Ils ont accepté le déshonneur pour avoir la paix. Ils auront et le déshonneur et la guerre.

Citation d'un homme politique, prix Nobel de littérature et spécialiste des bons mots (faudra que je cherche d'autres citations...).

Beaucoup de choses se cachent derrière cette pensée.

L'idée de l'anticipation, et de la conscience du monde pour reprendre un thème qui m'est chère. La conscience des mécanismes du monde permet l'anticipation, et permet de ne pas se faire rouler dans la farine, de se protéger, ou de protéger l'essentiel.

La priorisation des valeurs, qui n'est pas à faire à un instant T, mais sur le long terme. La paix peut être plus importante que l'honneur, mais si au final on perd tout, peut être faut il faire des entorses à son système de valeurs, pour mieux y revenir ensuite. Rien n'est figé, le monde est dynamique, nous devons l'être aussi. Même si certaines valeurs méritent peut être d'être érigées en principes... c'est un autre débat.

D'ailleurs, on peut aussi voir dans cette citation que l'honneur est peut être un principe, à mettre avant la paix en tout cas : même si on pourrait croire l'honneur comme étant plus égoïste et la paix plus altruiste, dans les faits, on pourrait y voir le contraire.
On peut en tout cas y voir une certaine condamnation de la lâcheté, du compromis, qui nous mènent en fait au plus bas. Comme si, pour une fois, l'histoire récompensait les justes : ceux qui défendent leur honneur et fuient les compromis.

Et enfin, le sens de l'action. La recherche de la paix se faisant au prix d'une certaine passivité. Cette passivité permet juste au final à la situation de s'installer, et au rapport de force de s'ancrer davantage. L'acceptation du déshonneur est un abandon : on cède du terrain à l'autre, certes pour une valeur importante, la paix, mais ce n'est qu'un pas de recul, qui en appellera rapidement d'autres. Le monde n'est pas encore assez mature pour le traiter autrement qu'un enfant : en fixant des limites.

Bref, je ne pouvais que tomber en extase devant cette citation. Trop d'éléments y étaient réunis pour que je passe à côté :  un sens de l'honneur exacerbé, une conscience au service de l'intelligence, du calcul, le tout appuyé par le poids de l'histoire. A graver quelque part dans ma mémoire...