jeudi 23 juillet 2015

Psychanalyse des mécanimes de défense

Les mécanismes de défense sont un instinct de survie, ils permettent d'éviter des situations dangereuses, de se protéger. Appliqué à notre mental, ils permettent d'éviter et d'évacuer des sources d'angoisse ou des chocs traumatisants : leur accumulation mettrait en effet en danger notre santé mentale.

Notre corps dispose de ses mécanismes pour rester en bonne santé, en chassant les virus et les microbes, sans que ceci soit volontaire ou conscient, notre esprit fonctionne de la même façon. Avec sans doute la même diversité dans les réponses possibles.

Je suis tombé sur une illustration de ces mécanismes dans un bouquin qui citait les travaux d'Anna Freud, la fille de son père :)


Bref, voilà les différentes réactions possibles face à la colère :
- le passage à l'acte : vous réagissez directement, vous insultez celui qui vous met en colère.
- le déplacement : incapable de réagir face à l'objet de votre colère (ceci créerait d'autres nœuds dans votre conscience), vous la déplacez sur une autre cible sur laquelle vous vous lâchez.
- la régression : plutôt que d'exprimer votre colère, vous allez chercher du réconfort avec de la nourriture, chocolatée de préférence :)
- la rêverie : au lieu d'exprimer directement votre colère, vous vous vengez (et réfugiez) dans un rêve où c'est vous le patron
- la somatisation : en gardant vos sentiments pour vous, ils vous créent des maux de tête, des maux de ventre
- l'isolation : plutôt que de vivre pleinement la scène qui vous met en colère, vous prenez de la distance, vous vous isolez du monde de manière à être indifférent à ce qu'il se passe
- la formation réactionnelle : plutôt que d'opposer la colère à votre interlocuteur, vous entrez dans son jeu en adoptant la position révoltante : vous vous soumettez à ses désirs et entrez dans ce rôle.
- la rationalisation : vous n'exprimez pas votre colère, mais plus tard vous vous expliquez à vous mêmes votre réaction par une série d'arguments
- la dissociation : la scène (ou plutôt la rage contenue) est tellement insoutenable que vous vous évanouissez
- la projection : vous projetez vos sentiments sur celui qui est à l'origine de votre colère, vous pensez qu'il vous met en colère à dessein, parce qu'il vous hait.
- la sublimation : vous utilisez l'énergie de la colère pour l'investir dans une activité plus valorisée (création, charité...)
- suppression : vous trouvez la scène pénible, mais vous tournez la page quasi instantanément et vous n'y pensez plus
- humour : vous saisissez le comique, voire la futilité de la scène et vous en riez.

On le devine immédiatement, seules les 3 dernières réactions sont valorisées, sont considérées comme adulte.
On peut faire ressortir quelques catégories je pense :
- les réactions qui libèrent la colère, qui l'expriment (passage à l'acte et déplacement)
- les réactions de distanciation : il s'agit de ne plus s'impliquer émotionnellement (isolation, rationalisation, dissociation)
- les réactions de refuge (régression, rêverie, formation réactionnelle)
- les réactions de dépassement ou de transcendance (sublimation, suppression et humour)
- l'absence de réaction étant au final la somatisation

Bien entendu, dans la vraie vie tout est mélangé, et nous ressentons et mettons en oeuvre plusieurs mécanismes simultanément. D'ailleurs c'est sans aucun doute un avantage (et un signe de bonne santé?) que d'être capable d'alterner et de mettre en oeuvre le plus de ces mécanismes.

Ce qui me marque le plus, et qui est peut être une évidence pour les autres, est le mécanisme de rationalisation. L'intellectualisation (comme la rationalisation) peut être vue comme une sagesse mais aussi comme une réaction de défense, simplement pour ne pas s'impliquer émotionnellement. La distance mise par l'esprit d'analyse permet d'éviter les chocs émotionnels, voire les émotions tout court. L'intellectualisation permet certes d'agir avec plus de justesse mais permet aussi de s'éviter des souffrances.
Reste à savoir quelle mécanisme se cache derrière ce comportement...

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