vendredi 24 octobre 2014

Un peu de respect

Je recense 3 formes de respect selon leur origine.

Première forme de respect : celle issue de notre réflexion, de nous mêmes. Nous respectons nos propres valeurs, que nous les considérions bonne dans l'absolu, bonne par calcul, bonne pour nous mêmes.
Ce respect là, les autres s'en moquent en grande partie, car il est égocentrique. Notre empathie ou notre calcul peut nous faire adopter des valeurs qui permettent de vivre en société, mais c'est presque un hasard :)
Il se cache cependant une difficulté concernant la constance de ce respect : lié à nos valeurs, il pourra être tout aussi instable qu'un être humain : changeant, versatile... Nous tolérerons nous mêmes des petites entorses à nos valeurs, ce qui revient juste à constater que nous ne nous connaissons pas assez bien, ou que nos valeurs ne sont pas hiérarchisées de manière aussi noble qu'on voudrait le croire. Une entorse à ses valeurs n'est en fait pas une infidélité, c'est le signe d'une fidélité à d'autres valeurs plus importantes. Ça nous permet de découvrir nos limites. Il restera ensuite à notre conscience de faire le travail : entre remords, culpabilité, déni, acceptation, oubli, occultation, refoulement...

Seconde forme de respect : inspirée par la peur. La peur des conséquences, la peur du regard des autres, la peur de l'amende. C'est cette peur qui tient en partie notre société, elle permet de cadrer les personnes qui ne comprennent pas que les règles sont juste des règles de vie commune. La peur du gendarme nous fera respecter le code de la route, là où d'autres y verront simplement des règles communes pour vivre ensemble et garantir mutuellement sa sécurité.
Cette forme de respect est aussi inconstante : il suffit d'avoir la certitude de ne pas être vu ou pris pour faire tomber cette barrière.
Voleriez vous si vous étiez sûr de ne pas être pris? Etes vous capable de frauder, de payer du travail au noir? Tromperiez vous votre conjoint si vous étiez sûr que ça ne se saurait jamais?

Dernière forme de mon petit recensement : inspirée par la confiance, la légitimité. Il s'agit de respecter aveuglément (sans les remettre en cause) des règles ou des valeurs dictées par autrui, simplement par les qualités qu'on reconnaît à cet autre. On respecte ses décisions et ses choix simplement parce que c'est lui.
Ce respect est sans doute une forme d'amour, avec un peu d'effacement de soi. Peut être moins inconstant que les autres formes dans la mesure où il y a un aveuglement : celui-ci empêche tout changement d'une certaine manière. Il faudrait retrouver la vue pour remettre en cause cet aveuglement.

Au final, qu'est ce qu'il me reste?
Comme souvent, simplement ce que je me dicte à moi même. Il y a une certaine beauté dans le respect aveugle, mais la noblesse vient de soi même, des valeurs que l'on accepte, que l'on fait siennes. La conscience de soi et la conscience du monde doivent mener vers des valeurs qui permettent de respecter les autres. C'est en quelques sortes un manque d'évolution que de ne pas en être arrivé là.

Mais je reste sur ma faim, à définir un monde logique, conscient et respectueux... je fabrique un monde sans folie et au final sans vie...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire