à donner du sens, à en chercher et à en trouver, à en inventer. Nous avons été capables d'inventer la justice, la loyauté, et tout un tas d'autres concepts qui n'existaient pas avant nous, pour donner justement du sens à nos actions, à nos réactions. Il n'y a qu'à voir un peu plus grand, au-delà d'une simple somme d'actions, pour constituer une vie. La démarche reste la même.

Nous avons la possibilité de nous réinventer continuellement, nos vies comme nous mêmes. Nous avons la possibilité de choisir, nous avons la possibilité d'être acteur de nos vies. Toutes ces phrases ne sont que d'autres façons de dire que nous avons la possibilité de donner un sens à sa vie. Le sens ne se trouve pas, il se donne, il se construit.
Il ne tient qu'à nous d'user de ces possibilités... ou de rester paralyser par tant de pouvoir, par tant de choix.

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