jeudi 9 octobre 2014

Les hommes font l'histoire sans savoir l'histoire qu'ils font.

Citation de Karl Marx. où peuvent se mélanger psychanalyse et inconscient avec le chaos et l'effet papillon, et une teinte de sagesse.

L'homme est tellement libre qu'il ne se comprend pas lui-même, pas dans sa totalité en tout cas. Une partie de nos raisonnements nous échappe et sont souvent mieux perçus de l'extérieur, mieux analysés, mieux compris. Parfois nos actes nous échappent, et trouvent une explication dans notre inconscient. L'essence même de notre motivation peut nous échapper, nous pourrions déplacer des montagnes sans en connaître réellement la cause.

Mais l'essentiel n'est pas là ce soir : il n'est pas dans la cause mais dans les conséquences. Et là aussi on peut s faire dépasser par le célèbre effet papillon. On peut viser un objectif, l'atteindre, et au final créer des effets secondaires imprévus, qui dépasseront l'objectif initial.

Et notre myopie ne nous permet que difficilement de regarder autre chose que le présent, il est difficile de prendre suffisamment de hauteur pour voir les courants se former, les éléments se mettre doucement en place... alors que le temps nous offre ceci sur un plateau (pour peu qu'on arrive à observer le passé avec suffisamment de finesse) : il devient facile de re-tisser un fil une fois le résultat sous nos yeux.

Tout ceci est valable pour n'importe quel individu : l'anonyme et sa vie de tous les jours, qui prend toutes ces décisions en son âme et conscience, parfois à la légère, parfois avec sérieux, et qui doit jongler avec son inconscient (et essayer de le comprendre, de la canaliser, voire de le satisfaire...), avec les effets de bords de toutes ses actions. Il ajoutera sans cesse des pierres à l'édifice de sa vie, avec peut être l'espoir d'un sens, une motivation, une direction, mais au final le résultat obtenu, et la trace qu'il laissera derrière lui sera peut être tout autre. Le constat se fera au moment du bilan.
Et c'est tout aussi vrai pour les grands hommes, ceux qui animés par une force hors normes arrivent à accomplir de grandes choses, ou bien ceux qui étaient là au bon moment, sans avoir ni rien demandé ni rien fait de particulier.

Cette absence de contrôle sur l'histoire, sur notre futur doit elle détruire tous nos repères et rendre tous nos actes vains et futiles? Il y a sans doute un peu de ça : on ne maîtrise pas ce que l'histoire et notre entourage penseront de nous, mais on maîtrise ce que l'on veut que les autres pensent. Le résultat apparaît quasiment moins important que l'intention : le résultat est aléatoire, il ne peut être juge suprême, notre seul juge c'est nous mêmes, et notre intention, notre intégrité, nos principes. On ne peut déterminer l'image qu'on laissera de nous, mais on peut choisir nos modèles passés.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire