mercredi 10 août 2016

Ignorance

L'ignorance serait la cause de nos souffrances, ce qui ferait une bonne raison de chercher à augmenter ses connaissances. Mais de la même manière que tous les savoirs ne se valent pas, les ignorances ne se valent pas non plus ! Et les formes d'ignorance pointées du doigt pour nos malheurs ne sont pas les formes habituelles...
Première piste  : l'ignorance chrétienne, ou l'ignorance morale
L'ignorance du bien et du mal nous amène à la confusion, nous prenons l'un pour l'autre, nous sommes attirés par le mal, ce qui apporte malheur et souffrance. Non seulement en faisant le mal autour de nous (et en torturant ainsi notre conscience, notre nature bonne, ou supposée bonne), mais aussi en faisant le mal sur nous : nous ignorons ce qui est bon ou mauvais pour nous. Et de ce fait, nous développons des tendances masochistes, aveuglément, sans en avoir conscience. 

Deuxième piste : l'ignorance de notre nature
C'est une sorte de prolongement de la précédente, ou une autre façon de la concevoir. Ignorer notre nature profonde nous conduit à ne plus savoir ce qui est bon pour nous, ce qui est en accord avec notre nature, ce qui nous permet de nous développer, de nous épanouir... Nous perdons toute direction, nous perdons le sens de notre vie : nous errons, sans certitudes, sans espoir. Cette ignorance nous condamne à ne plus évoluer, à stagner. 

Troisième piste : l'ignorance psychiatrique, ou l'ignorance bouddhiste
La source de notre malheur n'est plus liée à l'ignorance de notre nature, mais à l'ignorance de la nature du monde dans lequel nous sommes. Cette ignorance nous conduit à des illusions : nous nous faisons des idées sur ce monde, nous nous attachons à des choses auxquelles nous ne devrions pas (interprétation bouddhiste), nous adoptons une représentation mentale du monde différente de la Réalité (interprétation psy). Notre douleur viendrait de la tension créée par cette différence entre notre représentation interne et la réalité : les différences rentrent en conflit, en opposition, et nos représentations sont sans cesse bousculées, remises en cause, déçues... Nous n'atteignons un état paisible que lorsque nous sommes en phase avec le monde qui nous entoure. L'interprétation bouddhiste n'est qu'un cas particulier de cette façon de voir les choses : pour les bouddhistes, le monde est changement, il est donc nécessaire de ne pas s'y attacher...

Et maintenant?
Bah maintenant on sait quelle type de connaissance chercher, et pour quelles raisons. Inutile de chercher à entasser des connaissances encyclopédiques (si ce n'est que ceci constitue un bon divertissement...), il vaut mieux se concentrer sur ces connaissances mystiques, qui sont toutes plus ou moins issues de courants religieux. La connaissance de soi, de sa nature humaine; la connaissance du bon, ou du bien et du mal et enfin la connaissance du réel, qui se veut plus comme une prise de conscience, une révélation. La limite de ce raisonnement tient bien entendu aux dogmes qu'il suppose : c'est déjà une question de foi de voir le monde comme changement, de voir en soi son propre salut, ou de le trouver dans la bonté. Ce ne sont en fait que des raisonnements circulaires, ce qui ne veut pas dire qu'ils sont faux ! D'ailleurs toute base de réflexion ne peut elle être autre qu'un raisonnement circulaire? Et ils restent des pistes plus qu'intéressantes pour chercher un épanouissement personnel...

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