samedi 8 novembre 2014

L'équation ratée du bonheur

Notre recherche actuelle du bonheur est la conséquence d'un raisonnement trompeur, et donc faux.
Nous avons vu les effets de la pauvreté et de la maladie : ceci place l'homme en mode survie, et les plaintes remplissent la vie du pauvre homme malade, ne rêvant plus que d'une vie différente.
On a associé le malheur aux plaintes, on a cru que le malheur humain était lié à cet état misérable.
Raisonnement par contraposée raté : si un homme pauvre et malade est malheureux, alors un homme riche et bien-portant sera heureux.
Dommage ! Les hommes auraient du mieux travailler la logique avant de mettre à philosopher, ça leur aurait évité une aussi grossière erreur !
On s'est ainsi lancé dans une recherche de progrès et de richesses, cherchant à tout accumuler pour s'éloigner le plus possible de ce passé misérable, sans plus forcément remettre en cause cette course effrénée. La dimension spirituelle à été écartée dès le début, et maintenant que nous sommes lancés, bien lancés, il est très difficile de s'arrêter pour repartir sur un autre chemin.
Oui, il est difficile d'être heureux lorsque nous sommes misérables, en mode survie. Mais nous voyons de plus en plus maintenant que les puissants sont tout autant victimes de dépressions que les misérables, voire même plus. La survie protège l'esprit, la dépression est l'apanage des gens qui ont tout pour être heureux, ou au moins de ceux qui ont du temps pour se poser des questions sur leur vie.

Le confort matériel ne risque pas de nous apporter le bonheur, notre esprit a la mémoire trop courte. A peine avons nous acquis un nouveau bien que nous le considérons comme un du, et sa perte sera vue comme une injustice. On peut même se demander si ce raisonnement n'est pas valable pour tous les sentiments humains, à se demander ce qu'il reste, ce qui y échappe. La réponse est en fait simple : par construction, ce qui y échappe est ce qui garde mémoire du passé dans son état présent, et est capable d'en faire une mesure objective. C'est une bonne définition pour la sagesse et la conscience. Mais ceci ne résout pas le problème : la définition est circulaire, elle n'apporte donc aucune réponse sur le plan de la question. Par contre, cette réponse peut (et doit) nous inspirer sur la conduite générale à tenir face à la vie, il est nécessaire de lutter contre ses tendances naturelles, pour s'imposer une conscience élargie et bien ancrée : seule posture qui permet d'apprécier la valeur du progrès.

Malheureusement, cette conscience élargie implique aussi la conscience du déclin. Les 2 voies restent impossible à départager : la conscience et la sagesse extrême, qui nous place constamment dans le temps, ou l'attitude inverse, qui consiste à ne s'ancrer et se soucier que du présent, sans se soucier ni du passé, ni du futur : pas de nostalgie, pas de projet.

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