mercredi 19 décembre 2012

Le bonheur, désespérément

Livre-conférence de André Comte-Sponville dont je n'avais lu que quelques citations intéressantes : je découvre enfin, avec joie, un peu mieux sa pensée.
Ca mérite bien une fiche de lecture, et je reprendrai nécessairement des thèmes plus tard...

Bon par contre, vu que je ne peux pas faire de copier coller pour l'instant, ca se fera plus tard :)


Le plus tard se fait maintenant ! Voilà, mon résumé, à base d'extraits naturels, mélangé avec mes notes...


Pour commencer, l'entrée en matière, la définition de la philosophie, calquée sur celle d'Epicure : La philosophie est une pratique discursive, qui a la vie pour objet, la raison pour moyen et le bonheur pour but. Et pour norme, la vérité.

La sagesse :
- se reconnaît à une certaine qualité de bonheur (ça me convient pas comme définition çà...)
- n'est pas un idéal, mais une direction : si tu veux avancer, il faut savoir où tu vas (disaient les stoïciens)
- est ce qui nous manque lorsqu'on a tout pour être heureux et qu'on ne l'est pas
- est le maximum de bonheur dans le maximum de lucidité
- n'est qu'un "savoir (bien) vivre", et la philosophie l'art et l'apprentissage de ce savoir vivre.
Le sage n'a pas besoin de philosopher : il est un connaisseur de la vie, sait la connaître et l'apprécier, la vérité lui suffit et le comble (où est il dit qu'un sage est nécessairement heureux?? à voir...) : le réel est à prendre ou à laisser, la sagesse c'est de le prendre. Le sage est partie prenante et agissante de l'univers, il n'est pas simple spectateur.

Le bonheur manqué

Le désir est l'essence même de l'homme, le bonheur est le désirable absolu, mais le désir est manque : on ne désire plus ce qu'on possède. Comment échapper à ce mouvement sans fin ?
- par l'oubli, le divertissement...
- par la fuite en avant : aller d'espérance en espérance, de déception en déception...
- par un saut en avant : espérer au delà de la vie, nécessite la foi :) et constitue l'espérance absolue
- par une philosophie à construire et pratiquer?

Le bonheur en acte

La solution se trouve dans le plaisir et la joie : lorsque l'on désire ce qui ne manque pas, ce qui est à notre portée. Il y a 3 façons principales de désirer :
- l'espérance : désirer ce qu'on n'a pas, en ignorant si ça sera satisfait et ne dépendant pas de nous. Espérer c'est désirer sans jouir, sans savoir, sans pouvoir. Espérer et craindre sont deux facettes d'une même médaille, espérer une chose c'est craindre son contraire.
- la volonté : c'est un désir qui dépend de nous
- l'amour : c'est un désir qui porte sur le réel
Le plaisir (l'amour), la connaissance et l'action (la volonté) excluent donc l'espérance. Il faut donc se concentrer sur ces 3 notions et les pratiquer pour chasser l'espérance.

Sagesse du désespoir, du bonheur et de l'amour

Le gai désespoir, la sagesse du désespoir est l'absence d'espoir.Ce qui manque au déprimé, c'est la puissance de jouir de ce qui ne manque pas. 
"Ne plus pouvoir aimer, c'est tomber dans une dépression profondément douloureuse, une suspension de l'intérêt pour le monde, l'inhibition de toute activité et la diminution du sentiment d'estime de soi..." Sigmund Freud (bon reste à trouver comment on augmente sa capacité à aimer...)
Pour trouver le bonheur : il suffit de se réjouir de ce qui est, plutôt que de s'attrister de ce qui n'est pas. Il suffit d'aimer plutôt qu'espérer ou craindre. Il suffit d'aimer correctement : "Je t'aime", "te quiero", "je te veux" : c'est tout demander, c'est le contraire de l'amour spinoziste : être heureux à la seule pensée du sujet, à l'idée de son existence.
Petite note positive sur l'existence et une définition d'un couple heureux : où l'amour n'est pas fait de manque mais de joie, où il n'y a pas de frustration mais du plaisir, pas d'ennui mais de la douceur, pas d'illusion mais la vérité, l'intimité, la confiance, le désir, la sensualité, la gratitude, l'humour, le bonheur... où l'on peut dire "Je suis joyeux que tu existes, joyeux que tu m'aimes, joyeux de partager ton lit, ton bonheur, ta vie."

Conclusion

Pour ne pas espérer : connaitre, agir et aimer. 
Comprendre le monde pour l'aimer ou agir pour le transformer (on dirait du Marc-Aurèle) et apprendre à désirer ce qui dépend de nous (agir), ce qui est (aimer).
Attention, tout comme la sagesse est une direction, il ne faut pas s'amputer de l'espérance, de notre part de folie, mais apprendre à développer sa part de sagesse : connaissance, action et amour.
Le bonheur n'est pas un absolu, c'est un processus, un mouvement, un équilibre mais instable, une victoire mais toujours fragile, toujours à défendre, toujours à continuer ou à recommencer.


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