mardi 2 août 2016

Offense et pardon

Nouvelle réflexion sur le pardon ce soir... Après avoir déjà vu que le pardon était avant tout un acte pour soi (ici), pour se libérer d'une charge négative, et pas comme on pourrait le croire un acte pou permettre à l'autre d'aller mieux, il reste encore quelques éléments à creuser, notamment notre comportement naturel face à une offense, avant d'en arriver au pardon.

Lorsque nous sommes offensés, ou simplement victime d'une injustice, la réaction naturelle, après la tristesse ou la colère, qui sont les premières émotions à chaud peuvent être différentes.

On peut d'abord avoir soif de justice, par la vengeance. Le comportement n'est pas très sain, c'est le moins qu'on puisse dire, mais ça doit être le plus courant. On a envie de punir le responsable, de lui faire endurer la même souffrance qu'à nous : pas nécessairement le même traitement, mais bien la même souffrance. On ne cherche pas un équilibre des faits, mais des ressentis. Lorsqu'on souffre, on veut voir les autres souffrir, c'est plus simple... comme si ça pouvait soulager notre peine ou aranger quoi que ce soit.

Autre réaction, légèrement plus saine peut être : on est prêt à pardonner, mais on attend que l'autre le demande. On a besoin que l'autre fasse le premier pas, qu'il reconnaisse ses torts, les souffrances qu'il a causé. Va serait peut être une maigre consolation, mais on s'y accroche. On estime que le pardon se mérite, se demande. On souhaitera bien entendu de la sincérité dans cette demande, même si on pourra se contenter d'une demande forcée... Bien entendu, le pardon le sera tout aussi, et ne sera pas efficace : la rancune restera là.

Encore un cran au-dessous (quoique...), on n'exige plus de pardon, mais on attend que l'autre prenne conscience de sa responsabilité dans notre malheur, qu'il réalise qu'il a mal agi. cette prise de conscience, même tardive, même silencieuse, sans demande de pardon nous réconforterait. On y verrait une sorte de justice, ou une sorte de confirmation d'être dans notre bon droit, une reconnaissance de notre souffrance.

Au final, dans ces trois cas, on alimente une rancune sans fin, dans l'espoir d'une espèce de justice, qui nous conforterait dans notre statut de victime. On s'accroche vainement à un espoir, qui ne fait qu'entretenir un sentiment négatif.
Le pardon n'est pas là pour nier notre souffrance ou notre statut de victime, il n'est pas là pour gommer l'injustice, il est simplement là pour nous libérer de ce fardeau.
Le pardon réel ne dépend donc pas du tout de l'attitude de l'offenseur, mais seulement de nous : le pardon se donne. Même si on a déjà du mal à véritablement pardonner une personne qui nous le demande, il faut bien avoir conscience que le pardon véritable se donne, gratuitement, sans la moindre contrepartie : le chemin est long avant d'arriver à pardonner même à ceux qui ne le reconnaissent pas.

Du coup, il reste un mystère : si Dieu n'est qu'amour et perfection, pourquoi faut-il lui demander pardon pour nos offenses? :)
Peut être parce qu'il s'agit là simplement d'une béquille pour notre esprit : en recevant le pardon divin, on fera un pas vers son propre pardon. L'objectif étant avant tout d'être bienveillant envers soi-même, avant les autres, et donc d'être capable de se pardonner, avant de pardonner aux autres...

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