lundi 17 novembre 2014

Introversion et extraversion

Petite réflexion suite à la lecture d'un article sur le sujet.

Le caractère introverti/extraverti se mesure par rapport à la façon d’interagir avec le monde qui nous entoure, et avec nous mêmes.
L'extraverti a son activité et ses pensées tournées vers l'extérieur, vers les autres, contrairement à l'introverti. La différence se remarque particulièrement dans la manière de recharger ses batteries, de se ressourcer, ou tout simplement d'être bien : les premiers seront galvanisés par un environnement en effervescence (beaucoup de monde, de bruit, de discussion, d'activités) alors que les second seront rapidement épuisés par ce trop plein d'activités. Et l'épuisement sera ensuite interprété comme une angoisse... Les introvertis apprécieront ce qui est du registre de l'intime, que ce soit l'introspection ou l'écoute des autres, qui leur permet par un jeu de miroir de mieux se connaître.
La différence est aussi là : les extravertis cherchent à mieux connaître le monde, les introvertis cherchent à mieux se connaître. Les extravertis cherchent à appréhender le monde, à l'embrasser, les introvertis cherchent à comprendre leur relation au monde.

Sur ces penchants naturels vont se former les goûts et les préférences, ainsi que les aptitudes, par effet d'entraînement. Les extravertis qui apprécient l'effervescence vont développer des aptitudes et un goût prononcer pour les activités sociables (fêtes, rencontres...), les second vont davantage se tourner vers la réflexion, la création.

Un des points essentiel à comprendre pour expliquer le comportement est la notion d'effort. Quand on fait quelque chose pour laquelle on est naturellement bon ou qui nous plaît naturellement, alors on le fait sans effort, on ne dépense aucune énergie, au contraire, on se recharge. Les récompenses et les profits qu'on tire de cette expérience sont immédiats et sans commune mesure avec l'énergie déployée. Au contraire, lorsqu'on doit faire quelque chose qui ne nous plaît pas naturellement, voire nous déplaît, quelque chose où l'on n'est pas naturellement doué, alors c'est perçu comme une contrainte, ça nous demande des efforts, petit à petit ça nous vide de notre énergie, jusqu'à nous épuiser. Et tout ce système s'auto-entretient, s'affirme et s'amplifie avec le temps : plus on aime quelque chose, plus on ira vers cette chose, meilleur on sera, plus on apprendra à savourer cette chose, plus on l'aimera...etc... jusqu'à l'overdose, jusqu'au dégoût, à la crise.

Ainsi, un extraverti s'épuisera à rester au calme, à lire un livre, à rester seul, ne pourra pas rester à contempler le monde, il cherchera les activités, les rencontres... Et un introverti s'épuisera à vivre en société...
L'épuisement, s'il n'est pas compris, conduit au mal être, et ceci va être source d'angoisse à force. Ce qui poussera les introvertis vers la timidité : on n'évite plus les interactions sociales par goût, mais par peur.

Pour conclure, je suis tombé sur les définitions de Jung, qui résume un peu tout ça, et bien plus encore :
L'extraverti :
Qui pense, sent, agit, bref, qui vit en accord immédiat avec les conditions objectives et leurs exigences, en bonne comme en mauvaise part, est un extraverti [...] sa conscience tout entière regarde vers l'extérieur parce que c'est toujours là que vient la détermination importante décisive. Non seulement les personnes, mais aussi les choses le captivent. Aussi agit-il sous l'influence des personnes et des choses ...
L'introverti :
Chez lui, il se glisse entre la perception de l'objet et sa propre action une opinion personnelle qui empêche l'action de prendre un caractère correspondant à la donnée objective. La réaction habituelle de l'introverti est une réaction d'arrêt, de critique, de retour de soi-même.
Le reste du comportement n'est que déduction de ce trait de caractère

Retour sur l'article à l'origine de cette réflexion, pour terminer la boucle. Voila quelques unes des 10 façons d'agir caractérisant les introvertis :
- ils se referment quand il y a trop de monde
- ils n'aiment pas parler de la pluie et du beau temps mais les conversations plus profondes les passionnent
- ils ont du mal à se concentrer mais s'ennuient rarement
- ils s'orientent naturellement vers des carrières plus créatrices, rigoureuses et solitaires
- ils se placent près de la sortie quand il y a trop de monde
- ils réfléchissent avant de parler
- ils ont du mal à tirer profit de leur environnement, contrairement aux extravertis
- ils ne supportent pas de parler au téléphone
- ils se referment littéralement quand ils veulent s'isoler

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