dimanche 5 mai 2013

Un esprit sain... par la pratique?

Petite réflexion inspirée de Comment être un névrosé heureux (Robin Skinner & John Cleese) qui rapporte des études sur des gens jugés sains, ayant un comportement sain, et donc cultivant une certaine forme de bonheur, ou de joie de vivre, libéré des névroses et angoisses classiques.

L'approche est donc radicalement différente de celles des philosophes, qui essayent d'imaginer, d'intuiter ou de théoriser l'esprit et le bonheur. Ici, il s'agit d'observer des cas concrets, et de voir si des traits communs s'en dégagent.

Il en ressort quelques caractéristiques fondamentales plus ou moins liées entre elles :
- une forte capacité à communiquer, à s'exprimer, à exprimer ses sentiments. Il s'agit d'une forme d'ouverture sur le réel, avec peu de tabou, et peu de honte. Mais cette liberté ne veut pas dire anarchie, car la reconnaissance de l'autorité reste une valeur importante.
- une forte capacité à accepter le changement, voire même une adoration du changement. Le changement n'est pas fuit, n'est pas synonyme d'angoisse, mais synonyme de nouveauté, d'apprentissage, de vie.

Ces deux premières caractéristiques sont issues et entretiennent une confiance en soi et en la vie. Plus on a confiance en soi, plus on affrontera facilement les changements, plus ou parlera librement... et on sera entraîné dans un cercle vertueux.
Ces multiplications d'expériences permettent aussi d'acquérir une perception réaliste du monde, de mieux le connaître, de mieux savoir à quoi s'attendre (et éviter les attentes vaines...). Cette connaissance vient elle aussi consolider les premières caractéristiques.

Ces caractéristiques sont individuelles, comportementales et s'expliquent quasi-scientifiquement. La dernière est plus surprenante, et c'est aussi peut être la plus importante. Les gens sains ont tous un système de valeurs qui transcende leur vie. Ce système peut être vu comme un réservoir inépuisable d'optimisme, de courage, de soutien.
La personne saine est alors un intermédiaire entre ce réservoir et le monde : elle permet de déverser, sans compter, ce qui est contenu dans ce réservoir : amour, générosité, soutien... L'homme est capable de donner sans compter lorsqu'il possède des ressources inépuisables, ou lorsqu'il les croit inépuisables.

Au final, j'ai l'impression qu'on peut essayer de progresser fastidieusement sur les caractéristiques de surfaces (la communication, l'ouverture aux autres, l'acceptation/le désir du changement, notre perception du réel, notre confiance en nous) : on arrivera à progresser lentement et sûrement (je le crois en tout cas). Mais c'est peut être essayer de traiter des symptômes en oubliant la cause. Traiter la cause est toujours plus délicat, mais provoque des effets plus spectaculaires, plus profonds, s'inscrivant dans la durée. Et là, quand bien même on a une idée de la cause à traiter, il n'existe pas à ma connaissance de méthode pour trouver la foi...

Reste à déterminer sa foi, elle n'as pas nécessairement à être religieuse. On peut bien entendu avoir foi dans le sens de la vie, mais on peut aussi juste avoir foi en l'homme, dans la société, dans quelques valeurs (la vérité, la loyauté, la solidarité...) ou dans la vie elle même. L'essentiel étant d'être transcendé par cette foi : notre existence est alors dépassé, reléguée au second plan, ce qui permet d'endurer tous les maux. Je pense aussi qu'un final, selon l'étendu de notre foi, selon son périmètre, on redistribuera sans compter ce qu'on met dedans (amour universel, solidarité, générosité...).

Dans tous les cas, une foi optimiste permet de se servir dan ce réservoir d'abord pour soi-même, puis pour les autres :)
Je n'ai plus qu'à (re?)trouver cette foi, ces valeurs, cet optimisme...

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