mercredi 26 août 2015

Théorie de l'attachement

Tout bébé a un besoin vital d'attachement. Le contact humain et social est primordial dès le plus jeune âge, sans doute parce qu'il permet à l'enfant de disposer de repères et lui garantie une certaine sécurité, une certaine stabilité.
Le comportement de la mère, ou plutôt du "donneur de soin" va fortement influencer la réaction émotionnelle et comportementale de l'enfant. Forcément, toute relation se joue à deux, il y a toujours auto-influence, et comme pour la gravité et les planètes, le plus fort influence davantage le plus faible.
Globalement, il ressort 4 schémas type :
- l'attachement secure
- l'attachement évitant
- l'attachement ambivalent ou résistant
- l'attachement désorganisé

Bien entendu, le secure est le schéma idéal.
Le comportement du parent est idéal : ses réponses sont rapides, appropriées et cohérentes aux besoins. L'enfant recherche la proximité de sa mère, il cherche à être pris dans ses bras mais supporte d'être reposé, ne fait pas de crises. Le départ de la mère occasionnera des protestations, mais son retour sera toujours rassurant. Même si l'enfant peut être rassuré par un étranger, il aura une préférence marquée pour une personne. Cette stabilité permettra à l'enfant de disposer d'une base de sécurité, base de la confiance en soi, pour explorer le monde qui l'entoure.

L'attachement évitant sera celui d'un enfant distant. Il ne recherche pas constamment la proximité, il y aura peu d'échanges affectifs, mais pourra mal supporté d'être reposé. Lors du retour de la mère après une absence, il sera presque indifférent, avec potentiellement quelques réactions imprévisibles tel un petit coup de pied :) Ce comportement est induit par un parent qui encourage l'indépendance et décourage les pleurs, qui ne prend pas assez en compte le stress et les angoisses de l'enfant, qui n'est pas suffisamment disponible. La base n'est pas aussi sûre que précédemment, l'indépendance est mise en avant, et donc la proximité et l'intimité sont réduites, l'enfant évitera de se livrer...

L'attachement ambivalent est dû à un comportement incohérent de la mère, ou à certaines négligences, liées potentiellement à sa propre anxiété : son excès d'attention peut amener à des comportements inadaptés, ou lui faire mal interpréter les besoins de l'enfant. Bébé sera tout aussi instable. Il recherchera la proximité de la mère tout en étant angoissé de son départ, de la séparation, il piquera des crises facilement et sera difficile à calmer. L'attachement du bébé sera toujours emprunt d'une certaine colère, les sentiments deviennent indissociables, il sera alors difficile de créer des situations purement positives (ou purement négatives).

L'attachement désorganisé est sans doute plus rare, et est limite pathologique. Il est du à la maltraitance ou a de grosses erreurs affectives des parents (trop intrusif, trop en retrait...). L'enfant ne développera alors aucune stratégie d'attachement à proprement parler.

Ce qui est intéressant, c'est que statistiquement on peut donner raison à Freud : tout se joue au niveau de l'enfance. Et ces types d'attachement à notre plus jeune âge préfigurent notre comportement d'adulte.
Une fois adulte, nous pouvons être :
- secure : équilibre parfait entre intimité et indépendance. L'intimité est recherchée, mais le risque de la séparation n'est pas une angoisse. La confiance est suffisante pour ne pas vivre dans l'angoisse.
- distants / évitants : l'indépendance prime, ils ne recherchent pas un fort degré d'intimité et gardent leur distance pour mieux se prémunir du risque de rejet. Souvent ces personnes se sentent supérieurs.
- craintifs / évitants : les sentiments sont reconnus, mais craints. L'intimité est donc à la fois recherché mais source d'angoisse et de malaise. La méfiance prime, ainsi que l'auto-dévalorisation : ils se sentent indignes d'être aimés.
- anxieux-soucieux : ceux-ci recherchent un haut niveau d'intimité, une relation fusionnelle. Ils seront fortement dépendants, exprimeront facilement leur sentiment et leur impulsivité.

Pour schématiser, le tout est de trouver un équilibre entre la peur de la dépendance et la peur de la séparation.
La peur de la dépendance créera une recherche d'indépendance, et donc un comportement distant. Cette peur sera souvent associée à une forte estime de soi et à une dévalorisation des autres : on ne souhaite pas être dépendant d'une personne moins bien que nous.
Alors que la peur de la séparation impliquera plutôt un comportement fusionnel et une dévalorisation personnelle. On a peur de ne plus être aimé, de ne pas mériter cet amour.

Et au final, tout n'est peut être qu'une question d'équilibre entre confiance et estime de soi, et confiance et estime des autres : en se dévalorisant, on cherchera à fusionner avec les autres, et au contraire, en se survalorisant, en dévalorisant les autres, on renforcera une volonté d'indépendance.

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