mercredi 21 mai 2014

Doute et certitude

Et le doute d'avoir déjà abordé ce sujet m'envahit : il faudra que je classe mieux mes pensées. Peu importe, elles ne suivent jamais le même chemin.

Nouvelle approche après une petite lecture que je suis incapable de retrouver.

On ne construit que sur les certitudes paraît il. Les certitudes nous donnent une base stable, un socle. Ça permet à la construction de tenir, les fondations sont solides, on avance en confiance, sans remise en cause. C'est le principe de toute religion, de tout dogme.
A l'inverse les doutes empêchent toute décision, paralysent, créent de l'inconstance. Comment avancer si l'on n'est pas sûr du chemin, si on risque de devoir faire demi-tour après le premier pas? après le second?

Voilà, ça c'était la vision des idéalistes, des croyants (une certitude n'étant qu'une croyance... qu'on refuse de voir comme telle). Ils ont certainement raison sur la force, le courage et la confiance que donnent les certitudes. La certitude est un gage de stabilité, et donc de confort : l'homme recherche ceci fondamentalement.

Les doutes ne sont aussi que l'expression de la démarche scientifique, le doute scientifique. Éternel combat entre science et croyance. La science n'est bâtie que sur des doutes : constamment prête à faire table rase des anciennes théories dès qu'un défaut apparaît, dès qu'une nouvelle théorie plus complète peut la remplacer. La construction sur le doute est possible, elle a permis tous les progrès. Il ne s'agit en fait que d'une capacité à se remettre en cause en permanence, à ne jamais rien prendre pour acquis, à ne pas s'attacher en quelque sorte. Le doute ne paralyse que si l'on n'a pas l'envie ou le courage de faire une hypothèse, de prendre ce risque, guidé par son intellect ou par son intuition en dernier recours. La seule différence entre une croyance et une hypothèse est l'attachement personnel qu'on y met, sorte de fierté personnel de nos choix.

Mais je pense que l'homme a un besoin naturel et viscéral de sécurité, qu'il recherche un certain confort. Ce n'est que lorsqu'il a atteint ce niveau de confort qu'il peut aller chercher autre chose, prendre d'autres risques.
Quelqu'un dont la vie serait chaotique à tous les niveaux se tournerait naturellement vers la religion je pense, pour trouver un îlot de stabilité, de confort. Et chaque îlot de stabilité nous donne un pu de force pour aller chercher autre chose, pour nous mettre en jeu. L'équilibre se fait sans doute là : la vie doit s'équilibrer entre des domaines de stabilité et des domaines plus vivants, plus chaotiques, plus imprévisibles, ou le changement est accepté. Ces domaines sont variés et recouvrent tout : travail, amis, famille, santé, pensées, philosophie...

Le doute ne peut être présent partout à la fois, l'épreuve serait sans doute trop douloureuse pour l'homme, privé de tout refuge, de tout repère. Tout ne deviendrait plus qu'hypothèse et choix personnel, donc responsabilisant. L'homme qui doute se sent davantage responsable de ses actes et de ses décisions, il ne peut se cacher derrière une certitude toute faite, derrière un raisonnement tout fait, qui lui serait extérieur. Il n'a pas ce luxe.

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