dimanche 5 octobre 2014

Utopie et dystopie

Petite réflexion sur l'état du monde et mes pensées ce soir.

Je me suis fait la remarque que ces derniers temps, je commençais (plus que d'habitude) à voir le chemin tracé vers une dystopie, comme si on s'en rapprochait, comme si on y allait naturellement.
Proche de nous, on trouvera abus de pouvoir, corruption, individualisme exacerbé, pertes des valeurs, perte de sens, solitude, dépression, repli sur soi, sur des sentiments nationalistes, rejet de l'autre, pauvreté... Les sources de tensions sont innombrables et se multiplient encore sans doute.
Un peu plus loin de nous, on trouve la même chose, en plus intense : guerres de conquête et guerre civiles, épidémie, et si j'y rajoute la famine on retrouve les 4 cavaliers de l'Apocalypse :) 
Bref, j'ai l'impression qu'il suffit juste d'attendre un peu, de laisser faire, et le monde deviendra invivable, une dystopie... A la limite, on pourrait presque dire qu'il en est déjà une, si l'on pense que le chemin est inexorable.

Bref, ce ne sont pas tant ces pensées négatives qui m'ont surpris. J'y suis habitué en un sens, et les nouvelles du monde ont toujours été de ce type pour moi.
Ce qui m'a surpris c'est le contraste avec l'utopie. J'arrive encore à imaginer ou définir une utopie, il suffit de s'accrocher à certains mots, à certaines valeurs. Respect, solidarité, empathie, compassion, partage, reconnaissance... Les concepts restent simples, à portée de main.
Par contre, commencer à imaginer de manière pratique un système utopique, même à petite échelle, ça commence à devenir délicat, très délicat. Et là où le contraste est le plus fort, c'est pour imaginer un chemin, une voie, ou même une direction pour se rapprocher de cette utopie imaginaire, aux contours très flous. Je ne vois plus de porte de sortie, comme si la corruption était déjà allée trop loin, était déjà trop bien en place. Par où commencer? Comment recréer un îlot de pureté, de sérénité, qui résisterait, comment en partant de là étendre cette utopie et envahir à son tour ce mal qui a tout rongé?

L'époque a changé, à moins que ce ne soit moi qui imagine un âge d'or et qui projette mes propres changements. Je perçois enfin ce qu'on entend par la perte d'espoir, le fait de ne plus voir sa génération comme plus prometteuse que la précédente, et moins que la suivante. La dégradation est là, au moins dans nos esprits, et c'est bien dommage. Il est nécessairement plus agréable de vivre avec l'espoir d'améliorer les choses, plutôt que d'essayer de s'accrocher à ce qu'on a, à se replier sur sa situation personnelle pour la préserver et peut être l'améliorer (ce qui serait déjà bien)
Reste en effet cette dernière démarche, celle de la sphère privée : on y a plus de liberté, plus d'aise, plus de marge de manœuvre. C'est le dernier endroit pour essayer d'y fonder une petite utopie, sa famille, ses proches... Restera plus qu'à espérer que les petits ruisseaux feront des grandes rivières, même si le saut à faire semble trop important : la vie publique, de la société, n'est pas l'accumulation des vies privées qui la composent.

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