Comme je l'ai écrit précédemment, Uber (et tous les autres sur le même modèle) a réussi un tour de force : il a réussi à créer une taxation sur tous les échanges qui se faisaient jusqu'alors entre amis, au black. Location de voiture, d'appartements, de services (cuisine, garde d'enfants...) : en proposant une mise en relation mondiale, il se rémunère au passage en taxant toutes les transactions.
Et si l'état faisait pareil?
Abandonnons l'idée de taxation à la source, sur le moindre revenu, et allons vers une taxation à la transaction !
La mise en place est maintenant possible : il faudrait commencer par interdire (ou marginaliser) les paiements quine sont pas électroniques. Ça serait la fin du marché noir et de beaucoup de corruptions.
Taxons ensuite la moindre transaction : après tout, c'est le prix du service rendu par l'émetteur de la monnaie. La stabilité et la sécurité monétaire ont un coût :)
Cette taxe pourrait être très faible, si elle s'applique à tout : toute transaction d'un compte à un autre doit y passer (mettons une limite pour les comptes d'une même personne physique). Salaires, achats entre particuliers, achats entre entreprises et sans oublier les transactions financière. On invente la taxe Tobin généralisée.
Je suis persuadée qu'une taxe à hauteur de 0.5% suffirait amplement à combler n'importe quel état. Qui ne signerait pas pour une telle mesure. Une taxe unique, qui remplacerait toutes les taxes et tous les impôts actuel : impôt sur le revenu, droits de succession, TVA, charges patronales... Difficile de faire mieux en matière de simplification.
Pourquoi une telle taxe suffirait?
Parce qu'elle intégrerait toutes les transactions financières et tous les marchés illégaux : que ce soit le marché noir, mais aussi les produits interdits : drogue, arme, prostitution, corruption.
De plus, en taxant chaque transaction, on crée un impôt cumulatif : après une centaine de transactions, en partant de 100 euros, il ne nous reste que 60 euros. Chaque transaction participe au financement global, plus le marché est actif, plus l'impôt est élevé. Par construction un tel impôt taxera davantage les produits complexes, qui nécessitent beaucoup de transformations. Et les produits de premières nécessités seront peu taxés, car ils sont souvent plus simples.
Une des différences majeures par rapport aux taxes actuelles, est que celle-ci ne serait pas basée sur le bénéfice, mais bien sur la transaction. Une entreprise sans bénéfices : avec des dépenses qui sont aussi importantes que les rentrées d'argent participerait quand même à l'impôt. Plus son chiffre d'affaire sera élevé, plus elle participera à l'impôt, sans forcément s'en rendre compte.
Une telle taxe doit même pouvoir se mettre en place facilement à l'échelle d'un pays. Il suffit de taxer toutes les transactions pour lesquelles un compte est domicilié dans ce pays. L'argent pourrait même partir dans un paradis fiscal : il serait taxé à hauteur de 0.5% avant de sortir de ce système fiscal, idem lorsque de l'argent extérieur est réinjecté dans ce système.
Un tel système pousserait encore à davantage de transparence : les grands groupes auraient intérêt à réunir toutes leurs filiales sous un seul compte, histoire de se faire encore moins taxer. Tant que les transactions restent à l'intérieur d'un même compte, alors il n'y a pas réellement de transactions. Alors que les achats de matières premières, de sous traitance à des filiales seraient taxés. Les grands groupes devraient avancer à visage découvert.
Je pense même qu'un système aussi simple attirerait les investissements, de par sa simplicité.
C'est peut être la solution miracle pour la redistribution des richesses. L'impôt serait à priori le même, et faible pour tout le monde. Mais les riches cotiseront plus, sans s'en rendre compte, en consommant des produits plus complexes, et en brassant plus d'argent : l'argent en mouvement est taxé, pas le bénéfice. Le pauvre consomme, alors que le riche effectue des placements : il devient une source pour cette nouvelle taxe. Ce système favorise la consommation directe plutôt que l'investissement, et permettrait au monde de la finance de revenir sur terre...
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