Citation d'Epicure ce soir, je pensais l'avoir mise dans ce blog il y a bien longtemps déjà... mais non !
Bref, c'est dans les pensées antiques qu'on fait les meilleures citations :)
Fine observation de l'âme humaine et de son fonctionnement par Epicure, qui permet de se rendre compte qu'en fait notre plus grand soutien n'est en général que mental ou psychologique. Savoir que des gens seront là en cas de coup dur suffit à nous donner du courage, à nous rendre plus fort, à nous donner confiance.
Comme quoi, tout ne réside pas dans les actes, mais plutôt dans les pensées intimes. Etre persuadé d'être soutenu en cas de coup dur suffit généralement à les éviter : cette aide est précieuse, continue et diffuse. Pas besoin de mettre à l'épreuve cette conviction : l'intimité créée par l'amitié suffit à la rendre concrète. L'aide concrète, l'acte, est par contre éphémère, et il a contre lui sa réalité imparfaite, alors que le sentiment de soutien a la force de l'imagination avec lui.
La confiance en cette aide suffit généralement à éviter de mettre à l'épreuve cette confiance. En cas de besoin, en cas de coup dur, on pourra demander de l'aide, et s'exposer ainsi à être déçu, à lever le voile de l'illusion. Certes, la confiance pouvait être illusoire, mais son effet bénéfique ne l'était pas : éternel choix entre Vérité et Bonheur...
On pourra toujours être tenté de mettre à l'épreuve artificiellement cette confiance : mais la seule existence de cette tentation montre déjà que la confiance est plus qu'égratignée... et quand bien même elle résisterait à la première épreuve, on en imaginerait déjà une autre, sans doute plus coriace. La confiance relève toujours de la pureté : une fois entachée, c'est la fin... pas de retour arrière possible.
Une autre bonne occasion de constater l'intensité de cette aide est l'absence de ces amis : leur absence (à cause de vacances, d'un éloignement géographique, d'une occupation trop prenante...) les rendra indisponible : il sera alors impossible de se tourner vers eux, et rien que ce changement pourra provoquer une baisse de morale, une baisse de confiance en soi, même si cela faisait des mois que les amis étaient disponibles mais que cette disponibilité n'était pas mise à profit.
La confiance en l'aide a un côté rassurant, un peu maternel sans doute : savoir qu'on peut retrouver une zone de refuge bienveillante suffit à nous donner des ailes et à nous rendre un peu plus aventureux. L'enfance est ainsi, l'amitié est un prolongement ou un substitut de ce soutien maternel, et la disparition de cette confiance, de ce refuge nous coupera aussi sec les ailes...
Bonjour Jaal !
RépondreSupprimerMon commentaire n'est pas une réaction à cet article en particulier, je voulais simplement vous féliciter pour votre blog, que j'ai découvert par hasard aujourd'hui au détour d'une recherche Google.
Non seulement je le trouve très intéressant (cela doit faire une petite heure que je parcours vos "pensées"), mais j'apprécie aussi beaucoup votre démarche d'écrire ainsi sur internet ce qu'il vous passe par la tête, sans prétention, pour vous et pour les inconnus qui vous liront. C'est authentique et plaisant à lire ! Cela me donne envie de faire la même chose, mais je ne pense pas être aussi inspiré que vous semblez l'être.
Continuez comme ça ! Je repasserai sûrement vous lire de temps en temps...
Voilà, quand j’apprécie quelque chose, j'aime bien le faire savoir, d'où mon commentaire :)
Yannick
Merci pour ce commentaire encourageant !
RépondreSupprimerAu plaisir de vous accueillir à nouveau sur cet îlot virtuel :)