dimanche 21 juillet 2013

Intention ou résultat?

Doit on juger selon l'intention ou selon le résultat?
Question de croyance intime je pense, on se fait tous son idée, en tout cas on l'applique, sans forcément le savoir...

Histoire d'être provoc', j'ai envie de dire que la réponse est en fait qu'il ne faut pas juger. Nous ne sommes ni juge ni Dieu. Tout ce que nous pouvons faire c'est ressentir, et agir selon nos sentiments pour nous-mêmes, pas pour les autres, et lorsqu'ils sont contradictoires, essayer d'affiner nos sensations, se poser la question de si l'on veut encore connaître ce genre de dilemme.

Cette absence de jugement et de sanction étant posée, on peut quand même se poser la question vis à vis de l'intellect : les sentiments ne suffisent pas à dicter notre conduite, et il ne faut pas sombrer dans l'impulsivité non plus.

Lorsque intention et résultat coïncident, la question se pose pas : si les 2 sont bons, alors on sera heureux et visera à encourager ce comportement, si les 2 sont mauvais alors nous serons tristes et on tentera d'empêcher que ceci se reproduise (par la fuite si on ne souhaite pas agir sur la cause, sur la personne à l'origine de la cause).

Lorsque l'intention est bonne et le résultat mauvais : l'objectif est de viser à reproduire le comportement mais en améliorant la conscience de la personne qui en est à l'origine, l'empêcher de faire une erreur de jugement qui conduit au mauvais résultat. La réponse passe donc à travers l'éducation. La sanction n'est pas nécessaire : si l'intention était bonne, la culpabilité sera là, et suffisante. Par contre, l'éducation passera par le constat du mauvais résultat et l'analyse des causes.

Lorsque l'intention est mauvaise et le résultat bon : ce cas est assez simple, on visera à empêcher de fournir une nouvelle occasion à la personne de perpétrer une nouvelle mauvaise intention. La sanction sera donc nécessaire.

L'analyse est simple dans la théorie, qu'est ce qui la rend si complexe en pratique? Deux choses sans doute : l'affect et la gravité des situations : une légère bonne intention qui conduit à une catastrophe aura tendance à nous faire oublier nos "principes", et inversement...

Quelque part, derrière cette question se pose la question de la responsabilité et de la maturité. Sanctionner une bonne intention qui s'accompagne de mauvais résultats revient à dire que la personne aurait dû se rendre compte de ce qu'elle produisait comme conséquence, faire le contraire, c'est tolérer ou accepter une insouciance, et clairement dans certains cas, lorsque l'enjeu est fort, l'insouciance est condamnable.
C'est évident pour moi qui prône une extrême conscience, une présence à la réalité, mais est ce que ça l'est dans l'absolu? Certainement pas...

Au final, dans ces cas litigieux, on ne juge plus ni l'intention, ni le résultat, mais l'insouciance / la responsabilité de la personne. Si la personne avait tous les éléments, y compris intellectuels, pour estimer correctement la situation alors on qualifiera son insouciance de criminel (laisser des armes à la portée d'enfants par exemple...). Le défaut d'attention est un crime dans la mesure où nous considérons chaque être comme responsable d'un peu plus que de sa simple personne, mais responsable aussi de ce qu'il provoque autour de lui : sur le monde physique et sur les personnes. Responsabilité impossible à porter en pratique : je ne suis pas responsable des battements d'ailes autour de moi, ni de l'effet que mon unique existence peut provoquer chez autrui. La limite me semble impossible à définir. On se retrouve seul face à sa conscience, et on projettera son propre résultat, ses propres limites, sur les autres pour estimer leur responsabilité. Il est nécessaire de garder à l'esprit ce mécanisme afin de ne jamais être trop sûr de soi dans nos affirmations sur la responsabilité d'autrui...

Mais ce qui est sûr, pour moi, est qu'il faut se méfier des insouciants, ils sont potentiellement dangereux, vont créer des soucis supplémentaires chez nous (pour simplement prendre leur part de conscience, d'inquiétude). Mais heureusement pour eux, ils apportent généralement beaucoup à leur entourage : à chacun de faire son choix, en connaissance de cause. Puis de l'assumer.

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