samedi 28 mars 2015

Avec un mensonge on va loin, mais sans espoir de retour

Soirée, sans inspiration, je puise dans les proverbes, au hasard ou presque.
Proverbe juif ce soir, que je trouve plutôt inspiré, lui.
Plus pragmatique que moral, il ne condamne pas, mais laisse le choix, un choix éclairé par les conséquences, plus ou moins directes.

En ce sens, le mensonge est le parti du court-terme, de la courte vue : il permet d'obtenir ce qui nous obsède, notre priorité, mais comme tout ce qui touche à l'innocence ou à la pureté, c'est un voyage sans retour. On ne peut effacer ce qui a été fait ou dit, la trace, le souvenir restent.

Étonnant de voir la place du mensonge dans ce proverbe. Pas de place pour la conscience, le remord ou la culpabilité. Ces états d'âme n'ont pas le droit de citer.
Le mensonge est juste une question de choix, qu'il faudra assumer, comme tous les choix.
Le mensonge permet d'avancer, souvent plus facilement. Il est presque légitimé par ce proverbe, pour peu qu'on se concentre sur la fin et qu'on soit suffisamment sûr de ne pas regretter, de ne jamais regretter. La vie toute entière n'est qu'un long voyage sans espoir de retour, on ne peut qu'avancer.
Un monde sans conscience devient un monde plein d'opportunités, où il suffit de tirer quelques ficelles pour atteindre son objectif. Les moyens perdant de leur importance.
A se demander si la solution n'est pas là parfois. Se séparer de sa bonne morale, de tous ses interdits, de toutes ces prises de tête, et simplement agir.
J'oscille d'un extrême à l'autre : conscience sage et action désinhibée, entre amour et haine. La solution est elle dans la tiédeur, dans un juste milieu ou au contraire dans un choix assumé? Le choix assumé, fait une fois pour toute, sans volonté de retour est sans doute plus sain.
Le monde oscille aussi, mais à un autre rythme, il est simplement en train de passer de la sagesse à l'action. L'ancien monde n'était pas forcément plus sage, mais ses valeurs l'étaient, elles l'éclairaient. Les valeurs actuelles n'éclairent plus rien. Elles ne posent plus de questions, elles donnent des réponses illusoires sur lesquelles chacun peut venir se fracasser, soit en s'épuisant à atteindre ces illusions, soit en découvrant qu'il n'y a rien derrière. Mais heureusement, il y a un espoir de retour...je crois...

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