mardi 22 décembre 2015

Quand on aime on ne compte pas

Proverbe à la con ce soir, simplement parce que je me suis rendu compte que je n'en avais pas compris le sens :)
C'est con, mais j'étais resté sur le sens que je lui avais donné pendant mon enfance. On remet rarement en causes ses certitudes, même quand elles n'ont aucune base solide.

Bref, j'étais resté sur les deux sens suivants :
- quand on aime, on ne compte pas à la dépense : on est capable de dépenser de grosses sommes d'argent, voire on doit dépenser de grosses sommes d'argent quand on aime.
- quand on aime, on abuse de ce qu'on aime, on n'est jamais rassasié, on ne s'arrête jamais. Ceci se prête particulièrement bien à la nourriture :) On n'en a jamais assez, et on n'est jamais dégoûté.

Ces deux définitions étaient très matérialistes, voire consuméristes.
La première associait l'amour à l'argent : la dépense permettait de mesurer l'amour, et inversement.
Et la seconde associe l'amour à un excès de consommation.

Et je viens de comprendre le vrai sens du dicton (il n'est jamais trop tard :) )
Aimer c'est donner sans compter.
Compter, c'est se placer sur le registre de l'échange. On échange un bien contre un autre, une attention contre une autre, un sentiment contre un autre. On n'est plus dans le registre de l'amour mais dans celui de la transaction, de la recherche d'un équilibre, voire d'un profit. Rapidement on cherchera à optimiser son investissement en se mettant à compter, y compris les attentions.
On ne sera plus dans le don de soi, dans la recherche du bonheur ou du bien-être d'autrui, ni même dans le sien au travers de la pureté de ses sentiments. On sera dans le calcul, dans l'optimisation, dans l'intellectualisation : le cœur ne parlera plus, il sera remplacé par le cerveau.
Si on compte, c'est qu'on n'aime plus vraiment. Même si bien entendu ceci reste un principe, et souffre donc de plein d'exceptions : rien que pour soi-même on compte. Il ne s'agit pas de sacrifier sa vie (ou une partie) au profit d'un caprice personnel ou au profit de son amour...

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