jeudi 22 mai 2014

Quand suis-je?

Petite déclinaison du je pense donc je suis, suite à une lecture, pour déterminer ou lister les actions qui me donnent l'impression d'exister, voire de m'épanouir. Mini illuminations accessibles, mini instant de volupté, permettant soit de s'ancrer dans le réel, dans son être, soit de s'évader.

Je pense donc je suis : évidence pour moi, la pensée me définit, à croire que je ne sais faire que ça, que je suis une machine à penser.

Je flirte donc je suis : tiré de ma lecture qui m'a donné cette idée, mais pas applicable pour moi. Le flirt, la séduction active ne me donne pas le sentiment d'exister. A la limite, la séduction passive (me faire draguer) me donnerait davantage ce sentiment : voir le désir chez l'autre, sans forcément chercher à le provoquer.

Je dépense donc je suis : autre évidence pour moi, lié sans doute à la société de consommation, au sentiment de liberté et de puissance associé à l'acte de consommation. C'est con, mais ça marche, ça comble un vide, au moins pour un temps, comme une sorte de chasse : sauf que là, la chasse ne dure qu'un instant, la prise est immédiate, c'en est presque dommage dans ces moments là.

Je rigole donc je suis : c'est presque le contraire en fait, le rire permet de s'évader, de s'oublier. Autre manière d'être tout simplement.

Je m'enrichis donc je suis : très peu pour moi, cette forme de puissance ne m'attire pas. Même s'il me faut un minimum de confort.

Je souffre dans je suis : autre évidence, la douleur permet par contraste de prendre conscience de la vie.

J'ai peur donc je suis : en fait, tous les sentiments forts, voire violents, amplifient le sentiment d'exister, au pire ils sont à rechercher par procuration dans les fictions, les vies des autres, au cinéma, dans les livres...

Je suis utile donc je suis : tout n'est pas négatif dans ce monde :) Ce sentiment est peut être le plus épanouissant et gratifiant que je connaisse. On trouve sa place, on se sentirais presque unique pour un peu, on consolide son estime personnel et on récolte en prime un peu de gratitude.

Je jouis donc je suis : à rapprocher du rire je trouve dans les mécanismes. A croire que les plaisirs (physiques?) ont plus tendance à permettre une sorte d'évasion : on s'efface, on se dissout dans l'instant, dans l'autre, dans l'univers. Autre manière d'être. A l'inverse des épreuves physiques qui amplifient notre conscience, la conscience de la souffrance, et affirment notre moi. Le bonheur, le bien être est il dans l libération, la dissolution du moi ? Ça militerait pour toutes les méditations visant à ne faire qu'un avec l'univers, à s'oublier, à effacer sa personnalité...

Je détruis donc je suis : autre forme d'affirmation du soi au travers de la puissance. L'instinct destructeur, omnipotent est présent chez chacun de nous, je n'y échappe pas. Mais l'instinct ne me gouverne pas :)

Je me drogue donc je suis : pas encore essayé, mais ça peut être un bon raccourci pour atteindre un état méditatif...

Je mange donc je suis : seulement dans le cas de mets exceptionnels ou après un long jeûne. Toute privation amplifie les saveurs et l'existence.

Je dors donc je suis : seulement lorsque je rêve :)

J'avance donc je suis : insuffisant pour moi, le progrès, le mouvement ne mènent pas à grand chose.

Je construis donc je suis : pas vraiment, je je rapproche du fait d'avancer. Les avancées et constructions matérielles n'ont pas beaucoup d'impact sur la personnalité je trouve (c'est sans doute une belle erreur de ma part, mais je n'ai pas trouvé à la corriger). Les constructions intellectuelles, émotionnelles, de l'âme sont plus intéressantes et épanouissantes pour moi : les avancées dans le monde sensible ne sont donc intéressantes à mes yeux que dans la mesure où elles conduisent à ça.

Je me divertis donc je suis : pas vraiment, même si le divertissement passe au centre de nos vies oisives, je n'y trouve aucun accomplissement, plus un passe temps dans le sens péjoratif. Là où il n'y a pas de passion, juste un faible entrain (c'est déjà pas mal), il n'y a qu'un moyen d'oublier le temps qui passe : l'anti-thèse de la présence affirmée et épanouie donc. Comme quoi ça se confirme : ce qui est confortable est rarement bon :)

Je découvre, je m'émerveille donc je suis : que ce soit une découverte intellectuelle, ou un émerveillement émotionnelle, voilà les avancées que je recherche !

Je crée donc je suis : absolument, la création réunit beaucoup d'éléments importants. Découverte, activité intellectuelle ou émotionnelle (création artistique), sens de l'utile, sentiment de puissance (créer à partir de rien). La création est juste difficile d'accès, n'ayant pas vraiment de fibre artistique, ce blog en est peut être une tentative...

J'aime donc je suis : peut être que ma vision est trop romantique, mais c'est peut être la seule façon de réunir les 2 manières d'êtres opposées : l'affirmation du sentiment d'exister tout en s'effaçant, pour se dissoudre dans une union plus grande.

Et vous?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire