mercredi 11 février 2015

Addiction

Tombé sur un petit article parlant de l'addiction, j'ai trouvé la description du phénomène intéressante, même s'il n'y a aucune illumination.

Bref, l'addiction psychologique se fait sur la base d'un bien être, selon le principe de récompense. Quelque chose nous apporte un peu de jouissance, et ceci ne fait que renforcer et amplifier notre inclination pour cette chose.
Jusque là, tout est normal, l'attirance vers ce qui nous fait du bien n'est pas mal en soi. Elle le devient quand elle prend des proportions trop importantes, passant devant tout le reste, et nous faisant perdre une certaine emprise sur nous mêmes, sur nos propres désirs : on devient mono-maniaque, obsédé par la seule chose qui nous apporte cette jouissance.
Les mécanismes de l'addiction sont complexes, et je ne pense pas pouvoir les déconstruire comme ça, en improvisant, mais un mécanisme particulier était décrit dans l'article.

Il s'agissait de l'addiction liée à un réconfort.

Lorsque le plaisir apporté par l'acte addictif est transformé ou détourné pour apporter réconfort et apaisement, on est sans doute en train d'emprunter un mauvais chemin. Le plaisir est un moteur relativement sain, mais lorsque ce plaisir est là pour masquer une souffrance, pour panser des plaies, le moteur change de nature. L'esprit lui même n'est plus tourné vers du positif : la recherche du plaisir, mais il se tourne vers du négatif : la fuite d'un état de souffrance.
La souffrance étant simplement masqué, elle réapparaît nécessairement rapidement. On cherchera davantage à l'endiguer, on exigera notre dose de réconfort. Cette exigence est plus forte que celle du plaisir : on relativise mieux les choses lorsqu'on est serein, il est donc plus facile de relativiser une diminution d'un plaisir qu'une persistance de souffrance. Ceci va donc nous pousser petit à petit à augmenter la fréquence et l'intensité de la source de réconfort. Mais à ce niveau là, nous sommes déjà embarqués dans une spirale : notre esprit s'habituera à ce pansement, et donc son effet diminuera avec le temps, et on en demandera plus.

Bref, le mélange des genres n'est pas bon et la recherche d'un réconfort superficiel non plus. Ce sont des évidences, mais des évidences sur lesquels on ferait mieux de rester vigilants.

Mais en y réfléchissant, je me demande si je ne fais pas fausse route, trop influencé par l'article.

Les réconforts, pas plus que les plaisirs ne sont à fuir. Même s'ils sont superficiels, ils peuvent être bons, agréables et utiles. On peut s'en méfier certes, mais inutile de devenir parano : on ne ferait que rendre la vie encore un peu plus dure. Ce dont il faut davantage se méfier à mon avis, c'est le coté, réel ou supposé, mécanique de ces processus. Lorsque le plaisir ou le réconfort sont vus comme découlant directement d'une source quelconque, alors on peut se méfier. Si l'association est directe dans l'esprit, alors l'addiction est là : le plaisir ou le réconfort seront attendus et exigés, et leur absence créera une frustration, et nous poussera à intensifier leur recherche. D'où l'importance de considérer que rien n'est acquis et de multiplier les expériences ratées :) Rien de mieux qu'une expérience ratée pour nous rappeler que le résultat n'est jamais automatique.
Et on pourrait en revenir à une maxime célèbre : il ne faut pas faire les choses par rapport à ce qu'elles nous rapportent, par rapports aux fruits de ces actions. C'est s'exposer lourdement à la déception, et c'est rentrer dans une logique mécanique. Il faut les faire les choses pour le plaisir que nous apporte l'action de les faire. Je serai un peu mieux inspiré, je pourrais essayer de transformer ça en une citation :)

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