L'analyse froide des attitudes des protagonistes permet de voir rapidement à quel niveau d'énervement ils sont : l'énervement allant avec la mauvaise foi et précédant la violence, mieux vaut l'éviter, voire le fuir :)
Bref, au commencement, chacun exprime son opinion, son ressenti. Chacun est centré sur soi et s'expose. On peut exposer un point de vue, un sentiment, un raisonnement voire même une opinion. Jusqu'ici, tout va bien. Entre deux exposés, on peut même écouter l'exposé de l'autre, si si...
Exemple : J'ai du t'attendre 10 minutes, il n'y avait rien à faire, je me suis ennuyé et je commençais à m'inquiéter.
Ensuite, les prémices des hostilités apparaissent : on déplace le centre, on se tourne vers l'autre, et plutôt que d'exposer son propre point de vue, on va critiquer celui de l'autre. D'ailleurs on peut soit critiquer son point de vue, soit son action (typique quand le désaccord porte sur la manière de faire).
Là, on peut encore s'en sortir (heureusement, car sinon ça supposerait que toute critique est interdite !) : la critique est centrée sur un point précis, un raisonnement, une action ou autre. Mais le fait d'être dans le concret et le précis doit rendre la critique plus objective. Il s'agit de faire réfléchir l'autre quelque part.
Exemple : Tu es en retard.
Les choses s'aggravent ensuite, et on commence à faire mal : la critique se fait moins précise et se généralise à la personne. On ne critique plus une action, mais la personnalité. Forcément, ça pique davantage. Plusieurs signes ne trompent pas : soit on va généraliser un comportement à l'ensemble de la personne (en utilisant des toujours, jamais, encore...), soit on va rappeler d'autres faits passés critiquables (ce qui suppose la généralisation), soit on va carrément utiliser des adjectifs pour qualifier la personne, et non plus ses actions, ses propos ou ses pensées. A ce stade, on n'est déjà plus dans un échange constructif, la critique se fait aveugle. En en restant à ce stade, les 2 personnes se feront la gueule un petit moment, puis passeront à autre chose.
Exemple : Tu es toujours/encore en retard. Cite moi une fois où tu étais à l'heure...
Le niveau suivant généralise la généralisation : en partant d'un fait on le généralise à la personnalité, puis en partant de cet aspect de la personnalité, on le généralise à l'individu dans son ensemble, voir à un groupe d'individu auquel il appartient. A ce stade, on tombe presque dans la caricature, en tout cas dans l'exagération, et la mauvaise foi est bien présente, et l'écoute n'y est plus du tout. En en arrivant là, on ne risque plus simplement de se faire la gueule quelque jours, la relation dans son ensemble est en danger. Les mots prononcés à ce stade ne s'oublieront pas et seront difficilement pardonnés : les blessures seront profondes.
Exemple : De toute façon, on ne pas pas te faire confiance. Toute ta famille est comme ça. Tous les hommes sont égoïstes et ne font pas attention à ceux qui les entourent...
Enfin, le dernier niveau, sans doute le plus simple : on en vient aux mains. La discussion n'est plus d'aucune utilité, et les tensions sont devenues trop fortes.
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