jeudi 29 janvier 2015

Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde

Citation de Albert Camus.

Qui me sied bien, moi qui suis ultra pointilleux sur le langage, sur les mots.
Ne pas s'attacher à être précis sur les mots, c'est à la fois renoncer à se faire bien comprendre, à bien exprimer sa pensée et en même temps c'est tolérer, entretenir une certaine confusion, c'est permettre un lissage des valeurs.

Ces différentes caractéristiques sont sources de malheur.

Ne plus chercher à se faire comprendre, au-delà de la frustration générée est une source de tension à ne pas négliger. La communication est déjà compliquée, mais si en plus on rajoute ce genre d'obstacle, elle va vite devenir impossible, entretenir l’ambigu, provoquer incompréhension et rejet.

Mal nommer les choses, c'est perdre en précision. Ceci conduit à dégrader l'observation puis la réflexion. C'est tourner le dos au progrès, à l'intelligence, c'est se contenter d'un état médiocre, stagner.

C'est aussi faire perdre le sens des mots, et des valeurs qui sont derrière. A en prendre un pour un autre, on les mélange, croyant donner plus de force à son propos, on ne fait en fait que rabaisser des notions intenses. L'abus de superlatifs comme de comparaison à des situations extrêmes est mauvais pour la santé du monde : on banalise l’innommable.

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