dimanche 27 mars 2016

Les quatre nobles vérités du bouddhisme

Suite logique de l'article sur le sentier octuple, les quatre vérités en sont en fait à l'origine.
Il s'agit ni plus ni moins que de la base du bouddhisme, l'enseignement fondamental du Bouddha Siddhârta Gautama, issu de son premier discours.

Les nobles vérités doivent conduire à la libération de l'individu à travers l'éveil, la prise de conscience des vérités universelles, du fonctionnement du Tout.
Ces quatre vérités tournent autour de la souffrance et du moyen de s'en détacher, elles s'articulent comme ceci :
- la première vérité est la Dukkha Sacca : le constat de l'omniprésence de la souffrance dans nos vies
- la seconde, la Samudaya Sacca, nous éclaire sur les causes de la souffrance
- la troisième, le Nirodha Sacca, dessine l'état de l'extinction des souffrances
- la troisième, la Magga Sacca indique le chemin à suivre pour y parvenir : c'est le sentier octuple.



La Dukkha : Naître c'est souffrir; vieillir c'est souffrir; être malade c'est souffrir; mourir c'est souffrir.
La Dukkha n'est pas seulement la souffrance comme un ensemble de maux. Elle est aussi l'insatisfaction, le désir inassouvi, la séparation, la frustration. Elle est toute imperfection, tout manque d'harmonie, toute impermanence. En ce sens elle emplit la vie et la vie l'emplit. La Dukkha est un constat, elle ne se veut pas pessimiste. Elle est un premier pas vers l'éveil, la conscience du Monde, tel qu'il est, pas tel qu'on l'imagine ou qu'on le souhaite.

La Samadaya nous indique les causes de la souffrances. La souffrance est avant tout humaine, elle est liée à notre désir, à notre soif. Tout désir nous expose à une souffrance, à sa frustration ou à sa nostalgie. Il existe trois soifs distinctes : la soif des plaisirs des sens, la soif d'existence (ou de la puissance), et la soif d'annihilation (ou de non-existence). Tout désir avide fait de nous des esclaves, tout attachement au réel impermanent nous expose à la souffrance.

La Nirhoda est plus simple : il s'agit simplement d'éteindre cette soif pour ne plus connaître la souffrance. La fin du désir apportera la fin de la souffrance. Il s'agit surtout de réussir à ne plus souffrir du désir, de la frustration ou de la non-satisfaction des attentes. On doit bien sûr conserver des aspirations, mais se détacher des désirs, de leur emprise. Il faut s'en débarrasser. Nous ne pouvons agir sur l'impermanence du monde, mais nous pouvons agir sur nous-mêmes.

La Magga, c'est le chemin qui mène à cet état : l'octuple sentier. C'est le guide pratique qui complète le constat et le diagnostic et permet d'atteindre la cible.


Les deux difficultés, à mon niveau, résident dans l'extinction de la soif et dans le chemin indiqué. L'extinction de la soif doit être précise et modérée : elle est le chemin du milieu. Il ne s'agit pas de supprimer toute existence ou de devenir ascète, mais de s'affranchir des souffrances causées par les désirs avides. Il y a quelque chose d'épicurien là-dedans, et de stoïque aussi : la lutte est interne, on doit se concentrer sur ce qui est à notre portée.
Et le chemin tracé reste théorique, même s'il ne s'agit au final qu'une déclinaison pratique de pleine conscience, permanente et sur toute chose. Cette conscience doit nous permettre de reconnaître les désirs apportant plus de souffrance, et doit nous permettre de les abandonner à temps, d'en faire notre deuil, de nous en détacher et d'accepter l'impermanence du monde.

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