dimanche 12 octobre 2014

Seuls les lâches et les faibles s'abritent derrière les règles du fair-play

Citation d'Alfred Bester.
Le problème avec ce genre de citations, sorties de leur contexte, c'est qu'on ne sait pas si elles sont ironique ou au premier degré. Les deux auraient du sens : apologie ou critique du fair-play.
Le recours au fair-play est peut être comme l'ironie : son élégance dépend de notre position.

Elle peut être l'arme du faible pour forcer une sorte de nivellement par le bas : ce qui est hors de ma portée est considérée comme injuste, et ne doit donc pas être utilisée. Les différences sont gommées.
C'est donc l'arme parfaite pour les faibles, et pour les lâches qui ne veulent pas affronter la réalité (la vérité?) telle qu'elle est.

Mais en même temps, ça peut juste être un principe de justice. Pas la justice en tant qu'égalité, mais la justice en tant qu'ensemble de règles connus d'avance. Le fair-play est une extension de ces règles, qui ne peuvent tout prévoir, c'est se conformer à l'esprit des règles plutôt qu'à la lettre. C'est faire preuve de discernement et préférer respecter ces principes plutôt que d'accepter d'utiliser tous les moyens (même en se restreignant à ceux tolérés). Et nécessairement, plus on sera puissant, plus on aura accès à ces moyens, leurs connaissances, leurs usages, et plus y renoncer sera élégant. Ça revient à renoncer à certains moyens qui assureraient la victoire pour tenter de la conquérir dans les règles.

La question qui reste posée est lorsque l'adversaire dépasse les limites du fair-play : que faire? Se mettre à son niveau, déserter la partie, ou persévérer dans son intégrité... au risque de perdre? La réponse éthique est toute trouvée : l'énoncé même du problème suffit à débusquer la réponse. Reste la mise en pratique...

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