lundi 18 juillet 2016

Quand on veut, on peut

Réaction à mon propre article précédent sur le lâcher prise et l'acceptation.
En fait, je vois l'opposition de deux écoles de penser, voire 3, mais la troisième n'est pas importante :
- l'acceptation, qui permet d'affronter les choses avec un certain détachement, sans ressentiment superflu,
- la ténacité, voire l'entêtement, qui s'appuie au contraire sur les émotions pour donner plus de force à nos actions
- l'abandon :) qui est l'antithèse des deux précédentes, et qui n'est pas intéressante. C'est la vraie résignation, la démission... On laisse les choses telles qu'elles sont, qu'elles soient sources de ressentiment ou pas.

L'abandon n'est pas intéressant, inutile de le développer, qu'il soit accompagné de frustration, de colère, de culpabilité, ou simplement d'apathie. On pourrait y voir une interprétation des paroles zen ou bouddhistes, mais c'est juste faire une mauvaise interprétation des choses.

L'acceptation, je l'ai assez développée précédemment. Elle nous encourage à agir continuellement, tout en ayant conscience de nos limitations... et le risque associé est en fait de se contenter de ça. Il est plus dur de se motiver lorsque la source de motivation est interne, lorsque nous sommes les seuls juges de nos efforts, de leur intensité. Face à l'échec, il est alors facile de se contenter de cet effort, ou de chercher une autre méthode pour être plus efficace : bref, il y a un risque de sous-investissement et de papillonnage.

L'autre école de penser est plus radicale et plus simple. C'est sans doute ce qui fait qu'elle a tant d'adeptes, et que nous ayons tous été éduqués avec celle-ci. Il s'agit de croire à la toute-puissance de notre volonté : qui n'a jamais entendu "quand on veut on peut" ? On se dope avec ce genre de mantra, jusqu'à être enragé si nécessaire, on s'accroche à un but, à une victoire, et on s'interdit d'abandonner. C'est comme ça qu'on accomplit ses rêves.

Ce qui est sûr c'est que cette dernière méthode est efficace à court terme : elle demande moins de réflexion, mois de remise en cause et permet d'orienter toute son énergie vers un seul but. Chaque défaite nous rendra même plus fort, l'adversité nous motivera et nous déploierons davantage d'énergie pour parvenir à nos fins. C'est l'esprit commando. Le risque associé étant bien entendu l'épuisement, et le risque de surestimer ses capacités

Au final, il y a bien deux systèmes qui s'opposent. Chacun aura ses partisans. Soit on croit au coté commando : une action brève et intense, soit on croit à l'approche sereine : une action douce, tenace sur le long terme. Selon sa personnalité, on croira plus une approche que l'autre. Je n'ai pas la solution, chacune a ses avantages et ses inconvénients. Cependant, un truc supplémentaire me chiffonne avec l'approche commando : tant que la motivation est basée sur un encouragement (même s'il est probablement trompeur) de nos capacités, ça me va, mais ce genre d'encouragements se retourne rapidement contre nous, et se base rapidement sur notre peur de l'échec, sur la peur de nos faiblesses, sur notre culpabilité. Certes, ça va nous donner un regain d'énergie, mais il peut être très destructeur...
Le rêveur que j'admire tant, celui qui est capable de réaliser l'impossible n'est peut être au final pas sur le mode commando, en tout cas pas avec des ressorts basés sur sa volonté, mais plutôt sur son rêve. Et ceux qui n'ont pas de rêve (les plus nombreux d'entre nous) n'ont qu'à se rabattre sur des valeurs positive (amour, justice...) : l'énergie est moins accessible que celle de la colère, mais elle durera plus longtemps et résistera mieux face à l'échec.

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