vendredi 10 janvier 2014

Privatisons la santé !

Ha merde, c'est déjà fait !

Toujours les mêmes lectures, toujours inspiré de Nexus :)

Que ne faudrait il pas privatiser en fait ?
Ce qui doit échapper aux lois de la concurrence, ce qui doit être un bien commun, un service public, ce qui ne doit être ôté à personne, ce qui risque de se prêter à des dérives incontrôlables. Ceci devrait être un principe de précaution, ne serait ce que pour éviter une décadence de plus à la longue listes des civilisations humaines...

Certes les privatisations (partielles ou complètes) apportent de l'énergie, du mouvement : l'obligation de se renouveler, de bouger pour survivre. Mais ce mouvement est souvent destructeur, en tout cas ces dernières années, les riches étant sans doute de moins en moins philanthropes.

On a quand même réussi à privatiser la santé (cliniques privées et surtout laboratoires), bien commun par excellence (il reste quoi au dessus de ça? l'oxygène? la liberté?)
Dommage, ses caractéristiques auraient du le protéger de cette ouverture :
- il est difficile de renoncer à ce bien, de trouver un remède trop cher pour soi : il n'y a pas d'équilibre offre/demande, la demande est constante et quasi-absolue, quelle que soit l'offre.
- la fidélisation du client, recherchée par toute entreprise, passe malheureusement par l'entretien de la maladie (dommage qu'on cherche davantage à soigner qu'à entretenir une bonne santé)
- la recherche de profit poussera les labo à chercher des traitements pour les maladies des pays riches plutôt que des vaccins pour les pauvres ou pour les maladies trop peu répandues. On a mécaniquement fait de la santé un produit de luxe

Enfin, heureusement, tout n'est sans doute pas si noir, il existe toujours des chercheurs (et des entreprises?) motivés par autre chose que l'argent et le marché (mais il est toujours difficile de résister aux sirènes qui nous entourent...). D'ailleurs les labos ne sont pas aussi capitalistes que ça, la preuve, les chercheurs ne sont pas intéressés -que je sache- par le résultat de leurs recherches : que ce soit les résultats financiers ou humains. Le chercheur qui mettra au point un vaccin contre le sida rendra sans doute milliardaire son entreprise et sauvera des millions de vie, mais tout ce qu'il percevra en échange, ça sera son salaire (allez, et peut être un prix Nobel). Étrange cette différence de comportement par rapport à un trader par exemple :)

Une fois qu'on a privatisé ça tout en s'affranchissant d'un quelconque serment (qui constituait une barrière de principe aux dérives), sans même une compensation à un quelconque service public -que je sache- comment s'étonner des autres privatisations? eau, énergie, logement, transport, éducation, travail... sont ce des biens vitaux? Pas autant que la santé...

Toute privatisation mène à une certaine privation : la privatisation recherche un profit. Il n'est pas intéressant de répondre à toutes les demandes, il est intéressant de rechercher l'équilibre offre/demande le plus rentable, et donc de laisser une partie de la demande sur le côté. Poussée à l'extrême, la logique de l'offre et de la demande conduit au marché du luxe : beaucoup de richesses pour peu de monde, et son opposé est le communisme : le même bien partagé par tous. Ce n'est d'ailleurs sans doute pas un hasard si le marché du luxe se porte si bien... Les extrêmes (les 2) ne sont jamais bons, mais j'ai l'impression qu'on se rapproche de plus en plus de l'un des 2 au fil des années : futur mouvement de balancier à prévoir?

Le meilleur moyen de "lutter" contre la privatisation reste donc l'abondance : avec l'abondance, plus de manque, plus d'équilibre offre/demande. Le salut passera peut être par là, le jour où le progrès apportera une abondance naturelle : lorsque chacun pourra répondre à sa propre demande simplement avec ses propres moyens.

Mais bon, si le revers de la médaille de la privatisation est une lutte des classes exacerbée pour obtenir un pouvoir, pour obtenir la richesse, quitte à détruire sur son chemin, le revers du communisme est un immobilisme total. A chacun sa corruption. Les systèmes sont à l'image de l'homme (et si nous sommes à l'image de Dieu, ça promet pour lui...)

[C'était fastidieux ce soir... lié à la fatigue ou à la réflexion? Plus les idées sont nettes et naturelles, plus le texte doit couler sans doute...]


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