lundi 20 avril 2015

L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit

Citation d'Aristote ce soir, pour reprendre un peu de sagesse :)
Où il repositionne les valeurs philosophiques antiques, toujours d'actualité.


L'affirmation est l'apanage de l'imbécile. C'est aussi le domaine de la foi, de la croyance aveugle : c'est à dire la croyance qui s'ignore, celle où on ne reconnaît pas son statut. L'ignorant ne voit que son point de vue et n'est pas à même d'en imaginer un autre. C'est sans doute sa meilleure protection, il est une citadelle imprenable.

Face à lui, le doute. Le savant est sceptique et remet tout systématiquement en cause. Il n'accepte aucune vérité, chaque vérité n'est qu'une mode, qui attend que la suivante la chasse, la remplace. Son objectif reste la vérité, mais elle est semblable à l'horizon, inatteignable. Il est donc condamner à douter, éternellement, de tout, et de lui même, sa quête est sans fin.

Et comment placer le sage et sa réflexion, au dessus de ce savant?
Est ce simplement en dénigrant le doute, en le réduisant à une posture de sceptique, passif, et du coup, par opposition la réflexion active le place au dessus? Le doute est il vu seulement comme une négation, une réaction, et la réflexion comme une activité de chercher au-delà? Peut être, mais à ce compte là, le doute n'aurait rien de savant ou de scientifique.
Peut être que la distinction se fait sur la nature du discours : le doute scientifique  concerne des problèmes bien posés, des problèmes matériels dont on cherche la solution, alors que la réflexion se place sur un autre plan : la morale, le sens, la nature des choses. Ou alors la réflexion consiste t'elle à réfléchir à des problèmes qui ne se posent pas à nous directement, mais à mettre son imagination et son intelligence au service de sa réflexion?
Ou alors, le doute se positionne par rapport à une Vérité, alors que la réflexion est un cheminement, qui ne cherche pas nécessairement à se positionner par rapport à la Vérité, mais simplement à explorer.

Peut être suis encore trop loin de la sagesse antique pour bien comprendre :)

A moins que cette citation ne s'envisage que face à un interlocuteur qui donnerait son point de vue :
- l'ignorant affirmerait le sien, indépendamment de ce qu'il viendrait d'entendre
- le savant mettrait en doute ce qu'il viendrait d'entendre, et chercherait à démonter le raisonnement, pour voir s'il est vrai
- le sage réfléchirait à la question, pour former son avis, comme le savant, et réfléchirait à l'origine de la divergence des opinions. Le doute ne prend pas tout en compte, il ne prend en compte que ce qui lui résiste, alors que la sagesse cherche à intégrer aussi les éléments contraires.

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