mercredi 17 août 2016

Relations et amitiés...

Qui n'a jamais essayé de classer ses amis, en mesurant l'intensité de l'amitié, de l'attachement? En faisant apparaître différentes catégories d'amitié? L'envie de classer les choses est ancrée chez tout être humain, même si ça implique de coller des étiquettes sur tout le monde...
Bref, à mon tour ce soir :)

La distinction la plus commune fait apparaître amis, relations et connaissances.

Si on s'en tient aux définitions étymologiques, le classement est aisé :

Les connaissances sont des personnes avec qui nous ne partageons rien (ou presque) : nous savons mettre un visage sur un nom, et c'est à peu près tout. De fait, nous ne les voyons pas fréquemment... Les connaissances apparaissent et disparaissent de notre vie sans qu'on n'y prête attention.

Les relations sont un peu plus personnelles : à la base de la relation, il y a un lien. Ce lien nous unit à l'autre, nous ramène à l'autre et fait donc que nous le côtoyons régulièrement.
Les relations peuvent à leur tour diviser en plusieurs catégories selon la nature du lien :
Il y a des liens obligatoires, imposés, voire désagréables : nous garderons nos distances avec ces personnes, nous les traiterons comme des connaissances. Ce peut être des collègues de travail, des voisins : difficile de leur échapper... On aurait envie de couper ce lien pour se débarrasser de ces personnes dans son entourage, mais c'est quasi-impossible...
Et il y a des relations désirées, agréables : le cadre sera plus propice à l'échange. Ce seront des personnes avec qui on partage un centre d'intérêt : même club de sport, mêmes passions, mêmes goûts musicaux... Ce qui nous unit à l'autre est agréable, on cherche donc à le cultiver à le renforcer... et le lien avec l'autre se renforce naturellement, comme un effet collatéral. On appellera volontiers ces personnes des potes, des copains...
Mais qu'on ne s'y trompe pas, dans les deux cas, ce qui nous unit à l'autre est un lien externe. Il suffira que le lien disparaisse pour que la relation sombre à son tour. La relation ne survivra pas à la disparition du lien : changez de boulot, changez de club de sport, déménagez, découvrez vous une nouvelle passion, et vous verrez avec qui vous garderez contact...

On arrive donc à la dernière catégorie : les amis. Nous partageons avec eux un lien qui est indépendant des contingences matérielles, qui est lié à leur personnalité, à la qualité des échanges, à un respect mutuel. Pour eux, ce ne sont pas des liens externes qui feront qu'on les voit, mais c'est l'amitié qui nous poussera à provoquer des rencontres. Les rencontres ne tourneront donc pas autour d'une activité commune, mais autour de l'envie de partager un moment avec l'autre.

Ce découpage est très statique et ne présente aucune dynamique : bien entendu, les catégories sont perméables, on peut passer de l'une à l'autre facilement, toute relation peut évoluer.
Ce découpage ne présente aussi qu'un aspect de l'amitié, et c'est étrange de voir comme il s'écarte de notre vision originale (et enfantine) de l'amitié. Selon cette catégorisation, la plupart de nos amis d'enfance -y compris nos meilleurs amis- n'étaient au final que des relations : une fois le lien de l'école rompu, nombre d'entre eux sont redevenus des connaissances... Au final, ils n'étaient que ça depuis le début, mais nous y projetions beaucoup plus d'intensité. Ceci aurait pu donner lieu à un autre découpage, basé davantage sur l'intensité subjective de la relation, sur le degré de confiance, plutôt que sur un regard neutre et objectif. D'ailleurs, la définition subjectif a peut être plus de sens pour ce genre de termes... Même si cette intensité est davantage une conséquence de notre lien plutôt que son essence (nous lui faisons confiance parce que c'est ami, nous nous confions à lui parce que c'est un ami...), au final, les deux se confondent peut être, en devenant indissociables...

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