lundi 23 février 2015

Le choc des civilisations - part 2

Suite de l'article de la veille...

La mondialisation du système économique a uniformisé le mode de ce point de vue, et la victoire de ce modèle est telle qu'il n'est plus réellement remis en cause, ou de manière trop isolé encore. Les différences économiques lissés, ce sont aussi une partie des différences politiques qui ont disparu. Ce qui a mis en avant d'autres différences, et donc d'autre volontés de conversion.

Et comme souvent, c'est le dominant, celui qui est en position de force qui a ouvert le bal. Créateur du modèle économique dominant, voire même catalyseur, le modèle de démocratie occidental s'est vu supérieur aux autres et en a oublié toute humilité. Un modèle ne vaut que s'il est suivi, pas s'il est imposé.

Petite précision si nécessaire je suis un ardent défenseur de la liberté, de l'émancipation et d'autres valeurs de ce type... mais bon, il faut reconnaître lorsqu'on franchit certaines limites.

Bref, se croyant supérieur, ou voulant simplement agrandir la zone d'échange économique, la civilisation occidentale a tiré la première et a voulu imposer son système aux autres. L'imposer sur son territoire, c'est normal, c'est de l'affirmation de soi, mais l'imposer chez les autres, c'est une attaque. Et il n'y a rien de mieux que de se découvrir un ennemi commun pour oublier ses problèmes, ses différences, et faire naître une nouvelle solidarité.

Le choc des civilisations était en marche.

Imaginez un instant qu'une puissance supérieure vienne dégommer nos systèmes démocratiques en place en nous disant que ce système est trop imparfait, et qu'on doit en adopter un autre : plus décentralisé, plus citoyen.. que sais je... Notre réaction serait évidente : nous nous recroquevillerions sur nous-mêmes et nous ferions front. Le changement, lorsqu'il vient de l'extérieur est toujours très difficile à accepter.

On se définit d'abord par la négative, par ce que nous ne sommes pas, on se définit par rapport à l'autre, par nos différences, par ce que nous ne sommes pas. Certaines différences peuvent cohabiter, se respecter mutuellement, d'autres non. C'est sans doute la même chose pour les civilisations. Certaines sont plus ouvertes que d'autres, certaines ont des principes excluant.
La civilisation occidentale a fait de la liberté et de la laïcité sa religion. Les autres états religieux sont acceptés, sauf s'ils commencent à priver leur peuple de liberté. Ce radicalisme peut provoquer des guerres, au nom de valeurs et de principes, pour apporter le bonheur.
Les extrémistes religieux ne font pas mieux : ils veulent supprimer les infidèles, ou les convertir, pour leur salut.

Les autres civilisations ont peut être moins de points de désaccord avec nous : les civilisations africaines, japonaises, sud-américaines, hindoues... ou peut être ont elles une identité moins marquée, ou peut être ne se sont elles pas senties agressées par une autre.

Quoi qu'il en soit, même s'il existe plusieurs civilisations (7 je crois d'après l'inventeur de l'expression du choc des civilisations), nous assistons à une bipolarisation du monde.
D'un côté les défenseurs d'une liberté forcée, encadrée, du culte de la république : la valeur fondamentale est la république, la société civile.
De l'autre les défenseurs de la religion : la valeur fondamentale est la croyance religieuse.
Ces valeurs fondamentales s'excluent l'une l'autre, et c'est bien là le problème. La cohabitation n'est pas possible, un compromis est nécessaire, au moins d'un des deux côtés.
Une valeur doit nécessairement être placée au dessus de l'autre, et la question peut se résumer à la place du blasphème : reconnaît on le blasphème religieux, ou reconnaît on l'outrage aux fonctions d'état? Les lois divines sont elles supérieures aux lois humaines?

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